FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: Myrphije le 21 février 2017 à 08:38:05
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Un an
Un an que cette putain de maladie t’a volé la vie.
Un an que la vie t’a arraché à moi.
Un an que mon cœur s’est brisé.
Comment accepter l’inacceptable ? Comment supporter l’insupportable ?
Je sais, mon cœur, que tu as lutté. Tu as combattu de toutes tes forces contre cette saleté. Tu voulais vivre. Tu voulais continuer le chemin emprunté tous les deux trente ans plus tôt. Trente ans de bonheur côté à côté. On a grandi ensemble, on s’est construit ensemble. On a construit notre vie, une belle vie, celle qu’on voulait.
Le 8 janvier 1986, à la sortie du lycée, je t’ai raccompagné à la gare, et nous avons échangé notre premier baiser. Et nous ne nous sommes jamais quittés. 11001 jours ; trente ans, 1 mois et 13 jours. Premier petit nid, premier job, fin des études, mariage, reprise des études. Nous avons construit notre petite vie tranquille, petit à petit. Nous avions des projets et nous nous sommes toujours donné les moyens de les réaliser. Tu nous as construit notre maison. Trois ans de ta vie sacrifiés à bosser comme un dingue. Mais le plus beau projet que nous avons mené à bien, c’est notre fille. Notre princesse. Tu en étais tellement fière. Tu étais son pap’s d’amour. Tous les trois, on était tellement bien, tellement heureux.
Tu m’as tellement apporté, mon petit cœur. Pas seulement ton amour. Tu as fais celle que je suis devenue. Nous avons toujours été complices. Tu étais bien plus qu’un mari, un amant. On était sur la même longueur d’ondes. Il te suffisait de poser ton regard sur moi pour savoir ce que je pensais. Tu m’as toujours choyée, devançant le moindre de mes désirs.
Ça fait un an que mon cœur saigne. Perdre son amour, sa moitié, son alter ego, ce n’est pas faire le travail d’un seul deuil, le deuil d’une personne. C’est faire aussi le deuil d’une vie à deux volée en éclat, c’est faire le deuil des projets...
Justement, ces projets, qu’est-ce que j’en fais, sachant que je ne peux les partager avec toi ? Nous attendions d’être en retraite pour nous acheter une maison en Guadeloupe. Savourer une petite vie tranquille, au soleil. En attendant, nous y allions aussi souvent que possible. Notre petit bout de caillou papillon. Qu’est-ce qu’on était bien sûr cette île. On y a passé des moments heureux. Et maintenant ? Je range ce projet dans une boîte à souvenirs... Comme tous les autres.
Tes bras me manquent, ton sourire, tes mots doux, tes blagues. Te retrouver le soir, en rentrant du boulot, te raconter ma journée, écouter le récit de la tienne. T’écouter me parler de ton travail, que tu aimais tant. Je t’appelais mon petit poète des fleurs. Avec tellement de talent, tu savais conjuguer les variétés et les couleurs pour créer de magnifiques massifs. T’entendre me réveiller, le matin, avec ta petite voix toute douce, et la bonne odeur de café me chatouillant les narines... Toutes tes attentions au quotidien !
Aujourd’hui, malgré cette absence physique, tu es toujours avec moi. Où que j’aille, quoi que je fasse, tu es dans mon cœur, dans mes pensées.
Mais il y a aussi cette colère, que je n’arrive pas à dépasser. Colère pour l’injustice de ton départ, colère contre les médecins qui n’ont rien pu faire, colère contre la vie qui nous malmène.
Colère contre ta famille qui nous a tourné le dos, à notre fille et à moi. Et je crois que tu serais aussi très fâché, si tu avais entendu les paroles-venin de ta mère. Elle n’a pas mis trois mois après ton départ pour montrer son vrai visage de sorcière. J’ai réglé le problème, je l’ai rayée de ma vie. Son comportement a été plus qu’abject, et ça me fait mal. Ce qu’elle m’a dit est une chose, mais son attitude envers notre fille est lamentable. Pas une fois elle s’est inquiétée de savoir comment notre petite crevette allait. Après tout ce qu’on a fait pour elle depuis le départ de ton papa. Pour une grand-mère digne de ce nom, je dis bravo. Bon, d’accord, je te vois venir avec ton petit sourire moqueur... Tu dirais que ça ne doit pas beaucoup déranger notre louloute. Mais en fait, si. Je crois que ça la blesse. Pour Noël, elle ne l’a même pas invitée. Pourtant, ils ont bien dû festoyer en famille. Est-ce qu’ils ont pensé un tout petit peu à toi ? Et là, je viens d’apprendre qu’elle avait invité toute la famille pour son anniversaire, tous sauf notre fille ! Et tes frères, idem. Pas une seule fois ils n’ont pris la peine d’appeler, juste pour faire coucou, savoir si on s’en sortait. Ils n’ont même pas cherché à savoir où tes cendres étaient dispersées. C’est sûrement parce que tu devais beaucoup compter pour eux. Ça me rend malade ! J’ai aussi appris que ta sœur et ton frère avaient prévu de se marier cette année, et que ton autre frère s’était pacsé l’an dernier. Bien sûr, j’imagine qu’ils ne vont pas nous mettre au courant. Ta mère a dû sérieusement leur retourner leur cerveau. Puisqu’ils ne nous donnent plus aucun signe de vie. Quand je pense à tout ce qu’ils ont pu être hypocrites lorsque tu es parti, tous là avec leurs sourires mielleux, à me remercier pour la façon dont je t’avais accompagné, se disant tous derrière moi et autres niaiseries...
J’essaie de toutes mes forces de faire abstraction de tout ça, de me concentrer sur toi, mon petit chat. Je remonte le fil de notre vie, tous ces beaux souvenirs de moments heureux tentent de s’imposer dans mon esprit qui revient sans cesse à ces trois derniers jours à l’hôpital.
