Bonsoir à tous,
J'ai engagé des "travaux" de mise en ordre des placards de la maison, suite au décès de mon épouse.
Je me suis mis à trier Vêtements, chaussures, effets personnels, bijoux pour ne plus me heurter à "son image" à chaque fois que j'ouvre une armoire.
J'ai, aujourd'hui, fait le tri des bijoux et de ses coffrets.
Chaque objet me rappelait son image; chaque bijou faisait ressurgir le cadeau offert, une situation de joie, de bonheur.
Et pourtant, parfois en larmes, j'ai continué jusqu'au bout, du moins celui de mes capacités morales.
Une véritable torture de chaque instant où chaque seconde me projetait l'image aimée, parfois proche.
Car, chaque objet, bijou a son histoire et, plus important encore, souvent de petites photos étaient jointes.
Je me disais qu'il fallait que je le fasse, que je ne pouvais obstruer chaque jour ma vue en revivant comme un récent passé.
Et ce soir, je suis exténué nerveusement d'une telle tension.
Et surtout, je doute.
Oui, je doute maintenant de la nécessité de ce que j'ai fait.
Me suis-je fait plus de mal en tentant d'effacer que le mal de voir ?
Et si j'allais trop vite ?
3 semaines que mon épouse est décédée, son image m'obsède parfois par sa présence, parfois aussi par son absence.
Qu'ai-je fait en voulant rompre cette vision de l'avant ?
Ne pouvais-je attendre ?
Je l'aime comme si elle était encore là, sans doute plus même, car son absence rend une forme "d'attente" insupportable.
Cacher, faire disparaître de ma vue ce qui était à elle, très personnel ?
Je me dis qu'il le faut; mais une voix en moi me trouble et fait jaillir du remord et un peu de honte.
Pourquoi ?
Une maison, sanctuaire d'un être aimé ?
Une maison, cacher le réel pour ne penser qu'au passé ?
Je ne sais pas, je ne sais plus.
Ce soir, je suis paumé et je doute de moi et de ce que j'ai fait
Yohann