Auteur Sujet: Tout ce vide en moi  (Lu 7694 fois)

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madâme

  • Invité
Re : Tout ce vide en moi
« Réponse #15 le: 08 juillet 2013 à 13:14:03 »
Bonjour Bruine,

Ton témoignage est bouleversant. Bien sûr que l'âge n'importe pas par rapport à la douleur de la perte. Michel t' a accompagné pendant tant d'années! En quoi te dire qu'il avait presque 81 ans te soulagerait de la douleur de l'absence et du manque? Il est normal que tu sois bouleversée, que tu culpabilises de ne pas avoir compris qu'il était à l'agonie. 3 jours avant sa mort, mon père a répété à ma soeur et moi la même phrase, dont nous avons compris, avec le recul qu'il disait "Je crois que j'vais mourir". Je pense que nous n'avons pas "voulu" entendre ce qu'il disait. Nous refusions sa mort. Nous avons culpabilisé, parce que nous l'avons quitté sans lui avoir dit au revoir. Il était hospitalisé à 60 km, et nous allions le voir 2 fois par semaine… Avec le temps, j'ai compris que nous n'avions rien à nous reprocher. Nous l'avions accompagné pendant 3 ans et demie dans 11 établissements différents!
De même tu étais malgré tout à ses côtés. Tu n'as pas compris qu'il partait à cause du mauvais diagnostic du médecin. Tu n'es pas fautive. Tu l'as accompagné jusqu'au bout et il emporte avec lui tous vos souvenirs et ta présence à ses côtés durant la maladie. Je suis certaine que d'un ailleurs il te remercie de tout ce que vous avez partagé.

Je te souhaite beaucoup de courage,

Madâme

AQUA

  • Invité
Re : Tout ce vide en moi
« Réponse #16 le: 08 juillet 2013 à 15:56:54 »
Bonjour briune,
On aimeraient garder nos amours jusqu'a la fin sont partis la fin des temps, hier ils étaient encore là, l'instant d'après ils sont partis .
Ce sont les meilleurs qui partent c'est la vérité, ils ont quitté la planète terre.
Le jour ou la mort nous les arrachent c'est un bout de nous qu'on perd,on arrive pas a s'imaginer que c'est fini, a tout jamais.
Ils se sont envolés,petits oiseaux,leur sourires, leurs visages on rejoint les nuages.
On doit s'accrocher on doit se relever et briller pour leur mémoire .
Douces pensées.
Aqua

meszouzous

  • Invité
Re : Tout ce vide en moi
« Réponse #17 le: 08 juillet 2013 à 20:02:06 »
Chère Nicole,  Comme je comprends ta détresse, ta souffrance et ta culpabilité. Mais tu as cru à ce que disait le médecin, tout comme ton mari, tu n'es donc pas responsable. Il faut absolument retirer de ton esprit cette culpabilité, tu as déjà bien assez avec la douleur de ne plus avoir ton amour auprès de toi. Il a vécu d'horribles souffrances et tu l'as accompagné comme tu l'as pu, avec ton amour inconditionnel pour lui. Bien sûr que si tu avais su que les choses étaient autrement, tu aurais agi différemment. Il repose en paix aujourd'hui, ça tu le sais. Laisse aller tes larmes, ton chagrin de l'avoir perdu mais pas d'être responsable de quoi que ce soit. Je me doute que ça doit être oh combien difficile... Ne sois pas désolée de nous livrer ici tes pensées, tes douleurs car ce lieu est fait pour cela. Nous nous épaulons tous comme nous le pouvons mais avec sincérité. Je te souhaite beaucoup de courage et t'embrasse bien fort.
Nanou

raph

  • Invité
Re : Tout ce vide en moi
« Réponse #18 le: 08 juillet 2013 à 21:34:50 »
Bruine,
tous les soirs on se disait "bonne nuit, mon amour" et je continu  lui dire
Je ne penses pas être folle pour autant. Leur parler est plus une aide je pense.
Vous avez vécu 35 années inoubliables et vous envie.
raph
« Modifié: 08 juillet 2013 à 21:42:03 par raph »

N@t

  • Invité
Re : Tout ce vide en moi
« Réponse #19 le: 08 juillet 2013 à 22:17:28 »
bonjour bruine

