Mon Amour, mon Amour, mon Amour
Cent huit jours, trop de jours.
Ces deux derniers jours, je les ai passés, enfermé à rechercher et scanner des vieilles photos, des diapositives, à revisionner et numériser des vieilles cassettes vidéo.
C’est la seule chose qui m’occupe assez l’esprit pour arrêter ces idées noires qui m’envahissent.
Je paie le prix de ces quarante années de bonheur, de cet amour fusionnel dans lequel je me sentais tellement bien, en sécurité.
Tu me donnais tout, l’amour, la reconnaissance, la confiance en moi, l’envie de vivre.
J’ai passé toutes ces années à vivre à travers toi, tous mes projets, tout ce que je réalisais, c’était pour toi, pour que tu sois heureuse, pour que tu sois ne manque de rien, tu étais ma princesse.
Ces dernières années, avec ce putain de cancer, j’ai été encore plus attentif à tes besoins, j’ai oublié les miens, mon seul besoin c’était que tu vives, et ces derniers mois de ta vie de souffrance, je n’ai plus eu d’autre pensée que tout faire pour t’aider à tenir, à rester en vie.
J’ai passé ma vie à me droguer de toi, tous les jours, toute la journée, et tout s’arrête net, il n’y a pas de période d’adaptation, pas de substitut possible.
Tout s’est arrêté, d’un seul coup, m’a vie n’a aujourd’hui plus aucun sens, je ne sais plus quoi faire, quoi penser, je n’ai plus de besoins, plus d’envie, plus de vie.
Comme un junkie, j’ai des idées noires, si horribles qu’il est impossible d’en parler, je suis obligé de me faire aider d’un psy maintenant.
Je n’y arrive plus.
Tu me manques, mon amoureuse, je t’aime pour toujours