Auteur Sujet: SEUL dans la VIE... le deuil et sa douleur, le vide en nous, le vide autour de  (Lu 37573 fois)

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Hors ligne Coccinelle12

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Merci Jacques d’avoir relaté aussi clairement ce qu’ est devenue notre vie.

Josline,
J’ai de la peine pour nous tous et particulièrement pour toi ce soir en lisant que ton mari a été enterré avant hier, j’ai fait un grand bond en arrière, 2 jours après les obsèques de mon amour, comment étais-je ? Je ne peux retenir mes larmes.
J’avais repris le travail mais heureusement de chez moi,  j’avais tenu à m’occuper l’esprit en faisant autre chose, pensant que ça m’aiderait, j’étais devant mon écran, prostrée, sa photo sur le bureau, me fixant du regard, les yeux embués de larmes, ne répondant à aucun coup de fil, je ne pouvais pas, je n'étais pas en état.
Des moments pénibles, de grande tristesse.
Reçois toute ma compassion
"Le plaisir d'avoir un ami est parfois éphémère, mais pas le bonheur d' en avoir eu un "
"La mort laisse un chagrin que nul ne peut consoler, L' amour laisse un souvenir que nul ne peut voler"

Josline

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Merci Coccinelle, tes mots me touchent beaucoup.
Là, je suis dans mon fauteuil (encore!!!) en robe de chambre, alors qu' avant, à cette heure-là, nous avions déjeuné et j' étais prête depuis longtemps. Je n' arrête pas de repasser en boucle dans ma tête tous ces évènements depuis qu' il a fait son AVC, je ne peux penser à rien d' autre.
Il faudrait que je m' occupe pour ne plus penser mais à quoi? Je n' ai rien à faire et de toute façon, aucune envie.
Ma fille voulait que je vienne chez elle aujourd'hui, mais j' ai refusé. Pas le courage de les entendre parler, de voir les enfants s' amuser. C' est encore pire que de rester seule.
Je sais qu' il faut que je me secoue, qu' il n' aimerait pas me voir comme ça, mais c' est tellement difficile.....
Bises à tous et toutes

Hors ligne zabou

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  • DANS MON COEUR A JAMAIS
Bonjour Josline,

Je  me revois également, juste après, totalement anesthésiée, en état de prostration totale, plus rien , ni personne n'avait d’intérêt pour moi alors.

Et encore aujourd’hui, je revis souvent, ses derniers moments, un sentiment d'injustice prédomine, et que de regrets...

J'ai toujours une impression d 'irréel, le chagrin et les larmes m'envahissent.

je t'envoie aussi toute ma compassion .

zabou
Le souvenir, c'est la présence invisible.
Si j'avais su que je t'aimais tant, je t'aurais aimé davantage.
Mon amour, plus qu' hier et moins que demain.

Hors ligne qiguan

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Josline
juste une pensée de soutien et de la compassion
te dire que je sais ce que tu vis comprends
même si c'est peu
sache qu'il faut laisser passer ce chagrin, cette douleur, la seule que l'on ne peut calmer, diminuer ...
je t'embrasse
"il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé" A. Einstein
"Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque" René Char

