Auteur Sujet: Un cauchemar à perpétuité  (Lu 31648 fois)

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Hors ligne sylvielbg

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Un cauchemar à perpétuité
« le: 26 juillet 2015 à 23:43:43 »
Ce soir je viens de tomber sur le dernier tee-shirt qu'il a porté, les larmes n'ont pu s'arrêter...

Je me dis encore mais ce n'est pas possible, comment je vais faire pour continuer sans lui !! Je n'ai pas trop l'habitude de parler de moi dans des forums et j'avoue je n'aime pas trop cela d'habitude, à part pour des contributions pour des voyages dont je suis fan.
 Mais là, je me suis dis "tu ne vas pas tenir le coup toute seule", la douleur est trop violente.

Les dernières semaines de vie de mon chéri ont été étranges. Ses métastases méningées l'empêchaient de me parler, de bouger, de manger. L'homme de ma vie, si beau, que je voyais dévoré par ce cancer de jour en jour. C'était insupportable.
Juste 2 ans de combat, ce n'est pas beaucoup. Le professeur de Larrey qui s'occupait de lui était toujours optimiste pour mon mari, même si moi je savais... Quand il m'a annoncé qu'il était à 51 ans en fin de vie j'ai hurlé NON pas déjà !!!!!
Il m'a répondu 2 ans c'est beaucoup dans un cancer du poumon métastasé ! Il a beaucoup lutté et là la méningite carcinomateuse a pris le dessus, vite, trop vite, la pourriture. Elle n'avait pas le droit de me le prendre !
J'ai fait un don pour lutter contre cette saleté pour qu'on trouve quelque chose qui pourrait éviter à d'autres conjoints d'en être victime....
C'est si dur ce soir, cela va bientôt faire 1 mois...

Hors ligne qiguan

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Re : Un cauchemar à perpétuité
« Réponse #1 le: 27 juillet 2015 à 09:33:30 »
voila Sylvie je t'avais conseille d'ouvrir une file c'est fait
je te remet ces ressources http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/role-du-forum-pour-nous-c'est-quoi/msg48232/#msg48232 tu y trouveras a rituel par exemple nos chemins semblables
vois boite a outil l'endr peut t'aider beaucoup/images negatives
dis nous la date du depart car c'est un jour qui marque chaque mois ...
parle nous de l'Etat de vos enfants
je t'embrasse
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Hors ligne Lana

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Re : Un cauchemar à perpétuité
« Réponse #2 le: 27 juillet 2015 à 09:39:05 »
Bonjour Sylvie
Un mois c'est très court, la douleur est immense, les larmes coulent à flot. Moi a cette époque la j'étais a ramasser a la petite cuillère
Maintenant cela fait sept mois, c'est toujours très dur mais les souvenirs heureux prennent le dessus par rapport à ceux de la maladie. C'est également un cancer du poumon qui a terrassé l'homme de ma vie, en deux mois.... Une hospitalisation d'un mois et demi qui s'est terminée par son départ.... C'est injuste et fulgurant, inacceptable
Je t'embrasse et t'envoie un peu de sérénité pour cette journée
Lana
Jean mon Amour je t'aime, plus qu'il y a d'étoiles dans le ciel, plus qu'il y a de grains de sable dans le désert et plus qu'il y a de sel dans la mer, encore bien plus et pour l'éternité

desesperance47

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Re : Un cauchemar à perpétuité
« Réponse #3 le: 27 juillet 2015 à 09:54:43 »
Bonjour Sylvie Bg (de Belgique) ???
Triste bienvenue à toi, tu fais bien de venir parler ici, tu n'imagines pas comme cela aide. Nous vivons tous et toutes ce que tu vis, nous avons tous et toutes connu cette cruelle période des 1 mois. Nous avons cherché sur le Net à qui nous pourrions parler, voire hurler notre infortune, et nous avons compris que nous étions tant dans ce cas. Tout va nous rappeler l'autre, un tee-shirt, une chanson, un endroit, un film... Il faut hélas se faire à l'idée que notre amour ne reviendra plus, mais crois-moi, avec le temps, tu arriveras à le faire vivre en toi, à recréer le lien, d'une façon différente bien sur, mais il sera là, il veille sur toi. On dit qu'il faut un petit temps à nos disparus pour trouver le chemin de cette plénitude, ils ont aussi tant à faire depuis qu'ils sont partis, mais très vite il viendra dans tes rêves, tu sentiras sa présence, ce que l'on appelle les signes. Je suis près de ti, avec toi, et je t'envoie toute ma tendre amitié. Ally

Hors ligne sylvielbg

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Re : Un cauchemar à perpétuité
« Réponse #4 le: 27 juillet 2015 à 11:01:54 »
Bonjour, en vous lisant ce matin, de voir vos messages si plein d'émotion, de compassion et de compréhension pour cette douleur que nous avons en commun, je suis extrêmement touchée.
Merci à Qiguan, j'ai écouté ses conseils pour ouvrir cette page, je n'osais pas trop.

