FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: Ninine31 le 28 avril 2013 à 23:13:46
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C 'est avec beaucoup d 'émotions que je vous rejoins finalement ce soir...ça fait plusieurs semaines que je vous lis,petit peu par petit peu...le temps de m 'accommoder...le temps d 'admettre malgré moi la trop dure réalité : je suis des votres.Aujourd 'hui encore c 'est une idée insupportable.
Voila , ça fait 2 mois et 3 j. que mon chéri, qui partageait ma vie depuis 23 ans, est parti...la mort nous l 'a arraché en un claquement de doigt...infarctus massif...il n 'avait que 41 ans . Je l 'ai retrouvé inanimé , assis devant l 'ordinateur alors que quelques instants avant il chahutait gaiement avec nous ( nos deux enfants de 12 et bientot 16 ans et moi ) .
ça fait 2 mois et 3 j. mais c 'est comme si c 'était hier : j 'arrive pas à croire que ça nous soit arrivé et depuis je ne cesse de lutter contre l 'absurde .
ça fait 2 mois et 3 j. que je voudrais tant me réveiller...et tous les matins je me réveille avec la meme boule dans le ventre , le manque qui grandit un peu plus et qui me fait suffoquer.
Ma vie n ' a plus aucun sens , chaque jour est un supplice interminable , ça fait 2 mois et 3 j. et il me semble que ça fait une éternité qu 'il n 'est plus là , je ne sais meme pas comment j 'ai fait jusqu 'à présent pour continuer...oui je continue car nos enfants ont besoin de moi...et n 'ont plus que moi. C 'est si dur, je me retrouve amputée de plus de la moitié de ma vie, on s' est construit ensemble jour après jour, année après année et puis boum tout s' écroule ; nos projets , nos reves : évanouient comme un mirage au milieu du désert...un désert infini ou je me perd depuis que son coeur s' est arreté .
Corinne
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bonsoir Corinne,
Je comprends ta douleur, la tienne est la mienne. Mon merveilleux amour s'en est allé il y a bientôt 8 mois, suite à un infarctus massif.
Il souffrait de maladie cardiaque mais il était tellement dans l'action, le déni de sa maladie que je l'ai oublié également. Il cachait ses souffrances et moi dans la course du travail je n'ai rien vu ni rien pressenti. J'avais été "sa petite infirmière chérie" quand il m'avait appris sa maladie. Puis il s'est mis à vivre à 200 à l'heure car sans doute je vivais ainsi. Je n'ai pas su entendre ses appels, comme je le regrette aujourd'hui . A côté de la douleur, j'ai une énorme culpabilité qui m'envahit à chaque instant. Il me couvrait de poésies, de gestes d'amour, d'attentions incessantes. Je sais que je ne me relèverai jamais de cette perte. Je veux croire que la vie continue après la mort, et bien souvent, les problèmes qui se dénouent attestent pour moi de sa présence à mes côtés. Nous continuons de nous aimer au-delà de la mort. Je suis amputée pour le reste de mes jours. Une sophrologue m'a dit qu'il faut apprendre à vivre avec la souffrance, j'aurai tellement voulu le rejoindre. Mais il paraît que l'on ne meurt pas de chagrin, on vit avec.
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Corinne, pour toi ce petit signe de soutien amical, en attendant des échanges plus nourris.
Il faut que tu saches que tu trouveras parmi nous des mains tendues et l'écoute si particulière de compagnons de chagrin qui connaissent ce que tu traverses aujourd'hui.
Je te souhaite une journée sereine, sans larme...
A bientôt, n'est-ce pas ?
