Auteur Sujet: TROUVER UN PEU DE RECONFORT  (Lu 11349 fois)

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Géraldine

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TROUVER UN PEU DE RECONFORT
« le: 12 novembre 2012 à 09:50:23 »
Bonjour à tous,
Je me décide enfin à partager ma souffrance car j'aimerais trouver un peu de réconfort.
Cela fait 16 mois que mon mari est décédé d'un arrêt cardiaque, il avait 40 ans... Je suis actuellement en arrêt maladie car j'ai craqué récemment, il n'est pas possible de faire semblant tout le temps. Comme souvent dit dans les messages, nous ne vivons pas, nous survivons. J'ai deux enfants, dont un ado de 15 ans qui me mène la vie dure.
Je me suis retrouvée dans vos divers témoignages, les larmes du vendredi soir, un autre week-end qui passe souvent à être seule,  l'appartement sans vie depuis ce drame, les amis qui s'éloignent, ceux qui ne parlent que d'eux, leur vie continue pour eux et leur bonheur fait mal.
Je n'aie jamais baissé les bras depuis le décès de mon conjoint, mais aujourd'hui, j'ai besoin d'un peu de temps pour moi, car je suis très fatiguée de devoir tout gérer, travail, maison, enfants, mon mari me manque encore plus, il n'est plus là pour me prendre dans ses bras et me remonter le moral, comme il le faisait lorsque cela n'allait pas.
J'espère trouver dans ce forum un peu de réconfort.
Géraldine

QUENOUILLE87

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Re : TROUVER UN PEU DE RECONFORT
« Réponse #1 le: 12 novembre 2012 à 10:31:06 »
Bonjour Géraldine,

Comme toi, mon mari est parti une nuit, sans me dire au revoir, il s’est endormi sans se réveiller, il y aura bientôt 8 mois. Aucun signe avant coureur, rien….

Ma vie est terrible depuis, mais il me semble que le retour de vagues s’espace, pour laisser de plus en plus souvent une mer moins agitée. Je ne vais pas te dire que je vais bien, non, pas du tout, mais j’ai réussi à reprendre des activités sportives et créatives, à moins pleurer (bon, j’ai craqué samedi soir à hurler ma douleur dans la cuisine). C’est vrai que je me pose souvent la question : à quoi bon continuer, pourquoi, pour qui à part mes enfants ?

Mais voilà, mes filles sont là, même jeunes adultes (1 encore aux études) et elles ont besoin de moi. Moi, personne ne me demande de qui j’ai besoin, mais je dois tenir pour qu’elles souffrent moins.

Cette nouvelle vie est usante, tant sur le plan physique que moral, car il faut toujours tenir. Je passe mes week-end à courir partout pour maintenir cette maison propre. Ce week-end, c’était karcher pour enlever la mousse qui s’installe sur les terrasses et l’allée, ramassage des pommes de pins (dès que j’ai eu fini, un gros orage a éclaté, et rebelote, il faut tout refaire), taille des rosiers, et puis ménage à fonds dans la maison. J’ai quand même trouvé le temps de me poser tranquillou devant la cheminée qui flambait, avec un thé et des gâteaux pur chocolat Bonne Maman : mauvais pour la ligne, mais si bon pour le moral.

Et voilà, les hauts succèdent aux bas, peut-être plus souvent qu’avant. Il faut dire que je suis boostée par 2 semaines pendant lesquelles ma « petite » est rentrée à la maison, donc du bazar partout, une présence quasi quotidienne. Ca fait tellement de bien.

Courage, on va y arriver, même s’il nous manquera toujours terriblement (j’ai tellement envie qu’il me serre très très fort dans ses bras).

