Auteur Sujet: Une année plus qu'échue, et toujours mal  (Lu 7666 fois)

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Hors ligne Marina Saboya

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Une année plus qu'échue, et toujours mal
« le: 21 novembre 2011 à 19:34:06 »
Je rebondie sur un message de Bruno, qui dit lire les post, mais ne plus écrire, par respect pour "les nouveaux desespérés", qui entament le difficile chemin, alors que lui a déjà parcouru une partie de la route.
La route vers quoi, d'ailleurs? Si vous avez des idées...

C'est vrai, que cette monstrueuse agression qu'est le départ définitif de son (sa) compagnon, est un moment terrible.
C'est vrai que l'on vit cela dans une espèce de bulle, complètement recroquevillée sur soi, un corps qui n'est plus qu'une immense douleur. C'est vrai que rien ne peut nous atteindre, la terre qui se fissure, les centrales nucléaires qui fuient, les tyrans qui tuent... tout cela a si peu d'intéret.

Et puis les mois coulent... comme les larmes qui continuent, mais plus contrôlées, plus intimes, plus cachées.
Et puis de nouvelles habitudes se prennent, la solitude, l'absence... Des obligations, après les démarches (Je hais ce staut de veuve que je traîne depuis!).
Et puis l'entourage qui voudrait qu'au bout d'un an, on soit "guérie". Ce serait normal (Qu'est ce qui est normal dans le fait de perdre l'AmourDeSaVie!), "il faut sortir, voir autre chose, reprendre pied". On a l'impression que le Salut est en nous et que si on continu de souffrir, c'est qu'on le veut bien.
Mais ce n'est pas vrai.
Et même, on est pas guérie du tout.
Le mal est là, plus sournois, plus lucide, plus violent car contenu.

16 mois. Je suis aussi malheureuse que ce 22 juillet 2010.
Je n'ai peut-être pas pris le bon chemin.
Je ne parviens pas à "quitter" mon époux. J'ai gardé ses vêtements préférés, je les porte, souvent, j'ai une magnifique photo de lui grandeur nature dans notre chambre, je lui parle, je lui écris, je pense à travers lui, je vois à travers lui, je le connais si bien.

On me dit que j'entretien mon chagrin.

 ??? ??? ??? ???

Je n'ai envie de rien d'autre que d'être avec lui.

 ??? ??? ??? ???

C'est bien compliqué et douloureux...

 :-* :-* :-*

PiMa
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

ChristineM

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Re : Une année plus qu'échue, et toujours mal
« Réponse #1 le: 21 novembre 2011 à 22:34:01 »
Bonsoir Pima,
Pourquoi le quitter ?... Vivre à travers lui, l'avoir à jamais dans ton coeur, au plus intime de toi-même et parvenir à atteindre grâce à lui une certaine sérénité, c'est ce à quoi on peut, je crois, arriver à atteindre.
Je ressens étrangement une grande paix depuis deux jours, que je n'arrive pas à expliquer... Vais-je encore une fois retomber que plus violemment dans peu de temps ? Je l'ignore. Je sais que pour moi le jour fatidique approche : 1 an le5 décembre et pourtant je le sens plus profondément en moi que jamais. Sensation bizarre extrêmement douce, dénuée de désespoir. J'ai du mal à comprendre et encore plus à l'expliquer mais je m'y abandonne comme dans un cocon douillet.
Ses affaires n'ont pas bougé de place et je crois bien qu'elles ne bougeront jamais. Il fait partie de moi pour toujours et, cela semblera peut-être stupide, mais je crois bien que je vis par lui.
Je t'embrasse, Pima.
Christine

escouba

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Re : Une année plus qu'échue, et toujours mal
« Réponse #2 le: 22 novembre 2011 à 06:29:09 »
Bonjour Pima,


