Alors que je m'attendais à un passage d'étape, un apaisement, ce treizième mois m'a plongé dans un état indescriptible.
Plus que jamais je continue à m'accrocher désespérément à tout ce qui faisait la vie mon amoureuse, notre maison, ses affaires, son atelier, les photos, les vidéos, les lettres, ces trésors que j'ai relues deux fois en un mois, comme des déclarations d'amour qu'elle m'aurait faites en partant.
J'ai voulu jeter quelques revues, elle en achetait tellement, je ne les lis pas, mais une heure après je suis allé les récupérer dans le container.
Le manque devient insupportable, j'ai un tel débordement d'amour, je suis avec elle à chaque seconde, j'ai une peur panique d'oublier, de l'oublier, je ne la vois presque plus dans mes rêves, alors je lui écris, dans mon journal, je lui parle, dans la maison, dans sa colline.
Et en même temps, je ressens une lassitude extrême, je dois me faire violence pour le quotidien, sortir un peu marcher ou pédaler quand j'y arrive, je n'ai plus envie de rien d'autre que ma princesse d'Amour avec moi au plus profond de ma solitude.