Nathalie

Doromandre

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Re : TROUVER UN PEU DE RECONFORT
« Réponse #2 le: 12 novembre 2012 à 12:16:11 »
Chère Géraldine,
Comme je me retrouve dans tes mots. Je voudrais pouvoir t'apporter du réconfort mais je n'ai pas assez de "recul" ; mon amour chéri est parti il y a seulement 7 semaines et je tente (si mal) de survivre et de sortir du trou dans lequel je plonge inexorablement. Je ne peux que te dire que je partage ton chagrin, que je te serre dans mes bras tendrement. Je t'offre de partager le peu de forces que j'ai. Je te trouve extrêmement courageuse, bien plus que moi je crois. Je t'embrasse fort.
Dominique

chrisam

  • Invité
Re : TROUVER UN PEU DE RECONFORT
« Réponse #3 le: 12 novembre 2012 à 12:57:30 »
Géraldine,
Tous ici te comprennent, puisque nous avons subi la même perte : celle de notre conjoint(e), c’est dur, pénible, ... tu peux mettre tous les adjectifs que tu veux, nous te comprendrons.
Je ne vais pas t'écrire mon expérience, mon épouse est décédée il y a 4 semaines, le 12 octobre, après 30 ans de vie d'amour 24h/24 puisque nous habitions sur notre lieu de travail (commerce).
C'est te dire le vide, le gouffre

Ici, tu peux pleurer, laisser éclater ton chagrin, ta colère, ta culpabilité, ... personne ne te dira quoi que ce soit.
Au contraire, on viendra te soutenir.

Lis les fils de discussion et tu pourras voir ici et là des témoignages de personnes qui sont dans le haut de la vague, parfois un court moment, mais il y sont, qui t'apportent l'espoir telle que Quenouille, ci-dessous mais il y en a encore bien d'autres.

Il faut laisser le temps au temps, et puis s'offrir une petite "joie" de temps en temps sans se sentir coupable. Hé oui, dur d'accepter une petite joie sans culpabiliser après
Courage, courage et encore courage.



« Modifié: 12 novembre 2012 à 13:01:01 par chrisam »

Géraldine

  • Invité
Re : TROUVER UN PEU DE RECONFORT
« Réponse #4 le: 13 novembre 2012 à 08:54:42 »
Bonjour à tous,
Je vous remercie pour tous vos messages de soutient et plus particulièrement Doromandre, étant donné la perte récente que vous avez subie. Je comprends que pour vous c'est encore très dur mais, je ne suis pas plus courageuse que vous, il faut continuer à vivre même si cela vous paraît impossible. Ne cherchez pas à remonter la pente pour l'instant, laissez-vous le temps d'être triste.

Cela va faire plusieurs semaines que je ne suis pas allée sur la tombe de mon mari, et j'ai honte. A chaque fois que je m'y rends, tout me revient en tête, l'annonce de sa mort, son visage au funérarium, la cérémonie et le vide qu'il a laissé autour de nous. Je regrette ce choix qui a été fait par ma plus grande fille, avec du recul j'aurai préféré qu'il soit incinéré et que ses cendres soient dispersées dans un endroit qu'il aimait. J'ai l'impression qu'il reste prisonnier dans cette tombe, et moi je culpabilise de ne pas aller le voir et pour les enfants je ne sais pas si c'est une bonne chose également.
Je pense laisser mes dernières volontés à une personne proche car si il m'arrivait également quelque chose, je ne veux pas que mes enfants fassent encore ce choix qui est terrible pour moi, nous n'en avions jamais parlé avec mon mari ou alors sur le ton de la plaisanterie, mais jamais sérieusement, il a bien fallu faire un choix.
A bientôt.
Géraldine

Doromandre

  • Invité
Re : TROUVER UN PEU DE RECONFORT
« Réponse #5 le: 13 novembre 2012 à 12:16:33 »
Malika,
Tu peux me tirer l'oreille ! Mais vu ce que mon entourage me dit, je me trouve nulle : "voyons, tu as de la volonté, réagis", "tu es forte, tu peux t'en sortir", "ça ne va pas mieux ?", etc... comme si je devais déjà avoir rayé 34 ans de bonheur, de vie en harmonie et complicité. Merci de me dire que j'ai le droit de me laisser aller, je vais être plus indulgente avec moi, mais qu'on arrête de me mettre la pression pour que je sorte, que je reprenne des activités, comme si rien ne s'était passé, alors que ma vie s'est écroulée.

