FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: mary42 le 09 juillet 2013 à 09:19:07
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Avec vous, et chaque minute près de lui
Je me demande chaque jour et plusieurs fois par jour comment je peux être encore là, après 10 mois de chagrin, de larmes versées ou refoulées, après 10 mois vécues avec la culpabilité, les regrets, les remords, l'absence insupportable. Comment peut-on survivre à une telle agonie du cœur. Lorsque j'ai une réponse, c'est toujours la même : je suis là dans un seul but, poursuivre ce que tu aurais fait et chaque jour te parler, vivre avec toi, vivre par toi. Notre merveilleux amour me montre le chemin que je dois emprunter désormais, avec toi toujours à mes côtés. Que me dis-tu ? oui, je serai là, aidant ta fille et ton petit-fils que tu aimais tant, oui, je sortirai de ce matérialisme qui ronge les relations et la qualité de vie, toi mon poète si généreux auprès de tous, connus et moins connus que tu soulageais par un mot, un geste, un don, oui, je t'entourerai de fleurs puisque tu les aimais tant, et non pas au cimetière car tu n'y es pas. Et surtout, mon amour, ne doute jamais que je t'aime et que je ne cesserai jamais de t' aimer jusqu'à ce que tu viennes enfin me délivrer de ce terrible fardeau qu'est devenue désormais ma vie.
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Mary 42,
j'en suis au 11e mois, un peu plus calme (avec des chutes bien entendu), et comme toi, je me demande toujours pourquoi moi je suis encore là et pour combien de temps.
Voici ce que ma mère m'a répondu, un jour où l'on parlait et où justement, je lui disais que la logique aurait voulu que ce soit moi que cette horrible maladie vienne chercher. Elle m'a dit quelque chose qui m'a d'abord surprise, et puis finalement, qui m'a quand même apporté je ne dirais pas du réconfort mais m'a fait me remettre en question.
Sa réponse a été : si c'est ton mari qui est parti, c'est parce qu'on a besoin de lui de l'autre côté, et pas de toi.
Je n'ai pas pu répondre tellement la réponse m'a surprise. Surtout que nous n'avons jamais parlé 'de l'autre côté" avec ma mère.
Mais finalement, quelque part, je me dis : et si c'était vrai, il a beaucoup donné sur cette terre, peut-être qu'il est bien (mais je n'accepte toujours pas ce qui l'a emporté même si rien ne peut être changé).
Alors oui, comme toi, je fais le maximum pour ouvrir mon coeur aux autres, à nos enfants qu'il aimait tant lui qui avait perdu ses parents tout petit, aux autres tout simplement. Et j'évite ceux qui polluent la tête. J'essaie de grandir à l'intérieur pour qu'il soit fier de moi le jour où je le retrouverai.
Notre chemin est difficile, mais comme tu le dis, avec eux toujours à nos côtés. Et c'est merveilleux d'avoir eu la chance d'être aimée et d'avoir aimé. Et je continue à lui parler moi aussi, des fois à haute voix, c'est comme ça, j'en ai besoin.
Tendrement.
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Bonsoir Lilio,
L'on dit que ces épreuves terribles nous ouvrent le chemin de la spiritualité. J'aime beaucoup les paroles de ta maman, si réconfortantes.
La mienne est partie lorsque j'étais très jeune. Je prends donc pour moi également ces jolis mots qui me donnent la force d'avancer mais aussi et surtout l'espoir de le revoir et de continuer notre histoire d'amour.
Je l'ai revu en rêve cette nuit. C'est magique, et même si j'ai une vidéo avec sa voix, son allure, son humour, se retrouver en entourant son cou est merveilleux. C'est un songe et non un rêve, envoyé par nos anges. Je le crois car ce bref instant était un instant d'amour inconditionnel, jamais ressenti jusqu'alors.
Tendrement Lilio et merci pour ton si gentil message
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LILIO
J'avais lu en passant ton message, mais ce soir je le relis et les paroles de ta maman m'interpellent.
Mon coeur est parti à 59 ans après 3 ans de maladie, tout en sachant que c'était incurable !
Pourqoui est-il parti ? Je ne sais pas.
Pour aider dans l'au-delà comme dit ta maman ?
Qui ou quoi pourrait-il aider ?
Ses parents, âgés et semi-grabataires, sont encore présents ici et j'ai pris le relais de mon mari auprès d'eux.
