FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: confiante le 17 septembre 2014 à 11:57:06
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Bonjour à toutes et à tous.
Je suis petite nouvelle ici sur ce forum, et malheureusement, mon histoire se rapproche des vôtres, même si elle diffère par moments, le résultat est que notre moitié nous a quitté.
Je résume mon histoire.
J'aurais 47 ans dans 2 mois.
Nous étions mariés depuis bientôt 26 ans avec mon chéri. Certes, la vie n'a pas toujours été roses et violettes, il y a eu des disputes, parfois violentes mais qui ne s'est pas disputé dans son couple ? Parfois, même souvent, les disputes venaient de moi, j'étais une "teigne", à agacer mon monde !!!!
mais en vieillissant, on était devenu plus sages, plus mûrs aussi, plus tolérants. Nos 2 enfants ne nous ont jamais déçu. Je pense qu'on les a élevé dans le respect des autres, le respect de la vie, la tolérance, et professionnellement ils ont bien réussi (un fils de 24 ans qui vit en couple, et une fille de 21 ans, encore à la maison pour le moment. Elle préfère rester encore un peu avec moi pour me remettre sur les rails).
Février 2013, mon mari devait se faire enlever une tumeur bénigne dans son oreille : examens pré-opératoires, prise de sang, cardiologue etc etc.... J'avais bien remarqué que mon mari avait maigri, qu'il était pâle, mais on était dans un hiver bien froid et qui n'a pas été fatigué cet hiver-là !
Au vu de sa prise de sang (trés trés anémié), le cardiologue dit qu'on ne l'opérera pas dans cet état et téléphone tout de suite au docteur traitant de mon mari (JM). Rdv tout de suite l'aprés-midi : le doc appelle d'urgence un gastro. Rdv pris pour le lendemain matin.
Le gastro examine JM, et lui explique qu'il va falloir déjà le remonter avec une perf de fer, puis faire une coloscopie.
La semaine suivante, la coloscopie est faite, nous voyons les photos : ce que je vois me fait penser d'emblée au cancer !!!
JM était plus optimiste que moi et quand le gastro nous reconvoque en rdv pour donner les résultats de la biopsie, il annonce, mais d'une gentillesse, respectueux, avec des mots bien choisis, que JM a un cancer du côlon.
Je m'écroule !!! JM reste digne, et tout de suite demande ce qu'il faut faire. Le gastro dit qu'il y aura opération à l'hôpital de son choix.
JM opte pour le CHRU de Lille.
C'était le 27 février 2013.
Mi mai 2013, opération pour enlever la partie malade du côlon. L'opération se passe bien, mais quand le chirurgien vient voir JM dans sa chambre avec les résultats des biopsies effectuées lors de l'opération, il lui annonce qu'il y a déjà des "grains" sur le péritoine et qu'il va falloir partir sur Paris pour faire une grosse opération : une CHIP (ce qui ne se fait pas sur Lille car ils n'ont pas le matériel nécessaire spécifique).
Là, JM craque, (moi, je n'en parle même pas), mais se reprend et dit qu'il ira faire cette opération.
S'en suivent 3 mois de chimio que JM supporte pas trop mal. Il mange à peu prés bien, n'est pas malade, fatigué certes mais continue son petit travail au jardin, bricolage, on essaie d'avoir une vie à peu prés normale.
Il plaisantait même sur son cancer. Une fois, à la caisse d'un supermarché, il a dit tout haut : je pourrais passer avant tout le monde : j'ai un cancer !!! ou bien quand il prenait un astro à gratter, il prenait aussi le signe cancer !!!!
bref, à sa manière, il dédramatisait ce qu'il avait.
La famille faisait comme si de rien n'était (à part 2 personnes que je nommerais pas, elles n'en valent pas la peine du tout).
Début octobre 2013, JM fait un scanner de contrôle et tout est ok !!!
Nous partons donc pour 3 semaines sur Paris, à Lariboisière pour que JM se fasse opérer de cette lourde opération. Cela consistait à ouvrir depuis le diaphragme jusqu'au pubis, tout exposer l'intérieur et faire tremper les organes dans une solution de chimio à 43 degrés durant une demi-heure. la solution devait détruire les "grains".
JM se fait donc opérer, je ne peux pas aller le voir car il est en soins intensifs, je n'irais que le lendemain. Moi, sur Paris, je suis logée dans un centre qui accueille les accompagnants des hospitalisés. J'y fais de belles rencontres : des polynésiens avec qui j'échange pour oublier un peu la situation.
Lorsque je vais voir JM donc le lendemain de l'opération, il me dit d'emblée que le chirurgien lui a dit sans ménagement qu'il n'a pas pu faire cette CHIP, qu'il devait rentrer à la maison et faire de la chimio ! point barre !!!
sans ménagement, allez, on expédie !!!
A ce moment-là, JM et moi savons que c'est fini pour lui.
Aprés seulement une semaine passée à l'hôpital, JM et moi retournons à la maison pour revoir le gastro qui le suit depuis le début. Entre-temps, on reçoit le compte-rendu de l'opération de Paris, et même si on n'y connait rien du tout, on voit que c'est désastreux, que le temps de JM est compté. Il décide de ne pas montrer ce compte-rendu aux enfants car mon fils étant dentiste, il aurait tout de suite compris.
La vie continue ainsi, JM essaie de reprendre la chimio mais n'y va qu'une journée car il ne supporte plus les séances.
Depuis, il commence à décliner, il maigrit car il n'arrive plus à s'alimenter correctement, étant toujours sujet à de grands vomissements.
Il ne dort plus bien non plus, ayant énormément mal au dos.
Mi novembre, un matin où il avait passé sa nuit sur le canapé, il me demande d'appeler le 15 tellement il est mal.
les pompiers arrivent de suite, et le conduisent aux urgences de la clinique où le gastro de JM travaille.
Je ne le rejoindrais que dans l'aprés-midi, sachant qu'il ne sert à rien d'attendre aux urgences.
J'arrive le voir, il est encore aux urgences, dans un box avec une autre personne, il a l'air mieux, remonté avec une perf. A un moment, un infirmier me demande de sortir pour un soin, je suis donc dans le couloir avec d'autres personnes qui attendent. Une interne s'approche de moi, et me dit directement : votre mari est trés malade, c'est bientôt la fin !!! comme ça, de but en blanc !!! je m'écroule en pleurs, devant tous les gens qui me regardent je ne sais plus où j'en suis, l'interne me tapote le bras et s'en va !! où suis-je ? que vais-je faire ? mon cerveau tourne à vide, je ne sais plus rien.
Tout en sachant déjà, JM et moi, que son état est trés grave, je ne m'attendais pas à ce que l'on me le dise comme ça.
Je retourne dans le box, et fais semblant de rien devant JM.
On le monte dans une chambre et là, je craque. Je lui annonce ce qu'il sait déjà. C'est lui qui me console, alors que ça devrait être le contraire. Il avait une force de caractère incroyable, moi, une vraie loque prés de lui.
Mais je me reprends, il faut que je sois forte aussi pour lui, pour faire un semblant de vie normale.
Il reste donc hospitalisé 3 semaines sous poche de nutrition, car il a du mal à manger, il vomit toujours autant. Et il continue de maigrir, mon pauvre nounou. Je ne lui dis rien sur son état physique, simplement, je prends des pyjamas une taille en dessous !!
la famille vient le voir, disant que ça devrait aller avec l'opération faite sur Paris. Nous 2, on sait que c'est foutu. Il ne voulait pas le dire à personne, même pas aux enfants.
Puis, un aprés-midi où les infirmières faisaient leur tour dans les chambres, une infirmière m'apppelle en cachette pour me dire que le gastro veut me voir tout de suite. Je prétexte d'aller acheter une revue à l'accueil, et je vais voir le gastro. Mon Dieu !!!! on y est !!! le gastro m'accueille gentiment, me parle doucement, trés prévenant, me disant que l'état de santé de mon mari allait aller en déclinant, tout doucement, vers le bas et que là, maintenant, à ce stade-là, il n'y a plus de médecine curative, mais des soins palliatifs. Je ne sais plus où j'en suis. Je demande au gastro si mon mari sait tout cela, il me dit que oui, et que dans l'aprés-midi, un docteur d'une clinique de soins palliatifs viendra nous voir.
Je reviens dans la chambre, encore comme une loque,et je lui explique ce que le gastro vient de me dire.
JM me dit que on verra bien.
Le docteur du service des soins palliatifs arrive donc, trés gentil, prévenant aussi, et explique en douceur qu'il faut maintenant être pris en charge contre la douleur, pour un bien-être. Mon mari craque et lui explique qu'il ne veut pas le dire aux enfants car les fêtes de fin d'année approchent et qu'il ne veut pas qu'elles soient gâchées.
Le docteur dit que c'est le moment de tout dire.
J'appelle donc mon fils pour lui dire de venir, ma fille devant venir quand même.
Les enfants sont là, ils se doutent de la nouvelle. Leur père leur annonce qu'il doit partir en soins palliatifs. Mon fils s'écroule, enlace son papa, lui dit qu'il l'aime, chose qu'il n'avait jamais dit (on est trés pudique chez nous) ; ma fille, elle, pleure mais ne bouge pas, me repousse quand je la prend dans mes bras. c'est sa façon à elle de réagir.
Voilà, c'est dit. un immense poids part de mon coeur car depuis Paris, je devais garder le secret.
Des gens de la famille viennent lui rendre visite et là, il leur annonce aussi. Choc pour tout le monde, ils pleurent tous mais pas moi. je me sens génée de ne pas pleurer mais je n'y arrive pas. tant pis.
Donc, le lendemain, JM est transféré dans le service des soins palliatifs. Il n'y a que 10 lits, le personnel est nombreux et bien compétent. Ils considèrent le malade non pas comme un malade, mais comme une personne. Il est bien entouré, autant médicalement que par la présence du personnel. toujours un mot gentil, parfois, un aide-soignant vient s'asseoir et se tape la causette avec nous.
je ne me doutais pas que les soins palliatifs étaient comme ça. Une infirmière me dit : Madame, ici ce n'est pas un service de mort, mais de vie !!!
Ils arrivent à le remonter avec des perfs, médicaments, et le docteur qui avait promis que JM sortirait pour les fêtes de fin d'année, tient sa promesse. JM rentrera en HAD pour les fêtes.
On est tout content.
Le 22 décembre, JM revient à la maison qui a été aménagée pour lui : lit médicalisé, infirmières qui passent 2 fois par jour, numéro d'urgence au cas où .... et j'ai décoré la maison pour Noel, comme chaque année.
Jm est heureux de retrouver sa maison. il est plein d'entrain, plutôt moralement que physiquement car il a encore maigri, il est faible mais veut aller plus loin qu'il ne le peut.
c'est là qu'il veut refaire le salon (avec l'aide des beaux-frères), acheter une nouvelle tv avec le meuble qui va avec, fait couper le noyer comme ça, qu'il me dit, tu ne seras pas embêtée avec les feuilles mortes quand je ne serais plus là.
Il prévoit déjà mon bien-être et son départ définitif. c'est dur à entendre.
les fêtes se passent, 2 petits réveillons trés courts mais tellement beaux.
Janvier 2014 arrive, je lui souhaite : UNE BONNE JOURNEE !!! on ne vivait plus qu'un jour à la fois, demain on verra.
Mais son état se dégrade, il ne mange presque plus rien, revomit presque tout, a super mal au dos malgré le patch de morphine, marche comme un petit vieux (à 52 ans !!!). moi, je suis épuisée moralement, prête à pleurer au moindre truc. L'HAD décide d'arrêter de venir car il n'a pas de soins (à part la tension, le diabète ) et c'est l'infirmière libérale qui viendra 2 fois par jour le surveiller. Une assistance sociale de l'HAD vient nous voir pour savoir comment on vit cette situation.
Mon mari demande à repartir aux soins palliatifs pour "se remonter" avant de revenir à la maison.
Le rdv est pris pour le lundi suivant : réhospitalisation au service des soins palliatifs pour la dernière fois malheureusement. Le personnel est jovial avec lui, les petites infirmières font des manières aussi, il aime bien ça malgré tout. Il n'est pas difficile comme patient, ne sonne presque jamais, au point que ce sont les infirmières qui viennent lui demander si ça va, s'il n'a besoin de rien.
La dose de morphine augmente de jour en jour, il a toujours aussi mal au dos, je vois sur son ventre gonflé des boules. je me doute que ce sont des métastases. Il vomit toujours. Le docteur veut le convaincre de mettre une sonde naso-gastrique pour qu'il ne vomisse plus. JM accepte. Le docteur lui explique aussi qu'il a une occlusion, comme si on marchait sur un tuyau d'arrosage, c'est pour cela qu'il vomit et qu'il ne va plus à la selle. Tout remonte par l'estomac.
Il restera un mois dans le service, s'éteignant petit à petit. Je vais le voir tous les jours, sauf une fois où j'avais un air de grippe, je ne voulais pas lui refiler mes microbes. On parle de tout, de rien, mais bien souvent on ne parle pas. un geste, une main posée sur la sienne, un regard, un sourire, un petit massage pour lui faire du bien. Je ne l'assistais pas. Quand il voulait à boire, je remplissais son verre que je posais sur sa table. A lui de se débrouiller.
