FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: Caroline3 le 30 octobre 2012 à 21:48:04
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Quand Laure (9 ans) ou des amis sont avec moi, je suis une presque-abeille: je fais plein de choses. Et quand je me retrouve seule, je vais me coucher, je prends un café et heureusement, je lis. Pas beaucoup, mais par bribes importantes. Par exemple, sur le fameux lâcher-prise, d'autres livres psy, et un nouveau: "Entrer en amitié avec soi-même", qui est très doux.
Mais je désespère qu'un jour je retrouverai une belle énergie qui me donne le goût de sortir seule, pour simplement faire une belle promenade... Je le fais un peu, mais pas assez pour m'énergiser.
Je pense à Lowell, de temps en temps. Je l'engueule encore un peu. Il aurait tellement dû s'occuper de sa fille! Et de moi, par le fait même...
Comment aborder la vie en solitaire?
Voilà en gros où j'en suis.
Caroline à Québec
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bonsoir Caroline,
faire bonne figure devant les autres, on en est tous là, et puis quand on se retrouve seule face à soi même ... on ne peut plus se mentir!
moi j'ai la chance d'habiter à la campagne et dernièrement, il y a eu des champignons (des cèpes) et je suis partie seule avec mes chiens faire de longues promenades... là, je me suis retrouvée moi-même en communion avec la nature , en paix.
j'espère que bientôt, toi aussi, tu trouveras ce petit bonheur :)
Claire
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Bonsoir,
C'est bien là le gros souci, comment aborder la vie en solo?
C'est déjà une grande avancée d'envisager cette vie en solitaire. Bientôt Caroline se sera ta vie, tout simplement ta vie. J'ai compris ce soir, que je devais arrêter de me torturer pour savoir ce que serait mon futur. Essayons de vivre déjà le présent.
A bientôt de te lire LYDIA
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Je crois que c'est l'un de nos plus grands souci à tous , le futur ?
Surtout le futur sans notre Amour; devant les amis ou la famille ou arrive toujours a mettre le jolie masque mais quand on est seule face a soi même, on met quoi ?
Mes amies ne voient pas ma souffrance ; tous mon entourage croient que je vais mieux car devant eux je souris, je ris quelque fois et je fais comme si de rien n'était mais quand je rentre le soir et que je me retrouve seule et bien la toute ma douleur et ma tristesse me transperce le corps,
C'est bisarre comme a chaque fois que je viens je retrouve les émotions que je ressents chez d'autres comme si , quelqu'un savait que j'ai besoin de réponses et qu'il écrit a ma place , venir ici m'apaise comme si ma séance chez le psy elle est ici .
Cette semaine s'avère difficile , 2 jours sans sortir , au fond du lit a pleurer ma douleur pour que personne ne m'entende , a la fin de la semaine , ça fera 3 mois qu'il est parti et je sens que je vais être au plus mal , j'espère que j'aurai assez de courage ...
Je vous envoie pleins de tendresse à tous
Marika
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Bonjour Caroline,
La vie en solo ! Comment s'y habituer ?
Pour ma part, après 7 mois, je suis enfin arrivée à réaliser que cette solitude était la mienne et le resterait. Ca fait très mal, je ne dis pas que je l'ai acceptée, loin de là, mais je compose avec.
Mettre un masque avec les "autres" ? C'est fini, je me suis rendue compte que ça me détruisait complètement. Le décalage entre ce que je me forçais à montrer et mon ressenti réel était trop profond, je m'y noyais.
Depuis quelques jours, j'ai réussi à dire à mon entourage qu'en fait ma force n'était qu'une façade, et je me sens un peu mieux. Je me sens libre d'accepter ou non une invitation, selon l'état qui est le mien.
Après, il reste l'ENVIE d'accomplir des choses seules, comme une promenade en nature. Là, je suis comme toi c'est difficile, l'envie je ne l'ai pas souvent.
Alors quelquefois, je me force à mettre des bottes et à aller crapahuter en forêt. Une fois que j'y suis je me sens bien même si les premiers pas sont difficiles. Je profite de ces moments pour m'adresser à Xavier, seule à seul, en dehors de la présence de mon fils. Finalement ces moments nous appartiennent à tous deux malgré tout. Je me dis qu'au fil du temps, je ne me forcerai peut être plus et que ces promenades seront devenues un rituel à partager avec mon amour, et je finirai peut être par aimer cette solitude "à deux".