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A la lecture de ton message, je réalise que nous avons perdu nos amours quasiment le même jour (le 27 février). Comme toi, je suis dans un cauchemar depuis cette date. Je pleure encore beaucoup, je ne sais plus trop où j'en suis. Et j'ai l'impression que chaque jour qui passe me l'enlève un peu plus... En même temps, je sais, je sens qu'il est là, à mes côtés, qu'il m'aide (tu n'imagine pas le genre de trucs administratifs que j'ai réglé, moi qui m'en croyais incapable). Comme toi, je me retrouve avec une vie en éclats: tout à reconstruire, déménager, retrouver un boulot, me faire de nouveaux amis... Cela alors que nous pensions avoir une vie de bonheur devant nous aprés qu'il fut déclaré en rémission totale de son cancer... Il nous faut apprivoiser l'absence, et pourquoi pas continuer notre relation mais dans une forme plus intime, plus intérieure. Je te souhaite, je nous souhaite beaucoup de courage...
Amicalement,
Laurent
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Chère Corinne,
"admettre malgré moi la trop dure réalité : je suis des votres"
je me retrouve tellement dans tes mots ...
Lorsque je suis arrivée sur ce forum, j'ai reçu, violemment, en plein coeur, en pleine tête, comme un uppercut assassin, l'abominable réalité : si je venais là, c'est que j'étais moi-même, réellement en deuil.
Alors ici, tu liras la peine, Corinne, le chagrin, le manque et l'absence qui font mal.
Mais tu liras aussi le ciel qui s'entr'ouvre à nouveau sur un timide rayon de soleil, l'espoir et le goût de la vie retrouvés.
Car ceux qui souffrent viennent écrire leurs larmes, mais ceux qui ont quitté la zone de turbulences, ont la générosité de venir aussi nous confirmer qu'un futur est possible, même si nous avons parfois bien du mal à y croire.
Ils viennent confirmer que le temps adoucit la peine, et l'use comme la mer arrondit les galets qu'elle roule dans ses flots.
Je suis sûre, Corinne, que les semaines et les mois qui passent sècheront nos larmes, et nous offriront le souvenir sans la pluie salée sur les joues.
C'est cette certitude que je voudrais t'offrir en partage, pour que tu t'y accroches dans les jours plus sombres.
Je te souhaite une nuit de vrai repos, douce et sereine.
A bientôt.
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Chère Corinne,
Les premiers mois, nous sommes des écorchés vifs, et la peine et l'incompréhension nous submergent, et nous laissent totalement désarmés devant tout.
Ce qui m'a aidé les premiers mois, et continue à m'aider : pleurer, chaque fois que la peine m'envahit, je ne la refoule plus. Je l'accepte.
Et venir sur ce Forum. Ici, j'ai trouvé l'écoute et la compréhension qui m'ont terriblement manquées, que je n'ai pas trouvées auprès de mon entourage. Ici, nous pouvons nous confier, notre peine est acceptée et partagée, et nous nous sentons soutenu(e)s.
Je t'envoie une tendre pensée.
Marie Luisa
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Marie Luisa, comme toi, j'accepte les larmes, et je me dis qu'elles sont nécessaires.
Je veux croire qu'elles aussi usent la peine.
Puisse notre chagrin fondre dans la pluie salée qui mouille nos joues, comme le sucre dans l'eau....
Je vous souhaite une nuit sereine.
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bonne nuit
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Bonjour
Un grand merci à Mary42, marie, Samy, Ephémère, Laurent48, Véronique et Marie Luisa pour m' avoir accuiellie avec bcp de chaleur et de tendresse...on en a tellement besoin puisque " tellement en manque " depuis qu' il ou elle nous a quitté.
Pardon de n' avoir pas donné signe de " vie "avant mais souvent la douleur me paralyse, obsédée par les souvenirs ( "souvenir" : je hais ce mot ), assaillie par les sanglots interminables, la colère, les sentiments d' abandon et d' injustice ...et surtout les incessants : "si rien n' était arrivé , il ferait ceci , nous ferions cela ...
Voilà, je tourne en rond avec régulièrement l' impression de m' enfoncer dans des sables mouvants. Comment et pourquoi une telle souffrance peut - elle s'immiscer et s' ancrer ainsi dans nos vies ???