Il commencait à être encombrer des poumons, donc il faisait des séances de nébulisation. et puis toujours mal au dos.
il attendait que j'arrive pour dormir, il devait se sentir en sécurité que je sois là.
il me demandait de lui laver le dos dans la salle de bains et les cheveux, mais il ne se regardait plus dans le miroir. Une fois, il m'a dit : tu laves mon squelette !!! je lui ai répondu: ben alors moi aussi j'ai un squelette sinon on tiendrait comment debout ???? pour dédramatiser la chose.
Puis il n'a plus su manger de repas, seulement yaourts ou compotes. je ne demandais même plus s'il avait mangé, je n'avais qu'à regarder si les pots étaient vides ou non. je ne focalisais pas là dessus. je le traitais comme quelqu'un de normal, et pour moi, il était normal.
je passe le moment où l'une de ses soeurs lui a fait remarquer qu'il était devenu si maigre, lui si fort, et pourquoi il avait attrapé le cancer !!! quelle c....e !!!!!
enfin, bref.
Sinon, moi, je me sentais coupable car j'avais des idées morbides, du genre : comment on fait un faire-part ? qu'est ce que je vais lui mettre comme habit le jour où il sera décédé ?? plein d'idées comme ça, je pensais déjà à sa mort alors qu'il était encore vivant. J'en ai parlé à une infirmière qui m'a fait rencontrer la psy des soins palliatifs. elle m'a rassurée en me disant que je me préparais déjà à notre séparation, que c'était normal d'avoir ces idées-là.
Il faut dire aussi que je pleurais tous les soirs depuis Paris, seule dans mon lit, en pensant à ce que j'allais devenir sans lui.
puis est venu le jour où il ne s'est plus levé du tout. c'était le jeudi 27 février. Ca allait en s'empirant, la morphine à fond contre les douleurs.
le samedi 1er mars, j'ai voulu arriver plus tôt que d'habitude, je ne voulais pas dormir sur place pour me préserver un sas de décompression.
en arrivant, les infirmières avaient enlevé la sonde, avait rangé la chambre, l'avait bien installé dans le lit et là, j'ai compris. Il était encore conscient car il m'a regardée.
j'étais seule avec lui, les infirmières m'ont encouragée avant de partir de la chambre, et là, je lui ai dit qu'il pouvait partir, qu'il avait assez souffert, mon pauvre.
il avait la respiration difficile, de la morphine toutes les demi-heures. J'ai averti les enfants et toute la famille que c'était la fin.
Ils sont arrivés. le calme était dans la chambre, sauf la fameuse soeur sans tact, celle qui lui avait fait remarqué qu'il était maigre !!! l'infirmière m'avait dit que je pouvais appuyer toutes les demi-heures sur la pompe à morphine, et j'ai fait cela conscencieusement.
à un moment, JM a fait montrer qu'il voulait faire pipi, et j'ai vu qu'il avait un change. j'ai fait semblant de mettre l'urinal. Peu de temps aprés, j'ai demandé à l'infirmière s'ils pouvaient le changer pour qu'il soit bien au sec et dire qu'il était un peu agité. La soeur a dit tout haut : il a une couche ???? alors que JM entendait tout ! mais vraiment, je l'aurais bouffée !!!
on est sorti le temps du soin, et en revenant, l'infirmière m'a dit qu'elle lui avait fait une piqûre d'hypnovel. il était beaucoup plus calme, il faisait de plus en plus de pauses respiratoires, puis à un moment, (comme j'ai déjà vu mes 2 beaux-parents mourir, je sais comment leurs visages deviennent), j'ai vu que son visage a changé de couleur, un dernier souffle et mon chéri s'en est allé à 16h10. Pendant qu'il "partait" la fameuse soeur a hurlé : il part, il part !!!!!
ma fille lui a même dit "ta gueule" !!! je trouve que cette soeur a gâché ce moment unique. on savait que c'était la fin.
mon nounou était donc parti, je suis restée contre lui, il était encore bien chaud, comme s'il dormait et j'ai pensé : enfin, tu es soulagé maintenant !!! mais pour gâcher encore le tout, la fameuse soeur a dit : mais appelle l'infirmière, vite !!!!!
pourquoi ? c'était fini, rien ne pressait maintenant, il avait fini sa souffrance sur la terre.
j'ai donc appelé l'infirmière sinon l'autre se serait étouffée !!!!
quand elle est arrivée, bizarrement, JM a eu une dernière respiration, un réflexe sans doute.
ils nous ont laissé le temps que l'on voulait pour rester avec lui. Puis on est parti dans le salon des familles, le temps qu'ils le prépare. L'infirmière s'est occupée d'appeler les PF pour les choses administratives, on avait déjà rdv à 18h30 pour toute l'organisation.
Il y a 8 ans, quand sa mère est décédée d'un cancer du cerveau, on avait parlé comme ça de ce que l'on voulait quand on allait mourir. je savais qu'il voulait être incinéré, qu'on jette ses cendres au jardin du souvenir, et qu'il voulait la chanson "Vole" de Céline Dion.
Je savais donc ce qu'il voulait.
On est revenu une dernière fois dans la chambre, c'était comme s'il dormait, paisible et on est parti à la maison prendre ses affaires pour aller au rdv des PF.
Tout s'est bien passé, la personne qui nous a reçus était au top de son métier, trés douce, amenant les questions dures d'une certaine façon, en douceur.
Le lendemain, nous sommes venu le voir au salon funéraire, il voulai aller là-bas : tu étais tout beau, paisible, ils avaient même coiffés ses cheveux de la même façon dont il le faisait, il sentait bon son eau de toilette.
chagrin immense bien sûr, mais soulagée qu'enfin il soit délivré.
on a préparé les funérailles avec des gens gentils, habitués à cela. il n'était pas église, Dieu du tout, mais on a choisi des textes qui lui auraient plu, des chants aussi, et surtout la chanson "vole" de Céline Dion.
Le jour de la mise en bière a été trés trés dur, j'en suis sortie vidée, pompée, comme une loque, comme un zombi.
le jour des funérailles est arrivé, je n'ai même pas pleuré, je me suis assise prés du cercueil, ça me faisait l'effet qu'il était assis prés de moi.
tous les ouvriers de son usine, le directeur, bref tout le monde est venu assister à la messe. pour cela, ils avaient d'un commun accord décidé de commencer à travailler plus tôt pour pouvoir fermer l'usine et venir. quand je les ai vu tous défiler devant moi, avec leur blouson au nom de l'usine, ça m'a fait chaud au coeur.
Puis on est parti au crématorium, encore petite cérémonie simple mais belle, et au moment où le maitre de cérémonie a dit si l'on voulait faire un dernier geste en passant prés du cercueil, je jure sur mes enfants que j'ai eu un flash de 2/3 secondes : toi, tout beau, en pleine santé, dans un beau soleil d'été, partant et te retournant pour me faire un signe de la main !!!! j'étais médusée mais contente, sereine, heureuse.
nous sommes tous partis, et sommes revenus pour répandre les cendres, c'est moi qui l'ai fait.
et voilà mon histoire.
les jours qui ont suivi son départ, les gens étaient présents, mais petit à petit, et c'est bien normal, chacun est reparti à sa vie propre.
moi, j'avais beaucoup de chose à faire : des papiers, on a fait quelques travaux de peinture avec ma fille, j'avais l'air de tenir le coup, sachant trés bien qu'il était mort, parti pour toujours.
et il y a 2 mois, quand les choses se sont tassées, j'ai craqué !!! plus envie de me lever, difficulté à m'habiller etc etc... j'ai foncé chez mon doc et il m'a dit que j'avais le contre-coup, c'était normal.
je suis là sous AD, ça ne va pas trop mieux encore, je me fais suivre par une psy pour parler de choses que la famille ne comprendrait pas, et balayer mes doutes.
et je suis arrivée sur ce forum. voilà pour moi. c'est tout ce que je peux dire.
merci de m'avoir lue, bonne journée quand même ;)
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que dire , sinon , que nous sommes à tes cotés , nous serons toujours à tes cotés pour t'accompagner dans cette épreuve si dure , tu pourras hurler ta peine , sans tabous, nous seront les spectateurs de ta rage , mais nous t'aiderons avec nos petits moyens , par l'écrit, voir aussi les rendez téléphoniques , ou les rencontres des membres , de ce triste forum , mais où on trouve de la ressource , à passer les différentes "étapes " de la vie d'après .
Comme dit Qiguan (qui est une source intarissable de bon plans pour aller "mieux) va sur les autres fils de ce forum , où ce trouve bien des mots , maux ,semblable aux tiens , aux notre .
Bon courage , et n'hésite pas à revenir ressasser , user ta peine avec nous , jamais tu ne trouveras quelqu'un pour te faire un reproche ou" conseils "du genre "passe à autre chose "
Bon courage à toi dans la suite de ce parcours si difficile .
La bise
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Ton histoire... elle me rappelle cruellement celle de mon père...mort en 2010 d'un cancer de la gorge... le déroulé de l'histoire est le même... presque...alors je ne sais pas trop sur qui je pleure, en te lisant...toi, moi, eux...?
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Bienvenue Confiante (beau pseudo..)
j'ai lu ton histoire où je me retrouve dans ce douloureux parcours qu'est la maladie, le combat, la résistance....
Vider son sac de temps à autre, se faire réconforter quand on descend plus bas que d'habitude est dans, se donner des petits trucs pour aller un peu moins mal (Quiguan est la la championne !) Voilà ce que tu trouveras ici. Une grande bienveillance pour t'aider (nous) aider à avancer.
Bon après-midi
Myla
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"confiante"
tu es là comme je t'y ai invitée plusieurs fois c'est bien
tu as vidé ton sac c'est bien aussi
tu vas découvrir comment le forum pourra t'aider autrement que le psy, que ta famille ... juste parce que l'on est entre endeuillé(e)s
tu vas passer du temps à lire et cela t'aidera !
Et de là où il est JM veille sur toi avec amour !
je t'embrasse à bientôt
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Merci à vous toutes et tous de m'avoir accueillie ici sans me juger, sans me dire : on ne l'a connait que trop ton histoire.
Il ne faut pas pleurer sur moi, je ne veux pas qu'on me plaigne, j'ai horreur de cela.
déjà que je ne veux pas dire : je suis VEUVE !!! mais plutôt j'ai perdu mon mari. VEUVE pour moi est un mot obsène, cru, sale !!
je me croyais plus forte qu'une autre, au début on me disait : fais attention, c'est dans quelques mois que ça va être dur ! et moi je disais : mais non, ça va.
ben non ! je me suis cru plus maligne qu'une autre.
C'est sa présence qui me manque partout. dans le bricolage par exemple, JM aurait fait ça en un tour de main alors que moi, je dois demander l'aide de quelqu'un et ça me pèse beaucoup.
ce qui me manque aussi, c'est d'échanger des anecdotes sans aucun intérêt, du genre : tiens à la caisse, la meuf voulait me doubler en douce mais je ne l'ai pas laissé faire ! des trucs sans importance.
et puis des décisions qu'on prenait ensemble et que maintenant je dois bien réfléchir pour bien faire.
les comptes, les paperasses et tout cela, c'est toujours moi qui m'en occupait donc pas de problème.
la psy que je vois m'a demandée d'écrire une lettre à mon chéri, en y mettant tout ce que j'aurais voulu lui dire, des anecdotes sur notre mariage etc etc....
je l'ai fait : 12 pages non-stop en une demi-heure !!
ça fait du bien d'écrire, de mettre ce que l'on a en tête sur le papier pour se la vider.
par contre, quand je vois des gens en couple, qui se tiennent la main, ou qui se font un bisou, ça ne m'attriste pas du tout car je me dis que moi aussi, j'ai eu tout cela. je peux me rappeler les belles choses qu'on a faites ensemble
mais pour l'instant, au soir, ce sont des images moches, des pensées débiles : je le revoie dans ses derniers jours, difficile pour lui de survivre, je le revoie mort, comme l'infirmière m'avait dit de pomper toutes les demi-heures, je me suis dit que peut être je l'avais tué avec toute cette morphine. mais la psy a su me déculpabiliser. ça l'a aidé à ne pas avoir mal, et les doses sont calculées pour justement qu'il n'y ait pas d'accident.
voilà, maintenant nous sommes dans une autre catégorie, plus célibataire, plus marié non plus.
je suis, comme certaines personnes imbéciles le disent : une preneuse de mari !!
n'importe quoi quand même !!!
merci à vous, je suis contente d'être arrivée ici avec vous qui avez connu tout cela avant moi.
bises
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Qiguan, merci à toi.
tu vois, par rapport à l'autre site où l'on y va aussi, ici, toutes les personnes ont perdu un membre de leur famille, un conjoint, un enfant etc...
sur l'autre site, comme pour la dame avec son mari qui ne veut plus la chimio, on est plus "en attente" de son départ définitif, et je trouve cela malsain, de lire les messages avec un jour, le malheur de lire qu'il s'en est allé. ça fait trop mal.
ici, le plus dur, si je puis m'exprimer ainsi, est passé.
reste maintenant l'absence, mais jamais l'oubli.
je ne crois plus en dieu, il m'a trop fait vivre des choses injustes, mais je crois à une vie aprés la vie, à quelque chose que l'on ne comprend pas, mais je ne risquerais pas de jouer à des jeux d'"esprit, es-tu là" !! non, ni aller voir une voyante ou autre. j'aurais trop peur.
dire qu'il y a tant de personnes qui sont dans la peine, et des personnes plus à plaindre, par exemple une jeune maman avec son bébé qui perd d'un seul coup son mari ! ça, c'est vraiment encore plus attristant.
je regarde toujours vers le bas, il y a toujours plus malheureux que moi, et je me contente de ce que j'ai.
voilà, bon aprème, je vais aller faire un tour dehors, il fait au moins 27 au soleil (si si, dans le Nord !!!)