Que cette journée te soit douce Caroline
Je t'embrasse
Cathy
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Bonsoir à tous
Cathy j'aime beaucoup ce que vous avez écrit : Finalement ces moments nous appartiennent à tous deux malgré tout. Je me dis qu'au fil du temps, je ne me forcerai peut être plus et que ces promenades seront devenues un rituel à partager avec mon amour, et je finirai peut être par aimer cette solitude "à deux".
Aux premières promenades je pleurais, pleurais, je l'implorais de ne pas me laisser seule, maintenant j'arrive à écouter les oiseaux qui chantent et je pleure moins.
Courage à tous
Amicalement
Alberte
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Bonsoir à tous(tes),
Je ne peux qu'abonder dans votre vision de l'aprés.
Notre futur sera une vie solitaire à deux. Nous avons en nous notre moitiée qui vient de nous quitter. Nous avancerons donc seuls, mais avec en notre for intérieur cette présence qui ne nous quitteras jamais.
Nous percevrons alors tout ce qui nous est interdit d'entendre, notre chagrin étant pour l'instant le plus fort. Nous sommes devenus sourds au monde extérieur.
Nous nous regardons dans la glece et ne nous reconnaissons pas. Un étranger en face de soi. Qauand nous pourrons voir enfin notre reflet, nous aurons trouvé l'issue de ce tunnel dans lequel nous sommes engagés. Pour l'instant, il est bien sombre, et la lumière est blapharde. L'activité, à son propre rythme, surtout ne pas se l'imposer, seuleument se la conseiller pourra nous faire aller de l'avant. A bientôt donc les ballades et les sorties en vélo que j'ai un peu laissé tomber depuis un bon mois.
Dimanche, 5 mois que Claudine sera partie. Je redoute en ce jour là, la solitude.
Bonne te douce soirée à tous.
:-* :-*
Marcel
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Bonsoir à tous,
Merci pour vos bons mots. Ils réconfortent.
"Maintenant" et pour moi, envie, désir... je le sais intellectuellement, mais quand arrive le temps de faire des choses juste pour moi, je n'ai aucune envie. Par contre, avec la bonne nouvelle d'aujourd'hui, je crois que l'énergie pourrait être au rendez-vous!
Avec les amis, avec ma fille, c'est pas un "front", je suis contente quand ils sont là. Vraiment.
(je souligne que mon mari est décédé en avril 2010)
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Pour la première fois de ma vie, aujourd'hui, j'ai rencontré un psychiatre. J'ai déblatéré mon histoire en 1 heure (Afrique en brousse, famille à problème, accident de Lowell, épilepsie, tuberculose, cancer, décès), problèmes au bureau, seule avec une enfant... et après (elle était vraiment bien), elle m'a confirmée que je n'étais pas bipolaire, et même, pas de problème psychiatrique!!!!! Ça fait 40 ans que je sentais l'épée de Damoclès au-dessus de ma tête (une famille psychiatrisée): je suis dépressive, sans plus!!!! Et à cause de l'histoire (que j'ai quand même choisie) (quand même, il faut faire attention). J'ai pleuré et ça fait du bien.
Si vous saviez comme je suis repartie en pleine forme. En plus, elle a accepté d'entendre toute mon histoire (c'est rare!). Parler de Lowell me fait tellement du bien!
Et elle confirme aussi: harcèlement moral au bureau... bref, elle dit que je ne dois pas, pour l'instant, retourner au bureau.
Bonne soirée d'Halloween!
Caroline
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Mais Caroline ! C'est des pas de géant que tu nous fais là !
Je suis heureuse de lire ces lignes, mieux être pour toi et espoir pour nous tous !
Que ta journée soit douce
Cathy :-*
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Bonjour à tous,
C'est important en ce qui me concerne de comprendre chaque mot et surtout de les mettre à leur place. Quand C. FAURE parle de ressenti comment doit on l'interpréter: On est obligé de se regarder en face, de rester dans le présent. (vu sur internet)J'ai besoin de savoir pour avancer, car il y a bien d'autre explications.
le processus de deuil est une succession de pas en avant, je suis OK avec toi Yohann.
Caroline c'est bien si tu as trouvé une psy qui sait écouter et rassurer. Moi ma psy m'écoute et ne répond pas à mes questions mais au moins auprès d'elle je peux parler.