Un an que ma vie a viré au cauchemar. Tous les matins, en me réveillant, je mets un certain temps à réaliser que tu n’es plus là. Toutes les nuits, dans mon sommeil, je cherche ta main, et je me réveille effondrée de constater ce vide à côté de moi. En un an, la douleur est toujours aussi intense. Je me dis qu’elle va bien finir par avoir ma peau, et je pourrai alors te rejoindre. Mais voilà, impossible de rester sur cette idée. Je t’ai promis que je serais forte et courageuse pour notre puce. Je m’y efforce, mais que c’est dur !
En un an, même si j’ai l’impression que le temps s’est arrêté au 21 février 2016, il s’est passé quand même pas mal de choses. Des premières fois. Quelques jours à Barcelone avec notre fille, en juin dernier. Histoire de souffler un peu. Mais ces premières vacances sans toi ont été douloureuses. Puis en août, à Manchester. Marcher là où nous avions foulé le sol ensemble quelques années plus tôt a aussi été compliqué. Et enfin Londres à Noël, avec là aussi des souvenirs plein la tête de réveillons passés dans cette capitale. Il y a eu le repas de famille à Pâques, chez mes parents. Le premier sans toi. Nous étions tous tristes. Mes parents souffrent aussi énormément de ton absence. Et puis ton anniversaire, notre anniversaire de mariage, Noël, Nouvel an...
Après ton départ, le printemps est arrivé, avec lui les premières fleurs dans le jardin dont il a fallu s’occuper. J’ai fait ce que j’ai pu, de mon mieux, pour entretenir ton petit paradis. Mon papa est venu tondre chaque semaine. J’essaie aussi de m’occuper de la maison. Là encore, comme je peux. J’imagine ta bouille souriante, si tu me voyais bricoler... Avec mes deux mains gauches. Mais je réussis maintenant à changer une ampoule. J’ai même fixé l’antenne internet sur le balcon, changé le tuyau de la douche... Bon, pour la fuite à la salle de bain, va falloir quand même que je passe par un plombier.
Cet automne, j’ai planté des bulbes de jonquilles et d’iris. J’ai hâte de les voir fleurir. Elles sortent de terre, et les premiers bourgeons font leur apparition sur les arbustes. Je vais tâcher cette année encore de m’occuper du jardin avec amour, en essayant d’en faire un endroit apaisant, tout faire pour que tu sois fier de moi. Qu’est que tu l’aimais, ce jardin. Tu y as passé des heures, à planter, désherber, bêcher...
Sinon, tes affaires sont toutes là, intactes. Je ne peux me résoudre à m’en débarrasser. Je sais, tes vêtements seraient plus utiles à quelque-un que rangés dans ton dressing. Ta brosse à dent est toujours dans la salle de bain, tes chaussons dans l’entrée, ta voiture dans la cour. Peut-être qu’un jour, je serai capable de m’en défaire. Mais pas pour l’instant. Et le plus important à mes yeux, mon alliance. Elle est toujours à mon doigt. La tienne à mon autre main. Pas question de l’enlever.
Le bilan de tout ça, d’une année sans toi, mon cœur, c’est que je tiens debout. Je ne sais pas comment, tellement la douleur et le manque me déchirent le cœur. Mais j’arrive, au prix de bien des efforts, à me lever le matin pour aller travailler, j’essaie de soutenir notre crevette comme je le peux. Mais j’ai peur, de tout, tout le temps. Avant, je me croyais invincible, j’avais ta force en moi, et cette impression que rien ne pouvait m’arriver parce que tu me protégerais. Je fais face aux maladresse des gens. Je sers les poings dans mes poches. Une vraie carpette... Pourtant, avant, je démarrais au quart de tour. Tu m’appelais ton p’tit pittbull. Comme quoi, on change quand même. Enfin, il y a beaucoup de choses qui m’agacent, mais je n’ai pas envie de parler, expliquer, me justifier... Je connais ceux qui me comprennent et qui m’épaulent avec bienveillance. Les autres, je laisse couler. Donner le change lorsque je suis avec des gens, faire bonne figure, passer des nuits sans sommeil... Je suis épuisée. Toute cette énergie dépensée à tenter de garder la tête hors de l’eau. On ne peut s’imaginer, tant que l'on ne l’a pas vécu.
L’année passée, à cette même date, je quittais l’hôpital totalement brisée. Cette année, je suis en Bretagne, à mille kilomètres de chez nous. Pour aider notre puce à s’installer. Elle va faire son stage de master à Brest, pendant 6 mois. On s’est débrouillées comme des grandes, pour déménager son studio à Strasbourg, résilier bail, électricité, internet... Et trouver un studio sympa au bord de la mer. Tu serais très fière d’elle. Elle bosse comme une folle. Ses amis l’entourent bien. Elle a même sa voiture, maintenant. Bon, ok, je ne respire pas quand je la sais sur la route, mais elle est contente d’avoir un peu d’autonomie. Elle est belle, intelligente, volontaire. Elle reste digne malgré le chagrin qui l’assaille. Je l’aime tellement fort, tout comme tu l’as aimée dès que tu as su que j’étais enceinte. Malgré son petit caractère (de cochon, parfois), elle se montre très attentionnée envers moi. Ça me fait mal aussi de savoir qu’elle souffre. Elle avait encore tellement besoin de toi. J’essaie de ne pas trop l’étouffer, je l’encourage à vivre sa vie. Et j’ai mal de savoir que le jour où elle aura un enfant, elle ne pourra pas partager sa joie avec son pap’s et que ça la fera souffrir. Qu’elle aura plein de premières fois sans toi, alors que ton avis comptait tellement pour elle. Comment se réjouir de belles choses alors que tu ne seras pas là pour les partager.
Kiwi et Baie-Mahault, nos chats, m’apportent beaucoup de réconfort. J’ai l’impression qu’ils te cherchent, parfois. J’ai finalement adopté le petit chat gris qui squattait le chalet. Il a disparu quelques mois, puis il est revenu en septembre. Alors je l’ai emmené chez le veto pour vérifier s’il était pucé ou pas. Heureusement, il n’appartenait à personne. Alors je l’ai fait stériliser, je l’ai soigné car il était dans un sale état. Les deux zouzoupets ont eu un peu de mal à l’accepter au début, mais au bout de quelques jours, ils l’ont aussi adopté. Leurs câlins et leurs ronrons ne font du bien. Ils doivent sentir que je ne vais pas bien, ils sont encore plus collants qu’avant.