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Confiante
je savais que tu serai plus à l'aise ici pour t'exprimer
t'exprimer sans tabou telle que tu es ! je te reconnais bien et je sens de la libération en toi
j'espère que cela va t'aider au fil des jours
belle promenade !
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Confiante, tout un programme, bravo pour ce choix de pseudo...bienvenue ici
J'ai l'impression que tout t'a déjà été dit sur le forum et d'après ce que je lis si tu as décidé de poster c'est que tu as bien compris ce qu'il peut représenter pour nous tous et toutes et ce qu'il va représenter pour toi à l'avenir...
Alors j'ai choisi autre chose, j'ai choisi de reprendre ton post et de garder ce que je ressens moi ces jours ci:
Il ne faut pas pleurer sur moi, je ne veux pas qu'on me plaigne, j'ai horreur de cela.
déjà que je ne veux pas dire : je suis VEUVE !!! mais plutôt j'ai perdu mon mari. VEUVE pour moi est un mot obsène, cru, sale !!
je me croyais plus forte qu'une autre, au début on me disait : fais attention, c'est dans quelques mois que ça va être dur ! et moi je disais : mais non, ça va.
ben non ! je me suis cru plus maligne qu'une autre.
C'est sa présence qui me manque partout.
ce qui me manque aussi, c'est d'échanger des anecdotes sans aucun intérêt, des trucs sans importance.
et puis des décisions qu'on prenait ensemble et que maintenant je dois bien réfléchir pour bien faire.
les comptes, les paperasses et tout cela, c'est toujours moi qui m'en occupait donc pas de problème.
ça fait du bien d'écrire, de mettre ce que l'on a en tête sur le papier pour se la vider.
par contre, quand je vois des gens en couple, qui se tiennent la main, ou qui se font un bisou, ça ne m'attriste pas du tout car je me dis que moi aussi, j'ai eu tout cela. je peux me rappeler les belles choses qu'on a faites ensemble
voilà, maintenant nous sommes dans une autre catégorie, plus célibataire, plus marié non plus.
je suis, comme certaines personnes imbéciles le disent : une preneuse de mari !!
n'importe quoi quand même !!!
je ne crois plus en dieu, il m'a trop fait vivre des choses injustes, mais je crois à une vie aprés la vie, à quelque chose que l'on ne comprend pas, mais je ne risquerais pas de jouer à des jeux d'"esprit, es-tu là" !! non, ni aller voir une voyante ou autre. j'aurais trop peur.
dire qu'il y a tant de personnes qui sont dans la peine, et des personnes plus à plaindre, par exemple une jeune maman avec son bébé qui perd d'un seul coup son mari ! ça, c'est vraiment encore plus attristant.
je regarde toujours vers le bas, il y a toujours plus malheureux que moi, et je me contente de ce que j'ai.
On est pas forcément dans le deuil depuis plus longtemps que toi, on a juste trouvé le forum un peu avant toi (ou simplement réussit à poster un peu plus tôt), pas d'importance, l'essentiel est d'être arrivée là... Je suis là depuis le pois d'avril, le coeur de mon amour a cesse de batte le 5 mars et s'est arrêté définitivement le 20 mars après 15 jours de coma, 6 mois dans 3 jours, 6 mois de ténèbres...
J'espère que ta balade a été apaisante,
Je t'embrasse
Lulu
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Salut Lulu.
que te dire ? tu es dans la même peine que moi, que les autres du forum.
mon chéri est parti pour toujours le 1er mars, ça va bientôt faire 7 mois sans lui, mais il sera toujours avec moi. j'ai décidé de porter son alliance à mon annulaire droit, et le soir (vous allez rire de moi !!!), quand je m'allonge sur le côté, j'entrecroise mes deux mains, comme s'il me tenait la main. c'est bête.
je ne sais pas quoi répondre aux personnes, j'ai plutôt la patience d'écouter les gens, et cela depuis toute petite. ils me parlaient : mes copines, mes collègues etc.... et je les écoutais.
il faut savoir aussi écouter que de parler parfois.
quelquefois, je voudrais exprimer par écrit des choses mais je n'y arrive pas ou maladroitement.
voilà pour moi.
là, je suis seule (avec Mimine, ma chatoune toute noire et sans cerveau !!!!! :o), ma fille s'est trouvé un club de gym, elle va quelques soirs par semaine. il ne faut pas qu'elle reste avec moi. elle a sa vie à construire.
elle voulait partir de la maison déjà avant le décés de son papa, mais elle a décidé qu'elle resterait, car je vais bientôt me faire opérer et elle veut m'aider.
je n'aime pas ça, faut pas qu'elle se sacrifie pour moi.
enfin, bref, être seule ne me dérange pas, je suis assez solitaire de nature.
bonne soirée à vous toutes et tous , douce nuit !
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Un point de vue qui est différent pour moi :
(Je surveille comme je l'ai écrit sur mon fil mon vocabulaire avec conscience depuis quelques jours)
je ne veux plus dire j'ai perdu mon mari car non je ne l'ai pas perdu
Je ne dis pas non plus il m'a quitté c'est faux je trouve
j'accepte bien le terme je suis veuve car c'est un fait, un état et j’emploie le verbe être
j'emploie aussi : mon mari, mon époux, mon conjoint est décédé. Voire a quitté ce monde.
Confiante je en crois pas que ta fille se sacrifie pour toi ce n'est pas un bon terme, elle fait un choix qui lui permet à elle d'être en paix avec elle, encore assez près pour veiller et ne pas être loin et se tracasser
j'imagine bien pour elle qu'il lui est pour l'instant plus facile d'aller à la gym en sachant comment elle t'a laissé, va te retrouver ensuite plutôt qu'aller à la gym sans savoir comment tu es etc ... c'est son choix aussi, ne parle pas de sacrifice !
Elle va t'épauler pour ta nouvelle opération de bypass je crois, c'est logique de t'accompagner pour que ce soit réussit sans avoir à laisser des choses car tu ne pourras pas forcer, bouger du poids !
Tu verras elle prendra son envol ensuite !
Quant à la solitude ... je suis honnête j'aime bien être seule mais je sais que lorsque ma mère ne sera plus de ce monde, donc maison vide ce sera une nouvelle épreuve car je n'ai jamais vécu seule. Et vivre seul et aimer la solitude je crois est différent.
j'espère que vous aurez une nuit apaisée toutes et tous
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Bonsoir Confiante,
J'ai lu ton histoire et c'est avec beaucoup de tristesse que je te souhaite la bienvenue sur ce forum.
Je n' ai pas connu la maladie dans mon parcours car mon homme est mort subitement.
Mais quelles que soient les circonstances, la finalité est la même, ils ou elles ne sont plus là, nous sommes seul(es) désormais.
Je te souhaite une traversée de deuil la plus sereine possible.
Amicales pensées
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Bonsoir Confiante...
Mes larmes coulent en lisant ton histoire... Elle me rappelle douloureusement le terrible combat de mon Amour contre le cancer...
Je te souhaite la bienvenue sur ce forum...
Bises
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Je trouve ton idée de porter l'alliance de ton mari et d'enlacer tes mains très belle, moi je la porte en pendentif car elle est bien trop grande pour moi, on a tous développé des petites manies, rien n'est bête
Je me sens plus proche des autres comme toi et un jour que je remontais le moral à une collègue alors que sa mère avait été transportée à l'hopital elle m'a répondu : "c'est un comble il faut que ce soit toi avec toit ce qui t'es arrivé qui me remonte le moral, personne d'autre du service n'a été capable de le faire"...
Mes enfants aussi sont bienveillants, mon fils est encore à la maison, ma fille à 10 km vient diner 2 soir par semaine, lorsque je leur dit que ça va aller qu'il ont leur vie ils me disent que j'ai toujours été là pour eux et que maintenant c'est leur tour. Ma fille était prete à revenir à la maison si son frère en était parti pour s'installer avec sa copine, mais entre temps sa copine là quitté alors il reste... Pour ta fille c'est probablement un moyen de veiller sur toi, ce n'est pas un sacrifice, elle est en deuil elle aussi et bien qu'il soit différent du tien cela la rassure peut être d'être près de toi. Laisse toi faire.
Qiguan je n'aime pas trop non plus dire que j'ai perdu mon mari , mais c'est le moins pire que j'ai trouvé alors pour le moment c'est l'expression que j'utilise
Je reviens du cours de Yoga, ça fait un bien fou, pourquoi est ce que je n'y suis pas allée avant ??
La bise (comme dit Phil33) du soir à vous tous
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Bonjour Confiante,
Ton parcours, pourrait presque être le mien, celui de l'espoir , mêlé de peur, celui parce que l'on pense que l'on vaincra, la maladie , ce fléau comme je l’appelle, nous fait tenir , tant qu'ils sont là....
Moi je me suis écroulée, presque immédiatement après, puis relevée, l'espoir est là, il ne faut pas en douter.
Malgré ,la souffrance, la tristesse, les regrets, un jour la lumière apparait.....
Te voila parmi nous et maintenant ,j'ai bien du mal à venir accueillir les nouveaux , je lis et tout ce désespoir, me ramène souvent au mien, mais les mains tendues sont là....
Je t'embrasse.
zabou
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Merci à vous toutes et tous
il n'y a qu'entre nous, qui avons vécu de telles situations, que nous nous comprenons.
je le parle pas de mon mari à ses soeurs, enfin si, je dis que dans telle situation il aurait fait ceci ou cela, dans le bricolage, le jardinage, mais plus de ce qu'il a vécu durant cette foutue année où le cancer l'a envahi.
elles ont trop de chagrin, ça leur fait de la peine et à moi aussi, de les voir chagrinées.
c'est pour cela que je préfère en parler à un psy, qui lui a un regard neutre sur ce que je vais dire, me guidera dans mes choix, me remettra en place si je fais quelque chose de pas bien.
Je ne peux pas compter sur le soutien de ma "chère mère", cette femme qui a eu que le mal de me donner la vie.
elle a toujours été méchante, médisante, commandante.
elle aussi, elle a été veuve à 50 ans, mon père étant décédé d'un cancer au pancréas foudroyant à 52 ans.
et voilà que l'histoire se répète : moi, veuve à 47ans, mon mari n'ayant que 52 ans.
Elle ne m'a jamais remontée le moral.
quand mon mari était en soins palliatifs, elle me téléphonait et me demandait : qu'est ce qu'il fait ?
je pensais : que veux-tu qu'il fasse ??? il attend sa mort !!!!!
quand mon mari était encore là, elle avait le culot de me dire : oui, vous, vous êtes à 2 !!! je lui ai même dit : je vais pas le tuer pour te faire plaisir !!
elle est tellement méchante que quand une femme de son village devient veuve, elle dit toute fière : elle verra maintenant ce que c'est que d'être seule !!!
vrai de chez vrai !!!
peu de temps avant que JM ne retourne en soins palliatifs pour la dernière fois, elle m'a encore sorti cette phrase parce qu'une dame de son village avait perdu son mari.
je lui ai dit : tu te rends compte de ce que tu me dis ? à moi qui vais bientôt être dans cette situation ??
pour sa défense, elle change de sujet.
avec ma mère c'est fini ! basta !! terminé !! je ne l'appelle plus "maman", mais grand-mère !!!
quand elle m'appelle au téléphone (je ne l'appelle plus jamais !), je ne décroche pas; c'est moi qui décide quand je vais lui parler. elle ne m'aura plus sous sa coupe.
et quand je décroche parfois quand même sinon elle ameute toute la famille, elle me demande quand je reviens chez elle. je ne veux plus y retourner. elle fait du chantage à mes soeurs (je n'ai plus rien à manger, tous mes papiers sont mélangés, venez les ranger etc...).
alors, dans ma situation actuelle, j'ai fait un tri dans la famille, les amis sincères.
c'est dans le malheur que l'on voit sur qui on peut compter.
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Bonjour Confiante
Mon mari est décédé le 9 août, d' un AVC après quelques jours de coma. Il était de Lille lui aussi. Nous y allions assez souvent jusqu' à l' année dernière rendre visite à sa maman. Elle est décédé en juillet 2013. Mon mari avait un frère un peu plus jeune que lui, habitant la région aussi (Fâches-Thumesnil). Il est décédé d' un cancer en décembre 2010. Donc en 4 ans, la maman et ses deux fils sont partis.
Nous, nous habitons Cherbourg. Mon mari avait atterri là par hasard pour le travail et c' est là que nous nous sommes rencontrés en 2000 et mariés en 2001. J' avais alors 50 ans et lui 52. C' était un remariage.
C' est vrai que la solitude et vivre seul, c' est bien différent. Par exemple, quand il partait tout un après-midi à son club de pétanque, parfois j' étais contente : Un après-midi pour moi toute seule, à papoter avec ma voisine, à bouquiner ou ne rien faire, j' étais ravie! Maintenant, c' est affreux, j' ai l' impression de n' avoir rien à faire, je ressasse mes idées noires. Quand on me demande si ça va, je dis :"oui, oui, ça va". Ça m' évite de répondre aux questions alors qu' en fait, ça ne va pas du tout.