Parler, alors que mon mari cachait son combat physique et moral à tous. Nous en parlions tous les deux, j'en suis la dépositaire. Ais je le droit aujourd'hui de dévoiler son, notre vécu?
Comme toi Caroline je pense à cette journée du 17/11, même si je ne suis pas présente, nos amis internautes nous feront un compte rendu.
LYDIA
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En fait, je ne sais pour la France, mais un psychologue et un psychiatre sont des intervenants de la santé mentale ont des spécialités complètement différentes: le psychologue aide son client à avancer dans sa vie, selon différentes écoles de pensées, alors que le psychiatre, c'est un médecin spécialisé dans les maladies mentales (bipolarité, troubles importants de comportements, schizophrénie).
Je vois un psychologue depuis un an et demi, alors que je n'avais jamais osé demandé un rendez-vous pour un psychiatre. C'était trop me demander. Ça s'est tellement bien passé!!!! Par contre, je ne la reverrai pas: elle fera son diagnostic à mon médecin de famille et voilà: je ne suis pas malade!!!
Comme dit Yohann: raconter, encore raconter, et continuer, jusqu'à ce que notre histoire n'ai plus ce degré d'émotion important. Ça prend du temps, des mois, voire des années.
Yohann:
Je sais, Caroline, un peu de nostalgie ce matin dans mes propos, beaucoup même de ce sentiment d'inutilité et de parler dans le désert.
Ne me sachant plus sur une même ligne de conduite qui consiste à faire accepter aux personnes en détresse qu'un processus de deuil est une succession de pas en avant, réellement pour avancer, et non pas de propos sans apport réel !
Je ne suis pas certaine de comprendre: tu dis que tu tentes d'expliquer à certaines personnes ton processus, mais qu'elles les prennent comme un banale conversation?
À +!!!
Caroline
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Bonjour Caroline et vous tous,
Je crois comprendre ce que Caroline ressent et exprime quand elle évoque ses "conversations" avec autrui à propos du processus de deuil et de son ressenti, je le vis chaque jour et je pense ne pas être la seule.
Juste après le départ de Xavier, le 31 mars, il m'était "facile" d'exprimer mes émotions et de faire passer mes messages à mon entourage, et il leur était encore plus facile d'y répondre. Pour eux, j'étais sous le choc, ils "devaient m'écouter", me réconforter,me témoigner leur tendresse.
Quelques mois après, c'est beaucoup plus difficile, pour eux comme pour moi. De mon côté, la pudeur et le désir de ne pas déranger, de leur côté, l'envie d'oublier, de retourner à leur vie... Même les gestes affectueux sont empreints de gène.
Dans ce schéma, personne n'est fautif, tous ces comportements sont légitimes même s'ils font mal (et me mettent souvent en colère). J'ai renoncé à "faire comprendre" à beaucoup où j'en étais (c'est à dire pas bien loin sur le chemin de la sérénité...) Seule ma mère est un appui sûr et sincère, sans jugement et me témoigne beaucoup d'amour et de patience. Avec elle, pas de retenue, elle m'a donné la vie !
Caroline, je crois donc qu'il est primordial de consulter un psy, mais il est vrai qu'au Québec ça a l'air différent. Heureusement, nous avons ce forum qui nous rassure et nous fait comprendre que nous ne perdons pas l'esprit, même si nous en avons parfois l'impression. Ce qui ne peut être dit peut être écrit et surtout, sera lu !
Que ta journée (ou ta nuit) soit douce !
Je t'embrasse fort
Cathy
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Bonsoir à vous
Aujourd'hui, grosse journée de découragement. J'ai rencontré le psychiatre des assurances et je sens qu'il demandera à ce que je retourne au travail.
Or, je n'y retournerai pas. Jamais avec un patron arrogant.
Ça veut dire qu'il faut que je vende ma maison, mon piano, mes affaires et que je trouve une jobine et un appartement à louer.
Beaucoup de pertes.
J'ai peur.
Caroline
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Bonjour Caroline,
Es tu obligée de prendre une décision aussi radicale ? N'y a t'il pas d'autres solutions ? Tout ces changements dans ta vie !
D'un autre côté, je comprends que tu ne souhaites pas reprendre le travail si tu juges ça insupportable...
Je comprends aussi ton sentiment de peur face à l'avenir. Je viens de démissionner, je vais changer de maison... Tu vois, nos chemins se rencontrent, mais je ne suis pas sûre pour autant d'avoir fait les bons choix. Toujours ce décalage entre la raison et le coeur. J'ai choisi de suivre mon instinct, j'essaie de lui faire confiance tout en essayant de mesurer les risques... l'avenir dira si j'avais raison.