Mes parents, eux, sont déjà partis et m'ont aidé à leur façon de l'au-delà pour m'aider dans l'accompagnement de mon coeur.
Pendant 3 ans, je me suis abandonnée, consacrée uniquement à mon mari.
Maintenant, je suis désemparée, je me sens abandonnée tout en ayant la sensation d'être accompagnée, protégée.
Mon désespoir est grand bien que je donne une impression de très bien m'en sortir ! aux dires d'une amie !
De quoi je sors ? je ne sais pas, pour moi je suis encore au profond désespoir.
Mais je me suis engagée dans ma tête à vivre pour lui, par lui, avec lui en moi.
Plus d'une fois, j'ai la conviction qu'il était avec moi.
C'est uniquement pour cela que je me force à continuer sur ce chemin caillouteux !
Catherine
"Coeur"
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Bonjour à toutes,
Ne m'en veuillez pas , mais j'ai bien du mal à vous comprendre, vivre avec lui présent au fond du cœur et de l’âme oui.
Vivre pour lui, je ne vois pas l’intérêt, nous vivons pour nous uniquement,maintenant, sinon nous aurions choisit de les suivre et de pousuivre avec eux quelque part ou bien nulle part , finalement , on n'en sais rien!!!
Ce n'est pas une critique, je ne juge pas , peut être suis je trop terre à terre!!!
J'ai aimé mon mari au delà de ce que je pouvais imaginer , je l'aime encore d'ailleurs, ma souffrance est comme la votre à la hauteur des sentiments intensément vécus.
Aujourd'hui hélas, les mois passent et le manque de lui de ses bras, de son corps ,de sa voix , de son amour, est aussi présent qu'au premier jour,pourtant si j'ai choisi de continuer, c'est pour moi, pour mon fils et mes petits enfants, pour ne pas leur infliger cette intolérable douleur,la double peine en somme.
Je continue avec espoir, sinon à quoi bon?
L"espoir qu'un jour prochain , je puisse recevoir un peu de tendresse et en donner, je n'envisage pas une vie sans amour, ce sera surement différent, et cela ce fera ou pas , que sait t’ont de l’avenir?
Je l'ai soutenue , aimée, chérie,de son vivant, il est près de moi et m'accompagnera jusqu'au bout, quoi qu'il arrive, il est en moi et c'est bien suffisant.
A quoi sert de se déchirer, torturer, davantage??
Je vous souhaite de trouver l'apaisement nécessaire, prenez soin de vous,pensez à vous.
Tendresses
zabou
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Zabou je suis entierement d'accord avec toi arretons nous de nous infliger une peine supplementaire ,on a ssez avec notre chagrin
Essayons de vivre au mieux la vie qui nous reste a vivre pour nous bon courage
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Ma chère Zabou, Ma chère Manite,
Vivre pour lui rendre hommage, c'est aussi nous donner un but pour "vivre" ou ré-apprendre à vivre seule.
C'est le cas pour moi.
Vivre, pourquoi faire ?
Il me faut trouver un objectif, un but.
J'ai toujours fonctionné ainsi car la vie n'a pas été toujours très agréable pour moi.
C'est une façon de "donner le coup de pied au fond de la piscine pour remonter à la surface".
Je reconnais que j'ai encore en moi l'idée de le rejoindre.
Je n'ai pas d'enfant.
Ma famille est depuis longtemps inexistante et bien que j'ai "repris" contact avec à la suite du décès de mon coeur, je sais que j'avais raison de n'en rien attendre.
J'ai quand même voulu leur apprendre le départ de mon coeur.
Mais après.
Car, de toute façon, ils ne seraient pas venus m'entourer, n'ayant même pas fait le déplacement pour l'enterrement de ma maman, il y a 8 ans, leur mère et grand-mère !
Alors, mon mari !!!!!
Le temps de sa maladie et à l'approche de son départ, Jean se faisait beaucoup de souci et l'exprimait à moi et à des amis sur mon devenir.
C'est pour cela que je veux qu'il puisse être en paix là où il est.
C'est pour cela que je lutte au max contre des idées négatives (malgré des creux de vagues).
C'est pour son fils et l'entourer au maximum comme il aimait le faire.
Alors, oui, c'est pour lui et pour rendre hommage à son courage tout au long de ces mois de douleurs, que je veux continuer le chemin.