Dans mon métier, on dit qu' il ne sert à rien de souffrir, que la douleur est inutile et on distribue des antalgiques... mais aujourd' hui je me rend compte qu' il n' existe rien pour soulager la douleur psychique ( étant déjà sous antidépresseur et anxiolytique )
je vous embrasse tous très fort et à très bientot
corinne
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vois tu mon mari est parti il y a deux moi et deux jours ,combien je te comprends moi aussi le matin je me leve en me demandant pourquoi ,je suis un zombie et avance que pour ma fille de15ans .Ilnous faut du courage mais pour nos enfants on n'a pas le droit de leur imposer une nouvelle douleur alors sereons nous les coudes ;avancons ensemble bon courage
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Comment ne pas comprendre ton chagrin, Corinne ?
La perte de notre amour nous plonge dans un maelstrom de sentiments et d'émotions.
Et la douleur est si intense que nous pensons parfois, ne pas pouvoir lui résister.
La douleur psychique .... peut-être rencontrer un ou une psychologue, car c'est une aide précieuse.
Je t'embrasse, Corinne, et t'offre en partage ma certitude que le temps, inexorablement, usera notre peine. Non pas jusqu'à la faire disparaître, mais au moins jusqu'à la rendre supportable...
Que cette nuit s'offre à nous dans la sérénité.
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bonsoir à tous ,
je n ' ai pas eu le temps ni la force de venir sur le forum ces derniers temps, j' ai pleuré, pleuré encore et toujours.. . ça fait 3 mois et demi maintenant...et toujours la meme douleur, je ne sais pas combien de temps je vais tenir, ma vie se résume à PLEURER jour après jour et rien d' autre . je n' accepte pas cette réalité , je sais que c 'est arrivé , mais j ' arrive pas à croire que c ' est arrivé ... et chaque jour je me retrouve dans le meme état d 'esprit : " c 'est pas vrai ! c 'est pas vrai ...tu m 'as pas laissé ici toute seule !? on nous a pas séparé ? qu 'est - ce - que je fous ici, sans toi ? "
il y a onze jours j ' ai eu 43 ans, hier notre fille en a eu 16.... je trouve pas les mots pour décrire la douleur qui m ' habite . Parmi ses cadeaux je lui ai glissé la place de concert pour " sexion d' assaut " qu ' hervé avait prise pour elle il y a qq mois .... il était tellement attentionné pour ses petits...jamais j ' aurais imaginé qu ' il ne soit plus là pour les voir grandir... et je repars dans les " c' est pas possible , pas nous ..."
j ' ai repris mon travail car je me suis senti assez forte et aussi, vis à vis des enfants : pour retourner vers une certaine " normalité " . La reprise s 'est bien passée , je me suis étonnée moi-meme de n 'avoir rien perdu du rythme, de l 'efficacité et de la concentration ..comme avant ...au détail près que j ' ai Hervé en permanence dans mes pensées...avant je ne pensais jamais à lui , maintenant, il y a toujours cette ombre triste et amer qui m 'insuffle en continu : " il est plus là , tu vas pas le retrouver en rentrant , c 'est tout comme avant sauf que t' es toute seule " et quand mon poste se termine j ' ai presque pas envie de partir.... et quand je suis sur le chemin du retour en voiture, je roule en pleurant, ensuite je suis prise dans l ' engrenage des taches ménagères, cuisine ,devoirs, ...en oubliant mes larmes pour sauver la face , car j' imagine comme il serait pénible et désarçonnant pour mes enfants d' etre confrontés chaque jour à mon chagrin. Et enfin quand tout le monde est couché , je me lache...tous les jours , tous les jours c' est le meme refrain , j' en suis épuisée, mais c' est comme ça, je dois bien m ' y résoudre.
je vous remercie tous d 'etre là,meme si on est tous embarqué dans la meme galère pour un temps inconnu, meme si on ne maitrise absolument rien dans cette vie, on est ensemble, on n' est pas seul .
je vous embrasse
tendrement
Corinne
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Merci pour le lien des vidéos je vais essayer cela.
