Merci qiguan et Mononoké pour votre bienveillance, ca réchauffe un peu mon coeur brisé de vous lire...
Depuis ce 14 avril je n’arrive pas à sortir la tête de l’eau. Je suis en arrêt de travail, besoin de m’isoler, de vivre mon chagrin pleinement, je peux rester des jours et des jours entiers sans sortir , envie de rien... Ma seule « ballade » qui me fait un tant soit peu de bien, c’est d’aller le voir au cimétière, je prends ma voiture et j’ai l’impression d’avoir rendez-vous avec lui, que l’espace d’un instant je vais le retrouver, je lui parle, je lui dis combien je l’aime et combien il me manque, quelle tristesse...
Heureusement mes parents sont là, je suis retournée chez eux depuis le décès de mon compagnon, ils m’aident à ne pas sombrer encore plus, ma mère veille à ce que je mange car j’ai perdu beaucoup de poids, elle me bichonne et ca fait tout de meme du bien de se sentenir soutenue par sa famille... ils comprennent ma douleur et me laissent aller à mon rythme, ils ne m’obligent pas à sortir et faire des choses dont je n’ai pas envie sous pretexte que ca me changerait les idées. A l’heure actuelle rien ne peut me changer les idées, l’impression d’être dans un puits sans fond et que je ne parviendrai jamais à me sortir de cet immense chagrin.
C’est une partie de moi qui est partie avec lui, j’ai perdu tout sens à ma vie. Alors je sais, pour avoir lu de nombreux témoignages sur le forum, que tout ceci est normal, qu’il y a tout un processus de deuil qui va se mettre en place, qu’il faut traverser chacune de ces étapes, et que ca va être long. Mais mon Dieu que c’est dur.
Et puis je nourris tellement de regrets, ca me ronge de l’intérieur, on a perdu tellement d’années loin de l’autre, quel gachis... on aurait du se retrouver bien avant, on se serait mariés, on aurait eu un enfant, on aurait vécu de belles choses...
Ca n’aurait rien changé à l’issue, je serai tout de même veuve aujourd’hui à 39 ans, mais au moins on aurait pu vivre notre amour un peu plus longtemps que ces 11 petits mois.
Dans un autre sens, si nous nous étions jamais retrouvés et que j’avais appris son décès, les regrets seraient encore pire. Donc meme si je n’ai eu que 11 mois avec lui, 6 de pur bonheur et 5 où tout à basculé, je suis heureuse de les avoir vécus, heureuse d’avoir partagé avec lui nos moments de joie comme les moments beaucoup plus difficiles, heureuse d’avoir été celle avec laquelle il a partagé sa derniere année de vie sur cette terre... et meme si je trouve cela totalement injuste qu’il soit décédé d’un cancer à l’aube de ses 42 ans, que j’en éprouve une colère et une haine, le fait qu’il soit parti entouré par l’amour de la femme qu’il a toujours aimé me réconforte un peu.
Je lui parle souvent, j’espère qu’il est apaisé là où il se trouve.
Le plus dur maintenant ca va être pour moi... et oui c’est toujours pour ceux qui restent que la vie sans la personne aimée devient un long chemin de croix...