Bonjour,

8 mois que mon épouse est partie.
J'ai "compris" qu'elle ne reviendra plus jamais, mais je ne l'accepte pas.
Je me suis constitué une banque de photos numériques. J'ai besoin de voir ces photos tous les jours et cela m'apporte quelque fois de la nostalgie mais surtout que du chagrin et des pleurs.
J'ai rencontré une veuve et avec elle ma vie a repris un sens. Nous faisons de projets, nous avons un but, ..etc.
J'ai repris goût à la vie et je me dis qu'heureusement que j'ai rencontré cette femme car sinon je n'avais plus aucun goût à vivre.

Mais cela est étrange, car c'est comme si je vivais 2 vies.
La  vie "d'avant" avec mon épouse, vie qui était parfaite et dont ces souvenirs ne font très, très mal.
La vie "d'aujourd'hui" avec cette veuve, vie que je croque.

Quand je réfléchis à ces vies j'ai un "mal à l'aise" une culpabilité.
De plus je bascule d'une "vie" à l'autre, tantôt très mal, douloureuse, injuste, tantôt heureux plein d'avenir.

C'est difficile de décrire mes ressentis et je suis perdu entre ces 2 "vies"

D'autres veuves, veufs ont-ils vécu ce type de "vie" ?
Merci de vos témoignages

Bonjour à vous,
ceci concerne mon histoire perso et il ne s'agit en rien d'une évidence... concernant les 2 chemins de Vie, j'y suis confrontée depuis quelques années. Cela fera 3 ans en juin 2014 que j'ai perdu l'Homme de ma vie. Etant jeune, 26 ans à présent, il y avait de forte chance que je rencontre quelqu'un d'autre. Il ma fallut 1 an avant de franchir le cap d'une nouvelle relation.
A présent, depuis Août 2012, j'ai "refait ma vie avec un autre homme", il m'a beaucoup aidé et m'aide encore beaucoup. Car même encore aujourd'hui, je reste dans le deuil de l'être tant aimé. Je vous avoue que ce n'est pas tout les jours évident. Mais le point positif, c'est qu'il y a eu une grande évolution depuis le début de ma nouvelle relation. Je culpabilisais beaucoup...j'avais des doutes sur la valeur de mes nouveaux sentiments, je pensais tout les jours à mon ancienne vie de couple, je comparaissais sans le dire... à présent ma vision à évolué, je ne suis pas tout le temps en train de repenser à ma vie de couple passé, j'arrive un peu à me projeter et mes sentiments s'affirment plus.
Je ne peux pas dire que je suis passé à autre chose, car cela reste à jamais gravé dans nos cœurs et dans nos vies, mais j'apprend à vivre avec, de toute façon il ne reviendra pas...
Pour cheminer dans cela, mon nouveau compagnon m'a beaucoup aidé, il est très respectueux,  ne juge pas, laisse le temps au temps... Des rencontres avec une psychologue (neutre)  mon aussi aidé à déculpabiliser.
Voilà mon expérience, j'espère quelle vous apportera quelques réponses...
Bon courage,
je reste disponible pour échanger plus amplement..

  Bonjour, j'ai moi aussi rencontre une femme a peu pes un an apres la mort de Sandrine...

Beaucoup de culpabilite aussi,et partage tel que vous le decrivez "entre 2 vies"....Difficile a vivre et a concilier...Au final,je ne savais plus qui je trompais,et en fait,c'etait ma nouvelle rencontre que je trompais,car j'etais bcp plus souvent dans ma vie d'avant qu'avec elle.

Elle etait devenue un peu comme un pansement sur une jambe de bois...Cette relation s'est finie.

Et ce que j'ai realise depuis,est qu'il sera bien difficile de retrouver vraiment quelqu'un,car ce qui fait la difference entre un veuf et un divorce,du moins dans mon cas,c'est que je n'ai plus aucun projet,et que surtout en avoir me fait peur....

J'ai donc decide pour le moment d'assumer ma solitude,bien que je n'aime pas ca,mais paradoxalement je m'y suis habitue...

Pour ceux qui ont vu le reportage auquel j'avais participe sur FR3,j'avais laisse cette note d'espoir lorsqu'a la fin on me voit marcher en donnant la main a ma "nouvelle compagne",mais c'etait deja fini a l'epoque,mais je tenais a laisser la porte ouverte sur cet espoir pour ceux qui arriveront a franchir ce cap tres difficile d'accepter de nouveau quelqu'un dans sa vie.

Moi pour l'instant, apres 40 mois,je n'y arrive toujours pas...