Michel.
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Bonjour Corinne et vous tous et toutes,
Bientôt huit mois pour moi, une souffrance plus douce, mais comme dit Ephémère, je pleure encore beaucoup.....
Ce que tu vis aujourd'hui, cette épouvantable déchirure les regrets ,la colère et l'injustice chacun de nous la vécu, pleure crie, c'est si difficile tellement inconcevable et si totalement inimaginable.
Se sentir amputée, perdue, seule, le manque permanent de celui qui a partagé notre vie, qui nous a tout donné , que nous avons tant aimé
ces sentiments je les connais, ils m'ont torturés des mois durant.....
Ils me torturent parfois encore,la colère et l'injustice je les ressent encore, moins fort, mais si présents à la fois.
Quand je suis arrivée sur ce forum beaucoup d'entre vous m'ont accueillis, avec tendresse, je viens plus rarement ,mais je voulais te dire Corinne que nos serons là pour toi.
Raconter aussi pour le futur, que doucement tout doucement on finit par accepter, mais pas oublier, que la vie continue, qu'il nous manquera toujours une partie de nous même parti avec lui.
Que l'on change et que la vie qui va arrivée nous la voyons différemment, que nos réactions, ne seront plus jamais identiques, que plus rien, en fait ne sera plus comme avant, et cela aussi est cause de souffrance.
Malgré toute cette souffrance ,on avance pas à pas, il reste de la tristesse teinté de nostalgie et ce manque incommensurable.
Des moments nous allons mieux, et puis à d'autres on se sent ravagée submergée, et les pleurs arrivent souvent sans que l'on sache très bien pourquoi.
Le chemin est semé d'embuches et parfois plat, mais voilà aucun de nous n'a le choix, nos amours n'ont pas choisi nous non plus.
je pense fort à toi, et t'envoi toute ma tendresse.
zabou
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bonsoir à toutes et à tous
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ça fait plus d' un mois que je n' ai pas touché l' ordi , prise dans le tourbillon des taches quotidiennes après mes 9 heures passées au taf , mes chéris et leurs diverses inscriptions, les RDV à droite à gauche...mais que la fuite dans l ' hyper activité est douce ! pas le temps de m' apitoyer sur mon pauvre sort puisqu' il faut avant tout " faire " et " assurer " chrono en main...je me souciais de mon fils qui à 12 ans planifie et s' organise des journées bien remplies et toujours à l' avance afin d' avoir toujours qq chose à faire, il est très peu à la maison avec les beaux jours et la fin de l' école à moins que j' invite à dormir un de ses potes bien évidemment !
je m' inquiète qu' il ne se laisse aucun temps mort pour...penser à son père ( ? ) pour se poser un peu, mais il fait en sorte de ne pas rester seul et c' est sans doute sa manière à lui d' échapper au cauchemar .
je m' inquiète mais je le suis dans sa course folle puisque je dis " oui " à tout.
je m' inquiète mais finalement , d' avoir été surbookée ces derniers temps m' a fait comprendre ce qu' il pouvait ressentir .
ceci dit , lorsque la journée s' achève et que je me retrouve face à moi-meme, contrairement à mon chéri (et fort heureusement pour lui ) je ne m' écroule pas de sommeil...bien au contraire : la douleur vient me frapper encore et toujours, ça bout en moi, ça m' oppresse, un mal etre d'une force incroyable que personne (à part vous ) ne peut imaginer, que personne au fil de la journée n' aurait pu pressentir...car j' ai passé la journée à tricher, à faire cas de rien lorsqu' une telle raconte les prouesses de son mari, une telle autre parle de ses vacances, encore une autre de leurs travaux dans leur maison...je ne leur en veux pas du tout , c' est leur vie...moi aussi AVANT j' en avais une vie à moi ,moi aussi AVANT je parlais " cul" , vacances et projets en tout genre ....