Géraldine,
Je te comprends pour l'incinération. Mon mari avait souhaité ça et j'ai dispersé ses cendres sur les lieux de son enfance, au bord d'une petite rivière où il a passé d'heureux moments à pêcher. Je me sens apaisée de le savoir en un si joli endroit et d'avoir respecté ses volontés. Mais tu sais, ton mari est dans ton coeur, dans tes pensées, dans votre maison. Tu n'es pas obligée d'aller au cimetière pour le rencontrer. Il est avec toi là où vous viviez et c'est l'essentiel. Fais le vivre.
Merci à toi aussi pour le conseil : me laisser le temps d'être triste.

Je vous embrasse toutes les deux
Dominique

boxon38

  • Invité
Re : TROUVER UN PEU DE RECONFORT
« Réponse #6 le: 13 novembre 2012 à 18:47:09 »
Geraldine,

J'ai perdu mon mari subitement il y a 14 mois et moi aussi je m'en vois avec mon fils de 21 ans.
Très proche au début il est devenu distant mais je sais qu'il souffre et n'accepte pas le décès de son papa.
Si je peux t'aider c'est avec plaisir que je te répondrais en message perso.
Sache que tu n'es pas seule et que l'on fera au mieux pour t'épauler.

Passe une soirée dans la sérénité.

Bises

Anne-Marie

clara

  • Invité
Re : TROUVER UN PEU DE RECONFORT
« Réponse #7 le: 14 novembre 2012 à 22:20:04 »
bonsoir Géraldine
moi aussi, mon mari est parti il y a 10 mois d'un arrêt cardiaque a 47 ans ... sans signe avant coureur
j'ai 4 enfants (fille de 22, fils de 20, jumelles de 13 ans)
on vit pour soutenir nos enfants au début et puis on s'oublie comme toutes les mères, tout pour eux, rien pour nous et un moment donné on craque ...
et on gère tout comme on a toujours fait sauf que ... c'est sans lui ...  :'(
et on passe du nous au je ... sans avoir rien demandé
les enfants, ils continuent leur vie d'adolescent (et heureusement) et ce qui caractérise l’adolescence c'est l'égocentrisme ... alors on est encore plus seule quoiqu’avec eux...
ce soir,je rentre à 19h à la maison
bien entendu, rien de préparé (on est mercredi les 4 étaient là) ... le lave vaisselle pas débarrassé, j'aide ma fille ainée pour une examen demain, je commence le repas et puis .... les 4 devant la télé !!!
alors j'ai tout arrêté ...
et ils se sont posés des questions et m'ont aidé...
il n'y a pas de méthodes miracles : on fait ce qu'on peut avec nos pauvres moyens et on est ni plus ni moins terriblement amputés de celui qu'on aimait
Courage et paix
Claire

cathy

  • Invité
Re : TROUVER UN PEU DE RECONFORT
« Réponse #8 le: 15 novembre 2012 à 08:17:39 »
Bonjour Géraldine,

Je sais ce que tu traverses, mon amour est parti lui aussi brutalement après une rupture d'anévrisme,il avait 46 ans et c'était le 31 mars dernier, sans un au revoir, me laissant seule avec mon fils de 21 ans étudiant.

Nous avions alors beaucoup de projets "sur le feu" que je n'ai pu assurer seule, la douleur était bien trop vive et j'ai du tout arrêter pour envisager une nouvelle vie avec mon fils (21 ans). Bien sûr, les tracas juridiques ont alors surgis, mais finalement j'en suis venue à bout, poussée par le désir de rassurer mon fils et de lui donner la sécurité qu'il a toujours connue.
Comme le dit très bien Claire, remplacer le "nous" par le "je" est difficile, il faut du temps. Aujourd'hui, j'ai réussi à mettre sur pieds mes propres projets (immobiliers entre autres), et je le fais pour notre fils.