Je ne pensais même pas qu'on pourrait lire ce que j'ai posté... J'ai la sensation d'avoir trouvé des soeurs...

Lana, toi aussi tu as combattu avec ton amour ce fameux cancer, quel âge avait-il ? C'est un cauchemar, deux mois et demi ... Je suis de tout coeur avec toi, je sais que le chemin est long et douloureux.
Ally, et non, je ne suis pas de Belgique, ce sont les initiales de mes noms de famille...Ce que tu me dis, c'est tout à fait ça !  Mon chéri m'a déjà parlé il y a quelques nuits, il était mort sur son lit, à la maison, mais à un moment, il a ouvert les yeux, m'a regardé avec ses beaux yeux doux, bêtement je lui ai dit "coucou" et il m'a répondu d'un ton coquin "coucou..." j'ai hurlé à l'infirmière qui était dans la cuisine en train de se laver les mains : "mon dieu il est mort et il me parle, comment c'est possible !!!!!!!!!!!!!!" je me suis réveillée en hurlant tellement j'avais peur.
Miss Suzan merci de tes mots de réconfort qui me font du bien pour tenir encore cette journée.
Merci  à vous, je suis si heureuse de vous avoir trouvées ! Des larmes coulent mais je pense à vous et je me dis que je ne suis plus seule désormais.

Hors ligne Nora

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Re : Un cauchemar à perpétuité
« Réponse #5 le: 27 juillet 2015 à 11:48:17 »
Bonjour Sylvie,

Je t'accueille également, toi et ton immense peine, sur ce forum.
Mon mari aussi est décédé, à 62 ans, d'un cancer du poumon avec métastases osseuses et méningées. La maladie l'a emporté en 5 mois, elle n'a donné aucun espoir.
A un mois de son décès, j'étais terrassée par des vagues de douleur violentes, des crises d'angoisse, surtout dues aux terribles images de sa fin de vie. Maintenant, 5 mois plus tard, la douleur est moins violente, mais plus profonde, lancinante. Je me rends compte qu'il n'est plus là, qu'il ne sera plus jamais, là, il me manque terriblement et j'ai du mal à imaginer la vie sans lui.

Il est venu plusieurs fois visiter mes rêves, mais à chaque fois c'est comme s'il revenait, il est vivant, il ne comprend pas pourquoi j'ai vendu sa voiture, il me reproche d'avoir résilié le bail de son entrepôt, de ne plus trouver plus ses affaires...

Ces rêves sont loin d'être apaisants, et augmentent ma détresse. Je mets plusieurs jours à m'en remettre.

Viens ici parler de toi, de ta souffrance, mais aussi de tes moments plus apaisés, car il y en aura.

Je t'embrasse

Nora

Hors ligne sylvielbg

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Re : Un cauchemar à perpétuité
« Réponse #6 le: 28 juillet 2015 à 14:57:04 »
Bonjour et merci de ton message Nora...

Tu vois tu me parles de tes rêves, et cette nuit, j'ai rêvé de Philippe pour la 2ème fois depuis qu'il est parti, il y aura 1 mois ce jeudi.
Il était revenu, mort et revenu. Nous reprenions notre vie d'avant.
Je n'arrêtais pas de le sentir car son odeur me manque cruellement.
J'aimais sentir ses cheveux, cette odeur si particulière qui fait que j'étais amoureuse de tout chez lui quand aujourd'hui il ne reste plus rien de lui que des souvenirs et des images.
La chaleur de son corps et son odeur me manque tant. Je pleure trop en y repensant.
Je me demande si je vais arriver à vivre sans.
Je suppose que nous sommes tous un peu dans cette situation, n'avoir plus rien du jour au lendemain est insupportable !

Tu dis que ton mari aussi avait des problèmes méningés. C'est très dur ces complications neurologiques mais je suppose que toutes les situations sont affreuses pour nous tous...