Ne t'inflige pas de "violences" Caroline, notre fardeau est déjà si lourd à porter.
Je t'embrasse fort
Cathy
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Bon soir Cathy,
Je me sens tellement inactive, ce soir, je broie du noir, l'avenir semble si vide, ma fille était insupportable et moi qui descend, le moral est à terre et qui sait, l'exprimer ici me fera voir le ridicule de mon raisonnement.
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Courage Caroline, nos pensées t'accompagnent. Nous avons lu ta gentille carte hier et avons parlé de toi.
Nous t'envoyons pleins de tendres baisers
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Merci Boxon pour le message. Samedi, j'ai pu sentir votre présence dans ma maison.
Aujourd'hui, et depuis hier, excellente humeur. Je suis active: je protège mon garage et mon car port de la neige qui arrive à grands pas...
Bisous, Caro xx
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Bonjour Caroline,
Oui ta carte (lue par Yohann de bien jolie façon :)), nous a fait chaud au coeur samedi, et malgré la distance tu étais bien avec nous.
Je t'embrasse, garde le cap
Cathy
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Salut Yohann, maudit iPhone, peut pas écrire normalement, m'apprendra à ôter Internet de la maison. Je reviens demain.
Hier, mon psy m'a dit que j'étais équilibrée...
Je ne me souviens pas d'un tel moment où j'ai été libérée du poids de ma famille.
Je continue demain.
Merci Yohann, et vous, les amis du forum pour ce lien qui m'est si précieux.
Caro xx
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Bonjour,
Caroline je te soutiens de tout mon cœur, ne prend pas des décisions trop hâtives comme te le conseille Cathy. Moi aussi je veux déménager, car ma maison est trop lourde à gérer, mais est ce vraiment la bonne raison? trouverai je la paix ailleurs? Dur décision et c'est normal que l'avenir nous fasse peur. Nous avons toujours peur de ce que l'on ne connait pas.
Courage. Je t'embrasse LYDIA
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Moi aussi, je ne parviens pas à bouger, 6 semaines après le décès d'AM
J'ai la chance, ou la malchance, de ne plus être en commerce, donc, je fais ce que je veux.
Justement, je ne fais rien, je tourne , je tourne, je classe les papiers pour que tout soit en ordre, moins de problème pour les enfants (29 et 25 ans), au cas où il m'arriverait quelque problème et parfois je l'espère.
Mais je peux lire qu'au début, c'est normal, demander à mourir ou des envies suicidaires, ... la rejoindre ce serait si bien ...
Le programme d'une journée : dès le matin je viens lire les derniers messages sur ce forum, les papiers, regarder les photos, aller à la banque, boucher, ce forum, papiers, ce forum, ...
Et en même temps : pleurer et pleurer et pleurer
C'est sûr, qu'en ne faisant que ce que je fais, c'est le cercle infernal, je le sais, mais ai-je envie de faire autre chose ? ? ?
Nous ne faisions qu'un, toujours ensemble 24h/24 et maintenant ELLE N'EST PLUS LA
Christian
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Christian,
Très honnêtement, je crois pouvoir dire que nous avons tous eu cette période d'inaction, d'impossibilité de faire quelque chose de concret, d'avancer, sauf ceux, obligés par des jeunes enfants par exemple.
Et je pense que ce moment est nécessaire aussi pour un peu plus tard, entamer le chemin.
C'est un marathon, une épreuve de force et nous sommes si épuisé les premières semaines, si perdus, désespérés.
Tout se bouscule dans notre tête, et comme toi, je me suis acharnée à ranger nos papiers et à imaginer que je simplifiais la vie à ceux qui auraient à y mettre le nez si je disparaissais. Je savais que je ne forcerais pas la nature, je n'avais pas pu le premier jour, donc après, non, impossible, pas digne de son courage à lui. Mais j'espérais que mon corps me lâche de tant de souffrance.
Et bien non, au contraire, il a tout supporté, les mauvais traitements que je lui ai infligés, le travail de force jusqu'à épuisement pour dormir et suer des larmes de sang, l'alimentation, enfin, un semblant d'alimentation, les nuits blanches et le stress permanent... Tout, parce que nous avons des ressources insoupçonnées, et une envie de vivre, même si on ne veut pas vivre.
