Bonsoir,
Beaucoup de mal à écrire, à dire mais je me dis : sait on jamais….
Je suis plus que perdue et donc avant de sombrer totalement j’aimerais juste pouvoir espérer que tout n’est pas fini. Je ne sais pas si j’ai le droit, ma place ici car avant d’être inscrite j’ai lu des témoignages de relations d’amour, de paix, de plénitude…. J’ai l’impression d’être à part.

Notre amour a existé, en fait je m’en suis réellement rendue compte ces derniers mois en l’accompagnant jusqu’à son dernier souffle. 20 ans de vie commune, mais avec tant de souffrances subies, non dites et pas si tant entendues. Des poly traumatisés de la vie nous étions.
Journée dure et longue ce 19 Juin, le corps médical m’avait dit que c’était la fin, mais sursaut, ok quand il faisait des pauses respiratoires je le secouais. L’infirmière m’a dit que je devais le laisser partir… mais a priori après un arrêt respiratoire il est reparti… il n’était pas décidé à partir, il le ferait rien n’était prévisible. il y avait ma sœur et ma mère. Je lui ai dit dans l’oreille : je pars prendre un pot avec ma mère et ma sœur, soit tu veux partir seul soit tu m’attends…Quand on est revenu, il « dormait » comme depuis des heures, ma mère et ma sœur sont parties. Je lui ai dit que j’étais là, je me suis allongée à ses cotés, me suis assoupie quelques secondes, minutes et fin. Il est parti.
Je n’admets pas cette mort, je ne supporte pas que des êtres bons partent et devraient vivre alors que d’autres personnes devraient prendre leur place : pour exemple : ma grand-mère plus de 90 ans qui ne demandait qu’en finir de sa vie et Alzheimer.
Mon parrain mort début Mai qui aurait du aussi vivre…
C’est quoi cette vie ?
Déjà que j’avais du mal à comprendre, là ça devient de pire en pire.
Juste vous souhaiter bon courage, réponse, si je le peux je le ferais.

Ps: texte écrit pour lui si des pers s'y retrouve...Coucou toi.
Tu es parti
Mais restes au fond de moi
Ainsi va la vie.

Je te l’ai dit
On se retrouvera
On sera de nouveau réunis
Mais là c’est le fracas.

Peu de personnes
Te connaissaient
Il y a eu maldonne
Belle injustice en fait

Tu étais secret
Un être surprenant
Qui te comprenait
Vraiment ?

Rencontre il y a 20 ans,
Luttes et joies ici bas
Pas de contrôle du temps
Et ce dernier combat

Pars libre vers des horizons nouveaux
Laisse sur cette terre tes tracas
Que tu sois léger et beau
Et je n’oublierais pas

Jusqu’au bout tu as combattu
En gardant ton humour
La vie t’a vaincu
Mais restera mon amour

Chut ! Entre nous
Gros, gros, gros
Bisous
Notre cadeau.


 

Bonjour Polhi,

"Pars libre vers des horizons nouveaux ....

Quelle merveilleux cadeau que d'autoriser celui qu'on aime à partir, à se libérer de la souffrance ... quelle générosité.

Quand j'ai enfin accepté (voilà 1 an maintenant) que mon fils à bout de souffrance  "s'envole" hors de son corps si douloureux, il m'a offert un merveilleux sourire, il a été beaucoup plus serein, il n'avait pas peur de la mort mais de la souffrance il n'en voulait plus, trop dur à supporter pendant ces 3 années !

Oui, c'est difficile d'admettre, mais comme nous tous ici, tu vas "cheminer" avec des creux et des remontées, mais toujours tu vas garder ton amour dans ton coeur, et cet amour va t'aider à vivre.

A bientôt quand tu veux, à chaque fois que tu en ressentiras le besoin.

Marithé

Bonsoir,
Merci à vous pour ces réponses.
J'ai mal trop mal tout se mélange entre amour, haine, colère, destruction....après des mois de réponse "on ne sait pas" maintenant  vivre avec des mois de "c'est normal, ça va passer"...pourquoi, pourquoi....
Je me sens vide, devoir vivre dans l'apparence, montrer bonne figure... J'aimerais pouvoir me resaisir mais je n'y arrive pas. De nature je ne suis pas égoïste et pense aux autres avant tout et là même si j'ai lu des témoignages je suis incapable de répondre.
Pardon.

Bonsoir Orchis,
Pour le pardon oui c'est ça parce que je peux pas apporter du soutien, trop submergée et je ne me reconnais pas. J'ai toujours aidée dans le soutien.
La culpabilité est une amie amère, toujours présente...
Ce que je fais pour me soulager: je dissocies avec l'alcool quand je suis seule; au travail j'arrive à faire un minimum mais ça ne ne me convient pas . 
Est ce que j'ai pris du temps, arrêt de travail non, impossible maintenant. J'ai pris tous mes droits d'arrêts de travail pour être à ces cotés. Si je m'arrête de nouveau je passe à un demi traitement et je ne peux pas me le permettre.
Je dois voir une psychiatre Mercredi mais le hic est que je sais que des souffrances vont encore me submerger: il y aura via cette perte mon passé oublié qui "veut" sortir.
C'est pour ça que j'ai dit que je ne savais pas si j'avais ma place car deuil, et plus plus plus.
C'est trop compliqué pour moi. Je me sens tellement perdue et à coté de la plaque.
Merci.
Ps: pour changer du pardon....

Bonjour,
Merci pour ces mots.
Le plongeon est trop dur, la descente infernale je pensais pourtant que ça allait aller mieux  mais aujourd'hui seule à la maison c'est une Horreur. Est ce que pour que ça aille il faut être tout le temps être occupé, sollicité, ne pas se retrouver seule... bon ok j'ai aussi rangé des vêtements à lui...mais je ne peux pas non plus l'appart comme il est depuis un mois.... quoique je fasse tout me fait penser à lui. C'est trop dur, injuste. La psychologue qui m'avait suivi aux soins palliatifs m'a assuré que les pics hauts/bas allaient s’atténuer. Au fond de moi je veux y croire mais parfois je doute tellement d'un avenir, à quoi bon devoir subir autant de douleur?

Bonjour pohli,

De mon côté, j'ai divisé les cendres de mon mari en plusieurs parties. Il est donc enterré aux États-Unis, proche de sa famille, dans l'urne officielle, puis je l'ai dispersé, avec une autre partie de sa famille dans l'Océan Atlantique, en République Dominicaine, dans un jardin en République Démocratique du Congo, dans les Alpes françaises, au Ghana là où on habitait et il me reste des cendres, que j'ai déposé dans une urne en céramique, que j'ai fabriquée moi-même.

Donc, depuis plus de 2 ans, je vis avec les cendres de mon mari.

Mais à partir d'un moment, je me dis que les morts doivent rester avec les morts et les vivants avec les vivants. J'en suis rendue là. Je vais certainement les disperser dans le fleuve Saint-Laurent, à Québec, d'ici cet automne.

Il n'y a pas d'égoïsme, il y a des choix, un cheminement. Tout est bon. Si ça peut te faire du bien, il faut le faire.

Bonne soirée, pohli.

Caroline