Coucou Mircea,
ça va mieux, oui, pour aujourd'hui en tous cas. Je suis très entourée à nouveau, car mon état la semaine dernière a beaucoup inquiété mes proches. Je me sens un peu fliquée, mais je sais que c'est temporaire.
La psychiatre m'a proposé un séjour dans une maison de repos, qui serait un endroit pour à la fois me reposer et calmer mes angoisses, et aussi pour m'aider à passer cette période très douloureuse (et me protéger d'éventuelles idées...)
J'ai refusé, j'ai besoin de mes repères, même si j'évite certains endroits de la maison, mais je sais que je peux lui en reparler si besoin.
Je bosse un peu, heureusement, j'ai un cadre de travail très souple, je peux travailler en partie de chez moi.
Le grand progrès, c'est que je peux parler de Bruno sans m'effondrer, et que je peux concevoir que ma responsabilité dans son suicide est limitée. J'admets enfin que non, je ne connaissais pas tout de lui, et que non, je n'étais pas tout pour lui.
Etrange, je me sens abandonnée, quittée, et du coup, c'est une autre douleur, avec un autre scénario.
C'est moins douloureux que la culpabilité, mais sur le plan narcissique, c'est dur à encaisser.
Quand on a donné toute sa confiance et tout son amour pour une fin comme celle-là, la blessure est immense et la souffrance intense.
Et toi, Mircea, comment vas-tu, ma belle ?