Je suis nouvelle sur ce forum.
Mon compagnon nous a quitté un dimanche de mars 2015. Il était dans sa maison où il était rentré seul après que nous ayons passé ensemble le vendredi et le samedi. J'étais restée chez moi (pour des raisons professionnelles, nous avions deux logements).
Il est décédé d'un arrêt cardiaque, paisiblement installé dans son lit où il faisait la sieste, avec nos deux chats. C'est son fils qui l'a trouvé. Je m'inquiétais de mon côté de son absence de réponse à mes appels.
Dans un premier temps, nous avons organisé la cérémonie puis vidé la maison pour la mettre en vente au plus vite : mon compagnon avait deux fils, dont un encore étudiant et cette maison, nous avions ainsi organisé les choses, devait leur revenir pour garantir leur avenir, au moins une partie de leur avenir.
J'ai ensuite repris le travail et cela a été très difficile les premiers jours. Je pleurais beaucoup et j'avais beaucoup de mal à accepter que l'on me parle de lui, de son décès. Les choses se sont améliorées. Je pouvais travailler mais le soir, je rentrais et je pleurais. J'ai aussi commencé la rédaction d'un blog, pour pouvoir dire ma tristesse.
Je suis allée voir ma psy, une fois, et j'y retourne lundi.
Depuis une semaine, les choses semblent mieux aller : je parviens toujours à travailler, à avoir de nouveaux projets, et je parviens aussi, de plus en plus, à être active sur mes temps non travaillés.
Je ne parviens pas à échanger avec mes amis et ma famille, à l'exception de mes beaux-fils. Je peux échanger par mail, mais je ne souhaite pas recevoir d'appel. Mes proches le comprennent : leur parler de lui ne m'est pas possible, pourtant je peux le faire parfois à des collègues...
Ma tristesse est là et je pleure, mais doucement. Et finalement, je ne peux dire que je sois happée par la douleur. Je me suis demandée, durant un temps, si cela était bien normal. Puis j'ai décidé que rien n'était normal et que je faisais ce deuil à ma façon.
Nous étions complices et nous nous aimions tendrement. Il était fragile et parfois doutait sérieusement de lui, alors qu'il était brillant. Je suis plus solide, plus pragmatique mais parfois, je pleurais car je savais qu'il partirait un jour et me laisserait seule.
Ce jour est arrivé.
Tout le monde me trouve courageuse. Moi je ne sais pas si c'est du courage. Je ne sais pas faire autrement et s'il me manque, je sais aussi tout ce qu'il m'a apporté. Pour le moment, c'est cet amour que je préfère emporter avec moi. Et continuer à pleurer, doucement.