Ne précipite pas les choses, prend le temps de pleurer, crier, lire, et écrire.
Tente de trouver un équilibre dans tes journées, même si elles sont improductives, un peu de marche, un peu de repos, un peu de nourriture et beaucoup de soins.
Plus tard tu sentiras le besoin d'avancer, de réfléchir, de lire des livres ou des témoignages, tu abandonneras et repartiras, attraperas une main tendu ou tendras la tienne à un autre, une autre.
Je sais que tu y arriveras, parce que je sais qu'elle le veut et t'aidera, quand il sera temps.
:-*
Marina
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Merci pour votre soutien
Ce que vous décrivez est tout à fait exact.
Je visionne les vidéos ce site, je suis en train de lire "Vivre le deuil au jour le jour"
Ce n'est pas que je pense aux souvenirs : " NON ELLE N'EST PAS LA " tout simplement
Encore merci
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Bonsoir Christian,
Je vais me faire l'écho de Marina et Yohann, rien de ce que tu vis actuellement n'est anormal ! Cette impression de tourner en rond, ces larmes et ces pensées suicidaires, je les ai aussi côtoyées de près, de très près parfois.
J'ai cherché des mots pour te rassurer... sans les trouver. Il m'est alors venue l'idée de regarder mon journal, et ce que j'avais pu écrire six semaines après la mort de Xavier.
Je t'en livre quelques passages, puissent-ils t'apporter un peu de réconfort, dans le sens où cinq mois après les avoir écrits, même si les larmes et la douleur sont toujours présentes, elles me laissent quelquefois un peu de répit :
" Un jour après l'autre, un pas après l'autre, et cette tristesse qui m'étouffe à chaque instant, me bouffe les entrailles et déclenche des torrents de larmes, ces cris de rage, ces hurlements de douleur qui s'imposent sans être invités !
... Croire en quoi maintenant ? Vivre pour quoi ? Juste continuer d'avancer dans ce tunnel, vers le néant...
...Bientôt deux mois que tu es parti, nous n'avons jamais été séparés si longtemps, j'en crève, viens me chercher, j'ai tant envie de te rejoindre"
Courage Christian
Cathy
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Bonsoir Cathy,Christian,Yohann, Caroline, Marina...
C'est tellement vrai ce manque d'énergie qui nous anéantit par vagues successives...Et c'est normal, oui à vous qui êtes tout au début du parcours, mais c'est normal aussi à ceux et celles qui ont déjà un chemin plus ou moins long derrière eux ( elles) et qui se trouvent par moments stoppés net sur le chemin où il leur semblait pourtant avoir bien avancé...
Pour moi qui approche du 3ème anniversaire, moi qui ai épaté tout le monde par ma façon de prendre ma vie en main; moi qui me suis construit de nouveaux projets en Afrique, moi qui semblait si forte, si sûre de moi à Bourges, eh bien, étrangement, je vis tellement mal ce petit break chez moi en Suisse..
Je me rends compte à quel point ma vie d'avant, ma vie harmonieuse et sereine avec mon Jean-Da adoré me manque... :'(
J'étais à la cérémonie de remise de bachelor de ma fille...seule...Il aurait été tellement fier de sa fille...! Je sais, il était parmi nous...il nous voyait, nous accompagnait, mais que voulez-vous, il y a des moments où même cette idée ne me console pas...
Et puis, toute cette ambiance festive d'avant Noël...Tous mes amis en pleins préparatifs et qui n'ont, bien sûr, guère de temps pour moi...Ils imaginent tous que pour moi, le pire est passé et que je suis super bien dans ma nouvelle vie...! Et pourtant....s'ils savaient...
Je repars en Afrique le 12 décembre...Oh oui! Je serai mieux là-bas qu'ici! Mais qu'est-ce que je donnerais pas pour pouvoir revivre les Noël d'autrefois, lorsque nous décorions la maison d'étoiles lumineuses, où tu étais impatient d'aller acheter le sapin et de commander ta dinde dont nous nous sommes régalés année après année...Et qu'il faisait bon vivre ces congés de Noël en famille, à faire des balades dans la neige et rentrer les joues rougies par le froid nous réchauffer au coin du feu...
Toute cette belle vie est révolue pour moi...Je ne pense pas retrouver un jour l'envie de fêter Noël...
Je n'ai aucune énergie, juste envie de repartir en Afrique...Et en même temps, je me pose plein de questions par rapport à mon nouveau choix de vie...Est-ce vraiment cela que je veux ???