je suis encore très jeune par rapport à vous (37 ans) et je n'ai pas connu de grand amour comme le votre (je suis séparée du père de mes enfants depuis 3 ans) mais je me permet de venir vous témoigner toute ma sympathie tant dans votre histoire raisonne un peu de la mienne, la seule différence étant que je n'ai pas perdu mon mari mais mon fils ainé (12 ans et demi). En effet en janvier Tristan a eu la grippe et en février j'étais très inquiète parce que la fatigue ne disparaissait pas, il perdait aussi beaucoup de poids. Le 7 mars il a été hospitalisé et le 8 tombait le diagnostic de lymphome (c'est comme la leucémie sauf que au lieu de se multiplier dans la moelle, les cellules vont se multiplier dans les ganglions et de façon plus exceptionnelle dans un organe, cela a été le cas de Tristan). Hospitalisation en réanimation puis en hémato, chimio, pas de soin palliatif car chez l'enfant en théorie cela se traite bien mais il était trop agressif et avait déjà bien trop détruit ses reins. Il est parti le 28 avril après 7 semaines de souffrances, en réanimation, d'une décompensation cardiaque alors que tous les jours on le forçait à se lever et faire des efforts, sans savoir que son coeur ne supporterait pas. Mon petit était un garçon courageux, comme seuls les enfants peuvent l'être, ne criant jamais, ne pleurant que très peu, acceptant la douleur intense comme faisant parti de sa maladie, malgré une pompe à morphine a hautes doses. Mais cette douleur elle se voyait tous les jours sur son visage. Cela fait un peu plus de 2 mois et ces images me hantent toujours, m'empêchant de dormir, c'est pourquoi je tenais à vous témoigner de mon soutien et vous souhaiter sincèrement beaucoup de courage. Je sais que ce que je vais dire et vain et inutile, que cela n'efface pas notre propre douleur et moi-même je ne suis pas toujours disposée à ce que l'on me le dise, pourtant c'est la seule vérité à laquelle on puisse se raccrocher, celle que au moins maintenant, aussi insupportable que soit notre propre douleur, eux ils ne souffrent plus. Le lymphome de Tristan imposait le même protocole que la leucémie, je sais donc combien la route aurait été longue et difficile, douloureuse si ils avaient vécu, sans pour autant avoir une certitude de guérir au bout. Parfois je me dis que 7 semaines cela a été trop court, mais trop court pour moi, pour son père, pour ses frères et sœurs, ses grands-parents, certainement pas trop court pour lui, certainement beaucoup trop long vu toutes les souffrances qu'il a enduré. Cette consolation est bien maigre mais c'est la seule que j'ai pu trouver pour surmonter cette terrible injustice. Personne ne devrait partir dans de telles souffrances, ni les "vieux", ni les "jeunes".
« Modifié: 08 juillet 2013 à 22:24:48 par N@t »

bruine

  • Invité
Re : Tout ce vide en moi
« Réponse #20 le: 09 juillet 2013 à 00:28:59 »
Bonsoir N@t,
 J'ai eu mal pour vous en lisant ce que vous écrivez de Tristan. Pauvre petit bonhomme. Si jeune et tant de souffrances ! Chacune de nos histoires est différente mais oh, combien elles se ressemblent.  Moi je n'arrive pas encore à me dire qu'au moins il ne souffre plus. C'est comme si j'acceptais qu'il soit parti. Mais chacun essaie à sa façon de supporter l'insupportable. Je n'ai pas encore trouvé la mienne. Je n'accepte toujours pas son départ mais je sais qu'il le faudra, un jour.
Je vous remercie tous Raph, Meszouzous, Aqua,madâme, nanou....aujourd'hui a été une journée (((  mais les enfants ont téléphoné ce soir et cela ajouté à vos post je me sens mieux. Vide , fatiguée mais moins déchirée. Un peu d'apaisement mais comme je voudrais rêver de lui le voir sourire ou entendre sa voix une fois encore. Oh ! Oui comme j'aimerais !



Zabou2

  • Invité
Re : Tout ce vide en moi
« Réponse #21 le: 09 juillet 2013 à 01:41:42 »
Bonjour Bruine,


Ne t'en veux pas, que voulais tu faire? parfois dans le désarroi nous perdons nos moyens et tu as fais confiance au médecin,normalement un spécialiste!!

Peut être, aussi, voulais tu continuer à y croire, et comment t'en blâmer aujourd'hui?

Nous ressentons tous de la culpabilité au début, celle-ci est intense ,retourner la faute sur nous, une manière de se fustiger davantage, cela est inutile, tout est déjà si douloureux.

Au contraire de toi, moi, je me  suis culpabilisée,d'avoir vu que mon mari allait partir, contre l'avis de toute l'équipe médical, au soins palliatifs, je me suis demandée pendant des mois, comment , j'avais pu le voir, alors qu'il ne disait rien, j'aurais tellement voulu, alors, qu'on me le dise, j'avais l’impression que cela m'aurait soulagée......

Tu vois quelque soit la situation, on trouve toujours moyens de se le reprocher......

Pour répondre à ta question je vois une psychologue depuis la semaine qui a suivi son décès, cela m'aide effectivement beaucoup à comprendre, mes émotions, mes ressentis et à réfléchir sur ce que je suis doucement entrain de devenir, sur lui aussi, sur nous!!!

Prends soin de toi, nous sommes là aussi pour toi.

Tendresses.
zabou

raph

  • Invité
Re : Tout ce vide en moi
« Réponse #22 le: 09 juillet 2013 à 22:05:17 »
Bonsoir,

Oui la culpabilité est là quelque soit les circonstances.
Mon amour est tombé comme ça, arrêt cardiaque et je me dis que si, plutôt que d'attendre les pompiers on l'avait mis dans la voiture pour le conduire à l'hôpital ou directement à la caserne des pompiers qui est à 3 km, si j'étais aller voir l'ancien proprio de la maison qui habitait non loin de chez nous (qui peut être n'était pas chez lui, mais qui peut être aussi l'était) et qui est médecin, que peut être on aurait pu le sauver.
Même si les médecins m'ont dit que rien n'aurait pu le sauver sauf s'il était tombé devant une structure d'urgence, qu'il y a seulement 10 % des personnes qui font une mort subite qui s'en sorte et ben je culpabilise quant même.
Mais comme on dit :"avec des Si..."
Même si on a fait ce qu'on a pu pour le réanimer, on n'en avait pas les moyens.