CarolineB, si je peux me permettre de te faire part de mon expérience de veuve depuis 5 ans, dont les enfants avaient 11 et 7 ans à la mort de leur père, je te dirais :
Donne toi le temps de la réflexion, et ne fais rien dans la précipitation.
J'ignore depuis combien de temps ton époux est décédé, mais il me semble qu'une année, voire 2 sont nécessaires avant que la "machine à vivre" se remette en marche. Avant, on est dans TOUS les problèmes à gérer... et une telle décision demande quand même d'être certain de son choix.
Attends au moins la fin de l'année scolaire pour déménager. Pour tes enfants ce sera mieux, et ça laisse encore une marge de réflexion.
Tiens compte de l'avis de tes enfants, mais pense aussi à toi et à ce que tu veux dans la nouvelle vie qui est la tienne.
Tes enfants vont être de plus en plus indépendants, voire absents. Il faut que tu ailles là où tu te sentiras bien, où tu te referas une vie sociale, où ton histoire sera ignorée de tes nouveaux "amis". Je t'assure qu'à recommencer à zéro, autant que ce soit avec des gens qui ignorent ton histoire. C'est plus simple, mais évidemment, ça ne se fait pas en quelques semaines.
Moi, j'ai attendu 3 ans pour quitter notre maison.
Les enfants ne veulent toujours pas la vendre, alors en attendant, je l'ai louée. J'attends que ma fille ait 18 ans (dans 2 ans) pour remettre le sujet au goût du jour, surtout nous serons alors 2 contre le Juge des Tutelles, qui ne facilite pas les ventes et les achats des maisons, de peur que les enfants soient "spoliés"... Du coup, ça complique les choses et j'ai renoncé pour le moment...
J'ai déménagé en fin d'année scolaire, et j'ai choisi la région où je voulais vivre.
Ca a été dur pour les enfants de quitter leurs copains, mais il a suffit de quelques mois pour qu'ils ne veuillent plus quitter leur nouvelle région d'adoption...
Fais ce qui est juste pour toi.
Ce qui est juste est facile, ce qui est facile est juste.
Si les choses vont dans ton sens, et si elles se font sans acharnement, sans douleur, sans difficultés, alors c'est que tu seras dans le bon chemin.
Fais toi confiance et suis ton instinct. S'il te guide vers la Normandie, fonce. Non, la douleur ne sera pas plus vive, je crois au contraire que partir te donnera une nouvelle force. Partir, ce n'est pas fuir.
En ce qui me concerne, mon mari est enterré dans le cimetière de notre village. Je vais sur sa tombe 1 ou 2 fois l'an maintenant. Mais il est près de moi, je lui parle quotidiennement, il est 25 ans de mon histoire et l'éloignement ne change rien à ça. Je ne culpabilise plus d'être partie. Mais cette distance entre le malheur et nous, nous a aidé à continuer, sans sa présence, mais pas sans lui !
Voilà.
Ne tiens compte que de toi-même et de ce que tu pense le meilleur pour toi.
Discute avec tes enfants qui sont, après toi, les personnes dont l'avis est le plus important. Ils sont grands, ils peuvent comprendre ton point de vue autant que toi, le leur.
Je te souhaite courage et force pour toutes les décisions à venir.
A bientôt.
M.