Chère Milou,
6 mois... c'est un passage... loin et proche à la fois, une 1/2 année. Et on mesure le chemin parcouru, mais surtout celui qui se profile devant nous, seules, sans eux.
Cela donne le vertige.
Le temps s'écoule, inexorablement, mais le manque est toujours là, et il sera toujours là. Cela, on le sait, on espère seulement que le temps nous apportera des moments plus doux, d'apaisement.
Ma chère Milou, tu es une présence pudique, douce, délicate discrète ici. Tu te livres peu, mais tu es toujours là, aidante, attentive.
Je connais ta souffrance, tu le sais, nous avons vécu, nous vivons les mêmes tourments toutes les deux.
Souvent je dépose mon témoignage en choisissant les mots, les thèmes, car je sais que tu le liras.
Voici le printemps, annoncé par le chant matinal des oiseaux, la vie qui s'éveille, les fleurs, les bourgeons... le printemps qui donne envie de faire des projets, de sortir, de bâtir, après la pause de l'hiver...
La vie s'ébroue, mais seulement pour les autres . Pour nous l'arrivée du printemps est douloureuse, difficile.
Elle va nous laisser au bord du chemin.
Un printemps qu'ils ne verront pas, un renouveau auquel ils ne participeront pas.
Ensuite l'été, période de vacances, les projets des uns et des autres, racontés au bureau, au café, devant nous, sans retenue, ou pire, en chuchotements derrière notre dos.
Les vacances à deux, moments d'intimité, de retrouvailles, de disponibilité, de partage...
La chaleur, l'odeur de la peau sous le soleil, la douceur, la tendresse.
Nous ne vivrons plus cela.
Premier printemps, premier été sans lui, c'est difficile à imaginer, à appréhender, n'est ce pas Milou ?
Je pense bien à toi aujourd'hui, dans la solitude du dimanche, même si tu es entourée de tes enfants, dans le souvenir de cette date, dans la solitude et la crainte de la période qui s'annonce.
J'aimerais être près de toi, nous pourrions nous raconter nos amours partis trop tôt, tranquillement, en versant quelques larmes, en souriant aussi.
Tu n'es pas seule
Bien à toi
Nora