Je vis en Sud-Gironde.
Lorsque mon mari est décédé, nous venions de nous séparer, selon mon désir, depuis 3 mois.
Il venait d'être greffé d'un rein, juste quelques mois plus tôt, après 2 ans et demi de dialyse, il était insuffisant rénal et insuffisant cardiaque, c'est son coeur qui n'a pas tenu.
J'adorais mon mari. Il était mon ami, mon confident, le père de mes enfants. Mais je n'arrivais pas à vivre avec lui.
Je suis quelqu'un qui vit à 200 à l'heure, agit, décide, prend en main.
Mon mari, qui était le plus gentil des hommes, n'arrivait pas à me suivre.
De par son tempérament, puis de sa maladie.
Quand il est tombé malade je me suis occupée de lui, de le pousser chez le médecin, de tout.
Peu de temps avant sa mort j'ai bien vu qu'il n'allait pas bien, je lui disais d'aller consulter, mais j'aurais dû l'y emmener, j'aurais dû agir.
Sans moi il ne voulait plus se battre je crois.
Si j'avais su, je ne l'aurais jamais quitté, et j'aurais pris encore plus soin de lui.
Mes enfants auraient encore leur père, et mon mon mari, mon ami.
Le quotidien ne me pèse pas, j'ai toute l'apparence d'une vie normale, je trouve aussi du temps pour moi.
Au fond de moi maintenant, j'ai peur de tout, de la moindre décision que je pourrais prendre, des conséquences que je pourrais regretter.
Il me manque, il n'était pas parfait, mais il était mon âme soeur.
Il me manque la moitié de moi-même maintenant.
Et si je l'avais su, je l'aurais rendu juste heureux, tous les jours un petit peu heureux.