Tu as passé une année très éprouvante pendant sa maladie et je sais que c' est très dur de voir la personne que l' on aime partir petit à petit. Nous l' avons connu avec Marc, le frère de mon mari (8 mois de cancer).
Pour moi, c' était différent : Il monte au 1er étage dans la salle de bains et quelques minutes après, il m' appelle, du moins il essaie, et là, il ne pouvait déjà plus parler : Samu, pompiers et 5 jours horribles en réanimation où on savait déjà comment ça allait se terminer.
Je crois que quelque soit la façon dont la tragédie se déroule, c' est terrible pour tout le monde.
Pour moi, ça fait peu de temps. Je crois que j' ai réalisé qu' il ne reviendra pas mais je ne l' accepte toujours pas, je ne sais pas si je pourrai un jour.
C' est vrai qu' ici, nous sommes tous dans la même galère même si le vécu est différent. Nous avons l' obligation d' essayer de continuer sans eux car nous n' avons pas le choix, mais que c ' est difficile!
Je t' embrasse
Jocelyne
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Confiante, tu as raison de ne pas polluer ton chagrin, davantage, avec la rancœur, des autres, quand bien même c'est ta mère.
Commet peut -on en effet se réjouir du malheur des autres parce qu'on le vit, que ce n'est pas facile, mais il reste toujours de la place pour tenter d'améliorer notre condition, ce que ta mère n'a pas fait, je pense.
Même si mes paroles aujourd'hui ne prennent pas de sens pour vous tous qui venez à peine de perdre l’être aimé, elles en prendront un jour, ce qui nous réunit sur ce forum au delà de la compréhension, c'est aussi l'envie d'avancer.
De pouvoir se lâcher, d'user ainsi notre douleur, et d'un jour se sentir , un peu mieux, plus dans la vie, d’être réconfortées et de réconforter en retour, quand on peut, comme on le peut, mais toujours avec bienveillance et sans jugements.
Nous sommes tous si différents, les histoires qui nous ont construits et parfois détruit font de nous ce que nous sommes, et malgré les points communs, les sentiments, les ressentis, les vécus de ce deuil, les différences existent.
Josline, j'ai mis bien du temps à vouloir comprendre qu'il ne reviendrait pas , aujourd'hui c'est la seule certitude que j'ai, pour ce qui est d'accepter je te rejoins, je n'y arrive pas et tout comme toi , je ne sais pas si je le pourrais un jour.....
Je vous embrasse.
zabou
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Confiante
c'est bien que tu ais su prendre de la distance avec la toxicité de comportement de ta mère ... le livre parents toxiques peut t'intéresser.
Ce qu'il te faut c'est être en toi en paix avec ça, lui laisser sa problématique et toi être avec le meilleur de toi pour avancer !
tu as des projets pour toi, ta santé, tes kg, c'est bien, tes enfants qui illumine ta vie aussi ...
le deuil nous n'avons que le choix de l'accepter, de nous plier dans ses méandres
et sûr que nous en sortirons grandi(e)s !
Oui nous sommes si différent(e)s avec nos parcours de vie et type de deuil etc et pourtant nous nous comprenons en partageant l'épreuve !
encore merci zabou de tes contributions régulières !
Oui Jocelyne c'est TRÈS difficile mais au moins ici nous savons qu'on peut retrouver quelques forces pour faire face et qu'on n'est pas seul(e)
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Bjr Confiante!
Je ne pouvais m'empêcher de pleurer quand je lisait ton message, tellement il ressemble à l'épisode de mon mari à quelques petites difféences près. Mon amour avec qui j'étais mariée depuis deux ans est aussi parti suite à un cancer du colon (retropéritonéale) avec une extension dans le foi, après plus d'un semestre de combat et de terrible souffrance. C'était il ya tout juste deux mois et il devait fêter ses 34 ans en Novembre prochain. Moi j'en ai 32, et notre petite fille (le seul enfant de notre union) n'a que 16 mois.
Je cite ''dire qu'il y a tant de personnes qui sont dans la peine, et des personnes plus à plaindre, par exemple une jeune maman avec son bébé qui perd d'un seul coup son mari ! ça, c'est vraiment encore plus attristant.
je regarde toujours vers le bas, il y a toujours plus malheureux que moi, et je me contente de ce que j'ai.'' Comme tu l'a écrit, il ya certes plus malheureux que soi quelque part, mais je pense que la douleur est toute aussi forte.
"Je ne crois plus en dieu, il m'a trop fait vivre des choses injustes, mais je crois à une vie aprés la vie, à quelque chose que l'on ne comprend pas, mais je ne risquerais pas de jouer à des jeux d'"esprit, es-tu là" !! non, ni aller voir une voyante ou autre". Vraiment, on dit souvent que Dieu connais toujours ce qui est bon pour ses enfants mais franchement, qu'il m'en excuse mais je me demande actuellement s'il pense au fait que je sois veuve est bon pour moi ???.
J'ai la rage!!! >:(
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Jobana, toutes mes sincères condoléances.
tu as vécu aussi cette terrible épreuve, avec ta petite pupuce, tu es bien jeune pour être seule.
prends soin de toi, entoure bien ta pupuce, fais comme moi : un tri dans les bons, les mauvais amis ou membres de la famille, ceux et celles qui savent tout mieux que toi, qui ont eu pire que toi etc etc....
non, ils ne savent pas, ceux et celles qui ne sont pas dans la même situation.
aprés nous avoir vu, ils rentrent tranquillement chez eux, ferment portes et fenètres et continuent leur vie personnelle.
dans un sens, ils ne peuvent pas être avec nous H24, mais j'en ai marre de tous ces gens qui conseillent sans savoir.
Bizarrement, je peux dire que je mettais préparer à ce que mon chéri s'en aille, j'ai pu être en colère, être en déni, accepter la situation. ce n'est pas comme certaines dames du forum (excusez-moi pour les noms non cités :-\) pour qui le départ définitif de leur amour s'est fait d'un seul coup !!
ça doit être encore plus pénible, je n'y pense même pas ca me terrifie.
On va arriver bientôt dans les jours les plus courts, les plus sombres, les fêtes de fin d'année et là, ça sera encore des épreuves supplémentaires.
je ne sais même pas si je vais aller manger chez ma belle-soeur comme chaque année, de peur de me mettre à pleurer et à plomber l'ambiance.
une anecdote qui m'est arrivée il n'y a pas si longtemps. on avait fait faire une cuisine chez Schmidt il y a 4 ans de cela, et tous les 2 ans, il faut changer le filtre de la hotte.
enfin, bref, cette année, il fallait que je le change. je téléphone donc au magasin pour faire la commande, mais à l'époque, c'était au nom de mon mari.
je vais chercher le filtre en question, et le représentant qui s'était occupé de notre cuisine me dit que mon mari n'aura aucun mal à remplacer le filtre, c'est trés facile.
et là, je lui dis : j'ai perdu mon mari en mars dernier.
le mec s'est décomposé, ne savait plus quoi dire, limite se serait allongé à mes pieds, une tête de circonstance, et moi bizarrement, j'ai du me retenir de rire car sa réaction était limite comique.
je dois vraiment être zinzin, rire d'annoncer que mon mari était parti !!! je ne sais pas comment vous expliquer le truc mais le représentant était tellement abasourdi d'apprendre cela que sa réaction était presque disproportionnée.
(quand je vous dis que j'ai besoin d'un psy, plutôt 2 !!!!)
Aujourd'hui, ici, il fait trés beau, limite chaud à au moins 27° ! ils prévoient quelques orages, pas étonnant.
on profite du soleil pour prendre des doses de vitamines bonnes pour le moral.
je crois que je vais continuer à ranger l'atelier de mon chéri, tout mettre en ordre mais je suis déjà fatiguée d'avance de ce boulot.
j'espère que vous allez bien, si on peut dire cela.
sincères pensées amicales à vous toutes et tous
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Bjr Confiante!
Je ne pouvais m'empêcher de pleurer quand je lisait ton message, tellement il ressemble à l'épisode de mon mari à quelques petites difféences près. Mon amour avec qui j'étais mariée depuis deux ans est aussi parti suite à un cancer du colon (retropéritonéale) avec une extension dans le foi, après plus d'un semestre de combat et de terrible souffrance. C'était il ya tout juste deux mois et il devait fêter ses 34 ans en Novembre prochain. Moi j'en ai 32, et notre petite fille (le seul enfant de notre union) n'a que 16 mois.
Je cite ''dire qu'il y a tant de personnes qui sont dans la peine, et des personnes plus à plaindre, par exemple une jeune maman avec son bébé qui perd d'un seul coup son mari ! ça, c'est vraiment encore plus attristant.
je regarde toujours vers le bas, il y a toujours plus malheureux que moi, et je me contente de ce que j'ai.'' Comme tu l'a écrit, il ya certes plus malheureux que soi quelque part, mais je pense que la douleur est toute aussi forte.
"Je ne crois plus en dieu, il m'a trop fait vivre des choses injustes, mais je crois à une vie aprés la vie, à quelque chose que l'on ne comprend pas, mais je ne risquerais pas de jouer à des jeux d'"esprit, es-tu là" !! non, ni aller voir une voyante ou autre". Vraiment, on dit souvent que Dieu connais toujours ce qui est bon pour ses enfants mais franchement, qu'il m'en excuse mais je me demande actuellement s'il pense au fait que je sois veuve est bon pour moi ???.
J'ai la rage!!! >:(
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Je me souviens de toi jobana sur ton fil http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/injuste-la-vie/msg47402/#msg47402
la colère fait partie des processus qu'elle soit contre Dieu, les hommes, les soignants, les absents etc ...
j'espère que cette colère n'est pas contre toi (culpabilité) et que tu réussis à aimer pour deux ta petite
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Confiante, je me reconnais dans beaucoup de ce que tu dis...je suis aussi en train de faire le tri, une personne se disant mon ami m'a conseillé dès la reprise du travail (soit une semaine après les obsèques) de faire le tri dans les affaires de mon mari, m'a reproché plusieurs fois de ne pas appeler, je ne l’appellerais JAMAIS !
Moi aussi ma mère est un peu toxique, peut être pas autant que la tienne mais je limite les échange à une discussion de courtoisie... il fait beau, j'ai tondu la pelouse, c'est bien assez. Pourtant mon père est parti alors qu'elle était enceinte de moi de 4 mois, elle ne m'a jamais parlé de lui ou si peu, elle n'a pas accepté mon mari, je passe les détails, tout ce que j'ai fait n'a jamais été assez bien. Nous avions emménagé dans la maison ou je suis restée en octobre 2012, je lui ai proposé plusieurs fois de venir (ils habitent à 200 km)... et comme lui a dit justement mon fils, "il faut qu'il y ait un malheur dans la famille pour que vous veniez". Aujourd'hui je n'ai rien à lui dire de ma douleur.
Je fais partie de celle dont l'amour est parti d'un seul coup ! Ses dernières paroles ont été un appel téléphonique pour me dire "j'ai mal à la poitrine, mal au bras, fais quelque chose", j'étais à 10 km, au travail, j'ai fait le 15 avant de prendre la voiture, ça n'a pas été suffisant. Le samu a pu faire repartir son coeur après de trop longues minutes, il est resté dans le coma 15 jours et nous l'avons laissé partir, son corps n'en pouvait plus, trop massacré par l'arrêt cardiaque.
J'avais toujours pensé à la maladie car il fumait 1 paquet par jour, mais je n'avais jamais imaginé ce qui s'est passé. Lui n'aurait probablement pas supporté d'être malade. Je regrette que l'on ne se soit pas dit aurevoir.
Mais tu vois, je me dis que pour toutes celles d'entre vous qui ont eu à affronter la maladie, ce doit être terrible, ce doit être encore plus pénible avec de longs mois de soucis, d'épuisement... une situation inversée en sorte... Quoi qu'il en soit nous traversons tous et toutes cette épreuve terrible, avec cette douleur...
Jobana parle de son papa à ta petite puce, c'est vraiment important, elle en aura besoin pour se construire, pour savoir qui elle est. Et si un jour tu as la chance de continuer ta vie auprès d'un nouveau compagnon, ne cesse pas de lui en parler, jamais, à aucun prix, je parle en connaissance de cause.
Dans 2 jours, 6 mois que le coeur de mon amour s'est arrêté définitivement, punaise que c'est dur, qu'est ce qu'il me manque
Je vous embrasse mes compagnons
Lulu
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Merci Lulu pour tes conseils, j'en tiendrai compte. Pour le moment puis qu'elle ne parle pas vraiment (juste quelques mots et phrases), je me contente de lui dire que son papa l'aime beaucoup quand elle se met à dire papa sans arrêt. Que j'ai hâte qu'elle grandisse pour lui raconter plein de choses sur lui.
Merci aussi à toi Qigan. Ma colère malheureusement ces temps-ci est contre moi-même et je culpabilise beaucoup pour tout ce que j'aurais pu ou dû faire...j'aurais dû songer à telle ou telle possibilité...ça me ronge terriblement de l'intérieur. Que faire??
Confiante merci. Moi je redoute déjà les jours de fêtes de fin d'année où tout le monde sera en famille (papa, maman et enfants). Ma puce et moi dans tout ça? Vraiment c'est trop dur!!!