Bruno, je me reconnais dans tes écrits. Moi aussi, je navigue entre deux mondes tout en étant enraciné dans l'amour de mon épouse. Comme toi et bien que récente, je me suis habitué à cette solitude. Je n'ai pas fermé la porte à la rencontre mais celle-ci est difficile et j'ai du mal à m'engager. C'est vrai que 25 ans d'amour, de complicité ne facilitent pas la chose et comme toi, j'ai peur, peur de souffrir, peur de faire souffrir l'autre. Je crois qu'il faut se laisser du temps, rester dans l'espérance et faire confiance à la vie.

Bonjour Naya,
Je ne crois pas que c'est plus facile pour un homme d'entamer une nouvelle relation mais il s'agit plus de situations particulières à chacun. Sur ce forum, nous traversons un deuil qui nous tous touche tous à des degrés divers. Me concernant, mon épouse est partie de longue maladie après 6 années de combat ou les bons moments ont alterné avec les moins bons, et elle est partie aussi belle qu'elle fut et sans trop souffrir. Après son départ, j'ai choisi d'avancer coûte que coûte et de rester dans l'espérance. Malgré tout, l'amour de mon épouse vit en moi et me donne beaucoup de force, pour continuer à avancer et, surtout, pour ne pas sanctuariser son souvenir au détriment de celui de mes garçons. Ensuite, il y a des personnes qui viennent à notre rencontre et, à nous, en fonction de notre état d'esprit, de laisser une place ou pas. Ces choix ne se font pas sans culpabilité et sans souffrance mais c'est le lot de ceux qui aiment et qui ont aimé. Ces rencontres d'une manière ou d'une autre te raccrochent à la vie et permettent une reconstruction qui fait partie du travail de deuil. Je n'étais pas particulièrement prêt à franchir le premier pas, après, tout est question de circonstance et de la qualité de la personne que tu rencontres. Bon courage.
Robert

Bonjour à tous,

Mon épouse est partie "dans les étoiles" comme nous avons dit à mes petits-enfants, il y a 7 mois.

Je peux l'avouer, si mes enfants n'avaient pas été proches de moi, et si je n'avais pas fait la promesse à mon épouse, avant qu'elle ne parte, de ne pas me "laisser aller", je crois que je l'aurais rejoint volontiers... même si je n'ai jamais eu une attitude suicidaire et ne me suis jamais posé la question de comment faire (celà me paraissait seulement "confortable")...

Aujourd'hui, je suis en manque d'elle, de tout ce qu'elle ne pourra plus m'apporter et que je ne pourrai pas lui apporter en retour et je sais que c'est irréversible...

Je me dis parfois qu'une "belle rencontre" pourrait m'aider en renouant avec ce besoin de partage, et je comprends tout à fait les témoignages que j'ai vus sur ce fil !

J'ai peur néanmoins du regard des autres, de remarques désobligeantes des amis ou famille, si le cas se présente...  Pour mes enfants, je pense qu'ils seront plus compréhensifs, surtout mes fils, ce sera peut-être plus difficile avec ma fille car elle était très proche de sa maman, surtout depuis qu'elle était elle même maman... Mais je pense que si je lui explique que c'est vital pour ma "survie", je pense qu'elle comprendra.
De toutes manières, je sais que je serai aussi partagé entre ces 2 vies: d'une part le maintien du lien et du souvenir de mon épouse décédée, chose qui me parait indispensable, et d'autre part ce nouveau lien que je pourrai créer avec cette personne qui me comprendrait... et avec qui je pourrais, si le destin le décide, finir mes jours...
Pour les amis et la famille, je me dis que je ferai alors le tri: ceux qui accepteront et soutiendront cette nouvelle relation resteront proches de moi;  pour les autres, leurs critiques me paraitront injustifiées, moi qui n'ais jamais touché une autre femme que la mienne durant les 39 ans que nous avons partagé, et je les laisserai alors à leur manque d'humanité...

A la question: les hommes font-ils, ou ont-ils plus envie que les femmes de faire une autre rencontre, je dirais que par mon vécu (ma maman est restée seule plus de 30 ans avant son décès) j'aurais tendance à croire que oui, mais je ne m'explique pas pourquoi ? Pour ma maman, je sais que, si on lui posait la question, elle disait avoir reporté tout son amour sur ses enfants et celà lui suffisait... J'avoue que pour moi, qui suis un homme, même si j'adore mes enfants et que je serai toujours là pour eux, vivre chaque journée en attendant de leurs nouvelles ou de les voir, me semblerait être une vie par procuration, tout le contraire de ma personnalité !