Il y a eu toutes ces choses nouvelles depuis un an, d’autres qui n’ont pas bougé. Parmi elles, tout l’amour que je te porte, mon cœur. Je t’aime tellement. Et ça, ça ne changera jamais ! Je ne sais pas combien de temps je tiendrai, combien je vivrai, mais tu resteras à jamais dans mon cœur.
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Une pensée pour toi Myrphije en ce jour si particulier.
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Très émouvant récit, Myrphije,
pensée pour toi et votre belle grande fille en ce jour cruellement symbolique ...
Martine.
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un an
l'incrédulité, un bilan pourtant et une force que tu constates qui te permets d'honorer ta promesse en veillant sur votre puce
affectueusement
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Myrphije,
Bel et formidable hommage celui que tu rends à ton homme... beaucoup de ...tout : amour, complicité, fidélité...
Douce & amicale pensée pour toi Myrphije et pour votre bienaimée fille... bonne chance pour ses études ! sa maman et ... son papa sont les veilleurs de sa vie !
Prends bien soin de toi.
Affectueusement.
Federico
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Une pensée pour toi, Myrphije, au moment où cette journée si particulière se referme doucement.
Une année.
Entière, toute ronde.
Une année de premières fois.
Sans inauguration à flonflons
Ni ruban à couper...
Mais une année qui n'a rien effacé de ce si bel amour.
Tendresse, douceur, pour toi, Myrphije.
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Un an
Un an que cette putain de maladie t’a volé la vie.
Un an que la vie t’a arraché à moi.
Un an que mon cœur s’est brisé.
Comment accepter l’inacceptable ? Comment supporter l’insupportable ?
Je sais, mon cœur, que tu as lutté. Tu as combattu de toutes tes forces contre cette saleté. Tu voulais vivre. Tu voulais continuer le chemin emprunté tous les deux trente ans plus tôt. Trente ans de bonheur côté à côté. On a grandi ensemble, on s’est construit ensemble. On a construit notre vie, une belle vie, celle qu’on voulait.
Le 8 janvier 1986, à la sortie du lycée, je t’ai raccompagné à la gare, et nous avons échangé notre premier baiser. Et nous ne nous sommes jamais quittés. 11001 jours ; trente ans, 1 mois et 13 jours. Premier petit nid, premier job, fin des études, mariage, reprise des études. Nous avons construit notre petite vie tranquille, petit à petit. Nous avions des projets et nous nous sommes toujours donné les moyens de les réaliser. Tu nous as construit notre maison. Trois ans de ta vie sacrifiés à bosser comme un dingue. Mais le plus beau projet que nous avons mené à bien, c’est notre fille. Notre princesse. Tu en étais tellement fière. Tu étais son pap’s d’amour. Tous les trois, on était tellement bien, tellement heureux.
Tu m’as tellement apporté, mon petit cœur. Pas seulement ton amour. Tu as fais celle que je suis devenue. Nous avons toujours été complices. Tu étais bien plus qu’un mari, un amant. On était sur la même longueur d’ondes. Il te suffisait de poser ton regard sur moi pour savoir ce que je pensais. Tu m’as toujours choyée, devançant le moindre de mes désirs.
Ça fait un an que mon cœur saigne. Perdre son amour, sa moitié, son alter ego, ce n’est pas faire le travail d’un seul deuil, le deuil d’une personne. C’est faire aussi le deuil d’une vie à deux volée en éclat, c’est faire le deuil des projets...
Justement, ces projets, qu’est-ce que j’en fais, sachant que je ne peux les partager avec toi ? Nous attendions d’être en retraite pour nous acheter une maison en Guadeloupe. Savourer une petite vie tranquille, au soleil. En attendant, nous y allions aussi souvent que possible. Notre petit bout de caillou papillon. Qu’est-ce qu’on était bien sûr cette île. On y a passé des moments heureux. Et maintenant ? Je range ce projet dans une boîte à souvenirs... Comme tous les autres.
Tes bras me manquent, ton sourire, tes mots doux, tes blagues. Te retrouver le soir, en rentrant du boulot, te raconter ma journée, écouter le récit de la tienne. T’écouter me parler de ton travail, que tu aimais tant. Je t’appelais mon petit poète des fleurs. Avec tellement de talent, tu savais conjuguer les variétés et les couleurs pour créer de magnifiques massifs. T’entendre me réveiller, le matin, avec ta petite voix toute douce, et la bonne odeur de café me chatouillant les narines... Toutes tes attentions au quotidien !
Aujourd’hui, malgré cette absence physique, tu es toujours avec moi. Où que j’aille, quoi que je fasse, tu es dans mon cœur, dans mes pensées.
Mais il y a aussi cette colère, que je n’arrive pas à dépasser. Colère pour l’injustice de ton départ, colère contre les médecins qui n’ont rien pu faire, colère contre la vie qui nous malmène.