Bien sûr, il m'arrive de prendre plaisir par exemple à faire des longueurs de piscine. Je lui offre ce plaisir et c'est ma façon de communiquer avec lui.
Comme le dit le DR FAURE, il est en moi et je m'imprègne de son esprit.
Je sais bien qu'il n'y a pas de jugement dans ton post, Zabou, j'essaie de te répondre simplement en mettant au clair ce que je pense et, ça, c'est aussi avancer...
Enfin, je crois....
Douce journée.
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Comme je te rejoins "Cœur" sans vouloir apporter le moindre jugement sur d'autres façons de percevoir "la suite du chemin sans notre amour". Je ne peux -quand bien même je le voudrais- je ne peux vivre sans lui au plus profond de moi. Tout mon être est orienté vers ce qu'il ferait et ce qu'il aimerait que je fasse. Il y a cette communion, cet entrelacement dont j'ai besoin pour survivre. Reprendre des distractions que nous avions en commun et qu'il aimait tant n'est absolument pas envisageable pour moi et m'est complètement impossible. J'agis pour deux et l'homme que j'aime pour toujours me porte. Il est mon moteur. Certains ou certaines pourraient évoquer le besoin d'aimer, le besoin de gestes attentionnés, je ne peux que répondre que le capital d'amour qu'il m'a laissé et qu'il me témoigne au delà de cette vie suffira largement à remplir mon quotidien même si mes nuits sont plus belles que mes jours.
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Je ne peux -quand bien même je le voudrais- je ne peux vivre sans lui au plus profond de moi. Tout mon être est orienté vers ce qu'il ferait et ce qu'il aimerait que je fasse. Il y a cette communion, cet entrelacement dont j'ai besoin pour survivre
Tu as parfaitement compris ce que j'essaie d'exprimer.
Nous sommes bien sur la même longueur d'ondes.
Je crois que nous sommes nombreux et nombreuses à être sur le même chemin, chacun et chacune à son rythme.
TENDREMENT
Catherine
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Je ne crois pas que je continue à vivre pour lui, il n'est plus là et je ne suis pas certaine qu'il me voit. Pourtant, je l'espère.
Je n'ai aucun but : Je continue pour notre fille : elle est très jeune et peut encore avoir besoin de moi.
Et puis aussi, parce qu'on ne nous a pas demandé notre avis : je suis restée sur le bord de la route.
L'idée de re-trouver l'amour ou pas ne me perturbe pas. Je me sens toujours être sa femme.
Mon travail me sort de l'isolement. Et puis j'essaie de me rappeler comment je vivais avant de le connaître. Mais je n'ai plus l'espoir et "l'envie" que l'on a a 25 ans.
Après un an, je me rends compte que j'ai avancée, je tiens debout, je souris, je recommence à prendre soin de moi, mais pas l'envie.
Si on ne me connaît pas, on ne peut pas voir ma peine. Mais au bout d'un an, il me manque toujours.
Et honnêtement, des fois je me dis que si cela continue, je vais me déssécher, que je ne vivrai plus... je végéterai dans un train train ennuyeux, sans but. J'ai l'impression d'être à côté de tout, mentalement, je n'ai pas encore réintégré le système dans lequel je me fondais pourtant si bien.
Souvent, je lui dis : si tu peux, demande s'il te plaît que je ne vieillisse pas trop.
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Bonjour Lilio824,
NON , tu ne te dessèche pas, tu as 25 ans , je sais que ce que je vais te dire est banal, mais si vrai tu verras..... :-X
Tu as la vie devant toi, tu pourrais être ma fille, il te faut du temps encore voilà tout, j'ai beau avoir le double de ton age , je ressent la même chose, je suis et serais toujours sa femme, je l'ai tant aimé , 22 années merveilleuses , pleines de son amour, de sa tendresse,pleine de lui de nous , finalement tu vois j'ai beaucoup reçu et donné aussi...... :)
Ma souffrance comme pour nous tous est terrible!!! mais l'espoir est là tapie qui attend, cela arrivera ou pas , je ne provoque rien, ne cherche rien,on verra..... ???
Tu vois , pourtant le temps est plus court pour moi..... :-\
Prend soin de toi, c'est déjà beaucoup, aime toi, aime ta fille, la vie est encore là pour nous même si l'amputation , nous marque à jamais!!! :o :-\ :'(
Tendresses. :-*
zabou