Bonjour
Je vous lis depuis quelques temps et je me décide enfin à poster car ça devient trop dur.
Voilà mon histoire, j'ai 29 ans, une petite fille adorable de 2 ans 1/2. Avec mon conjoint nous étions ensemble depuis 7ans1/2 exactement (10/4/2005-10/10/2012) le jour où il nous a quitté. Nous étions pacsés et nous parlions de mariage dans les années à venir lorsque notre fille serait assez grande pour en profiter et garder des souvenirs. Tout allait bien, même si nous avions du mal à avoir une relation de couple depuis la naissance de notre fille, mais nous étions confiant en l'avenir. Nous savions que l'amour était là, que l'on ne pouvait vivre l'un sans l'autre et nous pensions que lorsque notre fille irait à l'école, aurait des horaires de coucher plus correctes, nous retrouverions nos soirées, nos moments à nous.
Malheureusement nous n'en avons pas eu le temps.
Nous venions de rentrer de 3 semaines de vacances, tout allait bien, le mardi soir en nous couchant, nous avons parlé de nos projets du we, et vers 6h30 j'ai été réveillé brutalement persuadée qu'un meuble était tombé, j'ai voulu le réveiller mais il n'était pas dans le lit. C'est lui que j'avais entendu, il était tombé dans les toilettes, je ne pouvais pas ouvrir la porte il était coincé derrière et je l'entendais ronfler (j'ai appris après que dans un coma profond on a des râles qui ressemblent à des ronflements). Donc les pompiers ont cassé la porte, je me suis occupée de ma fille donc nous n'avons rien vu ni l'une ni l'autre. Il a fait un arrêt cardiaque, a été réanimé (mais ne s'est pas réveillé) et est parti à l’hôpital. J'avais confiance, un arrêt cardiaque à 38 ans avec les pompiers sur place ça allait aller. Mais j'ai appris ensuite que ce n'était pas un problème cardiaque, qu'il avait du sang dans le cerveau, ma fille a été gardé jusqu'au lendemain, mes beaux parents et ma mère ont fait la route et sont arrivés dans l’après-midi. J'ai pu le voir plusieurs fois, lui parler mais il était dans le coma. Les infirmières ont essayé de me préparer au pire toute la journée mais je ne voulais rien entendre. Et le soir ils nous ont dit qu'il était en mort cérébrale et qu'ils allaient le débrancher, qu'on pouvait le voir avant. En fait il a fait une rupture d'anévrisme brutale et il était probablement déjà parti le matin. Il n'a jamais ouvert les yeux, je n'ai pas pu lui dire au revoir.
Ça fait 2 mois1/2 qu'il est parti, je n'avais pas d'emploi et pas de famille à proximité, j'ai donc déménagé dans le mois qui a suivi poussé par mes parents et beaux parents. Je vis aujourd'hui chez mes parents avec ma fille. Ma mère me dépanne bien, elle garde ma fille pendant mes rdv psy par exemple, fait le bain quand je n'ai pas la force.
Je suis sous lexomil uniquement, je pleure et crie énormément notamment lorsque je suis seule, voiture, salle de bains. J'ai l'impression d'aller de plus en plus mal, je réalise qu'il ne reviendra pas même si j'ai encore des moments où j'espère me réveiller de ce cauchemar.
J'ai l'impression que je ne m'en sortirai pas, je m'inquiète beaucoup des conséquences pour ma fille, je n'ai aucune idée de ce que ça fait de ne plus avoir de papa.
Je voudrais le rejoindre mais naturellement, je ne veux pas me suicider, et en même temps je me dis que ma fille a besoin de moi.
Je suis persuadée qu'on se retrouvera un jour mais j'ai peur que ce soit dans si longtemps, je ne suis qu'au début de ma vie.
Je manque énormément de tendresse, c'était quelqu'un de très tendre et je suis moi-même très tactile, mais je refuse les contacts sauf ma fille, car c'est de sa tendresse dont j'ai besoin. Il était mon meilleur ami, mon confident, il savait quasiment tout de moi et réciproquement, nos discussions me manquent. C'était aussi mon premier petit ami, celui avec qui j'ai tout connu (premier baiser, première vie à 2, premier bébé,...).
Pour compliquer tout ça, je vais avoir 30 ans (un cap) dans 2 jours, puis ce sera noël, le jour de l'an et tout ça sans lui, j'angoisse terriblement à l'approche de cette période. Si il n'y avait pas ma fille qui parle du père noël pour la première fois cette année, je serai parti m'isoler. Et je refuse de fêter mon anniversaire, mais mes grands-parents vont être là, et j'ai peur des regards de pitié,...
J'ai besoin d'aide.
Pour ceux qui seront aller au bout de ce pavé, merci beaucoup.
Bon courage à vous.