Colère contre ta famille qui nous a tourné le dos, à notre fille et à moi. Et je crois que tu serais aussi très fâché, si tu avais entendu les paroles-venin de ta mère. Elle n’a pas mis trois mois après ton départ pour montrer son vrai visage de sorcière. J’ai réglé le problème, je l’ai rayée de ma vie. Son comportement a été plus qu’abject, et ça me fait mal. Ce qu’elle m’a dit est une chose, mais son attitude envers notre fille est lamentable. Pas une fois elle s’est inquiétée de savoir comment notre petite crevette allait. Après tout ce qu’on a fait pour elle depuis le départ de ton papa. Pour une grand-mère digne de ce nom, je dis bravo. Bon, d’accord, je te vois venir avec ton petit sourire moqueur... Tu dirais que ça ne doit pas beaucoup déranger notre louloute. Mais en fait, si. Je crois que ça la blesse. Pour Noël, elle ne l’a même pas invitée. Pourtant, ils ont bien dû festoyer en famille. Est-ce qu’ils ont pensé un tout petit peu à toi ? Et là, je viens d’apprendre qu’elle avait invité toute la famille pour son anniversaire, tous sauf notre fille ! Et tes frères, idem. Pas une seule fois ils n’ont pris la peine d’appeler, juste pour faire coucou, savoir si on s’en sortait. Ils n’ont même pas cherché à savoir où tes cendres étaient dispersées. C’est sûrement parce que tu devais beaucoup compter pour eux. Ça me rend malade ! J’ai aussi appris que ta sœur et ton frère avaient prévu de se marier cette année, et que ton autre frère s’était pacsé l’an dernier. Bien sûr, j’imagine qu’ils ne vont pas nous mettre au courant. Ta mère a dû sérieusement leur retourner leur cerveau. Puisqu’ils ne nous donnent plus aucun signe de vie. Quand je pense à tout ce qu’ils ont pu être hypocrites lorsque tu es parti, tous là avec leurs sourires mielleux, à me remercier pour la façon dont je t’avais accompagné, se disant tous derrière moi et autres niaiseries...
J’essaie de toutes mes forces de faire abstraction de tout ça, de me concentrer sur toi, mon petit chat. Je remonte le fil de notre vie, tous ces beaux souvenirs de moments heureux tentent de s’imposer dans mon esprit qui revient sans cesse à ces trois derniers jours à l’hôpital.
Un an que ma vie a viré au cauchemar. Tous les matins, en me réveillant, je mets un certain temps à réaliser que tu n’es plus là. Toutes les nuits, dans mon sommeil, je cherche ta main, et je me réveille effondrée de constater ce vide à côté de moi. En un an, la douleur est toujours aussi intense. Je me dis qu’elle va bien finir par avoir ma peau, et je pourrai alors te rejoindre. Mais voilà, impossible de rester sur cette idée. Je t’ai promis que je serais forte et courageuse pour notre puce. Je m’y efforce, mais que c’est dur !
En un an, même si j’ai l’impression que le temps s’est arrêté au 21 février 2016, il s’est passé quand même pas mal de choses. Des premières fois. Quelques jours à Barcelone avec notre fille, en juin dernier. Histoire de souffler un peu. Mais ces premières vacances sans toi ont été douloureuses. Puis en août, à Manchester. Marcher là où nous avions foulé le sol ensemble quelques années plus tôt a aussi été compliqué. Et enfin Londres à Noël, avec là aussi des souvenirs plein la tête de réveillons passés dans cette capitale. Il y a eu le repas de famille à Pâques, chez mes parents. Le premier sans toi. Nous étions tous tristes. Mes parents souffrent aussi énormément de ton absence. Et puis ton anniversaire, notre anniversaire de mariage, Noël, Nouvel an...
Après ton départ, le printemps est arrivé, avec lui les premières fleurs dans le jardin dont il a fallu s’occuper. J’ai fait ce que j’ai pu, de mon mieux, pour entretenir ton petit paradis. Mon papa est venu tondre chaque semaine. J’essaie aussi de m’occuper de la maison. Là encore, comme je peux. J’imagine ta bouille souriante, si tu me voyais bricoler... Avec mes deux mains gauches. Mais je réussis maintenant à changer une ampoule. J’ai même fixé l’antenne internet sur le balcon, changé le tuyau de la douche... Bon, pour la fuite à la salle de bain, va falloir quand même que je passe par un plombier.
Cet automne, j’ai planté des bulbes de jonquilles et d’iris. J’ai hâte de les voir fleurir. Elles sortent de terre, et les premiers bourgeons font leur apparition sur les arbustes. Je vais tâcher cette année encore de m’occuper du jardin avec amour, en essayant d’en faire un endroit apaisant, tout faire pour que tu sois fier de moi. Qu’est que tu l’aimais, ce jardin. Tu y as passé des heures, à planter, désherber, bêcher...
Sinon, tes affaires sont toutes là, intactes. Je ne peux me résoudre à m’en débarrasser. Je sais, tes vêtements seraient plus utiles à quelque-un que rangés dans ton dressing. Ta brosse à dent est toujours dans la salle de bain, tes chaussons dans l’entrée, ta voiture dans la cour. Peut-être qu’un jour, je serai capable de m’en défaire. Mais pas pour l’instant. Et le plus important à mes yeux, mon alliance. Elle est toujours à mon doigt. La tienne à mon autre main. Pas question de l’enlever.
Le bilan de tout ça, d’une année sans toi, mon cœur, c’est que je tiens debout. Je ne sais pas comment, tellement la douleur et le manque me déchirent le cœur. Mais j’arrive, au prix de bien des efforts, à me lever le matin pour aller travailler, j’essaie de soutenir notre crevette comme je le peux. Mais j’ai peur, de tout, tout le temps. Avant, je me croyais invincible, j’avais ta force en moi, et cette impression que rien ne pouvait m’arriver parce que tu me protégerais. Je fais face aux maladresse des gens. Je sers les poings dans mes poches. Une vraie carpette... Pourtant, avant, je démarrais au quart de tour. Tu m’appelais ton p’tit pittbull. Comme quoi, on change quand même. Enfin, il y a beaucoup de choses qui m’agacent, mais je n’ai pas envie de parler, expliquer, me justifier... Je connais ceux qui me comprennent et qui m’épaulent avec bienveillance. Les autres, je laisse couler. Donner le change lorsque je suis avec des gens, faire bonne figure, passer des nuits sans sommeil... Je suis épuisée. Toute cette énergie dépensée à tenter de garder la tête hors de l’eau. On ne peut s’imaginer, tant que l'on ne l’a pas vécu.
