Je ressemble à un panda, et j'ai le visage gonflé à l'hélium...
C'est plutôt mignon un panda, non ? Bon, ok je blague mais je connais ça ! Les toilettes de mon boulot m'ont servi d'annexe de bureau un moment donné... Le maquillage qui coule n'est pas du plus bel effet mais tes collègues directs ne s'en offusqueront pas, crois-moi ! Tu as sur toi des lingettes que tu tamponnes sur les coulures et un petit mascara en poche... Les yeux explosés, on connaît tous et toutes ici et je mets au défi quelqu'un qui vit un tel drame de se retenir de pleurer sur une journée de boulot.
La colère a été mon moteur pour avancer les mois qui ont suivi le deuil de Pascal. Je ne le vivais pas comme ça mais c'est vrai qu'au final sans cette colère, l'abattement m'aurait submergée. Passé l'annonce du suicide à mes enfants, la colère s'est insinuée en moi avec sa force guerrière à travers chaque fibre de mon corps. Les "Il n'avait pas le droit de leur faire ça !", les "Comment a t-t-il pu leur faire ça, me faire ça !"m'insufflait un vent de révolte et non d'abattement . Le défi qui m'attendait et que je vis au quotidien, celui d'élever mes 3 amours sans aucun soutien était et est un défi que je me dois de relever pour eux et avec eux. Et je crois que tant que j'aurais cette colère en moi, je continuerai à foncer. Si cette colère s'amenuisait, je perdrais cette énergie indispensable à "porter" mes loulous. Bien sûr que cette colère qui vit en moi est épuisante, je ne dis pas le contraire, mais elle est salutaire pour tout le monde. Mon psy m'a dit au début de nos échanges que cette colère était légitime, forte et qu'il fallait absolument que je tente de l'utiliser différemment, la changer en quelque chose de positif. Je me rends compte aujourd'hui, heureusement qu'elle était en moi, c'était le carburant qui me permettait d'avancer...
Mais avec autant d'énergie en moi, j'ai des moments de totale fatigue intellectuelle et physique. Il faut juste l'admettre et écouter son corps, se reposer quand on peut. Dire stop à soi-même, aux autres quand le repos est nécessaire. Mes enfants le savent et si tout un dimanche, je veux rester au lit (que dis-je, tout un week-end !), ils viendront juste me faire un gros câlin et repartiront sur la pointes des pieds. Parce qu'ils savent que sans ces moments de décompression, je ne tiendrai pas même pour eux. Apprendre à te connaître, apprendre que ce qui te fait du bien, il faut en abuser... (même si les autres ne comprennent pas, tu t'en fous).
Je voudrais t'enlever un peu de ce poids qui te pèse.
Je voudrais t'envelopper de douceur...
Virtuellement, je le fais du fond du cœur...