Dans les jours qui ont suivi les obsèques, c'était pour moi insupportable de voir ses affaires dans le placard ... J'ai proposé à mes proches de récupérer quelques vêtements, ma fille a pris sa casquette, mon fils une ceinture... puis j'ai vidé le placard, gardé pour moi quelques tee-shirts avec lesquels je dors, une chemise de bûcheron qu'il aimait particulièrement et qui me tient chaud les soirs d'hiver, un vieux gilet ...
j'ai mis tout le reste dans des grands sacs, direction Emaüs. J'y suis allée seule, une énorme boule dans la gorge et je me suis effondrée quand le jeune homme qui m'a accueillie m'a dit "ah, c'est bientôt les soldes, on a fait de la place dans ses placards" ...
C'était il y a tout juste un an, depuis je n'ai pas trié grand chose d'autre, c'est si difficile ... nous étions mariés depuis 35 ans et n'avions pas de secrets l'un pour l'autre mais ouvrir son porte feuille, les tiroirs de son bureau, ça me donne l'impression de fouiller ses affaires, ce que je n'avais jamais fait. Il me reste encore beaucoup de choses à ranger ou donner mais je n'y arrive pas, son bureau est resté intact, son matériel de photo et j'en passe. En fait, je ne peux réorganiser que les endroits et objets dont je me sers (l'atelier, la cabane du jardin ...) mais ce qui lui était vraiment personnel, je ne sais pas quand je pourrai faire le vide, le moindre objet est chargé de souvenirs, comment s'en défaire ?
Alors oui, je suis d'accord avec vous, chacun fait comme il le peut, comme il le sent, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise façon de "faire son deuil" et tout ce qui va avec.
Moi, je reste fidèle à ma devise, "un jour à la fois". On verra plus tard, quand je sentirai que ça devient possible.
Bien amicalement
Biloba