Je me sens très proche de ce que tu ressens.
Les gens qui nous entourent essaient de nous pousser à tourner la page car ils estiment que le temps commence à être long mais les choses ne fonctionnent pas comme cela. Je multiplie les occupations pour remplir ce temps mais c'est comme le tonneau des Danaïdes, il est sans fond et les multiples activités ne comblent pas le vide.
Ce ne sont pas les dates qui me font peur, ce sont les petits riens du quotidien qui ouvrent  un à un des petites brèches dans ton corps. Le statut de veuve m'est également insupportable car c'est une marque supplémentaire. " La pauvre, elle est veuve." Nous ne cherchons pas à nous faire plaindre mais de l'écoute, celle que nous trouvons ici.
J'ai l'impression de vivre dans un mensonge permanent en faisant "comme si", de la même façon que les enfants. Par pudeur, pour ne pas avoir à m'expliquer mais je ne trouve aucun intérêt à ma vie d'aujourd'hui. Je ne l'ai pas choisie, je la subis. Pourtant, je fais des efforts.

Pensées amicales à toutes et à tous.

Laurence

chagrin64

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Re : Une année plus qu'échue, et toujours mal
« Réponse #3 le: 22 novembre 2011 à 11:11:05 »
Bonjour Pima,

C'est vrai que peu de chose nous intéressent désormais.
Je ne vie qu'à travers lui. J'ai attendu avec impatience cette date anniversaire (24 novembre) et depuis hier, rien. C'est comme si je n'étais plus là... Sensation bizare ???
Je suis allée voir mon médecin traitant hier pour un renouvellement d'ordonnance et pour la première fois, je n'ai pas pleuré, je n'ai pas voulu lui en parler, pourquoi??
J'ai appelé le journal local aujourd'hui pour faire un encart pour son anniversaire de décès et pareil ; rien! aucune émotion, pourquoi?
Je suis dans ma bulle moi aussi et c'est vrai que j'y suis bien. Attention à l'explosion...
En ce qui me concerne, je refuse totalement le mot "veuve". Quand on me demande, je continue à dire que je suis mariée et si on insiste, je réponds que mon mari est décédé. Je suis d'accord, c'est pareil mais le mot n'est pas employé, je hais ce mot et toute la souffrance qui l'entoure.
Une chose est sure, j'ai peur de recommencer une nouvelle année sans lui...
Amicalement

Hors ligne bruno

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Re : Une année plus qu'échue, et toujours mal
« Réponse #4 le: 22 novembre 2011 à 12:00:34 »
               La route Pima,c'est celle implacable de l'acceptation,de la resignation de sa mort,et de ma vie qui continue sans elle.Ca,c'est la "route"vue de mon cote.

               Mais Sandrine a aussi certainement une "route" a continuer quelque part....Donc mon acceptation peut etre vue comme une liberation pour sa belle Ame,la liberer de mes angoisses,larmes qui peut etre la retienne...Une facon de faire attention a elle en mettant un "peu" de cote mon chagrin permanent et lui ouvrir son nouvel horizon sans la culpabiliser....

                                    "morts ne sont pas voyants,mais ne sont pas des absents"

                                                              Bruno a Sandrine.     

Hors ligne Pascale

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Re : Une année plus qu'échue, et toujours mal
« Réponse #5 le: 22 novembre 2011 à 20:04:00 »
"Je sais que, si je ne l'avais fait de suite, je m'y serais attaché comme à des reliques, faussant la réalité."


Ne t'es -tu jamais demandé si le fait pour certaines personnes de garder les choses telles qu'elles étaient, soit simplement le fait d'avoir peur d'oublier un souvenir.

Ce n'est pas fausser la réalité, de toutes façon tu verras que même sans avoir gardé rien de ses vêtements ou affaires personnelles, à un moment elle apparaîtra quand même à chaque porte à chaque fenêtre ,à chaque armoire et avec les vêtements que tu n'as pas gardé...

Je sais de quoi je parle avec ou sans c'est ainsi, si son peignoir était pendu à un endroit même s'il n'y est plus tu le reverras encore et ainsi de suite pour des tas de choses... la dame qui se promène avec le même top ou écharpe. Les objets laissent une mémoire aussi.
Parce que c'est une étape à passer

Amicalement

Pascale la Louve
Pascale la Louve

Hors ligne Marina Saboya

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Re : Re : Une année plus qu'échue, et toujours mal
« Réponse #6 le: 24 novembre 2011 à 08:10:20 »
               La route Pima,c'est celle implacable de l'acceptation,de la resignation de sa mort,et de ma vie qui continue sans elle.Ca,c'est la "route"vue de mon cote.