je triche avec tous ceux qui me demande fugitivement : " ça va depuis la reprise ? t' es pas trop fatiguée ? tu manges ? ou d' autres questions tellement creuses ...
je triche avec mes voisins qui me parlent " météo "...alors que j' en ai rien à fouttre
je triche avec mes copines qui me demandent comment vont les petits et qui m' insufflent que la vie continue
je triche avec mes parents qui veulent entendre que ça va mieux...
je triche à longueur de temps , détourne les questions innocentes des patients car je ne veux pas mentir mais je ne veux pas non plus m'effondrer
j' essaie de garder la tete hors de l' eau en public afin de passer incognito et de me fondre dans la masse
ça va bientot faire 5 mois que ma vie à basculée, et aujourd' hui je me retrouve avec le sentiment intime que ma vie ne m' appartient plus, que je suis là uniquement pour mes chéris, j' accomplis mon devoir de mère mais je ne vis plus pour moi car plus rien n' a de sens, c' est vraiment une sensation affreuse que de se laisser " porter ", sans but, sans destination, sans aucun attrait, d' avoir perdu les " commandes ", et de se demander quand tout ça va enfin s' arreter...et c' est effroyable d' en arriver à la conclusion que seule la mort pourra arreter ce supplice.
je te rejoins Arnage, moi aussi j' en ai marre de tout, du monde qui m' entoure et qui ne me réjouit plus, je me demande mille fois par jour ce que je fous ici et à quoi bon.
merci Paquerette pour toute l' aide que tu m'apportes à chaque fois que je visite le forum, j' espère que tu vas mieux , je visionnerais
les vidéos et te dirais
merci à toi aussi Zabou, que je ne connaissais pas encore, comme tu dis " on n' a pas le choix ", c' est clair que tous ceux qui souffrent n' ont pas le choix; je pense au jeune patient que j' ai récemment pris en charge :après l' ablation d' une tumeur cérébrale, il se retrouve infirme moteur et aveugle et heureusement avec de gros troubles de la mémoire...mais lorsqu'il est douloureux il se demande lui aussi quand est-ce-que ça va s'arreter...y'a vraiment de quoi s' interroger sur cette vie terrestre. Ai-je le droit de pleurer alors que je suis en bonne santé ? Ai-je le droit de cracher sur mon existence alors j' ai eu la chance de vivre le double de choses que mon petit patient ????Alors que je peux jouir de mes jambes pendant que lui est tout recroquevillé dans son lit d' hopital ???
j' ai la tete qui va exploser
je suis heureuse de vous avoir parler car je sais qu' on se comprend et je vous remercie tous infiniment d' etre là pour moi
tendrement . Corinne
au fait, qq un a des nouvelles de Kika ?
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bonsoir à tous et à toutes,
je te remercie Paquerette pour ton " petit signe " et ton grand soutien, je me sens proche de toi de par nos points communs : la maison ( avec sa vieille chaudière ) , notre travail, le départ imprévisible de nos amours, et que sais-je encore.
je ne sais pas toi, mais personnellement je " vis " toujours au " jour le jour " ,j' arrive pas à me projeter meme dans un avenir proche, ni savoir ce que je vais faire dans 2 jours, comment je serais....et là, ça fait une semaine que je suis en vacances et que je sais que je vais partir camper malgré moi et l' angoisse ainsi que les crises de larmes me tenaillent jusqu' au + profond de moi .
j' veux pas partir sans mon coeur.
seulement voilà, Hervé , comme d'habitude, a tout réservé depuis belle lurette, dans les landes avec mes cousins, mon frère, mes parents....c' est un camping qu' on connait très bien, les enfants ont lié amitié avec d' autres jeunes et sont contents de les retrouver cette année encore...et puis ma famille n' a pas voulu annuler ( trop de frais avec pratiquement la totalité payée d' avance ) et pour le mari de ma cousine qui est aussi l' ami d' enfance d' Hervé, c' est une sorte de pèlerinage...
