Ma princesse Katia, jolie princesse d'Amour
je viens de lire ta merveilleuse lettre du 2 octobre, tu changeais de maison et ça te rendait triste, tu n’aimais pas le changement, j’en fais encore un signe, car aujourd’hui c’est le 11 octobre, le jour où tes cendres rejoignaient ta colline, il y a deux ans, tu quittais définitivement ta maison, cette maison que tu as tant voulue, quand tu as su qu’elle était à vendre, tu t’es occupé des démarches pour l’acheter, j’étais inquiet pour le budget qu’il fallait envisager, mais tu m’as convaincu qu’on pourrait le faire, et on l’a fait, tu as travaillé avec moi comme une acharnée pour arranger cette maison, tu l’as toujours entretenue, toujours tenue propre, choisi les meubles et réalisé toutes les décorations, avec nos moyens limités, tu en as fait un merveilleux nid d’Amour, tu y as été heureuse, tu y as élevé nos enfants, tu les as aidé à grandir dans cette maison, organisé les fêtes, les Noëls, les anniversaires, nous y avons reçu nos familles, nos amis, et tu y as été aussi malade, tu t’y es battue comme une lionne contre ce cancer, restée debout, toujours, tu y as fait ton atelier de loisirs créatifs, rempli de toutes sortes d’objets, de tissus, d’outils, de peintures, de colles, de machines, de livres, pour tenir debout, pour montrer au monde que Katia B. n’allait pas se laisser abattre, tu as aimé la vie dans ta maison, et même au plus dur de ta maladie, au plus dur de tes souffrances, tu as voulu revenir à ta maison, tu ne voulais pas rester à l’hôpital, tu savais que tu allais mourir, tu n’as plus voulu quitter ta maison, tu voulais mourir dans ta maison, et tu l’as fait, le jour où tu n’as plus pu te lever, le jour où tu n’as plus pu aller te laver, car la souffrance était telle que tu ne pouvais plus utiliser te jambes, que ton ventre ne te permettait plus de manger, qu’il n’y avait plus d’autre espoir de guérison, tu as décidé d’y mourir, courageusement, dignement, tu as affronté la mort, tu es morte sans un cri, dans mes bras, tu m’as appelé deux fois, et tu as cessé de respirer, ton cœur s’est arrêté, puis nous t’avons encore veillé dans ta maison, j’ai embrassé tes lèvres pour la dernière fois, on a emporté ton corps, nous y avons ramené tes cendres, et ce 11 octobre, il y a deux ans, tes cendres quittaient cette maison. Aujourd’hui je lis cette lettre où tu quitte ta maison pour aménager dans une autre, je ne sais pas où tu es maintenant, ta maison c’est l’univers tout entier, ta maison c’est mon cœur, mais aussi toujours ici, j’espère pouvoir garder cette maison et tout ce que tu y as laissé, de traces de toi, de ton Amour pour nous, de ton amour pour la vie, je garderai ta maison jusqu’à la fin de mes jours, jusqu’au jour où je viendrai te retrouver, dans ta nouvelle maison.
https://youtu.be/oUFJJNQGwhkTu me manques, mon amoureuse, je t'aime de tout moi, pour toujours.