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Jobana,
Si je puis me permettre, n'attend pas que ta puce soit plus grande pour lui dire ce que tu veux sur son papa. Si tu le peux, regarde souvent les photos avec elle et fait des commentaires : où ça a été pris, à quelle occasion, ce que papa en disait, en pensait ...
Tu peux mettre en place un petit rituel (léger) avec une photo de toi et son papa ou de vous 3 quelque part dans la chambre et il peut y avoir un "bisou à papa" avant de dormir.
Même à son âge tu peux dire des phrases en y incluant son papa. Je pense notamment lorsque tu fais "de l'autorité", tu peux dire quelque chose du genre "Là je ne ne suis pas d'accord et papa ne serait pas d'accord non plus".
J'ai lu que souvent, les enfants qui n'avaient pas eu un de leur parent dans l'enfance regrettaient plus que tout le fait que le parent présent n'ai pas fait de la place au parent absent, qu'il ne l'ai pas fait vivre au quotidien (c'est vrai pour les enfants dont un des parents est décédé mais aussi dans des cas de séparation quand l'enfant ne voit plus l'un des parents).
Pour les fêtes de fin d'année, peut-être peux-tu essayer d'anticiper. Voir comment ne pas rester seule avec ta puce. Je ne connais pas ton contexte mais s'il y a des fêtes de famille "habituelles" tu peux y être. Bien sûr cela va être douloureux pour toi (pour nous tous, personne ne va faire "le malin" à cette période. Inutile de se le cacher, on va bientôt commencer à y penser tous et à paniquer un peu) mais c'est important pour ta fille qu'elle vive cette période "dans la joie" comme une majorité d'enfants. Ca ne veut pas dire te forcer à réveillonner mais peut-être être avec un entourage familial ou amical à un moment où un autre (goûter, déballage de cadeaux ...).
Juste quelques pistes, suggestions du moment.
Je t'embrasse et ta puce aussi.
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Pleins de bon conseils de Fée Viviane pour toi Jobana, c'est exactement ça... tu peux commencer à lui raconter des choses dès maintenant elle comprendra à sa manière, mets lui des photos et surtout n’arrête jamais.
Je vous embrasse toutes les deux et prenez soin de vous
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FéeViviane, c'est plein de bon sens ce que tu dis : parler à ses enfants de leur père parti trop tôt, en montrant des photos, dire où c'était etc....
aprés tout, sans le papa, les enfants ne seraient pas là. Une partie de lui est en eux, et il faut continuer à en parler en bien, pas de la maladie ou du malheur qu'il soit parti trop vite.
c'est comme cela que les enfants grandissent avec l'esprit en paix.
ne faites pas comme ma mère, quand mon père était malade (il est parti en 5 semaines !!), elle m'a tout cachée, je n'avais que 11 ans mais je pouvais comprendre, avec des mots à ma portée. c'était il y a 34 ans. quand elle rentrait de l'hôpital (je ne pouvais même pas aller le voir, elle ne voulait pas !!!) elle ne me disait rien mais faisait un petit compte - rendu à mon frère et ma soeur plus grands que moi. et moi, j'écoutais derrière une porte, sans comprendre.
quand il est mort, jamais elle parlait de mon père, à croire qu'il n'ait jamais existé.
enfin, bref.
oui, les fêtes de fin d'année vont arriver et je sais déjà que je vais y aller de ma petite larme. tant pis, je pleurerais une bonne fois pour toute au début du repas, et point barre !!!! pourquoi se retenir ? et l'esprit plus dégagé, on pourra parler de lui sans rabâcher.
cette nuit, j'ai révé de mon chéri, curieusement ce matin, fallait pas une grue pour me sortir du lit ! peut être est-il venu m'encourager en rève ??? même si ce n'est pas vrai, j'y pense et ça me fait du bien.
bonne journée (pluvieuse ici !!!)
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Hé hé Confiante... pourquoi est-ce que ce ne serait pas vrai ?
Laisse peut-être une chance à ce que l'on ne connait pas, ne maîtrise pas :-)
Bises
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Confiante,
Moi aussi cela me fait du bien tous les petits signes de sa présence... Laisse les venir et te réconforter...
Bises
Sophie
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"Peut être est-il venu m'encourager en rêve ??? même si ce n'est pas vrai, j'y pense et ça me fait du bien."
Confiante...moi j'aime bien cette façon de témoigner et de douter... pour finalement choisir d'y croire un peu parce-que ça te fait du bien...sans être sure et certaine... d'ailleurs qui peut l’être?
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Hier soir, j'ai encore été bien triste, encore une nouvelle épreuve qui fait sentir son absence. mon fils m'a dit qu'il aurait la remise des diplômes de dentiste bientôt. Son père ne sera pas là pour le voir et ça m'a attristée au plus grand point.
en plus, ma fille m'a avoué hier soir en pleurs qu'elle avait peur que je meure maintenant. Je l'ai rassurée comme je l'ai pu mais c'est une pensée qu'elle a bien légitime.
heureusement aujourd'hui, on a prévu une sortie magasin de sport pour nous aérer la tête et penser à autre chose.
Elle a vu son papa partir, maintenant, elle s'est mise cette idée en tête. il faut que je la fasse parler, en douceur.
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Confiante,
Rapido parce que je reprends le travail dans quelques petites minutes ...
Pour ta fille, 2 idées :
- une consultation psy (ou pédo psy, selon son âge)
- lui faire connaitre le forum : il y a un thème pour les enfants qui ont perdu un parent. D'autres enfants (jeunes ou beaucoup moins jeunes) interviennent, des papas et des mamans aussi. Il ne faut pas oublier qu'en plus de te parler et que tu lui parles (qui va être la première des choses à faire régulièrement bien sûr) elle tirera, comme nous tous, bénéfice à se confier à d'autres dans la même situation qu'elle, sur des sujets parfois qu'elle ne se sentira pas la force d'évoquer avec toi notamment (par pudeur, par peur de te faire plus de chagrin...).
Bises
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Confiante et Fée Viviane
je ne suis pas sûre que ce ne soit pas mal sain que la fille puisse lire sa mère sur le forum et la mère la fille = plus aucune sensation de liberté !
Elle est suffisamment adulte pour chercher sa voie ...
par contre la rencontre avec le psy me parait bien que ce soit en CMP ou ailleurs !
Je trouve très bien que ta fille ai pu te verbaliser cela car chacun de nos enfants le pense sans le dire !
Tu sais confiante/tes enfants tout va être difficile pour toi car ce sera toujours sans leur papa ! ...
de la moindre chose à la maison aux grandes remise de diplôme, mariage, enfants ..
Confiante tu as écrit "Peut être est-il venu m'encourager en rêve ??? même si ce n'est pas vrai, j'y pense et ça me fait du bien." on nomme cela un songe (pas un rêve)
Nous bénéficions de deux termes en français. Le rêve est une manifestation du psychisme. Il reflète les préoccupations superficielles ou profondes, inconscientes même, de l’âme, comme l’ont montré les sciences humaines. Il est conditionné par la culture, l’atmosphère extérieure de la vie, les rencontres, les événements de la journée ou du passé, même lointain ; même l’alimentation a une répercussion sur les rêves. Le songe exprime l’intervention d’une puissance extérieure à l’âme, à l'esprit au conscient !
et moi je me dis que là une rencontre est possible !
...
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Merci Qiguan pour ces explications sur le rêve et le songe... Je ne faisais pas bien la différence...
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Merci à vous.
pour ma fille, comme l'a dit Qiguan, ça ne serait pas bien qu'elle lise ce que je mets et vice-versa. déjà qu'elle ne me veut pas comme "amie" sur Facebook !!!
chacune a la liberté d'écrire ce qu'elle veut sans contrainte.
et puis, lui dire de venir sur ce site-ci, elle ne voudra pas, je la connais.
pour ce qui est du psy, je peux lui proposer, à elle à voir si elle a vraiment besoin d'y aller ou pas, je ne la force pas.
mais de toutes façons, on discute bien entre nous, même avec mon fils.il n'y a pas de tabou là-dessus. le tout est de parler de temps en temps pour "vider" ce que l'on a sur le coeur.
pour ce qui est du songe et du rève, vraiment, je ne savais pas du tout. on ne peut pas provoquer la "venue" de l'être perdu dans un songe, il vient s'il veut ou pas. il faudrait vraiment être dans notre cerveau à ce moment-là pour savoir.
merci à vous, je vous souhaite une bonne journée malgré tout. bises
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Encore une journée qui démarre tristement. :'(
Mes beau-frère et neveu sont là pour faire quelques travaux dans ma véranda, et ça me rend triste de voir que JM n'est pas là pour les aider. Il aimait bien bricoler et s'entendait super bien avec eux, toujours à blaguer, à taquiner. J'ai du ressortir ses outils, et ça me peine.
mais bon, il faut prendre le bon côté des choses : les travaux seront faits, je vais être bien contente et ils sont contents aussi de venir donner un coup de main. ;)
c'est comme ça maintenant, et plus autrement.
il faut aller de l'avant, et prendre ce qui vient au jour le jour.
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la réalité ne changera pas comme tu dis
tu regardes la chance d'avoir de l'aide tout le monde n'en a pas c'est vrai ... et ça en rajoute aux difficultés du chagrin
ce soir les choses faites tu seras triste et contente !
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Oui Confiante, il faut aller de l'avant et je suis contente que tu voies le bon côté des choses
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Confiante,
Avoir des personnes sur qui tu peux vraiment compter, c'est précieux et rare....
Voir le coté positif ,même si je crois que cette journée à été d'autant plus difficile, c'est un vrai début...
Un premier pas.... dans l'après....
Je te souhaite un doux dimanche et t'embrasse.
zabou
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Hier soir, j'ai encore été bien triste, encore une nouvelle épreuve qui fait sentir son absence. mon fils m'a dit qu'il aurait la remise des diplômes de dentiste bientôt. Son père ne sera pas là pour le voir et ça m'a attristée au plus grand point.
Bonjour,
J'entre ici sur la pointe des pieds, bien qu'ayant déjà un peu parcouru le forum depuis deux trois mois. J'en dirai plus sur mon histoire peut-être plus tard.
Ma femme est morte le 19 juin, jour où ma fille a passé l'épreuve d'anglais du bac. C'était son avant-dernière épreuve. On savait depuis 19 jours que l'état de mon épouse était désespérée, et on a eu l'impression qu'elle tenait le plus longtemps possible pour permettre à ma fille de passer son examen. (Si elle avait manqué, ne serait-ce qu'une épreuve, il lui aurait fallu tout recommencer en septembre.)
Il lui fallait encore passer l'espagnol, le lundi suivant. On a pu repousser l'enterrement d'une journée. Ma fille a bien réussi, comme un hommage qu'elle rendait à sa maman.
On a attendu les résultats du bac en étant sûrs que le résultat serait là, bien qu'elle n'ait pas travaillé autant qu'il l'aurait fallu cette année, perturbée par la maladie de ma femme. (Un cancer de la vessie, etc...)
Nous sommes allés au lycée, le jour des résultats, et effectivement, elle était reçue.
Cette grande joie a été très douloureuse à vivre pour moi, ne pouvant la partager avec mon amour.
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strawberry
bienvenue terme qui là fait mal à le dire ... mais on ne peut rien contre la réalité et c'est bien que tu ais trouvé le chemin du forum !
Tu dis j'entre sur la pointe des pieds ... entre vraiment ...
féeviviane dit souvent c'est comme une ancienne pub pour une grande enseigne : venez comme vous êtes ...
ici on se serre en se comprenant, tu pourras dire, écrire ta douleur, tes questionnements ...
tu nous a lu déjà mais je te mets le post qui résume des choses ... http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/role-du-forum-pour-nous-c%27est-quoi/msg48232/#msg48232
tu vas peut être réer ton fil, nous dire ce que tu as besoin d'exprimer ...
tu nous dira peut être ta région ... si tu vas dans un groupe de parole ...
là je te dis à bientôt
douce soirée
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Bonsoir Strawberry...
Moi aussi c'est tristement que je te souhaite la bienvenue parmi nous...
Ce forum est d'une grande aide sur ce douloureux chemin que nous parcourons tous hélas...
Ecrire nos ressentis et lire les mots des autres apporte un grand réconfort... Il y a toujours des mains tendues, un lien intense s'est tissé entre nous tous qui endurons les mêmes souffrances...
Plein de pensées chaleureuses à ta fille et toi...
A bientôt
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confiante
quoi de neuf après le RDV chez la psy en cmp ?
je t'embrasse
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Bonjour à toutes et à tous.
me revoilà, aprés un moment d'absence sur le forum. j'ai eu le temps de réfléchir, d'avancer parfois, souvent de stagner, mais je fais mon petit bonhomme de chemin petit à petit.
Ces temps-ci sont trés durs pour moi, des dates anniversaires qui sont chargées de souvenirs trés marquants.
ça a commencé par la remise de diplôme de mon fils vendredi dernier. bien sûr, j'avais prévenu que je risquais de pleurnicher comme d'hab !! eh oui, j'ai pleuré en arrivant dans l'amphi, mais ensuite, j'ai été transportée par la cérémonie, et de voir mon fils avoir son diplôme, de prêter serment, j'étais gonflée de fierté pour lui. de toutes façons, son père savait qu'il avait réussi ses études.
puis, j'ai fait une grande démarche : changer de voiture. SA VOITURE, qu'il aimait tant, qu'il avait choisie. mais elle est trop onéreuse pour moi. jeudi dernier, profitant d'être avec mon fils, on a parlé de cette voiture trop chère, il était ok pour que je la change, me disant que ce n'était qu'un tas de ferraille ! qu'il ne fallait pas s'attacher et que son père aurait été ok pour la vendre. J'ai donc vendu sa voiture, et acheté une bonne occas'.