L’année passée, à cette même date, je quittais l’hôpital totalement brisée. Cette année, je suis en Bretagne, à mille kilomètres de chez nous. Pour aider notre puce à s’installer. Elle va faire son stage de master à Brest, pendant 6 mois. On s’est débrouillées comme des grandes, pour déménager son studio à Strasbourg, résilier bail, électricité, internet... Et trouver un studio sympa au bord de la mer. Tu serais très fière d’elle. Elle bosse comme une folle. Ses amis l’entourent bien. Elle a même sa voiture, maintenant. Bon, ok, je ne respire pas quand je la sais sur la route, mais elle est contente d’avoir un peu d’autonomie. Elle est belle, intelligente, volontaire. Elle reste digne malgré le chagrin qui l’assaille. Je l’aime tellement fort, tout comme tu l’as aimée dès que tu as su que j’étais enceinte. Malgré son petit caractère (de cochon, parfois), elle se montre très attentionnée envers moi. Ça me fait mal aussi de savoir qu’elle souffre. Elle avait encore tellement besoin de toi. J’essaie de ne pas trop l’étouffer, je l’encourage à vivre sa vie. Et j’ai mal de savoir que le jour où elle aura un enfant, elle ne pourra pas partager sa joie avec son pap’s et que ça la fera souffrir. Qu’elle aura plein de premières fois sans toi, alors que ton avis comptait tellement pour elle. Comment se réjouir de belles choses alors que tu ne seras pas là pour les partager.
Kiwi et Baie-Mahault, nos chats, m’apportent beaucoup de réconfort. J’ai l’impression qu’ils te cherchent, parfois. J’ai finalement adopté le petit chat gris qui squattait le chalet. Il a disparu quelques mois, puis il est revenu en septembre. Alors je l’ai emmené chez le veto pour vérifier s’il était pucé ou pas. Heureusement, il n’appartenait à personne. Alors je l’ai fait stériliser, je l’ai soigné car il était dans un sale état. Les deux zouzoupets ont eu un peu de mal à l’accepter au début, mais au bout de quelques jours, ils l’ont aussi adopté. Leurs câlins et leurs ronrons ne font du bien. Ils doivent sentir que je ne vais pas bien, ils sont encore plus collants qu’avant.
Il y a eu toutes ces choses nouvelles depuis un an, d’autres qui n’ont pas bougé. Parmi elles, tout l’amour que je te porte, mon cœur. Je t’aime tellement. Et ça, ça ne changera jamais ! Je ne sais pas combien de temps je tiendrai, combien je vivrai, mais tu resteras à jamais dans mon cœur.
je suis inscrite depuis hier sur le forum et comme je l'ai écris ailleurs cela fait quelques semaines que je lis les témoignages, enfin que j'essaie, c'est encore assez difficile de ne pas me laisser submerger par l'émotion alors souvent je quitte le forum en me demandant si ça me fait du bien de me connecter, ou du mal.
je voulais te dire que ton histoire me touche beaucoup, il y a beaucoup de similitudes avec la mienne. lire ce que tu ressens m'aide à accepter mes propres doutes.
Merci et prend bien soin de toi et de ta fille.
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Merci beaucoup pour vos message remplis de gentillesse et de bienveillance.
Pavel, moi aussi, j'ai longtemps lu les témoignages, ici, avant de me décider à poster. Et ça m'a énormément apporté. Lire et partager toute cette souffrance m'a aidé à comprendre ce que je traverse. Si mon temoignage a pu t'aider, alors je ne l'ai pas écrit pour rien...
Cette journee d'hier, très sombre et lourde de souvenirs douloureux, je l'ai passée avec ma fille, en Bretagne. Nous avons fait une longue balade au bord de la mer. Ça nous a fait du bien. Et mon mari était bien sûr avec nous. Il aimait beaucoup la mer.
Mais la matinée a été entachée d'un petit coup de poignard dans le dos de la part de ma belle-mère. Elle a fait paraître dans le journal un avis de souvenir, encore une fois en totale contradiction avec les volontés de mon amour, qui détestait tout ce tralala. Elle l'avait déjà fait à son deces, en faisant paraître une nécrologie dans le bulletin municipal de la ville où elle habite. Alors qu'il m'avait clairement exprimé qu'il ne voulait rien de tout ça. Dans cet avis de souvenir, elle joue la mère éplorée, et signe de la part de "ta maman, ta sœur, tes frères". Ma fille est entrée dans une colère noire. Elle lui a envoyé un message cinglant, pour lui dire toute sa colère, et surtout à quel point elle ne connaissait pas son fils pour faire une chose pareille, que c'était juste pour satisfaire son ego surdimensionné. Que lorsque son papa était en bonne santé, il avait toujours été le larbin de toute la famille. Et quand il est tombé malade, pas un seul de ses frères et sœur n'est venu nous demander si on avait besoin de quelque chose... Et lui dire que, surtout, en agissant ainsi, elle a trahi son fils soit-disant aimé. Je crois que ma belle-mère a perdu non seulement son fils, mais elle vient de perdre sa petite-fille... Le comportement de cette femme est bien trop nuisible pour que ma puce continue à avoir des contacts avec elle... Enfin, pour le peu de contact, de tout façon, ça ne changera pas grand chose !
Ça me fait mal. Ma fille n'a pas à subir tout ça. Si elle était autant en colère, c'est que ça l'a profondément blessée. D'ordinaire, elle est plutôt posée, calme. Alors pour qu'elle sorte de ses gonds avec autant de violence, c'est qu'elle n'en peut plus des coups bas de sa grand-mère. Elle avait déjà été très perturbée par toutes les horreurs que cette vieille sorcière m'avait craché, mais là, c'était le coup de trop !
Moi, je m'attendais à un truc de ce genre de la part de cette femme qui ne sait faire que le mal autour d'elle, tout en manipulant les gens en se faisait passer pour une pauvre petite femme fragile. Mais c'est le démon réincarné. Et même si je m'y attendais, ça m'a quand même chamboulée. De voir cet encart avec la photo de mon mari dans le journal a été un choc. Et la souffrance de la fille m'a fait beaucoup de peine. Les "tremblements intérieurs" qui étaient apparus quand mon mari est parti, et qui avaient fini par s'estomper, sont revenus. Tout mon corp tremble, mais ça ne se voit pas de l'extérieur... Et j'en ai les jambes en coton.
