Bonsoir à Tou.t.e.s,
Tout est dit, il y a 1 mois et demi, je devenais officiellement "veuve" (nous n'étions pas mariés) et mère célibataire de 2 petites filles de 5 ans et même pas 2 ans...
Mon amoureux est parti à 44 ans, d'un cancer très agressif du pancréas, après 1 peu plus d'un an de combat.
L'annonce, en plein 1er confinement, le lendemain de mes 40 ans, j'allaitais encore ma dernière de 6 mois à l'époque...
Dès l'annonce je savais que je devrais élever mes filles seule.
1 an de traitement, de colère, de "j'en ai marre d'entendre parler de cancer à tout bout de champ", à lui reprocher d'en parler H24 devant nos filles, à avoir le comte rendu quotidien de sa nuit, ses douleurs, et tous les détails peu ragoûtants...
1 année pendant laquelle je répétais que j'en avais marre de vivre "avec un papi de 70 ans" moi qui était en pleine forme, préparant un raid sportif, j'en voulais à la terre entière, je lui en voulais tellement de nous faire ça.
Je lui ai fais la vie dure, l'obligeant à se lever le matin pour emmener la dernière chez la nounou pour le forcer à garder un rythme...
Et puis il est parti, en quelques heures, on a rien vu venir.
Je suis rentrée un dimanche d'une compétition sportive, il était plus affaibli que d'habitude... la veille au soir de sa mort on a regardé un match de l'équipe de France de foot, cette fois j'ai pas râlé, je savais que ça serait son dernier, il était content ils ont gagné 3-0... avant d'aller se coucher j'ai pour la 1ere fois dû l'aider à prendre ses médicaments...il avait géré tout seul depuis le début, je l'avais prévenu que je ne serai pas son infirmière.
Cette nuit là pour la première fois depuis 1 mois il a dormi dans notre chambre qu'il désertait pour ne pas me déranger chaque fois qu'il se retournait pour trouver une position douloureuse.
Le lendemain il n'a pas réussi a se lever, ses forces l'abandonnaient, puis tout s'est enchainé, j'ai appelé le 15, je suis je suis restée à ses côtés pendant 1 heure, je lui ai mis de la musique, je lui ai parlé, l'ai câliné, tout ce que la colère m'avait empêché de faire pendant 1 an...
La suite vous la connaissez.
Je culpabilise tellement de n'avoir pas plus pris soin de lui, mais je n'y arrivais pas.
Le quotidien avec mes petites me semble insurmontable, devoir demander de l'aide à chaque fois que j'aurais un rdv, des courses à faire, un truc a réparer dans la maison...
Il y aurait tant à dire, ce soir je n'arrive plus a dormir, j'angoisse de cette solitude soudaine et pourtant je l'avais anticipée, parfois même attendue...
Je suis déjà trop longue...je vais essayer de dormir...
Courage à vous tous.