Jeudi prochain, il y aura un an que mon amour aura été opéré d'une CHIP à Paris, là où ils l'ont esquinté à fond !!! et où on a appris que c'était fini pour lui, plus d'espoir !! et lundi 27, c'est mon anniv, un anniv que j'ai passé seule à Paris.
vous l'aurez compris, pas bonne période pour moi, mais je vais m'entourer de mes enfants, et s'il y a pleurs, ben tant pis, on pleurera, il ne faut pas retenir les larmes, aprés on se sent mieux.
merci à vous de m'avoir lue, je vous souhaite malgré tout une bonne continuation pour vous aussi.
bises
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Contente de te relire ici ! et de voir que tu avances ...
ce n'est pas une bonne période pour toi pour bien d'autres ici sur le forum c'est pareil ..
mais notre solidarité amicale est là :-*
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Merci Qiguan, d'avoir toujours une parole amicale pour tout le monde, sachant que toi aussi, tu as vécu des choses terribles. comment vas-tu ? et moralement ?
je te souhaite une bonne journée quand même, il faut prendre un jour à la fois et demain, on verra.
bises
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voir http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/depuis-le-23-avril-2014/msg49688/#msg49688
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Voilà, il y a 8 mois, il nous quittait pour enfin être délivré de ce foutu cancer qui l'a terrassé.
J'ai des hauts, et beaucoup de bas, j'ai l'impression qu'il y a "2 moi" en moi : l'une qui quelquefois a la joie de vivre, et l'autre, la triste, la mauvaise qui n'a pas envie de se battre.
en plus, il y a un an, on apprenait, aprés la CHIP que le chirurgien n'a pas pu faire (trop de "grains" cancéreux partout sur le péritoine) que c'était foutu pour lui : plus de traitements curatifs, mais du palliatif.
mon mari ne voulait pas le dire à la famille, encore moins à nos enfants, pas avant les fêtes en tout cas, afin que tout le monde puisse profiter des fêtes de fin d'année.
c"était lourd, trés lourd à porter pour moi, qui ne devais pas pleurer ni flancher devant la famille et mes enfants.
cette période rappelle de mauvais souvenirs.malheureusement, ces souvenirs-là ne me quitteront jamais. au pire, j'apprendrais à vivre avec eux.
cet aprème, je suis contente car je vais aller chez mes belle-soeurs montrer la nouvelle voiture d'occas' de ma fille, on pourra parler de tout, de rien, et je sais que je vais passer un bon moment.
dimanche aprème, aussi ça va aller, le club de théatre de ma belle-fille organise un loto : je vais y aller, je serais avec ma fille, ma belle-fille et mon garçon.
je prends les petits moments de plaisir le moment venu, mais les mauvais moments sont là aussi.
bah, un jour, ça ira mieux, je l'espère.
merci de m'avoir lue, gros bisous à vous toutes et tous, bon courage aussi pour votre situation personnelle
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Je comprends et compatis Confiante forcément, 9 mois pour moi hier. Mais, le plus important, ce ne sont pas les dates. C'est ce que l'on fait depuis pour continuer le chemin. Tu vas de l'avant, sans étouffer la part qui souffre, que faire d'autre ? Oui, on découvre que le temps continue "après" et qu'il y a encore de beaux moments à vivre, différents bien sûr, que l'on aurait aimé partagés avec ... et que l'on partage de toute façon, en pensée, dans notre cœur. Nous ne les oublions pas, le temps ne les effacera jamais, mais l'apaisement doucement vient (même s'il y a des moments difficiles encore, parfois).
Et, puisque ton nom de code est Confiante, que la confiance te reste.
Profites bien des beaux moments prévus dans ce WE.
Bises
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Confiante je viens de lire ton fils...J ai l impression de me retrouver dans ton histoire
même hôpital CHR de Lille,même discours des soignants,même impressions même fin de vie si je peux m exprimer ain si
Le retour à la maison si cours même pas 15 jours
Ton histoire ressemble à la mienne ,sauf que pour moi,il s agit de ma fille
De tout coeur avec toi
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L'apaisement doucement vient
J'espère vraiment qu'il viendra , tellement difficile d'y croire
Merci pour ces messages d'espoir
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Oui Mamoure, l'apaisement viendra. Mais pas tout de suite (j'ai beau être une fée je n'ai pas de baguette magique ;-) ).
Mais c'est si récent pour toi... il va te falloir traverser toutes les étapes (comme on aimerait en faire l'économie...) avec "l'avantage" d'avoir cherché très vite des lieux pour lâcher ta douleur et trouver des mains tendues. Ça te permet au moins d'avoir des avis sur la période que tu traverses et les périodes à venir.
A 2 mois de deuil, je ne savais même pas que les forums existaient, ni les groupes de paroles, je n'avais jamais entendu parler du Dr Fauré ... je ramais en solo dans ma barque avec fort heureusement la guidance d'une psy.
Oui, la souffrance va faire place à autre chose et pour autant notre Amour sera toujours présent en nous. J'ai certainement trouvé ça surréaliste, moi aussi, quand je l'ai lu venant de personnes plus "avancées" dans le deuil que moi alors que j'étais en plein désarroi, dans mon tsunami intérieur, fin juillet...
Mes chaleureuses pensées t'accompagnent.
Bises
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hier aprés-midi, je me suis surprise à passer un trés bon moment en compagnie de mon fils, ma belle-fille et ma fille. j'ai même rigolé de bon coeur. c'était à un loto de village, convivial, trés bon enfant. mais je n'ai pas pu m'empêcher de demander si mon mari aurait voulu venir à ce loto.
comme quoi, il y a aussi des petits moments de bonheur dans ce ciel triste.
et je les prends volontiers. il aurait été content de me voir contente, heureuse.
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bravo à noter aussi sur http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil/les-petites-victoires-du-quotidien/
contente de te voir avancer !
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Coucou...
Puisque l'on parle de nos avancées, voilà la mienne : je ne prend plus de xanax... Je dors mal (très) mais je veux absolument arriver à me passer de cette saleté...
J'ai remplacé par Dormiplan (valériane) et de l'huile essentielle de mandarine...
Encore un immense merci à vous tous pour votre soutien...
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Moi je prends toujours le xanax. j' ai essayé de m' en passer, ça a été une horreur. Même si je dois devenir dépendante de cette "saleté" comme tu dis (je suis d' accord sur le fait que c' est une saleté), eh bien, je m' en fiche. A l' âge que j' ai de toute façon, même si je reste dépendante, ça m' est bien égal. Tout ce que je veux, c' est me sentir mieux et c' est ce que j' ai trouvé de mieux pour l' instant.
J' admire les courageuses qui arrivent à tenir le coup sans les médocs....
Douce nuit à vous. La mienne sera de tout façon chaotique avec la peur du téléphone qui peut sonner.....
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Josline,
On doit pas arrêter les médocs si on ne le sent pas... Le décès de ton Amour est bien plus récent et les soucis de santé de ta Maman viennent encore alourdir ta peine... Moi cela faisait déjà près de 8 mois que je prenais le xanax... Et je suis plutôt pour les traitements naturels depuis longtemps... Je t'avoue que j'ai déjà été très tentée d'en reprendre... Ah cette ordonnance qui traîne dans mon portefeuille... Mes nuits sont très mauvaises : longues insomnies, toujours "au taquet" dès le moindre bruit... Comment pourrait-il en être autrement quand durant plus de 11 mois j'ai été "en alerte" 24H/24 car mon Amour avait besoin de moi tout le temps ? Mais voilà... Mes enfants sont là, pour eux je tente de garder la tête hors de l'eau (je n'y arrive pas toujours bien, cette envie de Le rejoindre me cheville toujours... :'()... Et eux aussi peuvent avoir besoin de moi, même la nuit... alors, tant que je sais, "exit" le xanax...
Je nous souhaite une journée le plus douce possible...
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Je ne prends pas de Xanax, j ai pourtant récupérer ceux de ma fille Au cas où...
La nuit,je dors mal,j avais essayer le stylnox mais ça ne m allait pas du tout,j étais énervée la journée qui suivait
Du coup,j ai essayé Novanuit,traitement de 15 jours ,et des huiles essentielles
et ce matin,je vais voir un homéopathe.....J espère avoir un traitement efficace pour la nuit
Mais j avoue parfois être tellement mal,que j aimerais qu il existe une petite pilule magique qui m apaise....Cette pilule s appeler ait...ma fille pour moi ..Et pour vous ... vos chers disparus
ah si seulement...
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et oui
relisez ceci http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/quand-le-compte-de-sommeil-n%27y-est-pas/
l'acupuncture aide énormément
les points à se faire en auto-massage dont je parle PBA aussi je les utilise
cela aide
mais le sommeil est fragile ...
et comme dit Joyce Carol Oates notre basilic nous lorgne http://abrideabattue.blogspot.fr/2012/04/jai-reussi-rester-en-vie-de-joyce-carol.html
et c'est bon de venir ici ! s'aider
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Juste pour aller dans le sens de Qiguan et surtout parce que j'ai testé et que cela a marché pour moi : l'acupuncture (même si vous n'y croyez pas, cela n'engage à rien de faire une séance ou 2). Au pire cela ne vous fera rien (une dépense inutile) au mieux des nuits correctes retrouvées.
J'y suis allée parce que je n'en pouvais plus de m'endormir par l'épuisement à 1 ou 2 h ou ... et d'être systématiquement réveillée vers 3 h sans pouvoir me rendormir ensuite. Il m'a fallu 2 séances. Je ne suis pourtant pas une acharnée de cette pratique : j'ai testé pour la première fois en 2004 (1 séance pour une douleur de dos chronique qui avait résisté à la morfine aux infiltrations ...) puis en 2010 2 séances pour une douleur de fin de capsulite à l'épaule gauche).
C'est tellement galère de ne pas dormir et ça a un tel impact sur tout ...
Je pense que tout ce qui ne peut pas nuire est à tester aussi : homéopathie, plantes, relaxation ... Ce qui marche pour une personne ne marche pas forcément pour une autre mais on peut tester..
Bon courage à toutes et tous et une nuit la meilleure et la plus longue possible
Bises
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Avant hier, j'étais dehors dans mon jardin. de ce côté-là, ça va, tout est en ordre, comme il l'aurait fait avant chaque hiver. ça ne me pèse pas de le faire car j'adore jardiner, mettre en ordre, couper des trucs etc...
mais j'ai regardé ma maison, et j'ai vu le boulot qu'il y avait encore à faire : il voulait rafraîchir les murs extérieurs (refaire les joints par un maçon) et d'autres travaux : des nouvelles tôles sur notre remise...
et là, les bras me sont tombés ! tant de travaux que je ne saurais pas assumer. en plus, faire appel à un artisan (obligé vu que ce sont de gros travaux), je n'ai pas les fonds nécessaires et ne je voudrais pas non plus que ma maison se dégrade.
là, j'ai encore plus senti le manque, mais ça n'a pas duré car il ne faut pas que je m'enferme dans des pensées comme celles-là, sinon c'est encore plus la chute assurée.
déjà que mon moral joue aux montagnes russes !!!
mais bon, un jour à la fois et demain on verra.
ma fille m'a fait savoir que dans 2 semaines, il y avait un loto de village pas loin de chez moi. l'autre dimanche, on y avait été, pour le loto du club de ma belle-fille, et je m'étais surprise à bien m'amuser.
alors, je me tâte si j'y vais ou pas à ce loto-là.
voilà, je vais continuer mon petit bonhomme de chemin.
merci à vous de m'avoir lue, bises
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Tu sembles entre 2 choix
assumer de ne pas pouvoir faire les travaux et voir des dégradations ou mauvais état
les engager mais où trouver les fonds ?
Pas facile ...
c'est bien que tu prennes du plaisir dans des sorties animées
pour moi je détestait avant ces lotos alors là la foule anonyme c'est pire ...
je t'embrasse
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oui, c'est tout à fait cela.
j'adore ma maison, NOTRE maison. ça fait 23 ans qu'on y habite, nos enfants y ont grandi, il y a eu des belles choses comme des moins bonnes.
mon mari savait voir les travaux à faire. maintenant, je me mets à sa place et j'essaie de voir comment faire. mais bon, les fonds bloquent quelque peu, je ne me plains pas j'ai de quoi vivre avec mon seul salaire, je suis propriétaire de ma maison, je n'ai pas de prêt bancaire, seulement les dépenses courantes : alimentation, charges et quelques extras quand même.
mais je ne voudrais pas que ma maison se dégrade.
j'ai déjà dit à mes enfants que lorsque je serais "vieille" (je viens d'avoir 47 ans), je déménagerais pour aller dans une maison plus adaptée, plain-pied et qu'avec leurs accords, on vendrait la maison. ou alors si je deviens handicapée, on ne sait jamais.
mais notre maison, c'est plein de souvenirs pour le moment.
et à Noel, je la décorerais comme je l'ai toujours fait chaque année, même l'année passée où l'on savait que c'était fini pour lui.
enfin, voilà.
je ne suis pas la seule dans cette situation et loin d'être la dernière malheureusement.