Hors ligne qiguan

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Bonjour à toutes et tous avec une pensée dans ce long WE.
Contribution au thème du fil : Rôle du chez soi :
Être seule, seule chez soi, seule au milieu des autres ... se sentir seule même avec les êtres aimés et aimants : ma fille, ma petite fille ... même chez moi
pour moi la différence est que chez moi je me sens dans le cocon que nous avons tissé à deux (même s'il n'a pas pu être fini à cause des maladies depuis notre aménagement en 2007) même si ce cocon en tout me redit sans cesse notre amour ... moi voulant le meilleur pour nous deux dans les transformations et Jean voulant mettre ses talents de bricoleurs au service de la réalisation de ces souhaits ...
et bien sûr tout autant que ça me montre la beauté de ce tissage cela me montre l'absence. ... le manque
Heureusement durant sa dernière maladie j'ai pu lui dire que ce cocon me serait un nid réconfortant, que j'avais la croyance que de son état, après son départ, de l'au delà, il pourrait comme il voudrait le revoir, voire y voir tout ce qui restait à y faire ... (ça le tracassait aussi).
Chaque chose de l'environnement (en plus des photos posées dans la maison) est un rappel sans cesse et chaque fois c'est vivre les étapes : déni, colère, désespoir et remise en "route" ce mouvement se fait sans cesse pour moi pour tant de milliers de choses ...
bien sûr les jours passent et la répétition fait que cela s'estompe sur certaines choses mais pas sur d'autres.
Certaines je le prolonge en quelque sorte : par exemple autour de ma serviette de table je mets nos deux ronds de serviettes, j'ai sur la table et pour certaines choses je l'utilise le couteau, son couteau retrouvé qu'il croyait perdu depuis 2 ans.
Être seule chez moi c'est aussi pouvoir avoir tant des souvenirs heureux que d'autres plus tristes, au fil des jours ceux heureux remontent et les tristes s'estompent (moments des derniers jours) il m'avait dit : "moi il me faut me souvenirs de ces derniers moments toi il te faudra oublier ..."
Certes il y a avec moi mon chien, ce compagnon merveilleux !
Et bien sûr en dehors des WE où elle est avec sa sœur j'ai ma mère, dans son petit chez elle inclus dans notre maison, je sais que cela est précieux.
Mon activité professionnelle étant dans la même bâtisse je ne m'extrait pas du chez nous, de ce qu'il a fait de ses mains pour moi, de ce qu'il aussi conçu pour moi ... 
« Modifié: 04 décembre 2014 à 20:09:13 par Webmaster »
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Hors ligne JBNB

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  • "elle avait le souci des autres"
Un constat... puis une question qui en découle.

•  depuis le départ de mon épouse, je ne trouve plus de saveur dans les aliments. Les fruits que je trouvais succulents, les viandes, les légumes, ... tout (maintenant) me paraît fade, l'appétit s'en trouve altéré.  (Entre parenthèses, j'ai encore des réserves... )
Mais, franchement, rien ne me donne envie.

• d'où ma question : parmi vous, y en a t'il qui ne perçoivent plus la saveur correctement  ?

Merci de votre réponse.
Jacques

Hors ligne qiguan

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j'ai lu que c'était un symptôme assez rependu ... lié à l'état dépressif ...
mais je ne sais pas plus.

à toutes et tous  la nuit la plus reposante possible
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Hors ligne JeanLuc

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  • A la recherche des bonheurs oubliés ou perdus...
@ Jacques

Depuis le 18 avril dernier, je mange pour subsister ... sans faim, sans envie et sans goût.

Tous les plats que nous adorions me laissent à présent totalement indifférents ... C'est à un point tel que je suis devenu pratiquement allergique à la cuisine chinoise que Chantal adorait dans notre vie d'avant.

Toutefois, et tout en mangeant peu, j'essaie dans la mesure du possible d'équilibrer mes repas, malgré que la tentation soit forte de sauter des repas ou de me contenter d'une tartine et d'une tranche de fromage.

Auparavant, j'aimais bien cuisiner ... Je m'y étais mis il y a environ 3 ans quand la maladie de Chantal l'empêchait de s'occuper des tâches quotidiennes ... Maintenant, sortir une casserole de l'armoire est un véritable défi, sauf quand les enfants me rendent visite auquel cas, je me remets devant le fourneau, mais le plaisir n'y est plus !

Dur tout ça !  :(



La vie est le commencement de toutes choses ... La mort, c'est simplement le début d'une autre vie ...