alors que faire ? leur faire faux bon ? j' ai pas envie de décevoir tout ce monde qui m'accompagne depuis le début et me dispense bcp d' amour ( et puis on est tellement habituer dans notre profession à faire don de soi et à prendre sur soi, n'est-ce pas ? ) , leur laisser mes petits ? ... comme ça en plus de ne pas avoir leur père, ils n' auraient pas non plus leur mère ???
j' suis coinçée, mon Dieu, comme j' aurais voulu ne pas prendre mes vacances ! comme je suis bien au boulot ! comme je suis pressée de reprendre !
mais au lieu de ça, je vais retrouver la meme place de camping que l' an dernier avec les meme sanitaires, la meme plage ou l' on allait marcher de bon matin en amoureux,... mon Dieu, ça va s' arreter quand ????
j' ai l' impression qu' on s' acharne sur moi comme si depuis 5 mois je n' avais pas assez souffert :'(
c' est déjà tellement dur d' avoir le sentiment de vivre comme un robot, en évitant de " penser ", en aillant perdu la joie de vivre...
j' en peux plus d' etre tourmentée , d' etre malmenée de la sorte, je ne sais pas combien de temps on peut tenir...j' ai souvent l' impression d' etre une bombe à retardement lorsque ça bouillonne dans tout mon corps. De toute façon, ou ça bouillonne ou c' est l' abattement avec une grande fatigue, mais il n' y a jamais de juste milieu.
je vous embrasse tous très fort
Corinne
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bonjour corinne,
je me retrouve dans vos propos.
les démarches administratives m'ont donné du fil à retordre mais maintenant que j'en vois le bout et que j'ai un peu plus de temps libre, je me morfonds, je suis triste, ce temps libre est toujours converti en tristesse, j'ai toujours du mal à m'endormir même si je suis fatigué.
j'ai eu comme vous ma période où je disais oui à tout, je "triche" aussi beaucoup avec la famille, ami, boulot, voisins, ils ne savent pas ce que nous sommes en train de vivre et souvent certains ne veulent pas se l'imaginer.
je vis aussi au jour le jour.
tout ceci pour vous dire que nous ne nous connaissons pas mais que vous n'êtes pas seule à vivre cela, malgré tout il faut avancer et rester fort.
je ne saurais malheureusement vous aider ou vous conseiller sur vos vacances, mais j'imagine bien quel casse tête cela doit vous créer.
je vous souhaite d'avoir un peu de répit dans cette épreuve.
très sincèrement
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bonjour,
ça fait maintenant une quinzaine de jours que je suis rentrée de " vacances " , avec ce recul , je peux plus verbaliser toute la torture que ça a été pour moi ....c 'était à prévoir : repos physique mais suractivité psychique car son absence a été , comme je le craignais , encore plus insoutenable... combien de fois ai-je voulu repartir... mais mes enfants étaient à 200 % ,je ne voulais pas les priver de moments de bonheur... je tiens à ce qu ' ils en emmagasinent un max...si ça pouvait effacer le pire...
je ne me sentais pas à ma place...à nouveau envie de me cacher , de disparaitre . C 'est vrai " j 'ai rien à faire au milieu de ces gens heureux " , à longueur de journée : des cris , des rires , pendant que mon coeur se déchire , j 'ai pris des coups de poings dans le ventre , des coups de poignards dans le dos .
Une solitude extrème meme entourée des miens ( mes parents , mon frère , ma cousine ), " le passé " se confronte au " à présent ": je n' entendrais plus jamais le son "PAPA ! " dans la bouche de nos enfants , c 'est sans lui que nous avons affronté les grosses vagues de l ' océan...lui qui passait des heures dans l ' eau...mais pourquoi n ' a-t-il pas eu le droit de revoir ses landes , de vivre la finale des " verts " contre Renne au stade de France ( il avait eu les places pour ses enfants , mon frère et lui " ça , ça se produit une seule fois dans sa vie ! " clamait-il ) , ...tellement de projets , de bons moments pré - organisés comme encore ce grand WE en mai avec tous les cousins à Port-Aventura ... il a tout raté...il a pas mérité ça...et j' ai envie de tout casser , de vomir , je me recroqueville dans un coin et me fais toute petite , j' aimerais m' enfoncer et disparaitre...c 'en est trop , toutes ces épreuves à surmonter , ça n 'arrete jamais , toutes aussi dures les unes que les autres....
