Bnjour Bmylove
ou plutôt bonjour à toi membre Héroïque qui porte si bien son nom!
Pour moi tu es une sacrée nana héroïque (si tu m'autorises ce langage). et une maman héroïque.
Heroïque car tes mots me soulagent de ma peine et cela me fait beaucoup de bien, j'ai quelqu'un qui me comprend et qui m'enlève un peu de ma honte . La peine change avec le temps. La douleur s'atténue mais a laissé place à une tristesse, une mélancolie et à des regrets immenses. et toujours cet absence de sens vertigineux...
Héroïque encore car tu te démènes pour trouver des solutions à ta douleur, pour arriver à avancer, retrouver un équilibre. Tu chutes parfois, tu retombes, tu te relèves... tu (on... tous ceux qui connaissent ce drame) retomberas peut être mais au bout du compte tu te relèveras toujours, renforcé, et un jour... tu (on) ne tombera peut être plus, ou de moins en moins souvent.
Héroïque, je sais que tu le seras (et tu feras tout pour l'être) dans les yeux de tes enfants quand ils grandiront.
Héroïque tu le seras, car tu défendras toujours l'amour et l'honneur de ton conjoint "blessé".
Et tu veux encore que j'essaie de te dire de ne pas culpabilser?
Dans un couple, on a le droit de dire à l'autre ce qui ne va pas, peu importe les raisons finalement. C'est le respect, l'échange.
Concernant ton conjoint, ce n'est pas tant les motifs qui l'ont fait souffrir, que la peur d'être abandonné... et difficile de tenter une discussion, d'obtenir des compromis (c'est cela un couple) lorsque tu sens que l'autre n'est pas vraiment réceptif... enfin si, il l'est, mais il est toujours guidé dans ses réactions, ses réponses que par la peur d'être abandonné.
C'est difficile, c'est vrai, de se dire que, sans le vouloir, on les a mis face à leur pire angoisse.
Hier soir, j'ai regardé en replay ce débat :
https://www.youtube.com/watch?v=iKIkNPZhzVQCela porte beaucoup, sur les parents qui ont perdu un enfant... cela dit, j'ai retrouvé un peu de Ludo dans les témoignages... toujours cette hypersensibilité. et les mots du psychiatre, surtout à la fin de l'émission, m'ont fait du bien. Il revient sur la personnalité des hypersensibles, avec leur faille, leur questionnement, leur doute sur eux même, si profond que finalement, le suicide apparaît, il me semble (c'set mon interprétation) comme un moyen de nous prouver encore qu'ils nous aiment, que la mort est un moyen de faire perdurer leur amour et leur souvenir (avec la culpabilité) dans nos cœurs.
Après les paroles de ce psy, Je réfléchissais et finalement, je me suis dit : ce n'est pas tant notre amour qui leur pose problème, qui est en jeu. Bien au contraire, il ne compte pas dans leur souffrance. Je pense qu'en cas de rupture (ou parfois sans celle ci), ils ont un tel problème avec l'estime de soi, l'origine de la souffrance, je pense qu'ils exacerbent cette pensée jusqu'à ce qu'elle ne les quitte plus : que pourrais-je faire pour (le, la) retenir, comment lui prouver mon amour? si avec tout cela elle (il) n'a pas compris, ma disparition va lui faire comprendre à quel point je tiens à eux, jusqu'à quel extrême je peux aller?
Bien évidemment, cela est de l'ordre de l'inconscient. et nous n'avons aucune prise là-dessus.
Tu as été présente pour ton mari. En tant qu'épouse, tu avais le droit (et heureusement) de lui dire ce qui ne te convenait pas.
La difficulté avec Ludo, c'est que je n'arrivais jamais clairement à lui dire ce qui n'allait pas, car c'était justement lié à l'idée d'exclusivité, l'impression d'être un objet de vénération sans lequel plus rien n'est possible. C'était trop pour moi. Et il y avait trop de silence, pas assez de discussion sur son ressenti, sur ce qu'il avait au fond du cœur, un côté très secret.
Et tu as encore été présente quand il n'allait pas bien.
Pour autant, tu ne peux pas être prise en otage.
Même si je considère qu'ils ont obéi à une souffrance, on ne peut culpabiliser à l'idée que l'autre nous dise, ou nous fasse sentir que sans nous, la vie est finie pour eux. Personne n'a le droit de faire peser son existence sur cette terre sur les épaules d'un autre, serait-ce l'être aimé. C'est beaucoup trop lourd à porter, presque inhumain. Comme le disait une personne sur ce forum, on n'appartient à personne. Ludo ne m'appartenait pas et je ne lui appartenais pas, en dépit du lien d'amour qui nous unissait.
et pourtant, sans forcément le vouloir, ils nous ont fait supporter ce poids en mettant fin à leur jour.
Mais ne les blâmons pas pour le mal qu'il nous ont fait. Ils ont considéré qu'il n'y avait pas d'autre échappatoire que la mort pour faire cesser leur douleur.
Pour autant, tu as toujours été là pour l'aider, pour l'épauler.
Et tu es encore là pour lui aujourd'hui.
Je te serres tendrement dans mes bras... par égoïsme, car c'est aussi un moyen pour moi d'obtenir du réconfort.
Penses à tes enfants
Michaël