Je rebondie sur un message de Bruno, qui dit lire les post, mais ne plus écrire, par respect pour "les nouveaux desespérés", qui entament le difficile chemin, alors que lui a déjà parcouru une partie de la route.
La route vers quoi, d'ailleurs? Si vous avez des idées...
C'est vrai, que cette monstrueuse agression qu'est le départ définitif de son (sa) compagnon, est un moment terrible.
C'est vrai que l'on vit cela dans une espèce de bulle, complètement recroquevillée sur soi, un corps qui n'est plus qu'une immense douleur. C'est vrai que rien ne peut nous atteindre, la terre qui se fissure, les centrales nucléaires qui fuient, les tyrans qui tuent... tout cela a si peu d'intéret.
Et puis les mois coulent... comme les larmes qui continuent, mais plus contrôlées, plus intimes, plus cachées.
Et puis de nouvelles habitudes se prennent, la solitude, l'absence... Des obligations, après les démarches (Je hais ce staut de veuve que je traîne depuis!).
Et puis l'entourage qui voudrait qu'au bout d'un an, on soit "guérie". Ce serait normal (Qu'est ce qui est normal dans le fait de perdre l'AmourDeSaVie!), "il faut sortir, voir autre chose, reprendre pied". On a l'impression que le Salut est en nous et que si on continu de souffrir, c'est qu'on le veut bien.
Mais ce n'est pas vrai.
Et même, on est pas guérie du tout.
Le mal est là, plus sournois, plus lucide, plus violent car contenu.
16 mois. Je suis aussi malheureuse que ce 22 juillet 2010.
Je n'ai peut-être pas pris le bon chemin.
Je ne parviens pas à "quitter" mon époux. J'ai gardé ses vêtements préférés, je les porte, souvent, j'ai une magnifique photo de lui grandeur nature dans notre chambre, je lui parle, je lui écris, je pense à travers lui, je vois à travers lui, je le connais si bien.
On me dit que j'entretien mon chagrin.
Je n'ai envie de rien d'autre que d'être avec lui.
C'est bien compliqué et douloureux...
PiMa