Voilà, cette journée que j'appréhendais est passée, une nouvelle commence aujourd'hui, avec un ciel chargé de nuages, et toute ma douleur qui se fait de plus en plus lourde sur mes épaules. J'angoisse car demain, je vais retourner chez moi, dans l'est, et laisser ma fille en Bretagne.... Une nouvelle déchirure !
Pensées affectueuses.
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Murphije,
Une tendre pensée pour toi.Je n'imagine que trop la douleur de devoir vivre cette séparation avec ta fille. Ces quelques mots n'y changeront pas grand chose, mais je t'envoie tendresse, soutien et douceur
affectueusement
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Merci Mononoké, c'est aujourd'hui que je quitte ma fille pour rentrer chez moi. J'ai un noeud dans la gorge, une boule au ventre, et pourtant, je ne dois rien montrer à ma fille. Je ne dois pas lui plomber le moral, alors qu'elle a besoin de toute son énergie pour commencer son stage... Mais je sais que je la laisse dans un état psychologique bancal. Apres ce que lui a fait sa grand-mère, ma fille est blessée et triste. J'aimerais pouvoir rester plus longtemps auprès d'elle, mais je dois reprendre le travail. Je ne peux que croiser les doigts pour qu'elle réussisse à se concentrer sur son projet professionnel et ne pas se laisser parasiter par toute cette méchanceté.
Merci pour ton petit mot qui ne réchauffe le cœur.
Affectueusement.
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Myrphije,
Je suis sûre que tu peux avoir confiance en ta fille, qu'elle réussira à trouver en elle les ressources nécessaires dont elle a besoins ; ces ressources que beaucoup d'entre nous ne pouvaient soupçonner avant.
Cette journée a dû être bien difficile pour vous. J'espère que ta nuit sera sereine et t'apportera un demain plus doux
tendrement
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Merci Mononoké,
En effet, le départ hier a été très douloureux. Je n'arrivais pas à retenir mes larmes dans l'avion. Hier soir, je suis arrivée à Strasbourg, où je dormais à l'hôtel, parce que matin, je devais terminer le ménage dans le studio de ma fille avant de rendre les clés. L'état des lieux s'est mal passé, j'avais la boule au ventre de laisser ce petit studio, le dernier que mon mari aura vu de sa fille. Quand elle avait aménagé, au cours de l'été 2015, il était déjà malade, mais il était quand même venu voir où allait vivre notre fille, il avait même un peu bricoler, refait les joints autour de l'évier... C'est aussi dans ce petit studio, a 150 km de chez moi, que je suis venue me réfugier pendant une semaine tout de suite apres les obsèques de mon amour. L'homme qui est venu faire l'état des lieux n'était pas très agréable, moi j'étais très triste et sur la défensive, du coup, quand il a parlé des joints, je suis devenue très agressive, alors qu'avec quelques heures de recul, il n'y avait pas lieu que je me mette en colère. Mais c'est comme ça, c'est fait, j'ai rendu les clés le cœur lourd. Une autre page se ferme...
J'ai parcouru les 150 km pour rentrer chez moi en larmes, et quand je suis arrivée, je n'arrivais pas à m'arrêter de pleurer. Les chats m'attendaient derrière la porte pour recevoir leur dose de câlin (depuis lundi qu'ils ne l'avaient pas vue), mais je suis allée m'effondrer dans la salle de bain. Au bout de deux heures, j'ai pu sortir et aller leur faire un câlin quand même. J'ai facetimer avec ma fille, et à nouveau les larmes quand on a eu fini de parler.
Une douce pensée à vous tous.
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Tout d'abord un petit bonsoir à Pavel, saches qu'ici les gens sont doux et bienveillants et que les mots que l'on reçoit réchauffent le coeur, ils ne retirent nullement la douleur mais on se sent entendu, soutenu.
affectueusement
Myrphije,
Comme je te comprends, les séparations, les pages qui se tournent, que de douleurs, de sanglots, de larmes, si fatigantes,
seulement ces sentiments, aussi insupportables soient-ils, sont présents, et se manifestent.
Souvent je me dit qu'en les laissant sortir, en les laissant s'exprimer, on les laissent partir, on ne leur donne pas plus d'importance que ce qu'ils ont : c'est à dire des sentiments parmi tant d'autres, parmi les moments de répit, les moments de douceurs, les petits bonheurs, les tristesses douces... bref une vague comme les autres. Bien sûr ces pensées sont bien plus claires lors des moments doux qu'au milieu de la tempête.
J'espère que ta nuit sera sereine et que ta journée de demain t'accordera un moment de répit, si précieux aujourd'hui
chaleureusement
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Bonsoir,
Myrphije, juste le temps de te faire un petit signe d'amitié et de soutien.
Te souhaiter une nuit sans pluie salée sur les joues.
Et beaucoup de câlins avec tes petits félins. Ils nous donnent tant de tendresse...
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Myrphije,
Mon époux est parti depuis 3 mois hier.
J'aurais pu écrire le même message que toi tant les similitudes de nos situations sont nombreuses.
Oui, nous restons debout dans la tempête, nous sommes profondément tristes, malheureuses mais vivantes.
Ton témoignage m'émeut et me donne du courage pour la suite.
Merci d'avoir partagé ta douleur, ta colère avec nous.
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Titi62, je suis désolée pour ton mari. Si lire les messages de ce forum t'apporte quelque chose de positif, alors tant mieux. J'ai moi même beaucoup lu, avant de le confier. Et c'est vrai que l'on se sent tellement moins seule. Ce forum nous offre la chance d'échanger entre personnes qui connaissent cette même douleur.
Ici, tu trouveras toujours du soutien. Éphémère, avec sa plume poétique et réconfortante, Mononoké, Qiguan.... Que de la bienveillance. Écrire me fait énormément de bien. Mais je ne trouve pas encore les mots justes pour apporter du réconfort face à toute cette douleur que l'on trouve sur ce forum. Je reste bloquée devant certains témoignages qui me touchent profondément, je ne sais quoi écrire, peur d'être maladroite...
