Bernard,

Si tu avais su quoi faire, tu l'aurais fait...
Alors, bien sur, tu n'es pas coupable.

Perdre ton  compagnon si subitement...
Je j'ai vécu. cela avec ma mère, mon père et maintenant, ma fille...

Tu peux nous parler  de lui et de ta peine,  ici nous sommes tous des endeillés
Et nous comprenons...

Bernard,
On se sent toujours coupable de ne pas avoir sauvé l'être aimé.
On se sent aussi coupable de lui survivre.

Cela ne veut pas dire que l'on est coupable.
Ne te condamnes pas. Ne t'infliges pas cette peine.

Mais nous savons tous qu'il faut beaucoup de temps pour se pardonner cette faute que l'on n'a pas commise.
La culpabilité est un poison insidieux difficile à éliminer.
Milou

Tous coupables ? ... A un moment ou un autre, parmi tous les sentiments et les émotions qui nous submergent, la culpabilité nous assaille. Elle nous enveloppe et distille son poison, lentement mais sûrement. Elle est inhérente à la perte et je la crois liée également à son alter ego la colère :
Tu me laisses, je suis en colère, je t'en veux de m'avoir quitté(e)/tu ne l'as pas choisi et moi-même qu'ai-je fait pour t'empêcher de partir  ? mon amour n'était donc pas si grand ni suffisant pour te retenir ?
Deux propositions, comme en mathématiques, mais tout reste à démontrer. Il paraît qu'avec un peu, beaucoup, passionnément de temps et d'entraînement on y arrive...

Acquitté d'office...

Porte-toi bien

Merci à toutes et à tous. Toutes vos réponses sont formidables. Merci surtout de votre humanité et surtout, surtout de votre présence à la fois si lointaine et si proche. Merci également de votre disponibilité. Vous êtes sensationnels. Tous les humains ne sont pas nuls et écervelés. Vous en êtes la preuve vivante, VIVANTE! !! MERCI MILLE FOIS également,aux développeurs de ce forum INDISPENSABLE! INDISPENSABLE! !!!

  Bonsoir Bernard. Je te souhaite la bienvenue parmi nous, bienvenue dans le sens où tu peux tout nous dire, nous t'acceuillons à bras ouverts 

  Je compatis profondément à ton immense chagrin et à ce sentiment de culpabilité que tu ne peut, dans l'immédiat, t'empêcher d'éprouver. Je te comprends, on culpabilise tous, de manière plus ou moins irrationnelle, à tel ou tel niveau, comme te l'ont expliqué les autres. Il arrive que dans certaines situations, on ne sache pas quels gestes faire pour aider l'autre, ou que l'on ne sache pas qu'ils sont nécessaires, que l'autre est mal à ce point, ou que l'on soit paralysé par l'horreur de la situation...je suis certaine que si tu avais sus exactement quoi faire, comment le faire et que c'ètait peut-être vital, que tu l'aurais fais. Je suis certaine que tu aurais fait l'impossible pour sauver celui que tu aimais, comme nous tous.

  Moi-même il m'est arrivé de culpabiliser, tout en sachant que c'ètait irrationnel. Mon compagnon était de la même génération que le tien, il avait 57 ans (j'ai 17 ans de moins); il est tombé accidentellement dans ses escaliers alors que je venais de lui dire au revoir sur un banc, en bas de chez lui (nous vivions ensemble non officiellement, et je passais une nuit par semaine chez moi); il a fallu que ce soit justement ce jour-là, 10 minutes a-t-on découvert plus tard après que je l'ai quitté. On l'a retrouvé une heure après, son cerveau n'avait plus été oxygéné. IL est parti paisiblement après une semaine de coma, le 02 mai dernier.
  Hé bien, j'ai culpabilisé en ces termes: si seulement j'ètais restée avec lui cette nuit-là!...Pourtant je ne pouvais pas savoir...mais peut-être qu'on a besoin d'un petit temps de culpabilité, je ne sais pas.  Et si en effet...et si j'ètais restée avec lui ce soir-là, ou même l'avait juste raccompagné en haut des escaliers? Et si j'avais fais demi-tour et ètait arrivée juste à temps pour le retenir avant qu'il bascule du haut de l'escalier (j'ai même imaginé mon geste mille fois)? Et si j'ètais arrivée à temps ne serait-ce que pour appeler les secours, après sa chute, avant qu'il soit en état de mort cérébrale? ...Mais je pourrais ajouter: "Et si quelqu'un l'avait trouvé presque tout de suite? Etc etc

  Ce qui est arrivé à nos compagnons n'est la faute de personne et surtout pas la notre, c'est la faute à la vie, à la destinée...