Je lui ai dit mille fois je t'aime mais les 3 dernières semaines il ne pouvait plus me le dire, juste ses yeux pouvaient, parfois mais pas toujours, me dire des choses... Je me demande s'il se rendait compte de ce qui se passait, ça me hante cela je dois dire.

Hors ligne qiguan

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Re : Un cauchemar à perpétuité
« Réponse #7 le: 28 juillet 2015 à 16:01:25 »
bonjour Sylvie
dans le lien que je t'ai mis lis contact tu verras
et vois aussi culpabilite

tu es au tout debut du dechirement de la fusion meme si sa fin de vie te placais dans un pre deuil ...
bises
"il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé" A. Einstein
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desesperance47

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Re : Un cauchemar à perpétuité
« Réponse #8 le: 28 juillet 2015 à 20:47:06 »
Voilà une question que nous nous posons lorsque la mort a été brutale : s'est-il senti mourir ? A t'il eu peur ? Le médecin qui l'a secouru (mon mari est mort sur le trottoir en bas de mon immeuble, d'un arrêt cardiaque), le médecin, qui est par ailleurs mon médecin car il habite à côté de chez moi, m'a dit : votre mari ne sait pas qu'il est mort ! Ma culpabilité, ... de n'avoir pas été là pour lui hurler de revenir, peut être serait-il revenu devant ma panique. D'avoir attendu une demi heure pour regarder par la fenêtre, me demandant pourquoi il trainait... j'ai vu alors les secours, ensuite lui, allongé. Mais c'était trop tard, mon amour avait pris ses ailes. Chaque jour, il me faut enjamber l'endroit où il était, chaque jour les larmes coulent, je suis triste, si triste. J'ai partagé 43 ans d'amour fou avec lui, nous étions deux grands enfants, fougueux, amoureux malgré les années, speed tous les deux, pas de routine, pas de plan plan. On se prenait la tête, certes, mais incapable de respirer l'un sans l'autre. Ce n'est pas ma moitié que j'ai perdu, c'est mon double. Jeune, Jacques était magnifique, il avait une cour incroyable, mais il m'a choisie, et il était droit et fidèle. En vieillissant, il est resté superbe, classieux, et son charme opérait toujours. Tout le monde l'aimait tant cet homme transpirait la sympathie et l'humilité. Sa mort fut un choc pour tout le monde. Moi, je suis détruite. Je vis, je ris, je bouge, mais mon cœur est mort avec l'homme que j'aime. De plus, j'ai perdu confiance en la vie. Je suis morte de trouille pour mes enfants, tout le temps, le moindre retard et je me mets à me morfondre. Je me bats sans cesse pour garder le moral, sans drogue, sans rien. Je suis simplement soulagée de pouvoir venir m'exprimer ici de temps en temps, cela me fait du bien.

Hors ligne sylvielbg

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Re : Re : Un cauchemar à perpétuité
« Réponse #9 le: 28 juillet 2015 à 23:30:00 »
Moi aussi, Sylvie, je me demande s'il a senti la mort venir. S'il a eu peur. S'il se rendait compte de la déchéance. S'il avait conscience des regards, des paroles. S'il a senti mon affolement, mon épuisement...
Une horreur, oui, que d'assister à la déchéance de celui qui était notre égal au moins réduit à l'état de de dépendance totale, celui qui était, est et restera notre Tout malgré tout...
oui c'est EXACTEMENT cela, il était notre TOUT, j'ai quand même l'impression de vivre complètement à côté de la plaque et ne n'être connectée à rien, sauf à mes deux enfants de 17 et 23 ans. Le reste m'importe peu, je me force pour tout, pour garder mes amis aussi... Je pense qu'ils ne peuvent pas comprendre comme nous nous comprenons ici en quelques mots... C'est très réconfortant d"être parmi vous tous ! Je ne pensais pas pouvoir être capable d'exposer ce genre de chose sur un forum, mais ça c'était AVANT...