Nos enfants sont notre force et quelquefois aussi notre faiblesse. Comme toi, les bras rassurants de mon amour me manquent, mais je continue d'avancer, tant bien que mal, quelquefois au creux des vagues et quelques fois un peu mieux, sachant que désormais  j'ai deux rôles à assumer.

En ce qui concerne mon fils, les premiers mois, nous avancions sur deux routes parallèles, et comme on le sait, elles ne peuvent se rencontrer. Chacun souffrait dans son coin sans  montrer son chagrin et chaque fois que je le sollicitais pour prendre certaines décisions, je m'entendais répondre "mais maman, tout ce que tu décides est bien, je te fais confiance".
CONFIANCE, le mot était dit. Nos enfants (même jeunes adultes) ont besoin de stabilité et de quelqu'un au gouvernail. Je pense qu'au début, mon fils a eu peur que je lui en demande trop, que je veuille me reposer sur lui alors que son papa lui manquait tellement, mais il a été ensuite rassuré de me voir avancer.

Aujourd'hui, un peu plus de sept mois après, nous sommes souvent encore "en décalage", mais nous parlons beaucoup de son papa ensemble, c'est doux et douloureux à la fois mais le dialogue est toujours là.

Bien sur après, il y a la participation à "l'entretien" de la maison, et comme je le disais une fois à Claire, il faut leur montrer où sont rangés le balai et la pelle (!) mais là encore tout est question de dialogue, et petit à petit, les tâches sont un peu mieux partagées. Mardi soir, par exemple, vers 20h, j'étais au téléphone et en raccrochant, j'ai eu la surprise de voir que le repas était prêt ! Oh, steaks hachés/purée mais c'était les meilleurs du monde !

Il est normal que nous soyons en décalage avec nos enfants, nos deuils ne sont pas les mêmes et ton fils a 15 ans Géraldine, l'âge difficile entre tous. Je ne peux que te conseiller de maintenir le dialogue, même s'il dit ne pas en voir envie, et de continuer à lui montrer ton amour. Tu verras que de temps en temps, vos chemins se croiseront, et ces instants là sont précieux.

Fais attention cependant, ne t'oublie pas dans tout ça, tu es à la barre, il faut prendre soin de toi et savoir dire stop quand le quotidien est trop lourd.

J'ai été un peu longue mais j'espère t'avoir donné du courage et de l'espoir, le chemin est long et difficile mais nous n'avons d'autre choix que de nous accrocher.

Je t'embrasse Géraldine, apaise toi et fais avec tes moyens, ne culpabilise pas.

Cathy

Géraldine

  • Invité
Re : TROUVER UN PEU DE RECONFORT
« Réponse #9 le: 15 novembre 2012 à 08:48:59 »
Merci Gérard pour ton gentil message et merci également à Clara... déjà qu'avec mes deux enfants un fils de 15 ans et une fille de 20 ans j'ai dû mal à m'en sortir, j'avoue qu'avec quatre enfants je ne sais pas si je pourrais assurer, tu es très courageuse (même si je n'aime pas trop ce terme) ce n'est pas du courage pour moi, nous devons continuer pour nos enfants, ne pas sombrer dans le désespoir, c'est un peu ce qui m'arrive depuis bientôt 3 semaines, j'espère que je vais reprendre le dessus, remonter la pente, retrouver un peu d'espoir, je ne pensais pas que que l'on pouvait souffrir autant....

Depuis que je me suis inscrite à ce forum, cela me fait du bien de lire vos messages de soutient, et vos témoignages, je ne me sens plus aussi seule qu'avant, je vous remercie d'être là dans cette période très difficile pour moi.

Anne-Marie, j'espère que tu continueras à intervenir sur ce forum nous devons nous soutenir mutuellement.