               Mais Sandrine a aussi certainement une "route" a continuer quelque part....Donc mon acceptation peut etre vue comme une liberation pour sa belle Ame,la liberer de mes angoisses,larmes qui peut etre la retienne...Une facon de faire attention a elle en mettant un "peu" de cote mon chagrin permanent et lui ouvrir son nouvel horizon sans la culpabiliser....

                                    "morts ne sont pas voyants,mais ne sont pas des absents"

                                                              Bruno a Sandrine.     

Crois tu vraiment, Bruno, que nos larmes et notre chagrin les empêchent de continuer leur route vers leur nouvel horizon ?
Une acceptation de notre part les libèrerait ?
C'est une belle idée qui peut en effet nous motiver à reprendre le dessus.
C'est le Voilier de William Blake dont nous parlait Yohann.
Mais il faut être fort pour parvenir à cet état.

Cela mérite réflexion...
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

Hors ligne bruno

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Re : Une année plus qu'échue, et toujours mal
« Réponse #7 le: 24 novembre 2011 à 10:59:44 »
                              Non,je ne pense pas que cela les "empechent"de continuer,car ils n'en on pas le choix,pas plus que nous d'ailleurs!!Mais cela peut je crois les retenir d'une maniere...

                               La vie nous apprends la mort par le sommeil....
                    Mais elle nous initie a l'apres-vie par les reves....           
                             

               

Marico

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Re : Une année plus qu'échue, et toujours mal
« Réponse #8 le: 26 novembre 2011 à 16:47:21 »
Bruno, je suis d'accord avec toi. Nos larmes, notre douleur sont une façon de les garder encore un peu près de nous, alors qu'ils ont une route à suivre dans laquelle nous ne sommes plus. Et nous de même. C'est extrêmement difficile d'accepter ça. Ca prend du temps, des mois, et même parfois des années.
Et puis, une médium m'a dit, il y a 1 an : "vous êtes assise avec vos enfants, sur la tombe de votre mari..." et j'ai pris enfin conscience que c'était fini, que je ne pouvais pas, sauf par choix conscient, continuer à pleurer et à stagner dans ma vie. J'entretenais un rapport malsain avec mon mari, je l'appelais à l'aide sans arrêt, je refusais son départ, je prétextais les enfants pour le garder encore près de nous...
Alors, de ce jour, j'ai arrêté.
Je ne voulais pas rester une "veuve corse", en noir, fidèle à mon mari jusqu'à ma mort...
J'avais envie de vivre encore, de faire des projets.
Mes enfants étaient trop jeunes, ils avaient besoin d'une maman positive.
J'ai lâché prise, je l'ai laissé partir vers la lumière, vers son nouveau chemin. Je l'ai libéré de ses attaches humaines. Il ne nous doit plus rien. Je l'ai fait avec amour et en espérant qu'il est heureux et épanoui dans son nouveau chemin.
Et ma vie a changé.
Moi, j'ai changé.
Je pense à lui, je lui allume des bougies blanches tous les jours... pour lui, pour ceux qui là-haut veillent sur nous... mais c'est mon hommage envers lui, ma fidélité à sa mémoire... pour le reste je le laisse tranquille. Je crois en lui. J'ai confiance. Il sait ce qu'il doit faire, et ce qui est bon pour nous, il me le fait savoir d'une façon où d'une autre. Mais il est libre de le faire ou pas.
Nous avons tous un chemin à suivre, que nous ne comprenons pas toujours. Nous devons apprendre de nos vies, de nos expériences bonnes et mauvaises, grandir, nous élever.
Ce n'est pas facile à expliquer, mais la mort de mon conjoint, c'est un choix de vie que j'avais fait avant d'arriver sur cette terre. Je l'avais choisi lui, pour ça. Il m'avait choisie moi, pour ça. Idem pour mes parents, idem pour mes enfants. Il a rempli le rôle qu'il s'était assigné et il est parti, parce qu'il avait des choses à faire ailleurs...
Je ne crois pas au hasard. C'est peut-être pour ça que j'arrive à accepter et même à aimer ce que la mort de mon mari m'a laissé...
Je vous embrasse.
M.