Hors ligne sylvielbg

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Re : Re : Un cauchemar à perpétuité
« Réponse #10 le: 28 juillet 2015 à 23:30:50 »
bonjour Sylvie
dans le lien que je t'ai mis lis contact tu verras
et vois aussi culpabilite

tu es au tout debut du dechirement de la fusion meme si sa fin de vie te placais dans un pre deuil ...
bises
Vraiment, merci , tu es formidable.
Bises

Hors ligne sylvielbg

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Re : Re : Un cauchemar à perpétuité
« Réponse #11 le: 28 juillet 2015 à 23:45:32 »
Voilà une question que nous nous posons lorsque la mort a été brutale : s'est-il senti mourir ? A t'il eu peur ? Le médecin qui l'a secouru (mon mari est mort sur le trottoir en bas de mon immeuble, d'un arrêt cardiaque), le médecin, qui est par ailleurs mon médecin car il habite à côté de chez moi, m'a dit : votre mari ne sait pas qu'il est mort ! Ma culpabilité, ... de n'avoir pas été là pour lui hurler de revenir, peut être serait-il revenu devant ma panique. D'avoir attendu une demi heure pour regarder par la fenêtre, me demandant pourquoi il trainait... j'ai vu alors les secours, ensuite lui, allongé. Mais c'était trop tard, mon amour avait pris ses ailes. Chaque jour, il me faut enjamber l'endroit où il était, chaque jour les larmes coulent, je suis triste, si triste. J'ai partagé 43 ans d'amour fou avec lui, nous étions deux grands enfants, fougueux, amoureux malgré les années, speed tous les deux, pas de routine, pas de plan plan. On se prenait la tête, certes, mais incapable de respirer l'un sans l'autre. Ce n'est pas ma moitié que j'ai perdu, c'est mon double. Jeune, Jacques était magnifique, il avait une cour incroyable, mais il m'a choisie, et il était droit et fidèle. En vieillissant, il est resté superbe, classieux, et son charme opérait toujours. Tout le monde l'aimait tant cet homme transpirait la sympathie et l'humilité. Sa mort fut un choc pour tout le monde. Moi, je suis détruite. Je vis, je ris, je bouge, mais mon cœur est mort avec l'homme que j'aime. De plus, j'ai perdu confiance en la vie. Je suis morte de trouille pour mes enfants, tout le temps, le moindre retard et je me mets à me morfondre. Je me bats sans cesse pour garder le moral, sans drogue, sans rien. Je suis simplement soulagée de pouvoir venir m'exprimer ici de temps en temps, cela me fait du bien.
Tu vois je te comprends tellement... Ce soir je me suis dit "allez fais quelque chose avec ton fils" en effet mon fils qui a 17 ans vit encore avec moi ce qui n'est pas le cas de ma fille qui est étudiante et a 23 ans. Je lui ai proposé d'aller au cinéma voir ce qui lui fera plaisir et de manger avant la séance en terrasse dans notre jolie ville de Toulouse. Bien sur la joie d'être avec mon fils est extraordinaire mais l'absence de Philippe est si forte, on ne se dit rien mais on ne pense qu'à lui, on fait semblant de faire comme avant mais rien de pourra être comme avant.
Il faut alors se forcer ? Tout le temps ? Tu dois faire faire à enjamber ce trottoir tous les jours, et comme je te comprends, moi j'arrose les arbres du jardin qu'à planter mon amour et je pleure en bichonnant son olivier, en taillant ses rosiers, moi qui déteste cela, qui détestais cela avant.
Je suis comme toi j'avance sans rien, sans drogue et j'ai perdu confiance en la vie... Bizarrement ce sont mes enfants qui ont peur de me perdre, de voir leur papa les quitter les a effrayés à tout jamais j'ai l'impression...

SailAway

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Re : Re : Un cauchemar à perpétuité
« Réponse #12 le: 29 juillet 2015 à 00:33:17 »
J'ai partagé 43 ans d'amour fou avec lui, nous étions deux grands enfants, fougueux, amoureux malgré les années, speed tous les deux, pas de routine, pas de plan plan. On se prenait la tête, certes, mais incapable de respirer l'un sans l'autre. Ce n'est pas ma moitié que j'ai perdu, c'est mon double. Jeune, Jacques était magnifique, il avait une cour incroyable, mais il m'a choisie, et il était droit et fidèle. En vieillissant, il est resté superbe, classieux, et son charme opérait toujours. Tout le monde l'aimait tant cet homme transpirait la sympathie et l'humilité. Sa mort fut un choc pour tout le monde. Moi, je suis détruite. Je vis, je ris, je bouge, mais mon cœur est mort avec l'homme que j'aime. De plus, j'ai perdu confiance en la vie. Je suis morte de trouille pour mes enfants, tout le temps, le moindre retard et je me mets à me morfondre. Je me bats sans cesse pour garder le moral, sans drogue, sans rien. Je suis simplement soulagée de pouvoir venir m'exprimer ici de temps en temps, cela me fait du bien.