Hors ligne qiguan

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une autre réflexion : (je vais aussi la poster en file )
pourquoi les autres nous laissent ils dans le vide ?
ils ont peur d'être présent à notre souffrance, peur d'être happés par elle.
Ils ne savent pas comment garder une distance et être dans la compassion.
Pour être non dans la pitié mais dans la compassion il faut avoir déjà une distance intérieure avec ses propres peurs, nos propres souffrances, nos propres deuils, nos propres crises.
Quand je viens sur ce forum ou vais sur d'autres pour répondre, tendre la main, je sens en moi qu'il y a une distance qui se met entre moi, mes peurs, mes émotions même si elles restent là, mais je ne suis pas phagocytées par elles quand je réponds, j'ai un espace entre elle et moi.
Pour répondre j'observe mes blessures, mes peurs, je vois comment évoluer à travers elle du coup je n'ai pas de stratégies de fuite ou de défensive je peux être présente aux autres, répondre.
Par contre quand sur mon fil je suis happée par mes peurs, mes émotions juste je les écrits pour me libérer ...
je comprends donc que ceux qui ne viennent pas à nous, à moi nous laissent dans notre vite eux, elles ont si peur de regarder leurs blessures et deuils, d'être happés par nos émotions qu'ils font un rempart et se tiennent à distance ...
c'est un peu comme ceux qui ont peur d'accompagner les mourants ...
souvent pendant la maladie de mon chéri je me sentais plutôt comme un "pompier " capable d'aider, de prendre des risques mais ne craignant pas de basculer au contraire je pouvais encourager, soutenir.
Voire être juste là mais avec mon système de "flamme violette" inspir prendre la "souffrance" expir la remettre à la flamme, inspir prendre la force de cette flamme expir la transmettre à mon chéri, près de lui, contre lui j'ai fait cela des heures ...
Près d'une personne en souffrance (morales ici sur le forum)  je sais que je ne prendrais pas en moi sa souffrance mais que je peux lui dire des choses et en même temps avoir à distance à cet instant mes souffrances à moi
c'est à bien y regarder ce qui peu à peu m'aide
car en voulant aider je suis obligée de prendre de la distance de regarder mes blessures pour répondre, "aider" en donnant ma compassion du coup par moment donc je ne suis plus phagocytée par mes blessures et ainsi peu à peu je peux m'extraire et vivre avec , à côté, malgré elles, dans d'autres moments
merci encore au forum d'exister !
voilà ma réflexion ...
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Hors ligne JBNB

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  • "elle avait le souci des autres"
Oui, J.Luc, je connais ça aussi. Combien de fois, au moment du repas, je ne me mets même pas à  table. Manger debout, ou plutôt grignoter debout, je connais.
Et, comme je disais sur l'un de mes messages, je ne trouve plus de saveur.
Souvent je me dis :" ce n'est pas possible, je dois me tromper de matière première (viande, légumes, fruits), car je ne reconnais plus le bon goût d'antan."
Contrairement à toi, J.Luc, je ne suis pas un bon cuisinier. Je mange pour (sur)vivre, c'est malheureusement tout.
Dans mes temps libres, Je jardine un peu, j'entretiens mon verger...
Jadis les tomates du jardin étaient succulentes, les abricots, les cerises, les reine-claudes, les poires, les figues, etc... étaient un délice. Maintenant, hélas, il n'en est rien, ou presque.
La douleur, et la solitude en sont probablement la cause, du moins je pense....

Apaisante soirée à vous tous...
Cordialement
Jacques
Jacques

lageta

  • Invité
Bonjour à tous,

C'est vrai pour moi aussi, maintenant j'ai un très mauvais rapport avec la nourriture, même quand je fais les courses la plus part du temps, je ne sais pas ce que je pourrais acheter qui pourrais me faire envie,
je mange pour tenir le coup, mais les aliments n'ont plus de saveur, je pense que c'est parce que le coeur n'y est plus,
il faut dire que mon bien-aimé aimait bien manger, dans la région ou je suis il ne manque pas de très bons produits du terroir et chaque repas était un peu comme une fête,
il y a des aliments que mon mari adorait que je ne peux carrément pas manger maintenant, et comme toi Jacques je ne mets même pas le couvert et me dépêche d'avaler quelque chose,

une pensée à vous tous,

Lageta

Hors ligne zabou

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  • DANS MON COEUR A JAMAIS
Bonjour à tous,

Comme vous , j'ai passé des mois ou me nourrir, n’était vraiment pas la priorité, non pas que les aliments ai perdu de leur saveur, mais je n'avais plus envie de rien et mes repas plutôt frugales se sont longtemps composé d'un sandwich mangé à la va vite.