Merci Cathy pour ton message qui me donne un peu d'espoir, c'est vrai que nos enfants sont notre force mais aussi notre faiblesse, je suis actuellement au creux de la vague, j'espère vite trouver un peu d’énergie pour aller mieux, mais c'est peut-être une étape incontournable qui fait partie du deuil (j'ai vu les différentes vidéos de l'étape 3). Nous ne parlons jamais de leur papa avec mes enfants, mais c'est encore trop douloureux pour nous, ces quelques jours sans travailler me permettent de faire le point, de me retrouver et de penser à lui avec moins de colère car j'ai le sentiment qu'il m'a abandonné en me laissant seule avec les enfants.

A bientôt.
Géraldine

Angela

  • Invité
Re : TROUVER UN PEU DE RECONFORT
« Réponse #10 le: 15 novembre 2012 à 09:33:51 »
Bonjour Géraldine,
Tu peux sans crainte aucune nous faire part de ta souffrance.
Tu auras toujours, comme tu l'as vu ou lu, notre soutien, notre affection. Affection de compagnons de peine, de compagnons "tout court".
Nous ne te dirons jamais que c'est facile. Mais les témoignages d'espoir, réels bien réels, sont aussi là pour nous aider.
Nous partageons la même épreuve, même si elle est totalement individuelle. Disons que c'est plutôt nos "vécus" qui se ressemblent (je mets des guillemets car le terme ne me semble pas adapté) et qui nous lient.
Raconte-nous autant que tu veux, ce que tu veux.
Les matins glacials ... l'absence qui est un vide qui ne peut se remplir ... L'ado qui souffre aussi ... le silence ...
Et puis aussi tes plus beaux moments de vie....
Comme tu veux !
Nous serons toujours avec toi. Et j'aime ce "avec" qui est plus fort qu'à côté ... à tes côtés .... comme les amis qui sont bien à nos côtés mais aussi tellement "à côté" !
Je t'embrasse bien affectueusement.

Reviens vite nous donner des nouellles.

Angela

Géraldine

  • Invité
Re : TROUVER UN PEU DE RECONFORT
« Réponse #11 le: 22 novembre 2012 à 08:18:14 »
Bonjour à tous,

Aujourd'hui je suis très lasse, très fatiguée, comme Clara (comment gérer nos enfants ?) j'ai beaucoup de mal avec mon fils de 15 ans, non seulement je suis anéantie par le décès de mon mari mais il faut que je gère mon fils qui est en pleine adolescence, et je n'en aie pas la force, cette épreuve est de trop.
Il refuse mon autorité, refuse de travailler à l'école, me parle mal...et j'ai été convoqué à l'école pour une réunion avec lui, et ils m'ont informé que si son comportement ne changeait pas, il serait exclus.

Déjà que depuis plusieurs semaines, je sentais que j'allais craquer, je ne dormais plus, je n'avais plus d'appétit et je pleurais tous les matins au réveil, mais je me levais et j'allais au travail quand même, je me demandais tous les jours si j'allais encore recevoir un SMS du lycée ou un appel pour qu'il m'informe que fils était collé.

J'aurai bien aimé pendant cette période ou j'étais fatiguée que ma fille prenne le relais à la maison, mais elle ne comprenait pas pourquoi je lui en demandais plus qu'à son frère. Je n'aie pas trouvée le soutien que j'attendais d'elle....

Lorsque j'ai appris lors de la réunion que j'ai eu avec son professeur principal qu'il ne voulait pas le garder étant donné son comportement, j'ai été complètement abattue, je ne m'attendais pas à ça du tout, j'espérais que cette école était un nouveau départ pour lui (il a redoublé sa 3ème dans un lycée professionnel privé, car son dossier n'est pas passé pour toutes les formations qu'il avait demandé) et qu'il allait changer.

