Bonjour Zabou,

La caresse avec la main,  cette expérience si tendrement humaine recèle un pouvoir qui n’a pourtant rien de magique et qui est le fruit naturel d’une alchimie ; celle de la transformation du geste lorsqu’il est porteur d’un élan dont la source est l’amour.

Nous savons tous ce que c'est de tenir la main de son amour, de tenir cette main, d'entrelacer les doigts de sa main dans les siens, se tenir par la main.

Quand il n'y a pas d'amour, c'est simplement "se tenir" la main, mais quand il y a l'amour ce n'est pas se tenir la main, c'est fusionner, ne faire plus qu'un amour fusionnel, c'est vivre que pour elle et elle n'a d'yeux que pour moi. C'est exclusif, le reste du monde n'a pas de place. Nous nous suffisons à nous-mêmes.
Tenir cette main, c'était tout ça pour moi.
Ceux d'entre vous qui ont vu le film AVATAR de James Cameron, ont pu voir que des êtres vivants (les NA'vis) se connectent l’un à l'autre,  grâce à leur tresse ce qui leur permet d’être en totale symbiose.

Maintenant, je tombe, je tombe, comme un  alpiniste qui a "dévissé" et qui cherche une main de secours, oui, de soutien, oui, mais une main qui pourrai ressembler à celle que je tenais avant pour peut-être vivre presque normalement.

Merci Zabou de m'avoir répondu

Bonjour,

Juste ce mot "B O N J O U R" ----------------> Non ce n'est pas un bon jour.
Je me lève puis mécaniquement je prends mon petit déjeuner, aère la maison, fais mon lit .... etc
Personne, le silence, les murs, alors à quoi je sers?, j'intéresse qui? qui s'intéresse à moi ? pourquoi continuer ?

Bonjour à tous,


Imagine91, et bien voilà, je suis d'accord avec l'image de la main, la fusion ,l'amour et non pas la mort, laisse là cette mort, je sais que c" est extrêmement difficile , je vis comme vous, sans savoir où je vais ni vers qui, ni vers quoi, mais je vais et si j'ose dire bous allons, l'importance est là.

Mireille,comme toi au début je voulais vendre notre maison, mais au fil du temps ,je me suis rendue compte que c'est mon havre, il l'aimait tant cette maison, je m'y sent bien en paix ,c'est l’endroit ou je ressent sa présence,même si c'est une illusion ,elle me va bien.

Lorsque nous étions seuls et comme vous ,comme je crois tous ceux qui fusionnement, nous étions aussi coupés du monde, si heureux à deux, il me disait dans notre chez nous"ont est bien, qu'est ce que l'on est bien!!", et je crois que ces paroles me suivent, me réconfortent, me connectent à lui.

Cette solitude qui vous pèsent tant, je ne la ressent pas, nous l'aimions à deux et je l'aime seule.

Bien sur , j'ai aussi besoin parfois de voir du monde, de parler de tout et de rien,mais je me sent si peu en adéquation avec les autres que finalement , c'est par ce biais que j’apprécie mes murs vident, mais si plein de nos souvenirs, si riches de notre amour, et de toutes ces années passées, à embellir cet endroit, à ce privé pour lui, à tenter de le conserver.

Alors je me dis maintenant, que si le destin, dieu ou je ne sais quoi à fait qu'il ne puisse pas en profiter, et bien moi pour le moment OUI.

Après est un autre jour, et dans l'instant , un jour ,le jour d'après c'est si loin.....

Bien des paroles prennent toutes leurs véritables signification aujourd'hui et " à chaque jour suffit sa peine" le fardeau est bien trop lourd .

Je vous envoie toute ma tendresse.
zabou

A h mes amies de coeur de ce forum, comme je vous rejoins !
La mort nous a pris nos amours. Il nous reste que le souvenir. Mais celui-ci n'est pas suffisant pour remplir tout un espace devenu vide auprès de nous.
Oui, je suis d'accord, ce n'est pas la mort qui nous cotoie. C'est l'amour, fusionnel, qui nous remplit. Et je suis comme vous, je me sens souvent "double". Il y a moi. Il y a lui. Je lui parle à travers une photo, il me répond en me donnant chaud au coeur.
Ce n'est pas une image, c'est un ressenti !

Le 14 août, 5 mois ! 5 mois que j'avance seule, à passer de temps en temps la tête au-dessus des vagues. 5 mois à "vivre" c'est à dire à assumer seule ce que nous faisions à deux. La maison, le jardin, le quotidien, travail pour moi déjà retraite pour lui, et surtout les projets, le devenir d'un couple fusionnel, d'un couple d'amoureux comme au premier jour, il y a 17 ans de mariage.
Toujours ce vide......

Et pourtant que de chemin parcouru, ai-je l'impression.
Il nous faut apprendre non seulement à vivre seule mais aussi à nous projeter. Pas trop loin, pas trop vite. Mais, les rêves que l'on pouvait faire à deux, il nous faut maintenant les faire seule.

Et pourquoi pas ? Ce n'est pas parce que nous sommes seules que nous n'avons plus les mêmes idées, les mêmes désirs !
Alors pourquoi ne pas chercher à les réaliser ? Dans la pensée et l'amour de celui qui nous a quitté ! N'est-ce pas ainsi qu'on peut lui rendre le meilleur hommage ?

Quant aux "ami(e)s", il y a effectivement une re-distribution. D'ailleurs une vidéo du site l'explique très bien. Effectivement, une veuve est plus "dangereuse" qu'une divorcée.... Cela a toujours été de tous les temps. N'y a-t-il pas une opérette intitulée "la veuve joyeuse" , Cela veut tout dire !