Et puis la " cerise sur le gateau " , au milieu de toutes ces familles , quelque chose que je n' avais pas encore éprouvé ( comme quoi je ne suis pas au bout de mes découvertes dans les affres des émotions...) le sentiment intime qu ' on en est plus une.
on est plus une famille , on est 3 et un chien , on est bancal ...dire que je ne m' en étais pas rendu compte jusqu ' à présent .
j 'suis désolée , j' avais besoin de le dire à quelqu ' uns ,
biz ,Corinne
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Bonjour à tous,
Bien souvent j ' ai pensé à vous tous... mais je n' avais pas la force de venir sur le forum , j ' ai traversé des moments terribles où je revivais en intégral l ' instant X.... sans savoir pourquoi ça me tombait dessus: lorsque je l' ai découvert assis devant l'ordi, sur sa chaise ( avec accoudoirs ) ,la tete inhabituellement légèrement basculée en arrière , je comprends pas, puis je m' avance et je découvre son visage déjà cireux , ses yeux mi-clos...l'effroi, j' hallucine, il n'y a pas de mots pour décrire les sensations qui déferlent à ce moment là...et je l' ai revécu comme si ça se reproduisait, j' ai tout ressenti , aussi intensément et viscéralement ...
Quand la " crise " passait, je me disais : le deuil fait bien son travail... mais mon psy m' a dit que c' était à cause du choc
As- tu connu ça Paquerette ?
Aujourd' hui, je suis toujours dans le meme état de douleur, il n' y a pas eu un seul jour sans pleurs, ça va faire ( j' ai horreur de calculer ça ) un peu + de 10 mois...mais le temps s' est arreté.
Hier, je réponds à un cousin qui me trouve très courageuse, que je fais ce que j' ai à faire pour mes gamins mais que c' est pas une vie de ne plus vivre pour soi, que j' en ai marre, qu' avant j'étais heureuse , et qu' à présent je suis pressée de mourir...et lui pour qui tout roule, me serre dans ses bras en me disant " maintenant c' est ta vie ".
Aujourd' hui notre fils à 13 ans... avant j' aurais dis " déjà 13 ans !", maintenant je dis "QUE 13 ans "
il n' a profité de son papa que pendant douze petites années. Je sais que c' est mieux que rien, n' empeche qu' autour de lui , il est le seul à vivre ça, qu' aucun de ses " potes" ne peut le comprendre, il est fort mon petit bonhomme.
Voila, mon post un peu découpé..tellement de choses en moi
c' est dur, je suis fatiguée
Tendrement
Corinne
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Bonsoir Corinne,
C'est terrible la mort subite cardiaque, terrible pour la famille, pour ceux qui restent dans la peine, avec ce choc, cette incompréhension, cette hérésie. Une de mes belle fille m'a dit l'autre jour une très jolie phrase qui expliquait que mourir ainsi était un cadeau que l'on se faisait. Prendre le temps de dire au revoir, est un cadeau qu'on fait à la folie. Seulement, comment avoir envie de se consoler ainsi alors qu'on a 40 ans à peine... c'est inacceptable, un scandale ! Et il nus faut vivre avec ça. Mon cher mari est mort le 17 octobre dernier, même pas 3 mois, en une fraction de seconde. Il était là... puis il n'y était plus. C'est tout. Je me suis reprochée de ne pas l'avoir conduit à l'hôpital, il était fatigué, il avait un mauvais sommeil depuis 3 jours. Cette semaine le cousin de ma belle fille est mort à 34 ans. Il avait une malformation cardiaque mais allait bien. Il était gai, vivant, plein de projet. Il s'est senti constipé (comme mon mari), il est donc allé aux urgences. Il était à l'hôpital et il est mort. Ils n'ont rien pu faire. Cela n'aurait rien changé que je conduise mon mari à l'hôpital. On ne peut rien faire contre un cœur qui a décidé de s'arrêter de battre. Mais c'est dur pour moi de m'entendre dire que mon mari a eu une belle mort. C'est vrai sans doute, mieux que dans la souffrance d'une bataille contre un cancer, mais la mort n'est jamais belle. Petite consolation, il ne sait pas qu'il est mort m'a dit le docteur. Il n'a rien senti, rien vu venir. Moi par contre, j'en ai pris pour 100 ans. Je survis, je m'efforce juste de survivre. Dans la peine, dans le noir. Je vous souhaite tout le courage que je n'ai pas pour l'instant.
