Comme je te comprends Audrey, comme je ressens ta souffrance, ce sentiment que non, vraiment, on ne pourra pas résister à tant de douleur, que quelque chose doit arriver pour nous soulager, nous retirer ce couteau de la poitrine, pour qu'on puisse enfin respirer normalement.
Et puis, rien, à part le temps qui passe, rien pour alléger de façon durable notre chagrin.
Et cependant, semaine après semaine, mois après mois, on est là. On ouvre les yeux chaque matin. Et chaque matin, c'est aussi difficile d'enclencher la journée, de vaquer mécaniquement à quelques occupations indispensables.
Parfois, on se replie sur soi-même comme pour puiser au fond de soi quelques maigres ressources pour survivre. On essaie toutes les stratégies pour aller mieux, avec plus ou moins de succès. Mais on voudrait tellement trouver la sortie de ce satané tunnel dans lequel on se perd, dans lequel on a si mal.
Parfois, une vague de légèreté survient que vient vite assombrir une vague de chagrin. Et puis, la légèreté s'installe un peu plus longtemps. Et c'est ainsi que vaille que vaille, on continue, même si on n'en a pas envie. En avant, en arrière, toujours le coeur en feu, la souffrance qui ne veut pas nous lâcher, l'absence de notre amour qui se fait de plus en plus cruelle.
6 mois aujourd'hui que mon amour adoré est parti et je me demande comment je suis encore là. Je pleure encore beaucoup mais il m'arrive d'avoir deux ou trois jours de suite pendant lesquels je me sens plus forte. Oh, rien n'est acquis, je peux retomber très vite dans les larmes au moindre détail qui me rappelle notre vie et la pensée de mon amour est omniprésente. Mais il me semble avancer, petit à petit, en dépit de ma souffrance.
Je te souhaite un peu de répit dans ta douleur, et je veux te serrer la main très fort pour te dire que tu n'es pas seule dans ton désespoir. J'ai lu hier que "regretter le passé, c'est courir après le vent". Il n'empêche, comme je le regrette ce passé !
Je t'embrasse très affectueusement.
Dominique