Bonsoir à toutes et tous,
Je me suis exprimé à plusieurs reprises ces derniers mois afin de vous partager mon chagrin. Ces deux mois et quatre jours depuis son départ m'ont paru une éternité. Si les crises de larmes sont moins nombreuses, le chagrin est toujours là. Intact, brut. Je tente de donner un sens à l'absurdité de ce malheur. Bien sûr, je n'y parviens pas. Ma vie si pleine de projets est devenue terne, grise, remplie de tristesse et de solitude. Mais si j'ai choisi ce fil de discussion, c'est parce que mon imagination me joue des tours. Le chagrin bien sûr...
Il y a eu la fois où je cherchais un pistolet à colle dans la remise, mais à qui manque une sorte de vis de plastique, pas plus gros qu'un rond de serviette. Il me faut absolument cette pièce. Je devine que jamais je ne la retrouverai : il y a là un fatras que je me promets de ranger depuis des semaines - caisses, tables, amoncellement de trucs et de machins... L'endroit est vaste et plongé dans la pénombre. Autant chercher une aiguille dans une meule de foin... Je soupire, découragé (vous savez bien comme tout apparaît souvent difficile dans ces cas-là). Je lève les yeux vers le plafond de la grange et murmure " oh, s'il te plaît, aide-moi...".
Bien sûr que je n'y crois pas. Comment mon pauvre amour disparu pourrait-il me venir en aide ? Mais avant de repartir, je m'empare au hasard d'une petite boîte en bois posée à même le sol, je n'y vois rien, j'incline son contenu vers la lumière du dehors. La pièce manquante est là, bien en évidence. Bien sûr , il ne s'agit que d'un coup de chance comme un autre. Mais demain, je vous écrirai une autre circonstance amusante... Car il est tard et demain, je bosse.
Allez vous coucher vous aussi, comme moi, il vous sera bénefique de déconnecter de notre affreuse réalité.
Thomas