La psy de l'hôpital, au début de la maladie de mon mari, nous avait prévenu : vous verrez, vous aurez des contacts positifs de personnes dont vous ne soupçonniez même pas l'existence....

Je me rends compte qu'elle a vu juste, non seulement durant la maladie, mais aussi après....

Prenons cela avec philosophie, nous venons de vivre une rupture totale et douloureuse avec notre quotidien qui est devenu notre passé. Profitons en pour trouver en nous et hors de nous de nouvelles ressources, franches et fraîches !

Et, attention, quand je dis notre passé, je ne dis pas oublier ! oh non, loin de là.
Tous les jours je vis avec, et même je vis double car les deux années se chevauchent, se rejoignent dans ma tête pour n'en faire plus qu'une : l'année de l'accompagnement final et l'année présente.
C'est d'autant plus douloureux que cela en rajoute à notre chagrin.

Comme toute tempête pour en sortir, il faut la traverser....

Mon tendre souvenir à vous tous.
Mes tendres pensées.

Catherine.

Bonjour,

Je n'avais jamais connu la solitude, je n'ai jamais pris seul une décision, nous n'avions jamais été séparés, et maintenant il faut vivre seul ??
Ma Psy m'a dit qu'il faut que j'apprenne!! je ne veux pas apprendre, je veux une épaule solide

A+

je cherchais "solitude" et ce forum avait déjà ce sujet
je viens de vous lire vous les ancien(ne)s à part zabou je ne connais personne je ne sais où vous en êtes j'espère que vous avez su trouver votre apaisement et équilibre.
sur ma file je dis :
La psychologue du groupe de parole en entretien individuel me faisait regarder l'aspect de la solitude.
Solitude acceptée voire cultivée par moment quand on est en couple et la solitude subie dans le deuil où on ne sait plus d'un coup utiliser ses ressources dans la nouvelle solitude. Je n'arrive plus à lire (sauf ouvrages sur le deuil), à dessiner, à faire un peu de sport (même si mes soignants me disent pas d'effort vous êtes "convalescente". Ne parlons pas de rester à rien faire rêvasser qui est devenu impossible et source de douleur car se tourne vers la perte de mon Amour.
Mais y arriver un peu par les souvenirs et même avec des larmes ...
se nourrir seule du souvenir et là on voit le côté précieux de ce que j'ai vécu 40 ans d'un si bel Amour que tant voudraient connaître et ne connaitront jamais
La solitude était supportée ou cherché du temps du couple car le couple n'était pas absent qu'est ce que ça peut devenir à présent ?

Comment me consoler moi même me disait elle ! ô quelle question !
se connaître changée, marquée par la douleur de la perte ... car je me sens comme certain(e)s ici étrangère à moi même !

L'apprentissage de cette nouvelle vie me fait peur, peur comme face à chaque chose nouvelle où je vais développer mes "outils" mes peurs anciennes ... me tromper, souffrir tomber et arriver à me relever
pourquoi, pour qui ? pour lui ? pour moi ? pour ce qu'il voudrait de moi ?

Et une chose qui est TRÈS  difficile : les week ends horreur de vide, de solitude ... comment gérer ...

Je ne viens pas souvent sur ce Forum parce qu'après 40 mois (plus de 3 ans), la douleur se fait beaucoup moins vive et donc on a moins besoin d'en parler:  on a appris, à la dure bien sûr,  à composer avec la situation.   Si ce n'est le cas, je crois qu'il faut vraiment voir comment on peut trouver de l'aide pour nous y aider.  Je ne dis pas qu'on s'y habitue à la solitude, je dis bien qu'on compose   A mon avis, on ne s'habitue jamais  à la perte d'un être aussi cher.Il y en a qui, ne pouvant vivre la souffrance de  cette solitude, se remette rapidement en couple.  Ou qui cherche à le faire.  Il y en a d'autres, comme moi, qui décident d'essayer d'apprivoiser cette solitude puisqu'on sait tous ,qu'en définitive, et à la fin, on sera seul.   Chacun selon ce qu'il est et ce qu'il vit.  Est-ce qu'on s'y fait vous demandez-vous? je dirais que oui.  Dans mon cas ce n'est pas tant la solitude qui me pèse  que le manque de sa présence à lui.  Mais je sais aussi que ce sera comme cela dorénavant  puisque lui est parti pour toujours.
" Imagine.".... le plus difficile au début c'est de vivre seul cette absence et de souffrir seul  alors qu'avant on pouvait partager intimement nos souffrances avec une personne qui n'est plus là, notre plus grand et meilleur ami.  Le problème c'est qu' il faut, par ailleurs,  en parler avec quelqu'un pour que cette détresse, cette peur, cette souffrance s'atténuent. Ce qui nécessite de sortir de son mutisme et de son isolement pour  partager cette détresse avec quelqu'un  qui peut comprendre.   Pour que la détresse se concrétise  si on peut dire.  Comme je dis souvent, quand on commence à rationaliser la souffrance, c'est déjà qu'on en sort puisqu'au début ce n'est qu'une boule énorme d'émotions qui nous étouffe,prête à exploser, qu'on ne peut  ni nommer ni partager.
Après plus de 3 ans, notre complicité me manque encore mais moins cruellement:, sa tendresse, sa compréhension, son humour.  Je sais maintenant que tout  cela était particulier à lui et  que donc, ils  me manqueront toujours.
 Un jour qui te semble improbable aujourd'hui, ca ira mieux.   Et à ta manière, tu en sortiras de cette grande et difficile solitude.  Ce sera vivable. Moins pénible. On oublie jamais: on compose avec l'inévitable et on continue: . bon courage.