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confiante,
je me retrouve un peu dans ton histoire question "maison" , question âge aussi ( j'ai 46 ans)
nous avons une grande maison , en pleine campagne que mon amour avait entièrement retapé
le crédit immobilier a été remboursé par l'assurance décès mais ...bien grande , difficile à entretenir (chauffage au bois) grand terrain , chemin difficile d'accès ( en période de neige , verglas...) et loin de mon travail (35km) un peu éloigné de mes ami(e)s , de mes parents , de mon fils ainé ( le 2ème partira bien un jour aussi ) , des commerces...
malgrès tout ça , pour le moment je ne peux me résoudre à la vendre
je m'accorde du temps pour réfléchir
rester va être compliqué mais la laisser .....quelle douleur , insurmontable , pour le moment , même pas envisageable
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Confiante, Mamoure,
Ma situation, identique à la votre: en pleine campagne, beaucoup de travaux, petits que j'ai réalisés seule , l'entretien du jardin, couper les arbres, d'autres choses faites à l’intérieur.....
des sous de cotés tous les mois, pour les choses que je ne sais pas faire, qui demande la poigne d'un pro, pour l’instant suis en aptitude de faire alors j'apprends.....
après , quand, je serais trop vieille , si cela arrive, on verra, je l'aime trop cette maison , lui aussi, alors j'avais envisagé au début de m'en séparer, puis impossible à faire....
Pensées.
zabou
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une amie en deuil va mettre momentanément sa maison en location meublée après avoir retiré bien sûr des choses ...
c'est sage cela donne le temps de murir une réflexion
de plus c'est un moyen de garder le bien sans trop de risque bien moins qu'en location simple !
c'est aussi une option pleine de filets : pour y retourner peut être
préserver un patrimoine
etc ...
tester de s'éloigner.
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eh oui. que c'est compliqué à se projeter déjà sur les années à venir.
je me dis que ce n'est qu'une maison, un lieu où l'on a habite et où je continue d'habiter.
il y a plein de souvenirs mais les souvenirs sont aussi dans notre mémoire.
je ne ferais pas comme ma chère mère, à emmer...r ses enfants pour une baraque où elle n'arrêtait pas de se plaindre parce qu'elle était mal conçue.
et puis, seule, on apprend aussi à se débrouiller comme on peut.
rien que ce matin, je suis allée chez Leroy Merlin pour réparer mon compresseur. eh bien, j'ai demandé au vendeur ce qu'il fallait acheter, sans mentionner que j'étais seule (je ne veux pas le dire, pas que j'ai honte mais pour ne pas profiter de la situation). maintenant, je vais essayer de monter les articles que j'ai achetés. si j'y arrive pas, je demanderais.
je dois aussi vidanger ma tondeuse, ben, je demanderais ou j'essaierais, ça doit pas être compliqué à faire.
bref, on réapprend à vivre sans sa moitié, il le faut bien.
bonne journée à vous, bises
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Dans le même cas que vous, grande maison en pleine campagne rien à faire sans voiture. Alors moi j'ai décidé de vendre nous en avions un peu parlé le dernier mois mais mon mari disait c'est trop tard, tu le feras après.
Mais le marché de l'immobilier est complètement bloqué, alors elle est à vendre depuis des mois mais pas de visite.
J'ai une fibromyalgie, je ne peux pas entretenir les 3800 m² de jardin, mes fils sont loin, ma fille le fait un peu mais moins qu'au début. je paye un jardinier et puis une femme de ménage 2 fois par mois, pour les 170 m² de maison habitables.
Je me sens mieux qu'au début pourtant pour gérer tout cela mais ça reste difficile.
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Que la vie est vraiment injuste.
hier, une de mes tantes est décédée, cancer de l'estomac. En plus, son mari est aussi hospitalisé (problème de poumon qui se remplit de liquide) et il ne va pas fort non plus. il ne pourra même pas assister aux funérailles de sa femme.
depuis hier, mes idées tournent en boucle.
je ne veux pas aller à l'enterrement samedi matin, ni aller la voir au salon (elle ne pesait plus que 22 kgs !!!) de peur d'être choquée.
j'ai tout qui remonte en mémoire : de A à Z ! le jour où mon mari est parti, les formalités, les choses que j'ai du faire, la cérémonie, le salon etc etc....
mais j'ai peur que si je ne vais pas à l'enterrement, mes belles-soeurs (les soeurs de mon mari) fassent des remarques comme quoi j'aurai du y aller. mais c'est plus fort que moi !
trop de chagrin, alors comment faire ?
et si je me fichais bien mal de ce que mes belles-soeurs pensent ? et, de plus, est-ce qu'elles vont vraiment penser cela ? c'est moi qui me fais des idées.
et aujourd'hui, ma petite belle-fille se fait opérer. encore bien du souci, je l'adore ma petite belle-fille, ma 2ème fille en fait.
je vais encore me triturer la tête toute la journée, et le temps qui est gris, ça pluvine, je n'ai qu'une envie : aller me recoucher !! mais ça serait la dernière chose à faire pour mon moral.
je verrais bien.
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Que la vie est vraiment injuste.
je ne veux pas aller à l'enterrement samedi matin, ni aller la voir au salon (elle ne pesait plus que 22 kgs !!!) de peur d'être choquée.
Parfois je me dis qu'il serait plus juste que tout ça ne soit que du hasard. Quel Dieu ou je ne sais quoi pourrait souhaiter de tels malheurs aux gens ?
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si tu n'as pas envie d'y aller , ne te force pas
les gens comprendront et , si ils ne comprennent pas , tant pis pour eux
j'ai une de mes tantes qui est veuve depuis juillet , elle a voulu assisté à un enterrement lundi , elle est revenue complétement anéantie , ma maman qui l'accompagnait a dû vite la ramener chez elle car elle se sentait mal
alors , ne rajoutons pas de la douleur à la douleur
nous sommes tellement fragiles et le resterons , essayons de nous protéger sans nous imposer des choses trop difficiles à surmonter
il y a bien assez de combat auquel on ne peut échapper , alors évitons ceux que l'on peut éviter
bon courage pour ta petite belle-fille
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Fais comme tu le sens, mais si tu sais par avance que tu n’aura pas la force, alors n'y va pas, Mamoure à raison , qu'importe ce que les autres peuvent penser, l’enjeu c'est toi, le risque de rechute....
Tout cela va te ramener en arrière , et avec le soucis de ta petite fille, inutile d'en rajouter....
Pensées.
zabou
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Et peut-être qu'en leur écrivant un petit mot en leur disant que c'est un peu trop tôt pour toi d'y être physiquement, mais que tu les accompagnes dans leur douleur.
Ma mère dit souvent cela aux gens, je ne pourrai pas revenir tout de suite car c'est trop tôt et ça lui permet de ne pas trop culpabiliser car les gens ne l'attendent pas...
Courage...
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c'est un excellent conseil... le petit mot qui dit le partage de la douleur mais ta fragilité...
Fais ce qui est le moins mauvais pour toi... écoute ton coeur... au fond tu sais ce qui est bien...
tu participeras par la pensée...c'est l'essentiel...
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Merci de m'avoir répondue.
vous êtes de bons conseils, moi qui suis écervelée (je suis blonde !!!!!! :P), l'idée d'écrire un petit mot, je vais le faire. envoyer une carte de condoléances, avec un mot gentil ; je suis sûre là qu'ils comprendront.
quant à mes belles-soeurs, elles ont trés bien compris que je n'y aille pas ; alors que moi j'envisage toujours ce que les gens pourront bien penser ! du grand n'importe quoi.
ça m'a tellement travaillé hier, toute la journée, je ne savais pas quoi faire. et cette nuit, j'ai révé de mon chéri, ça faisait bien longtemps. ce matin, en me réveillant, j'étais toute contente de l'avoir "revu", certes c'était un rève tout banal (ce soir, je ne me souviens même plus déjà). peut être qu'il a voulu me rassurer, ou tout simplement mon cerveau a créé ce rève pour me rassurer.
pour ma petite belle-fille, l'opération s'est bien passée. je suis contente pour elle, je m'étais fait beaucoup de souci, de peur que ce soit "malin".
donc demain, je vais aller chercher une carte, leur écrire un beau texte.
merci à vous de m'avoir conseillée, je vous fais des gros bisous.
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Ça fait plaisir de te sentir mieux ce soir ! C'est à ça que sert le site...
Grosses bises et à bientôt,
Delphine
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confiante
je vois qu'une fois de plus le forum a bien servit c'est super !
et courage pour aider les autres ta petite belle fille et autour de ta tante par ton petit mot ! :-*
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Bon courage Confiante, hier je t'ai lue mais sur mon portable, un peu plus compliqué de répondre.
Oui la carte ou lettre simplifie bien des choses. Inutile d se faire violence, quand nos maris avaient besoin de nous nous n'avions pas d'autre choix que de répondre présente, mais là c'est vraiment inutile c'est comme on le sent.
Bon courage et bon rétablissement à ta belle fille
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Voilà, les cartes de condoléances sont écrites, j'ai l'esprit plus léger, grâce à vous. vous avez trouvé tout à fait la solution.
pour ma petite belle-fille, elle sortira samedi au lieu d'aujourd'hui, mais ça va bien pour elle.
la pauvre, elle n'a pas eu beaucoup de chance au départ de sa vie, donnée à l'adoption à 6 ans pour avoir des belles chances pour vivre. je la considère comme ma fille aussi, mon mari l'aimait bien, et réciproquement.
je peux dire que j'ai de la chance d'avoir de bons enfants autour de moi.
ce soir, ma fille me sort à la pizzéria, mais ça va être encore une épreuve car le patron va demander où est mon mari,car on avait l'habitude d'aller souvent pour diner. mais bon, je ne vais pas faire raser tous les bâtiments ou établissements où nous allions. ça va être chaud au début, mais on va essayer de passer une bonne soirée.
merci à vous de m'avoir encore lue.
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Profites de le soirée, pas facile de se retrouver dans les lieux , ou l'on allait à deux, mais tes enfants sont là , et voilà , cela, est ,encore un nouveau pas.....
Espère que ce sera bien, malgré tout...
Je t'embrasse.
zabou
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je ne vais pas faire raser tous les bâtiments ou établissements où nous allions.
tu m'as fait sourire en lisant ces lignes , tellement difficile d'éviter les lieux où nous allions ..
j'espère que tu as passé une bonne soirée
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Bonsoir à vous toutes.
oui, hier soir, j'ai passé une bonne soirée avec ma fille. ce que j'appréhendais, c'est en arrivant à la pizzéria.
et ça n'a pas manqué : le serveur, qui nous connait depuis belle lurette, nous a demandé où étaient "les hommes" ! (mon fils et mon mari). ma fille et moi, on s'est regardée et on a dit que "monsieur était décédé".
le pauvre serveur !!! il ne savait plus où se mettre. du coup, il a été comme "gauche" avec nous toute la soirée.
ce qui nous a fait rigoler doucement.
et en allant à la caisse, le patron, qui était occupé toute la soirée, nous en a remis une couche en demandant où étaient les hommes.
il ne savait plus où se mettre et nous a offert le repas, chose que je ne voulais pas du tout.
il faut dire que ça fait 26 ans qu'on va là.
enfin, voilà, le test grandeur nature est passé, et bien passé malgré tout. on a discuté de mon chéri durant le repas, ce qu'il aurait pris à manger, et ma fille s'est encore ouverte à moi en me disant son ressenti sur le fameux jour où mon mari a annoncé à nos enfants qu'il partait en soins palliatifs. elle a trouvé émouvant que son frère se jette au coup de son père pour lui dire tout son amour ; mais elle, elle ne l'a pas fait, n'a pas osé le faire, trop pudique.
ça nous a encore rapprochée.
sur ce, bonne nuit à vous, là j'ai pris un petit quelque chose pour dormir, j'ai bien mal au crâne.
merci de m'avoir lue.
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Bonsoir confiante
sur http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/continuer-pour-qui-vers-quoi/msg51612/#msg51612 tu nous dit que tu as perdu le son de sa voix
j'imagine la douleur de le constater ...
pour moi ce n'est pas encore j'ai sa voix enregistrée cependant ..
plein de choses restent si présentes et ça m'aide !
j'espère que ton opération va bien se passer et que ton choix pour cette démarche va te garder ... confiante ;)
n'oublie pas de donner des nouvelles :-*
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Merci Qiguan, toujours là aussi pour dire des conseils judicieux, tellement pudique je trouve puisque tu ne parles pas beaucoup de toi, mais ça, personne ne peut te le reprocher, tu fais ce que tu veux.
bonne soirée, bonne nuit je l'espère ! ;)
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pudique oui sans doute
retenue parfois
mais j'ai au fond de moi plein de craintes qui ressurgissent et les évènements incompréhension dans le "cercle" des proches endeuillé(e)s m'a fait si mal et je ne sais comment en ressortir totalement, je m'interroge sur la possibilité de le faire.
mais je dis :
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/depuis-le-23-avril-2014/msg51677/#msg51677
bises à toi chère confiante !
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Ca fait tout juste 1 an, jour pour jour, ce 11 décembre, que mon mari avait intégré les soins palliatifs.
je nous revoie arriver dans cette chambre, qui n'avait d'aspect rien d'autre qu'une chambre d'hôpital, sans équipement spécial.
nous y avions été trés bien accueilli par tout le personnel soignant et le docteur en charge qui ont défilé à tour de rôle pour se présenter et surtout pour dire à mon mari que désormais, il serait sous leurs protections.