J'ai essayé de tout gérer depuis le décès de mon mari, mais un jour on craque, j'ai déjà beaucoup de mal à faire mon deuil, face à cette épreuve, il me manque encore plus, j'ai le sentiment d'avoir été abandonné, il m'a laissé seule avec les enfants, et je dois me débrouiller, mais cette épreuve est de trop, je suis fatiguée, épuisée, surtout que je ne sais même pas si mon fils se rend compte du mal qu'il me fait, il est complètement hermétique à toute discussion, il devient vite agressif, dès que nous parlons des devoirs, de l'école, il se bloque.

Il en pense qu'à jouer à ses jeux vidéo, il m'en faiT voir de toutes les couleurs, me fait du chantage, "si je ne peux pas jouer, je n'irais plus à l'école", il m'a déjà fait le coup car il a été puni de jeux vidéo.

Il faut déjà "faire le deuil" de ses enfants qui entrent dans l'adolescence, il était tellement mignon petit, c'était un petit ange avec ses cheveux blonds et ses grands yeux bleus, il est où mon petit Lucas qui me faisait des câlins, et qui me serrait fort dans ses bras, aujourd'hui il n'y a que des disputes, de la haine vis à vis de moi, et il est pressé de partir de la maison pour faire ce qu'il veut.

Je n'aie pas voulu (ou pu) être trop sévère avec lui étant donné les circonstances, comment être sévère avec ses enfants après ce drame, ce cauchemar....

Après avoir beaucoup insisté, il a accepté à contre cœur d'aller voir un psychologue, mais il n'a fait qu'une séance et le prochain rendez-vous est pour dans trois semaines, moi qui pensait que j'avais trouvé un peu d'aide je suis déçue, je comprends que le psy ne veut pas lui mettre la pression car il veut installer un climat de confiance, mais moi, pendant ce temps, je dois tenir, comment faire pour tenir ?

A bientôt j'espère.
Géraldine


chantal67

  • Invité
Re : TROUVER UN PEU DE RECONFORT
« Réponse #12 le: 22 novembre 2012 à 10:29:09 »
Bonjour Géraldine, Quenouille et tous les autres. 25 mois que mon mari est parti ! Nos enfants sont grands (nous en avons 4) et nous avons 5 petits-enfants (le cinquième n'a pas connu son papy, nous lui apprendrons à le connaitre) Je comprends vos problèmes avec vos jeunes ados, déjà à deux ce n'est pas simple alors seule........! Ils souffrent de l'absence mais l'expriment différemment et bien souvent mal ! J'ai une collègue qui a vécu la meme chose que toi Géraldine, son fils ingérable, il a fallu plusieurs mois et beaucoup de patience, elle me disait souvent qu'elle en avait marre, que son gamin la "détruisait", qu'elle ne savait plus vers qui se tourner et c'est un psychologue (qu'il refusait au début) qui a fini par l'aider. Je lui ai parlé il y a 2 jours (j'ai changé de poste et la voit moins), son fils va bien, enfin, il a changé d'orientation scolaire et il aime ce qu'il fait maintenant et il est à nouveau "calme". Il faut demander de l'aide, on ne peut pas tout gérer seul. Je sais que pour les "autres" il faudrait que l'on aille "bien" très vite ! Quand mon mari est partit (cancer, 3 mois) mon monde, ma vie s'est écroulée, je voulais seulement le rejoindre mais, et heureusement, il y avait nos enfants et nos petits enfants. Au bout de 2 mois ma soeur m'a dit "mais tu devrais déjà aller mieux !" elle ne sait pas ! tant mieux pour elle ! avec mon mari, nous n'avions jamais évoqué "les funérailles" ! Depuis son départ, j'ai une fois évoqué "mon départ" avec nos filles et je leur ai dit "vous me ferez incinérer et me glisserez avec papa sans déranger sa tombe (il y a un chemin de terre pour les fleurs au milieu) elles m'ont répondu "ça va pas ! on fera comme tu as fait pour papa et comme ça vous serez ensemble, mais seulement dans 30 ans !" j'en ai 57 ! Au bout de 25 mois, je peux dire "j'ai trouvé le calme, la paix, j'ai accepté" mon mari me manque tous les jours, sa présence, ses bras, sa voix mais je sais qu'il ne reviendra pas, j'ai accepté ! Je m'occupe de notre maison, je vais au travail, il voulait que notre maison reste le "nid" de nos enfants, je m'en occupe ! Le chemin pour arriver là où j'en suis maintenant a été long et douloureux, mon dieu que c'était horrible, mais j'y suis ! J'aime et j'aimerais toujours mon mari, les larmes coulent encore par moments mais elles m'apaisent et ne m'arrachent plus la poitrine ! Vous etes toutes et tous très "courageux", nous n'avons rien demandé, la vie nous a imposé cette souffrance ! Je vous souhaite beaucoup de douceur.