"Les choses arrivent quoique l'on fasse pour les en empêcher,
et n'arrivent pas quoique l'on fasse pour les obtenir"


mitzou

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Re : Une année plus qu'échue, et toujours mal
« Réponse #9 le: 26 novembre 2011 à 19:09:10 »
Si note chagrin nous rassemble, nos chemins de vie sont différents, chacun ou chacune réagissons en fonction de notre sensibilité, de nos croyances. Personnellement j'ai perdu mon mari en 2000 et j'ai toujours conservé ses vêtements, je n'ouvre pas souvent l'armoire c'est vrai mais je n'ai jamais pu me résoudre à m'en débarrasser. Mon mari a rejoint mon fils de 18  ans perdu en 1998 et chaque jour je pense à eux, je vis avec eux parce que je suis convaincue  que nous nous retrouvons un jour. Pour moi, il est impensable de les oublier un jour car je veux les retrouver, ils me manquent tellement et nous nous aimions tant. Mais bon, il n'y a pas de conseils à donner, c'est ce qu'on ressent en soi qui compte, nos ressources personnelles.

Benedicte

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Re : Une année plus qu'échue, et toujours mal
« Réponse #10 le: 26 novembre 2011 à 19:19:34 »
Marico,

Tu as perdu ton mari, il y a combien de temps? (ne répond pas si la question de déplait), mais à la lecture de ton post, je t'envie d'avoir cette sérénité. J'aimerai avoir la même. Mais après seulement 5 mois, bien que j'aille mieux je ne me sent pas la force de le laisser partir et je sent bien cette retenue, qui me freine dans mon deuil. Est ce que je me complet comme cela? Je ne sais pas.

Ton message donne vraiment de l'espoir. Merci
Béné

mitzou

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Re : Une année plus qu'échue, et toujours mal
« Réponse #11 le: 26 novembre 2011 à 19:21:32 »
J'ai encore envie de vous répondre Pima, vous écrivez : je n'ai peut être pas pris le bon chemin ! quel chemin ? il y en a qu'un, c'est celui de votre coeur, n'écoutez pas ceux qui vous disent de vous débarrassez de ses vêtements, vous mettez des photos partout et  alors ! Vous aimiez tant votre mari c'est bien normal.  Des personnes se remarient,  d'autres font le choix de vivre dans le souvenir de leur mari, il n'y a rien à dire, chacun fait ce que lui dicte son coeur, ses émotions, aucune vie n'est comparable. Lorsque j'ai perdu mon mari en 2000 mon chagrin était tellement immense que je savais que je vivrais avec son souvenir. On vous dit que vous entretenez votre chagrin et alors ! à quoi bon le souvenir si on ne  devait pas se retrouver !  Les autres qui n'ont pas vécu notre drame ne peuvent pas comprendre et aimeraient nous voir faire la fête avec eux parce qu'on les ennuie, ils ne savent pas quoi dire et nous évitent. J'ai vécu tout cela et je suis heureuse d'avoir mes convictions et des valeurs, cela me sépare de certains mais me rapproche d'autres personnes.
N'écoutez que votre coeur Pima, vous êtes unique.

ChristineM

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Re : Une année plus qu'échue, et toujours mal
« Réponse #12 le: 26 novembre 2011 à 20:57:36 »
Bonsoir Mitzou, et merci pour ces deux messages qui rejoignent  totalement ce que je pense.
Je n'ajouterai donc qu'une seule chose : non, Marico, même "s'ils ont une route à suivre", ce n'est pas une route dans laquelle nous ne sommes plus, car ceux qui partent ne s'éloignent pas de nous. Ils nous guident et veillent sur nous. Vous le dites vous-mêmes, "il sait ce qui est bon pour nous, il me le fait savoir"
Christine

Hors ligne Marina Saboya

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Re : Une année plus qu'échue, et toujours mal
« Réponse #13 le: 27 novembre 2011 à 11:20:55 »
... j'ai pris enfin conscience que c'était fini, que je ne pouvais pas, sauf par choix conscient, continuer à pleurer et à stagner dans ma vie. J'entretenais un rapport malsain avec mon mari, je l'appelais à l'aide sans arrêt, je refusais son départ, je prétextais les enfants pour le garder encore près de nous...
Alors, de ce jour, j'ai arrêté.