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bonsoir à toutes,
Je vois vos post, et comme je comprends votre douleur, ce manque terrible de l'autre, l’impression de ne pas pouvoir survivre, l'envie incessante de tout arrêter....
Et puis toutes ces choses maladroites que l'on peut nous dire, qui au lieu de nous consoler, nous plonge dans la colère...
Oui Ally, pour nous les survivants, il n'existe pas de beaux départs, ils ne sont plus là, et c'est l'horreur, injuste, inimaginable....
Passer des mois auprès de son mari, le voir souffrir, comprendre en silence, que le temps est compté, finir par voir dans son regard , la peur de partir, presque la double peine!!!!!
Comme vous je n'oublie pas, et pendant des mois cela m'a poursuivit, mais petit à petit , on comprend , que les autres, bien que très maladroit, tentaient de nous réconforter.
Le courage , vous en avez déjà, croyez moi, celui de résister, celui de continuer, celui d’être là pour vos enfants et petits enfants, celui d'avancer, même si aujourd'hui vous ne voyez pas vos pas, vous les faites, et chacun fait comme il peut...
On survit pendant des mois, tant l'envie d'avoir envie , nous a quitté, puis doucement, presque involontairement, des projets se profilent, dans cet horizon noir, qui devient gris.....
Finalement, l’instinct de survit domine, on ne le croit pas, mais c'est vrai, un tout petit morceau d'espoir, caché sous le désespoir, dans le noir, qui attend que l'on veuille bien le voir pour trouver la lumière.
Tendresses.
zabou
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bonsoir ninine et tous les autres
le coeur de mon homme mon amour ma vie ma joie mon soleil s'est arrété il y aura bientot 3 ans, c'est déjà tellement loin!
c'était sous mes yeux il est tombé j'ai cru à une blague l'espace d'une fraction de seconde puis l'impression de plonger dans un puits puis massage cardiaque ou tout au moins essai allo samu attente massage attente tourner en rond dans la pelouse plus d'une heure je crois espoir ténu verdict ...c'est fini
les premiers mois ont eté un enfer d'angoisse l'impression d'éclater de devenir folle les cris les supplications avec comme rayons de soleil l'affection de ceux qui m'ont entouré
le temps a passé les mois les semaines etc l'angoisse s'est presque éteinte demeure la tristesse
oui du courage il en faut pour affronter l'impensable hier, accepter que la vie n'est pas toujours un cadeau, essayer de trouver d'autres bonheurs de croire en l'avenir
accepter que demeurera en nous cette plaie mais cette plaie c'est aussi sa présence un immense chagrin au fond de moi mais qui n'occupe peut etre pas toute la place
bises à vous
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C'est un peu d'espoir que je lis avec toi Gertrude, même s'il me faudra encore beaucoup de temps puisque je n'en suis qu'à 3 mois aujourd'hui. Cette angoisse, ce vide, dont tu parle, je le vis à fond. C'est à se jeter par la fenêtre. Mais ta projection est une petite lueur au fond de mon gouffre, même si je sais que j'en ai encore pour des années à me débattre. Meilleurs pensées. Ally