Que de souvenirs !
je revoie toute cette journée-là, je me rappelle même de ce que j'avais mangé au midi.
des journées comme ça, ça ne s'oublie pas.
Ma fille m'expliquait qu'elle y pensait aussi, c'est d'ailleurs elle qui a lancé le sujet, je l'ai laissée s'exprimer, on a pu échanger aussi. Elle me disait qu'au boulot, en ce moment, elle faisait quelques erreurs car elle avait la tête préoccupée.
son chef lui a d'ailleurs parlé, lui demandant comment ça se passait en ce moment pour elle, car il la trouvait parfois distante, moins souriante. elle a dit que c'était la période où son père était entré en soins palliatifs. il a même demandé des nouvelles de moi.
Aux soins palliatifs, il y avait la chef des infirmières que ma belle-soeur connait trés bien. Ma belle-soeur l'a revue la semaine dernière et elle lui avait dit qu'elle et tout le reste du personnel avaient été trés touchés de la lettre que je leur avais fait parvenir quelque temps aprés le décés ; une lettre dans laquelle j'expliquais que mon mari avait été trés bien pris en charge, bien soigné du mieux que ça pouvait se faire, qu'on avait trouvé des gens trés à l'écoute, bien prévenants même avec les accompagnants.
ça fait plaisir de savoir cela, de savoir qu'ils se souviennent de mon mari.
enfin, bref, c'est comme ça.
et dire que le 16, c'est son anniversaire. il l'avait fété aux soins palliatifs, ils ont l'habitude de faire quelque chose pour les gens qui ont leur anniversaire, une attention gentille, même si on savait que c'était le dernier anniversaire.
on laissera passer ces jours-là.
voilà, show must go one comme on dit. mais un show où il manquera toujours et encore un artiste!
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oui toujours les dates surtout (j'imagine) la première année ...
les souvenirs mais là tu parles de souvenirs empreints de positif malgré le drame et c'est déjà je trouve très bien pour toi !
:-*
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Confiante, Mamoure,
La première année, d'après, est la plus difficile, la référence reste l'année d'avant, tout nous ramène à cette dernière !!
Nos souvenirs restent bloqués là....
Pourtant l'année suivante n'est parfois guerre mieux , je me surprend encore bien souvent a dire l'année dernière , alors que 25mois sont passés......
Pour nos enfants , c'est très difficile , reste le dialogue lorsque c'est possible, comme nous, ils ont besoin de continuer à les faire vivre, dans les souvenirs heureux, comme dans les derniers moments douloureux, tenter d'"exorciser" ce passage douloureux , mais aussi partager leur peine avec nous.
Cela surtout lorsqu'ils sont encore présent et vivent à la maison, parce que en même temps que leur propre deuil , il vivent, assistent quotidiennement au notre, cela rajoute sans doute à leur désarroi...
Le mien, à construit sa vie, et bien qu'il soit resté présent à mes cotés aux cotés de son père les trois derniers jours, bien qu'il est exprimé alors " l'horreur" de ce qu'il voyait, qu'il m'ait soutenu jusqu'aux pompes funèbres et dans les jours qui ont suivis, je ne l'ai vu pleurer qu'une seul fois , à l'enterrement, le reste il l'aura exprimé avec sa femme,et souvent avec moi , par des gestes, d'attention tendre, la parole fut pour un long moment bannie....
Je suis restée seule , plus facile , pour craquer à loisirs....!!
Je vous embrasse fort.
zabou
Laisser craquer vos enfants, parlez, comme vous ils assistent impuissants, seul la parole est souveraine, nous la savons tous....
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Cela surtout lorsqu'ils sont encore présent et vivent à la maison, parce que en même temps que leur propre deuil , il vivent, assistent quotidiennement au notre, cela rajoute sans doute à leur désarroi...
c'est tout à fait ça , je ne parle pas beaucoup de mon fils ainé qui , bien sûr , est malheureux aussi mais qui ne vit plus avec moi , qui m'a accompagné aussi de partout les premiers jours , qui a pleuré mais caché loin de nous , et qui a surtout pensé à me soutenir , moi , sa douleur à lui , il doit l'exprimer avec sa femme
il m'appelle souvent , vient me voir mais quand il vient , c'est avec sa femme et ses enfants .... il ne me voit donc pas dans les pires moments , ne vit pas ça au quotidien...il exprime aussi par des gestes tendres , des regards , des inquiétudes mais très peu de mots
contrairement à mon 2ème qui , lui , en plus de sa propre douleur , assiste à la mienne chaque jour
et tous les 2 , impuissants face à la douleur de l'autre , on craque + ou moins souvent , on parle...
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Aujourd'hui, soleil superbe, températures douces : c'est l'anniversaire de mon chéri. Il aurait eu 53 ans.
Je repense bien sûr à son anniversaire de l'année passée, le dernier, qu'il a fété aux soins palliatifs. j'ai les photos, je les ai regardées sans peine aucune.
c'est comme ça, on ne peut pas supprimer toutes les dates qui nous font penser à nos êtres disparus.
Avec mes enfants, on parle souvent de leur père, il ne faut pas l'oublier, il a vécu, a fait des choses et ne plus parler de lui serait comme le voir mourir une seconde fois.
dimanche, au repas de famille chez sa soeur, les autres soeurs et convives n'ont pas parlé une seule fois de mon mari, peut être par peur de me faire de peine ou réveiller aussi leur propre peine.
j'aurais bien voulu qu'on parle un peu de lui, comme s'il était là au repas de famille qu'il aimait tant.
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Oui on a besoin d'en parler c'est faire vivre son souvenir, j'en parle souvent avec mes enfants mais peu avec ses frères et sœurs, pareil je pense qu'ils ne veulent pas me faire de peine.
courage confiante, bises
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Le réveillon de Noel avec mes enfants : on a pu rendre hommage à leur père, parler de lui, de ce qu'il avait encore mangé l'année dernière. Il n'y avait aucune tristesse, c'était plutôt comme si on parlait de quelqu'un qui s'en est allé pour un petit moment.
le jour de Noel : chez ma belle-famille. j'ai trouvé un peu regrettable que personne ne parle de mon mari (ou frère, ou oncle). peut être qu'il y avait de la pudeur à reparler de lui, une peur de ne pas tenir le coup moralement et que les larmes viennent. Dommage, j'aurais bien voulu, j'ai lancé une perche, ma fille aussi mais personne ne l'a attrapée.
Mais je sais qu'il était avec moi, sur moi avec son alliance que je porte en permanence à l'annulaire droit depuis son départ.
Aujourd'hui, j'ai encore ressenti son absence : ma fille ayant eu un problème de voiture, j'aurais bien aimé qu'il soit là, déjà rien que pour en parler, pour partager.
je sais que ce n'est plus possible.
J'avoue aussi, avec honte, que je rève quelquefois de lui mais dans un rève "érotique" ! quand je me réveille, j'ai honte d'avoir révé cela, et triste aussi dans ce genre de rève car je sais qu'il ne sera plus jamais là pour me prendre dans ses bras.
est-ce normal de faire ce genre de rève-là ? je ne suis pas obsédée "sexuel" mais ça faisait partie de notre vie, comme tout couple qui s'aime.
j'hésite à en parler à ma psy, de peur de passer pour une obsédée.
voilà. ce soir, il neige, encore une chose que je ne partagerai plus....
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Confiante,
Je n'ai rêvé que 3 fois de mon mari en 26 mois, et pas ce type de rêve , mais je ne trouve pas cela anormal et encore moins que tu sois une obsédée, comme tu le dis cela faisait aussi parti de notre vie.
Tu devrais oser en parler à ta psy, elle pourrait sans doute t'aider et puis après tout quoi de plus normal c’était ton mari, tu l'aimes, et c'est peut être ta façon à toi, inconsciente de continuer à maintenir, le lien physique qui n'existe plus, ce que l'on voudrait tous poursuivre avec eux tout simplement....
Finalement tu sais , j'aimerai pouvoir faire les mêmes...
Je t'embrasse.
zabou
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Confiante , je vais te faire une confidence , je n'ai rêvé que 2 fois de mon conjoint
la 1ère fois , peu de temps après son décès , c'était un rêve "érotique" , cela m'avait surprise car ce n'est pas ce qui nous manque le plus , en tout cas quand tout s'écroule , que notre vie bascule , ce n'est pas ce à quoi on pense en 1er , mais cela faisait partie de notre vie de couple , il n' y a pas de honte à avoir et je pense comme Zabou que tu devrais oser en parler à ta psy
la 2ème fois , plus tard , il me disait "je suis désolé" , ce rêve là m'avait fait plaisir mais beaucoup perturbé
c'était mi-novembre , depuis , plus rien , rien dont je me souvienne...
chez moi , aussi , il neige...
Alain aimait beaucoup la neige ....
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confiante
voilà encore un ultime bienfait de ce forum qui fait tomber les tabous (cf celui ci lié au tien http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/le-contact/msg48189/#msg48189)
car oui nous n'avons pas de lieu où parler de cela qui est aussi notre deuil
et nous avons des criantes à en parler aux psys ça peut se comprendre
mais sache que tu peux, tu dois lui en parler !
J'ai eu aussi quelques rêves comme toi, que ce soit notre inconscient qui travaille pour dépasser nos chocs ou de vrais songes peu importe, ce qui compte c'est d'en garder la part positive
tu étais mieux au réveil !
ne te juge pas
accepte ce qui passe
Aucune honte à avoir ces rêves car notre vie de couple incluait l'échange par la sexualité que cela vienne en rêve ne doit pas poser problème.
N'hésite pas à en parler au psy
et bravo d'avoir fait sauter un tabou de plus
bravo encore à ce forum d'entraide !
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Merci à vous toutes de vos réponses.
Oui, c'est un sujet tabou, mais ça faisait partie de notre mariage, on sait que l'on faisait l'amour, ce n'est pas un secret.
Mais j'ai été choquée de réver de cela, comme si mon mari n'était là que pour "ça".
Ca doit être mon inconscient qui a travaillé et inventé un rève pareil.
J'en parlerai à ma psy, aprés tout, plus j'y pense, et plus je me dis que c'est normal.
Quoique l'amour physique, ça faisait bien longtemps que ce n'était plus d'actualité, du fait de l'état de santé de mon mari qui n'avait pas le coeur à ça.
on avait une autre forme d'amour : la tendresse, les petits bisous, un regard échangé plein d'amour, un clin d'oeil....
Mais bon, c'est comme ça et pas autrement.
bon dimanche à toutes, pas trop de mauvais temps j'espère : ici, il fait un grand soleil, températures froides, pas un grain de neige, sol tout sec.
bises
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C'est tellement l'intimité du couple la sexualité, j'ai un peu rêvé de sexualité avec mon mari une ou deux fois, j'en ai parlé à mon psy. Oui c'est normal et je croyais que cela ne me manquerait pas, bah si !!! mais je pense que tout ce que j'ai partagé avec mon mari me manque en fait.
Suis pas très bien depuis hier soir, j'ai un beau frère qui est en train de mourir, 61 ans! quel rappel!!!
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et oui , mimie , tout ce qu'on a partagé nous manque !!
mes pensées t'accompagnent en ces moments douloureux pour ton beau-frère , un rappel , en effet ...
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Merci à vous.
Mimie, encore une épreuve que la vie te donne.
est-ce qu'un jour, on pourra être "tranquille" ??
j'ai l'impression que lorsqu'on a un peu de bonheur, on le paie d'une autre manière.
sinon, oui, tout me manque à propose de mon chéri : de partager des choses, banales, mais qu'on aurait pu en parler.
ma fille a eu et a encore de gros soucis de voiture trés compliquées, enfin bref, elle n'a pas été blessée, elle est en pleine santé (c'est ce qui compte), mais avec mon mari, on aurait pu en parler, trouver une solution.
là, je dois faire tout toute seule.
c'est aussi la complicité que j'avais avec lui qui me manque. on se connaissait depuis 30 ans bientôt, avec 26 ans de mariage.
c'est comme ça, je dois faire avec la nouvelle façon de vivre.
aller de l'avant, me retourner seulement sur les bons souvenirs et non pas sur l'année pourrie que l'on a eu avec le cancer.
bonne journée à toutes, bisous
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L'essentiel est que ta fille aille bien
Bien sûr nos défunts nous manquent encore plus dans les difficultés et aussi joies liees a nos enfants.
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J'ai encore eu une bonne et triste surprise ce soir. Sur ma page Facebook, il doit y avoir une application qui se fait automatiquement, reprenant tout ce qui s'est passée pour moi sur Facebook.
c'est trés beau à voir, les photos que j'avais mises, et à la fin : il y a la photo prise en soins palliatifs le jour de son dernier anniversaire à mon mari, entouré de mes enfants et moi. Il était encore souriant, tenait encore debout, n'était pas encore trop maigre : ça m'a fait un choc !!! pourtant, je la connais cette photo, mais la voir là, à la fin de la rétrospective de mon année 2014 sur Facebook, j'ai trouvé ça trés beau mais émouvant.
J'ai encore "chialé" comme il disait affectueusement, pas de tristesse, mais d'émotion.
voilà, c'est tout ce que je voulais dire.