cathy

  • Invité
Re : TROUVER UN PEU DE RECONFORT
« Réponse #13 le: 22 novembre 2012 à 10:45:59 »
Bonjour Géraldine,

Ton fils te fait du mal et se fait aussi beaucoup de mal à lui même.
Tu ne peux pas continuer à gérer seule cette situation, tu es trop épuisée et démunie.
Lucas a accepté finalement de rencontrer une psychologue, c'est déjà un grand pas en avant, il a besoin d'une aide extérieure. Je comprends que tu sois déçue qu'elle ne le revoit que dans trois semaines, mais il faut que tu te dises qu'ils entament tous deux un travail de longue halène.
Et toi ? Es tu "suivie" ? Peux tu parler de cette situation qui te bouffe et vient alourdir encore le fardeau de la perte de ton aimé ?
Il faut absolument que tu prennes soin de toi, qu'un professionnel t'écoute aussi. Bien sûr, il ne s'agit pas là non pus d'une recette miracle, mais il faut mettre tous les moyens en oeuvre pour "avancer", et ils ne sont pas si nombreux !

N'hésite pas à venir nous confier tes difficultés,
Courage Géraldine
Je t'embrasse
Cathy

Pervenche

  • Invité
Re : TROUVER UN PEU DE RECONFORT
« Réponse #14 le: 22 novembre 2012 à 12:10:40 »
bonjour Géraldine,

J'ai connu aussi beaucoup de conflits avec ma fille depuis quelques années. Lors du décès de mon compagnon, elle a été très présente et elle m'a soutenu.

Pourtant, par moments, les conflits ressurgissent. Ce n'était pas facile à gérer et je m'éloignais malgré mon amour pour elle.

Ne voulant pas lui imposer ma souffrance, je n'était pas toujours comme il aurait fallu et elle même a un caractère assez fort.
Nos rapports ont été fusionnels depuis sa petite enfance et c'est d'autant plus douloureux maintenant lorsqu'il y a un clash.

En ce moment, cela va mieux. Mais il a fallu un grand clash il y a quelques temps. Car elle trouvait que je ne lui portais pas assez d'attention. Je précise que jusque là j'étais "trop collante" à son goût. De toutes façons, quel que soit mon comportement, même lorsque Bruno était encore là, ce n'était jamais bien.

Et puis, explosion, j'ai craqué, je lui ai  dit ce que je pensais, j'ai pleuré j'ai vidé mon sac, elle aussi.
Pas tout, parce que les circonstances ne s'y prêtent pas non plus. Cela s'est fait en épisodes.

Mais, aujourd'hui, nous trouvons un terrain d'entente, respectueux. Car malgré tout nous nous aimons.

Toi aussi ton fils t'aime et tu l'aimes. Mais la situation n'est pas simple. Tu as en effet de la chance qu'il ait accepté d'être suivi.

Les choses demandent du temps. Je suis certaine que vous finirez par trouver un "terrain d'entente" mais c'est bien difficile. Il faut avant tout que tu prennes bien soin de toi.

Je t'embrasse
Claire