Bonjour Iasclosas,
Je te comprends...Oh comme je te comprends...Tu es au début, tout au début de cet horrible chemin du deuil...ta vie, telle que tu l'aimais, s'est arrêtée et tu dois faire face à l'insupportable...Pour l'instant, tu ne peux rien entendre de nos messages d'espoir...Tu es sous le choc, tu souffres et tu ne peux penser qu'à cette atroce douleur omniprésente...Tu n'as pas d'autre choix que de l'accueillir cette douleur...J'espère que tu es bien entourée. Essaie de ne pas t'isoler, même si tu n'as pas forcément envie de voir du monde, laisse-toi entourer par ta famille, tes amis; ceux qui sauront partager ta peine en silence...sois douce avec toi-même et avance gentiment, un jour après l'autre...Tes enfants, j'en suis sûre, te donneront la force de continuer...
Pour moi, cela fait un peu plus de 15 mois que mon amour a été foudroyé par un malaise cardiaque deux jours avant ses 52 ans.
Cela a été un choc effroyable pour moi! Ma vie a basculé en ne fraction de seconde après 24 ans de bonheur sans nuage...Mon mari.c'était vraiment mon complément; nous ne faisions rien l'un sans l'autre...Depuis que je suis seule, je tiens un journal de deuil qui est en permanence sur ma table de nuit. L'écriture a toujours été pour moi un moyen d'exprimer mes ressentis. Lorsque je relis ce que j'ai écrit durant les premières semaines ( j'écrivais tous les soirs avant d'essayer de dormir), je peux mesurer le chemin parcouru. Pendant des semaines, je me demandais comment survivre. Je ne parlais que du manque insupportable, du vide qui m'entourait et de cette inacceptable notion de "plus jamais..." Je me rappelle aussi qu'à la fin de chaque journée, je me disais " Ouf! Encore une journée de passée..." et chaque matin " Une autre nuit de passée..." L'approche du week-end était une véritable torture. Je commençais à me sentir "mieux" le dimanche, en fin d'après-midi, car je savais que le lundi, je pouvais retourner au boulot et que ça m'occuperait l'esprit...Mais durant les week-ends, je ne me suis jamais isolée. Je me forçais à sortir avec des amies ( ciné, resto...), même si ça a souvent été pénible, car je me rendais bien compte que je ne faisais cela que par défaut...
Mais ça m'a aidée à avancer...Peu à peu, j'ai commencé à refaire des "petits" projets...Oh , plus rien à voir avec la merveilleuse vie que j'avais avant, mais des petits projets tels que des sorties avec mes ( grands) enfants , par exemple. Ou refaire de temps à autre une invitation.
15 mois plus tard, mon amour me manque toujours autant. Je sais que rien ne sera plus jamais comme avant...mais malgré tout, la douleur s'atténue. Je parviens à sourire en repensant à nos souvenirs, en regardant des photos du temps du bonheur...Je me retrouve peu à peu d'autres intérêts, je fais des activités que je n'aurais sans doute jamais faites s'il était toujours là, mais des activités qui me tirent en avant. Oh ! Mes états d'âme sont toujours fluctuants, mais les périodes où je vais "mal" sont moins fréquentes, et surtout, durent moins longtemps...
Courage, chère amie...tu vas y arriver, même si pour l'instant, cela te paraît impensable...Et n'hésite pas à venir chercher un peu de réconfort sur ce forum.Ici, nous sommes tous sur le même bateau et tu verras, un jour, c'est toi qui pourra envoyer des messages d'espoir...
Je t'embrasse
Suzy