Marico,
J'essaie bien de comprendre ce que tu exprimes, mais j'ai du mal, beaucoup de mal.
"Je pouvais pas, sauf par choix conscient, continuer à pleurer...". Sauf pas choix conscient, cela veut dire quoi? Nous choisissons d'être malheureux? Nous restons accrochés à eux, nous ne voulons pas nous "en sortir", est-ce "malsain", comme tu dis.

Je ne porte bien sur aucun jugement et me réjouis que cette analyse de ta situation, entre autres par rapport à tes enfants, t'ai permis de reprendre ta vie avec plus de sérénité. Mais je ne peux pas imaginer que l'Amour que je porte à mon mari, au point d'avoir besoin de lui chaque seconde de chaque minute soit "malsain".

Je ne lui demande rien, je n'attends rien, je le pleure, il me manque terriblement, je suis amputée, je n'ai plus d'horizon.

Cela ne me gène pas, moi, d'être une "veuve corse", fidèle à mon mari jusqu'à ma mort, mais il faut dire que j'ai 55 ans et malheureusement pas d'enfant.

... je l'ai laissé partir vers la lumière, vers son nouveau chemin. Je l'ai libéré de ses attaches humaines. Il ne nous doit plus rien. Je l'ai fait avec amour et en espérant qu'il est heureux et épanoui dans son nouveau chemin.
Et ma vie a changé.
Moi, j'ai changé.

Cà, c'est une phrase qui me taraude. Crois-tu vraiment qu'à vouloir les garder avec nous coûte que coûte nous les empêchons d'aller vers la lumière? Je ne parviens pas à imaginer qu'ils puissent suivre leur chemin, tout en "gardant un oeil" sur nous.

Tout cela est tellement complexe.

PiMa
PiMa

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Hors ligne Marina Saboya

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Re : Une année plus qu'échue, et toujours mal
« Réponse #14 le: 27 novembre 2011 à 12:11:54 »
Bonjour Mitzou,

Simplement merci pour votre message. Il est doux et rassurant.
Oui, je devrais écouter le chemin de mon coeur, mais j'ai tellement peur de mal faire.
L'hiver dernier a été très froid en Champagne, un matin je me suis levée et j'ai rempli 5 sacs avec la plus part des vêtements de Pierre pour les apporter au Secours Populaire. Je sais qu'il aurait aimé que ses vêtements puissent réchauffer des personnes dans le besoin. Je n'ai pas tout pris, bien sûr, j'ai gardé ceux qui portent encore sa trace, un tâche d'eau de javel dûe à un geste maladroit, sa chemise "de peinture", colorée, ses sabots de jardin... Je n'ai rien pu bouger dans notre salle de bain, rasoirs, eau de toilette... Même pas pu ouvrir le flacon. Mais j'ai changé et déplacé beaucoup de choses dans la maison et avec un certain plaisir même.
Pendant longtemps, j'ai crains d'en faire une "idole", ses vieilles lunettes que je trimbale partout avec moi dans mon sac, sa grande photo dans notre chambre... Je crois que j'ai eu peur de bloquer "mon deuil" comme disent les psy.
Et puis, certains messages d'autres internauts m'interpellent, des grandes questions métaphysiques qui, sans réponses, sont inquiétantes pour moi.  ??? ???
Comme celle là : Pensez-vous vraiment que nous nous retrouverons un jour  ???? ???

Enfin, merci Mitzou, vous avez un peu plus de recul que moi, mais tellement eu de chagrin et de drames.
Aujourd'hui, dimanche brouillasseux, j'ai envie de laisser mon coeur prendre le dessus.

A vous lire encore.

PiMa
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.