J'ai repris le travail aujourd'hui, en traînant un peu les pieds. Mais comme la journee a été plutôt bien chargée, je suis rentrée tard chez moi. Juste le temps de prendre une douche bien chaude et de me mettre au lit, avant de passer faire un petit tour ici. Même si j'ai été très occupée, j'ai quand même pensé à ma fille, tellement loin de moi, seule dans cette ville, séparées par 1000 km... Bien évidemment, j'ai beaucoup pensé à mon amour, aussi. J'ai travaillé sur mon sujet préféré, et j'aurais été tellement heureuse de lui raconter en rentrant... Tous les deux me manquent tellement. Heureusement qu'il y a internet, je peux au moins facetimer avec ma fille. Et au ciel, il n'y a pas internet ? Pouvoir communiquer avec nos aimés...
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Bonsoir, Myrphije,
Le vent s'est déchainé, il a volé le soleil.
Et dans la nuit la pluie danse sur le toit.
Il fait froid, mais je reste dans mes frissons.
Comme tu décris bien ce que nous partageons ici, Myrphije.
Lire ; écrire.
Les mots qui se dérobent parfois.
Alors faire au moins un petit signe ; deux lignes pas plus...
Mais ne pas laisser sans écho la douleur qui se dévoile.
Tu as raison : comme nous voudrions qu'il y ait internet au ciel.....
Que votre nuit soit douce et sans chagrin.
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Merci Éphémère, contrairement à moi, tu sais toujours trouver les mots justes pour apporter douceur et réconfort. Tes petits mots sont comme des pansements sur nos cœurs qui saignent.
Nouvelle blessure ce matin au réveil. Ma fille m'a appelée pour me dire que sa chère grand-mère l'avait éjectée de Facebook, et l'avait même bloquée. Quel le ignoble personne, cette femme. Ma fille lui a légitimement envoyé un message apres que cette minable personne lui a fait, nous a fait, une fois de plus un coup bas. Message auquel elle n'a même pas eu le cran de répondre. Ça me fait mal pour ma fille, qui, non seulement à la douleur de perdre son papa, mais elle perd aussi une partie de sa famille, puisque même les frères et sœurs de mon mari n'ont jamais pris la peine de demander à ma fille comment elle allait depuis le décès de son papa. Ce ne sont que des lâches, des pitoyables et misérables personnes. Ils ont fait genre de pleurer mon mari, mais ce qui les embêtent, dans sa disparition, c'est qu'il n'est plus là pour être le larbin de service...
Douce journée.
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Bonjour Myrphije,
Merci pour tes mots qui sont justes et réconfortants... oui, oui, oui absolument ! merci aussi pour ton humour... "et au ciel il n'y a pas internet ?" hihi !
Quelle aille au diable ta "belle doche" !
J'ai une petite pensée pour ta fille.. moi aussi j'ai été rejeté par ma grand mère paternelle pour la simple raison qu'elle était séparée de son mari, mon grand père paternel donc, qui m'adorait et je j'aimais très profondément !
je comprends ta fille... ça fait mal ! mais on ne choisi pas sa famille ! qu'elle s'en éloigne dignement ... qu'elle se protège de cette sorcière ! de tout cœur avec elle...
Ta fille est une battante... elle va réussir face à l'adversité de ces gens, des vauriens....
Elle a ton soutien, ton immense Amour... pour son papa aussi !
Bonne reprise pour ton travail... c'est bien que tu aimes ce que tu fais ! c'est déjà ça de gagner pour le moral !
Ici, tu n'es pas seule mais si tu peux... pense bien à toi, prends soin de toi et organise toi une p'tite activité annexe à ton travail bien plaisante, relaxante ... ça te fera du bien ! ça occupera agréablement ton esprit... il est important de se faire plaisir, d'être douce avec soi même !
Le meilleur pour toi, ta fille... aie confiance !
Bien Amicalement.
Bien Solidairement.
Federico
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Bien sur, Myrphije, que tu as les mots.
Pour partager, pour rassurer, pour réconforter.
Malgré ta peine et tes soucis.
Ta belle-famille ne vous épargne guère...
Mais ce qui vous reste et que nul ne pourra vous prendre, c'est la force de vos sentiments pour ton aimé.
Et tout l'amour qu'il avait pour vous.
Tu le sais bien, on ne choisit pas sa famille ; ni ses parents.
Ton homme pas plus qu'aucun de nous.
A te lire, nous pouvons comprendre qu'il était différent.
Qu'il était une belle personne.
Voilà, je crois, ce qu'il faut garder au fond de vous.
Tant que nos amours sont auprès de nous, nous acceptons, n'est-ce pas, de côtoyer leur famille, leurs amis.
Même si nous n'avons guère d'estime ou d'affection pour certains d'entre eux.
C'est ainsi.
Mais lorsque nos amours ne sont plus, alors pourquoi se forcer à maintenir des relations un peu artificielles, voire parfois toxiques ?
Il nous faut apprendre à nous préserver.
Et à ne conserver que les liens qui nous conviennent véritablement.
Douceur et tendresse pour ta fille et pour toi.
N'oubliez pas : vous êtes fortes de tout l'amour partagé avec ton aimé.
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Merci Federico, oui, tu as raison, qu'elle aille au diable, "la belle-doche"... Je ne suis pas croyante, mais il paraît que ceux qui font le mal autour d'eux n'auront pas accès au paradis. Elle, c'est sûre, se verra refouler de loin ! Mais même si j'essaie de me convaincre que ma fille sera bien mieux sans elle, ça me tourne dans la tête, ça empoisonne mon esprit et ça me fait mal pour ma fille... J'espère que d'ici quelque temps, on aura digérer, et qu'on passera à autre chose, jusqu'à son prochain coup d'éclat. Et je sais que ma fille va surmonter tout ça, parce qu'elle a la force que son papa lui a transmise. Elle est courageuse comme lui, elle est son caractère et son intelligence, alors je sais qu'elle va s'en sortir.