  Tu as vécu une longue et belle histoire d'amour avec lui, tu lui as apporté la plus belle chose qui soit au monde: un amour réciproque et heureux, et c'est heureux qu'il est mort, il est parti vite dans tous les sens du terme mais sans la souffrance que connaissent d'autres. Il est parti dans les bras de celui qu'il aimait, c'est la plus belle mort que l'on puisse imaginer-c'est pour ceux qui restent que c'est terriblement douloureux  moi je me console en me disant que mon ami n'a pas souffert, qu'il est mort heureux, amoureux et qu'il a probablement pus sentir ma présence lorsqu'il ètait dans le coma-on m'a confirmé que c'ètait possible.
  Essaie de voire les choses sous cet angle...

  N'hésite pas à nous parler.

 

Bonjour à tous.

Merci pour vos réponses réconfortantes. Hier samedi ont eu lieu les obsèques de mon Phiphi d'amour, dans le cimetière de la petite commune du Périgord dont sa maman était originaire et qu'il aimait tant, face à un paysage serein, qu'il m'avait fait découvrir à l'automne dernier, un paysage d'une telle sérénité que le compositeur de musique "planante" Michel Pépé a décidé de s'y installer pour composer.

Beaucoup de monde : le maire de Bergerac en personne, son épouse, son ajoint à la culture, son adjointe à la communication, tous les ami(e)s de mon Phiphi - il n'avait pas d'ennemi, tellement il était gentil, serviable, à l'écoute, doux et généreux. Et moi, comme un con, pleurant comme une madeleine et remerciant tous ceux qui étaient venus et qui tentaient de me consoler.

Un ami de longue date de notre couple, venu de Bordeaux, avait même écrit un texte en hommage à mon Phiphi, un texte comme il aurait aimé, plein de sensibilité, d'émotion et d'humour. Il a eu du mal à en terminer la lecture mais c'était bien, pas beau, bien...

25 gerbes de fleurs, venus de partout, dont la mienne, sur le cercueil, un gros coeur de roses rouges et sur le bandeau, la mention "A mon Phiphi d'amour". Lui ai-je assez dit que je l'aimais? J'avais pris l'engagement personnel (et intérieur) lorsque nous nous sommes connus, il y a 27 ans, de lui dire, chaque jour que durerait notre vie en commun, au moins une fois par jour, "Je t'aime". Je pense avoir tenu ma promesse et bien souvent beaucoup plus souvent, fort heureusement.

Toute la presse locale et régionale était présente ou représentée. Depuis jeudi, les articles et commentaires rendant hommage à mon Phiphi ont été légion. La présence d'un couple de consoeurs m'a réchauffé le coeur. Nous partagions beaucoup avec elle et elles étaient présentes. Je ne leur ai pas assez dit, hier, mais je leur écrirai : je sais que elles, au moins, ont compris mon chagrin et eur présence, pour moi, était importante.

Mes propos, je le sais, ont peu d'importance mais ça m'a fait plaisir de partager avec vous, ce moment diffcile. C'est le but de ce site et de ce forum INDISPENSABLE. Je passe, depuis trois jours, beaucoup de mon temps à lire, sur ce site et ce forum, tous vos témiignages. Certains m'ont beaucoup ému, des tranches de vie toutes dramatiques mais apaisantes et apaisées, avec le temps. J'ai beaucoup pleuré, à leur lecture. Excellente exutoire...

Voilà. Il va être 4 heures du matin. J'arrête ce message, rédigé sur une tablette, posée sur la table de nuit. C'est moins évident qu'un clavier d'ordi.

Je pense beaucoup à mon Phiphi, bien sûr, mais aussi à vous toutes et à vous tous, dans le chagrin. J'espère qu'on retrouvera tous des raisons de vivre et d'être heureux, avec le temps...

Je reviendrai régulièrement, ces prochains jours, sur ce forum, pour vous parler, encore et,toujours, de mon Phiphi et de,notre belle histoire d'amour, si tragiquement interrompue. Je pense beaucoup, beaucoup, à vous, inconnu(e)s de la toile, formidable internet. Je vous embrasse très fort, qui que vous soyez...

Bernard

Ce fut une "belle" cérémonie.. à son image...
c'est important de se sentir porté par la chaleur humaine dans ce moment si terrible des obséques...et tu l'as été
et tu as copieusement pleuré en recevant ces témoignages... avec au coeur la certitude de l'avoir aimé et qu'il le savait...
 et les hommages pour Lui ont été sincères , nombreux, émus... à la hauteur de ce qu'il a donné aux autres...
c'est un tout petit peu réconfortant