De tout coeur avec toi Mimie.
Moi aussi j' écris beaucoup à mon coeur, depuis 18 mois déjà.
Il m'arrive de verser beaucoup de larmes en écrivant, mais quelquefois aussi, j'ai le sourire.
par contre, je n'ai encore jamais réussi ni même voulu les relire.
Est-ce par crainte de raviver toute cette douleur ?
Un jour peut-être.
Amicalement

Quand je vous lis et que je vois qu'il n'y a pour moi que 58 jours ... vous me montrez que je dois espérer aussi comme vous pouvoir tenir !
c'est précieux de vous lire !
Moi je n'écris que peu, je lui parle ... et par contre j'en suis à la relecture des premiers carnets de correspondance amoureuse ...
je pleure
mais j'ai son écrit c'est comme si j’établissais un lien où lui me dit par ces anciens mots la force intacte de son amour !
cela m'apaise
c'est peut être ma manière de le rechercher ...
une manière de contourner le vide
je ne sais pas
mais tant que j'en retire plus de positif que de négatif je continue !
C'est paradoxal de :
* sentir le vide qui est un plein car un envahissement de mes journées
* de n'avoir vu le très peu de personnes se rendant disponibles malgré leurs promesses pour échanger avec moi, que la solution de me replier vers l'échange avec mon défunt ... donc de cultiver ce lien pour défaire une partie qui ne peut plus être !

Si nous cherchons à communiquer vers eux c'est que nous croyons à la possibilité qu'ils reçoivent nos messages.

je trouve très bien que je puisse verbaliser toutes ces émotions, cette douleur , ces expériences de solitude,  ces moments de communication par delà la disparition physique, que je lise des gens qui ont vécu cette douleur et échange avec eux, que je puisse être aidée par des thérapeutes ( psy, acupuncteur, ostéo...) ... il y en a tant qui n’exprime rien de tout ça , qui ne croient pas en la vie invisible des défunts parmi nous et ne communiquent plus avec eux, et la mort comme un grand néant, quoi de plus terrible ?...qui ne connaissent pas les étapes par lesquelles ils doivent passer et  gardant au fond d’eux même cette douleur sans se faire aider, sans vraiment être conscient de toutes ses subtilités et ses ruses,  ils se créent une carapace plus ou moins solide contre elle ou sombrent avec elle au lieu de l’apprivoiser peu à peu et de la transcender... je continue d'écrire ici, de parler (quand cela se présente) de ma douleur, de lire et partager avec ceux qui en ont vécu de semblable...

merci de nous dire de tenir !

Bonsoir Mimie,

Personne ne comprend c'est sur, comment comprendre, l'impensable, ils sont heureux eux!!!

La famille c'est différent, il ne sont pas venus c'est vrai, mais peut être qu'ils ont aussi trop de peine, et ne veulent pas en rajouter, peut être, est 'il trop difficile encore pour eux de venir et ne pas trouver ton mari prêt de toi, parfois trop dans notre douleur, nous n'arrivons pas, nous non plus à comprendre celle des autres, ceux qui nous sont proches, ceux par qui ont voudraient tant, être entourées, comprises et qui font eux même,leur propre deuil.

J'ai vécu quasi la même situation que toi, j’étais en colère, j'invitais, et mon fils faisait tout pour ne pas venir, et ils ne sont pas venus des mois durant, comme moi, il a accompagné son père, ses trois derniers jours, comme moi, sa souffrance était intense, je le savais, je le comprenais, mais je ne pouvais pas admettre, il ne pouvait plus venir, trouver la maison vide, cela lui rappelait sans doute trop la souffrance qu'il avait vu, et celle qu'il était entrain de vivre.

Moi totalement repliée sur moi, dans le néant,le manque avec le vide pour tout compagnon, j'avais alors tant besoin d'amour, j’aurais aimé qu'il me dise, mais nous ne sommes pas de grands "diseux" dans la famille, alors.....

Tu verras , pour eux, ceux que tu aimes, tu finiras par comprendre, par accepter, par décolérer, avec le temps la souffrance s'adoucit, on revient petit à petit dans " la vrai vie" celle des autres, celle d'avant, très différente, parce que l'on aura entre temps changé à tout jamais....

Je t'embrasse.

zabou

nadine beauthéac dit que c''est à nous d'éduquer les autres et de leur dire nos besoins...
au début j'avais du mal avec cette idée mais j'ai compris...
que ça peut les faire réfléchir et qu'ils seront plus attentifs si un autre endeuillé croise leur route.

je t'admire d'avoir su dire simplement cette vérité...

UN an, je pouvais encore le serrer dans mes bras et nous échangions!
que c'est dur tout cela

Lilas j'aime ton expression de double vie c'est exactement cela !
J'ai quitté l’authenticité ... pour être avec l'image de marque minimale que l'on attend de moi ...
une part de mon métier lié au bien être est aussi lié à l’esthétique là j'explique à mes clientes habituelles que je en me maquille plus car je pleure trop souvent ... elles l'acceptent j'espère sans jugement, pour celles qui sont veuves avec compréhension.
Gommer ce qui fait mal ... pour les gens c'est faire disparaitre le problème mais un jour ils le retrouveront ... tôt ou tard ...

courage compagnes et compagnons de galère
aujourd'hui anniversaire de mariage c'était très éprouvant pour moi ...

Zabou
pour toi qui si souvent vient nous tendre la main je veux juste avec mes petites capacités te dire simplement ma compassion.

UN AN
Juste à 10h30, son souffle et son cœur se sont arrêtés, j'étais près de lui, je tenais sa tête dans mes mains guettant le moindre souffle, grimpée sur le lit près de lui, nos trois enfants lui tenant les mains.
Je retiens mes larmes car j'ai deux de mes petits soleils à garder toute la semaine. Dans un sens j'ai moins le temps de penser mais comme cella n'empêche pas vraiment, je ne m'autorise pas à montrer mes larmes. Ma petite fille 5 ans 1/2 est à l'affut de ce que l'on ressent. Et son petit frère demande ou est son papy, pas la peine d'en rajouter.
Dure journée je le sens. Vivement demain.