Ally, je trouve vraiment très beau, bien que triste, ce que tu as écrit. Tu parles si bien de ton amour !
Moi aussi j'ai terriblement peur pour ma maman, ma soeur (je n'ai pas d'enfants), l'angoisse monte vite lorsque je n'ai pas de nouvelles. Je ne tiendrais pas le coup s'il devait leur arriver quelque chose.

Sylvie, je te souhaite beaucoup de courage pour ce long chemin à parcourir, j'espère qu'écrire ici pourra t'aider un peu à te sentir peut-être pas bien, mais mieux.

desesperance47

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Re : Un cauchemar à perpétuité
« Réponse #13 le: 29 juillet 2015 à 05:38:45 »
Oui, c'est cela, se battre. Tout le temps. Moi cela fait 21 mois que cela dure et je n'en vois pas encore la fin. Pour la voir, cette fin, il faut toucher l'apaisement, mais comment même l'approcher quand on se dit encore "NON, ce n'est pas possible, pas nous, pas moi !...". J'entends beaucoup de gens me dire "oh tu sais moi, j'en ai bavé pendant 5 ans..." Quand on imagine que la souffrance on la déguste juste instant par instant !!!! Il y a de quoi devenir fou ! Et pourtant je peux affirmer, que bien que je m'accroche moi à cette tristesse, que je refuse de ne pas la vivre à fond parce que ce serait comme couper le seul lien intime qui me reste avec lui, j'avance. Je suis triste, je pleure très, trop souvent encore, mais je vais moins mal. Il y a deux écoles : soit on se bousille, soit on survit. Et si on survit, non qu'on le choisisse forcément mais parce que cela fait partie des mystères de la nature, ou parce que notre devoir de parent ou d'enfant nous y oblige, il faut alors composer avec le ressac incessant de nos émotions. Un pas en avant, 2 en arrière. On met un pas devant l'autre, la gueule enfarinée, on avance péniblement dans un brouillard à couper au couteau, mais on avance, qu'on le veuille ou non ! Les larmes nous montent dans les endroits les plus insolites, dans les files d'attente, dans les transports en commun, au volant de la voiture, bref, surtout quand il n'y a personne ou rien pour nous forcer à canaliser notre attention, ni télé en bruit de fond, ni téléphone, ni emmerdeur pour s'accaparer 2 min de nos pensées, rien que le vide, le néant, et l'horrible constat de son absence qui prend le pas sur tout le reste. Et ça, moi je le ressens encore presque 2 ans plus tard. Il m'arrive souvent de me dire "mais comment j'ai fais pour encore être ici après toute l'horreur que j'ai traversée ?...". Mais justement, je n'ai rien fais que subir. J'ai laissé les secondes s'égrener en moi, avec sadisme pour me torturer avec lenteur, ma seule défense était les larmes, les cris parfois, les prières pour que j'aille le rejoindre. Et pourtant je suis là. Mon amour pour lui est intact, mais je pleure moins, je crie moins, et cela dépend des jours. Le ressac de mon chagrin me désespère parfois. J'ai la chance aussi de vivre parmi les miens, mais j'ai bien conscience qu'être seul fait toute une différence. Il m'arrive de me retrouver seule, et je le vis mal. Non que la solitude me pèse, je suis très réservée de nature par ailleurs, mais le manque d'occupation de mon esprit, malgré tous les moyens habituels (télé, pc, lecture, etc.) me remette devant l'immensité de son absence. Je pense donc à vous tous, et particulièrement à celles et ceux qui n'ont pas la chance d'être entourés.
« Modifié: 29 juillet 2015 à 05:42:07 par Ally »

Hors ligne Bulle 777

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Re : Un cauchemar à perpétuité
« Réponse #14 le: 29 juillet 2015 à 06:03:02 »
bonsoir Ally

Je te comprends : ma mère est morte subitement l'année dernière et c'est horrible ce on/off soudain!

On m'a dit aussi que c'était une belle mort. C'est vrai sans doute. Ma mère avait peur de diminuer physiquement. Je me dis parfois qu'elle aurait voulu mourir comme cela. Mais pour ceux qui restent, c'est trop violent !

Peut-être que là où ils sont, nos défunts échangent sur leur mort subite....

bon cheminement à toi :-)
Maman, tu es partie trop brutalement !
Maman, Requiescat In Pace.

Tu as pris de l'avance au pays de la Vie.