Mais pour l'instant, je sais que là-bas, je parviens à me sentir VIVANTE, alors qu'ici, dans ma région, le vide m'anéantit...
Alors COURAGE, il faut regarder en avant...même si , parfois, c'est tellement difficile...
Je vous embrasse
Suzy
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Suzy,
Tu es bien entendu un exemple pour tout le monde ici, avoir trouvé le courage de tout quitter pour te consacrer aux autres ... C'est beau tout simplement !
Mais je me doute aussi combien ta vie d'avant doit douloureusement te manquer et que derrière cette "fameuse force" qui te caractérise se cache en fait une Suzy encore fragile et pleine de doute ... Comme nous le sommes tous et toutes désormais !
Allez, repars vite en Afrique, je suis sûre que la-bas, il n'y a ni papillotes et autres décorations de Noël dans les magasins depuis le mois d'octobre. Tout comme toi, je me sens terriblement agressée à chaque fois que je fais mes courses !
Je t'embrasse fort
Karine
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Merci Yohann. "Femme en reconstruction", je retiens le mot. Équilibrée, dans la moyenne, mais dans certains moments précis, j'en suis à des années lumières... Enfin, je suis plus active: pas vraiment le choix, la neige a commencé à tomber, et une Lou tellement en vie, tellement active.
Mais ça ne reste pas "mon" choix. Dans ce sens, je comprends très bien Suzy qui se pose la même question: "Est-ce vraiment cela que je veux?"
Je veux sentir ce "spring", ce ressort interne qui me fait lever le matin avec le désir intense de faire, et que ce "faire quelque chose" soit un projet de vie important, lié à mes valeurs, mes besoins, mes désirs.
Suzy, je ne me souviens plus: tu as un blog sur ton Afrique?
Bisous, Caro à Québec
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Bonsoir,
Je n'ose même pas penser à Noël, ce 1er Noël avec les enfants mais sans lui!!!
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Chère, chère Lilas...
Noël, c'est juste l'horreur pour nous qui subissons cette ambiance festive...insupportable... Pour moi, le premier Noël sans lui a été ...6 jours après son décès... :'( Comment avoir encore envie de fêter Noël un jour ?
Je pense que un an après, 2 ans 3 ans ou plus...Noël ne sera plus jamais une fête pour nous...
Courage, Lilas... Je pense à toi très fort...
Caroline, je n'ai pas de blog sur l'Afrique, mais je songe à en faire un...
Bisou
Suzy
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Pardon d avance si ça peut heurter certains,
Moi j ai retrouvé le goût de noel...grace à mon fils.
il ne croira jamais au pere noel.Je n ai jamais compris pourquoi on met tant d energie à mentir aux enfants pour mieux leur dire plus tard qu on les a bien eu toutes ces années...
J aime mieux lui dire la verité:que noel est un moment où l on se rassemble avec les gens qu on aime et où on leur offre des cadeaux pour dire combien on pense à eux.
Au début , je lui ai offert les cadeaux que son papa avait prévu pour lui.
Ensuite je lui ai offert des cadeaux que moi je lui avait préparé pour qu il se rappelle son papa.
Maintenant je pense à son papa que j avais déguisé en père noel sur sa moto.Comme il a pu raler ce jour là,et combien c etait drole de parcourir les rues ensembles en klaxonnant comme des fous dans nos deguisements avec notre hotte pleine de cadeaux pour les amis.
J ai eu une enfance un peu dissolue, mais aujourd hui j aime noel:c est un moment de chaleur au coeur de cet hiver, un peu de lumière dans la nuit, des couleurs et des étincelles dans les yeux des enfants.
Je n ai pas envie de fuir ce moment, je veux juste le partager avec mon fils......
Je crois que c est aussi ça trouver la paix.renouer avec ces moments de vie,avoir envie de les vivre encore,de les partager avec ceux qui nous restent ici...
douce nuit
tiobob
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Bonsoir,
Non TIOBOB ton message ne m'a pas heurté, bien au contraire. C'est cela le forum partager ses idées, savoir écouter et aimer.
Je retiens de ton message: renouer avec ces moments de vie, de les partager....
Je pense qu'il faudra ouvrir un "post" pour en discuter car ces périodes de festivité vont nous plonger dans la douleur de nous sentir encore plus seul(e).
Bonne nuit