Tu as raison aussi sur le fait qu'il faut que je prenne soin de moi. Je me dois d'être forte, pour continuer à soutenir ma puce. J'ai effectivement un travail qui me plait beaucoup, même s'il est très prenant, parfois accaparant... Mais j'ai tout de même le temps d'avoir une activité en dehors de tout ça. Je fais de la danse traditionnelle. Oui, je sais, ça fait rire pas mal de gens, ça paraît ringard. Mais je m'en moque, j'aime ces danses, j'aime l'ambiance du groupe, des personnes fantastiques qui m'epaulent tout autant que ma famille.
Éphémère, tu es bien indulgente avec moi, je n'ai pas ton talent et ta plume si douce. Toi aussi tu as raison, mon mari adoré était bien différent des autres membres de sa famille. Il était honnête, courageux, d'une gentillesse et d'une bonté extraordinaire. Une belle personne. Et je garde comme un trésor précieux tout l'amour qu'il m'a donné, qu'il a donné à ma fille. C'est notre bien le plus cher, inestimable.
Bien affectueusement.
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Myrphije,
Danse, danse jusqu'à t"enivrer ;)
Et tu as bien raison, entoure toi de ces personnes extraordinaires, qui te font du bien, .. et laisse les vieilles rombières and co. loin de ton chemin. Ton coeur et ton cerveau ont assez à faire avec ce p.. de deuil alors qu'ils aient toute la place nécessaire pour s'occuper de ta fille et toi.
(Personnellement, j'ai mis à distance les gens qui ne me font pas du bien, ou pire ce qui me font du mal : nous connaissons aujourd'hui la valeur d'une vie, alors plus la peine de composer et de perdre notre temps avec des personnes qui n'en valent pas la peine)
Et tu sais,à chaque fois que j'écris un petit message, j'ai souvent peur d'être maladroite ou à côté ;) (alors je dépasse ma peur, et je me lance : je grandis encore :P)
tendrement
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Merci Mononoké,
Oui, je danse jusqu'à m'ennivrer... Je sais les personnes sur qui je peux compter, celles qui m'entourent avec beaucoup d'amour. C'est juste pour ma fille que ça me fait mal. C'est sa grand-mère, quand même. Je ne comprends pas comment on peut agir de la sorte avec ses petits-enfants. Quand je vois les parents, qui ne savent pas quoi faire pour leur petite-fille (pour leurs petits-enfants plus globalement). Ils donneraient leur vie pour elle (s). Ils leur donnent tellement d'amour, que le décalage avec ma belle-mère est terriblement choquant. Ma fille est vraiment blessée. Elle se retrouve amputée d'une partie de sa famille, c'est pas rien. Mais je sais qu'elle surmontera tout ça avec l'amour et le soutien de la famille.
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Myrphije,
comme c'est difficile de voir les membres de la famille tourner le dos à son enfant, à leur propre petite fille. heureusement qu'elle t'a toi, qu'elle a tes parents à ses côtés.
Mes beaux-parents sont, je pense, taillés dans la même pierre, odieux et maladroits. Ma belle-mère a eu peur que je lui demande une aide financière pour la crémation de son fil.
Comme je ne l'ai pas invité à Noël à la maison, mes enfants n'ont pas eu de cadeaux pour Noël cette année (cela dit, ils avaient l'habitude, ça fait 5 ans que mon mari ne les invitait plus ni à noël ni aux anniversaires; il disait que l'amour ne s'achetait pas. Il allait donc les chercher pour qu'ils passent quelques jours chez nous mais en dehors des dates "à cadeaux". Lorsqu'avec les enfants de mon mari nous avons dispersé les cendres, je leur ai proposé de venir avec nous, ce qu'ils ont fait.
Avec une de ses filles nous avions trouvé un bel arbre en forêt, un jour ensoleillé et doux. Il se trouve que la veille de la dispersion des cendres, il a plu, et qu'un motard a eu la bonne idée d'emprunter le chemin de terre que nous allions emprunter (zut, les forêts ne sont pas bétonnées). Ils ont pesté tout le trajet parce qu'on marchait dans la boue et qu'ils allaient se salir et salir la voiture au retour, son père m'a demandé si c'était le souhait de son fils d'aller là où je les emmenais, je leur ai répondu que non, qu'il ne m'avait pas précisé cela, qu'il voulait simplement qu'on disperse ses cendres dans la nature, il m'a répondu que je faisais n'importe quoi, qu'on pouvait les déposer n'importe où (en me montrant des ronces). Au bout d'un moment la grande fille de mon mari l'a remis à sa place en lui intimant de se taire. Ce qu'il fit.
J'éprouvais déjà peu d'envie de les voir, mais ils m'ont permis ce jour là de prendre la décision de ne plus les appeler ou de ne plus m'obliger à les voir, et d'enlever le dernier soupçon de culpabilité que je pouvais ressentir légèrement en interrompant les liens avec eux.
Ils vont poursuivre leur chemin et moi le mien. Mes enfants ne verront peut-être plus leurs grands-parents, sauf s'ils me le demandent, auquel cas je le ferai bien entendu. Mes enfants ont ma famille et tous leurs grands frères et soeurs, qui leur offrent beaucoup d'amour et ça c'est merveilleux. Je me suis toujours demandée d'où mon mari venait, je trouvais qu'il ne leur ressemblait pas.
Je t'embrasse fort et te souhaite une nuit de repos
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Bonsoir à vous,
On ne choisit pas ses parents,
On ne choisit pas sa famille....
Il faut parfois apprendre à faire sans eux ; à faire malgré eux.
A faire avec ce qu'ils sont, aussi.
Sans user nos forces dans de vaines tentatives pour essayer de faire changer les choses.
Ils sont ainsi.
Il est parfois préférable de prendre un autre chemin.
Et renoncer à l'affection qu'ils ne sauront jamais donner.
Ils sont comme ils peuvent être.
Trop différents de nous.
Trop différents de nos aimés.
Alors renoncer face à certains.
Et garder nos forces pour rester debout, et continuer la route.
Nous souffrons déjà bien assez.
Inutile de s'attarder dans le laid et le toxique.
Que votre soirée soit douce, et votre nuit sereine.