Ma pauvre chérie, c' est la parfaite description du processus de deuil que tu décris là, je me reconnais point par point. Idem, je ne réalise pas, j' ai un mal fou à me projeter dans le réel, j' attends qu' il rentre, je le vois partout, je crois l' entendre, je vais mieux quand je suis avec du monde autour de moi, je me soigne par tout ce qu' on me prescrit, je prends tout ce que je peux prendre pour aller moins mal, Je vais revoir régulièrement mon mari sur les photos des derniers jours que j' ai pris avec mon téléphone pour bien me rappeler que c' est lui et qu' il est bien mort, je les repasse jusqu' à la dernière, la tombe fleurie. Je vais chez le psychiatre aussi. "Je me sens monstrueuse par moments, complètement abandonnée à d'autres, presque normale le reste du temps.". Cette phrase j' aurais pu l' écrire aussi, du coup j' ai demandé des explications au psychiatre, il m' a rassurée, je ne deviens pas folle, je ne perds pas la raison, c' est le stress du choc, c' est le deuil du conjoint, il est identique à tout le monde. C' est ainsi, hélas, celui qui reste sur le carreau souffre le restant de ses jours et va porter sa croix durant tout ce temps. Bon courage, ne désespère pas, tiens bon, il ne faut pas chercher à brûler les étapes du deuil, tu n' y échapperas pas de toute façon.