A l'inverse de toi Lageta, je me surprend a aimer aujourd’hui les aliments que mon mari préférait, et qui n’était pas forcement de mon gout avant, c'est très bizarre....

C'est vrai, que j'ai cette impression de vivre par procuration, une partie de lui en moi, comme si par ce biais je pouvais être encore plus prêt de lui, cela n'est pas conscient, c'est arrivé voilà tout.

Je vous embrasse.

zabou
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Hors ligne qiguan

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Bonjour à toutes et tous
En ce qui me concerne pour les repas :
j'avais en positif une présence dans la maison voire venant près de moi par ma mère qui vit sous mon toit et/ou la présence de ses aides ménagères dans ces horaires aussi donc une opportunité de parler dans cet espace temps.
Par ailleurs mon corps a basculé vers un emballement du métabolisme qui a fait que j'ai perdu en peu de temps 10 % de mon poids tout en mangeant la valeur d'avant voire plus en effet mes soignants (généralistes , acupuncteur) me faisaient au fur et à mesure de ce constat de perte augmenter mes rations caloriques jusqu'à les compléter avec des compléments nutritionnels qui restaient de mon époux.
Pour stabiliser cela a pris plus de 2 mois, pour commencer à reprendre du poids plus de 1 mois donc ce n'est que très récent que je suis vers une remontée.
Fort heureusement et peut être est ce l'effet de l'acupuncture, homéopathie, plantes ... utilisées, je n'ai jamais perdu le goût même s'il s'était émoussé.
Nous avions l'habitude, à cause de la logistique et des horaires liés à mon activité professionnelle de faire un plan de menus en avance je me suis astreinte à le continuer comme je l'avais continué pendant la phase maladie de mon chéri.
J'ai eu envie de retrouver au maximum ses habitudes car souvent il me préparait amoureusement mes repas, je me suis organisée à faire en avance pour réchauffer ou solliciter les aides ménagères de ma mère pour lancer un appareil de cuisson tout cela a dû contribuer à une stabilité.
Je suis (hélas pour moi) avec de grosses restrictions alimentaires pour causes d'intolérances importantes voire allergies, mais j'ai pu depuis aussi manger des choses qu'il mangeait et que je n’aimais pas particulièrement et les apprécier comme une manière de le retrouver aussi par ce chemin là !
zabou tu dis "C'est vrai, que j'ai cette impression de vivre par procuration, une partie de lui en moi, comme si par ce biais je pouvais être encore plus prêt de lui" et c'est certainement aussi vrai pour moi.
Je remarque aussi que je fais certains gestes qu'il faisait sans les préméditer, juste au moment je constate ... sorte de fusion/intégration qui permet de le faire vivre à travers ce que je fais et me permet de sur(vivre) ...
Je constate aussi que dans ma démarche mentale pour certaines choses j'ai la pensée de ce qu'il aurait pu dire dans ces circonstances là puis les miennes et ensuite je me prends comme il n'y a pas d'autre échange bien sûr à faire souvent une espèce de synthèse ceci pour des évènements ou commentaires de vie sociale etc ..
Quand je vis quelque chose d'intime ce sont mes réflexions d'abord puis ce qu'il m'en aurait dit quand j'aurai partagé et parfois découle de là un changement d'attitude pour moi comme si en résultante je changeais avec plus de sagesse avec sa sagesse intégrée plus souvent !

apaisement à toutes et tous et pensées amicales
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FeeViviane

  • Invité
Rentrée après quelques jours ailleurs, il y a quelques heures. Retrouvailles avec la maison vide, bagages à défaire et, bien sûr, éternellement, sempiternellement ... manger.

Parce qu'il faut bien le dire, "déjeuner" et "diner" sont passés à la trappe remplacés par le laconique "manger" (seul le petit déjeuner semble avoir échappé au pire...).
Geste bien connu de nombreux d'entre vous je suppose : ouvrir le frigo.
Rester les yeux dans ... le pas grand chose ... un moment.
Découvrir : une tomate, légèrement fripée, sagement installée sur sa petite assiette depuis près d'une semaine,
en voisins, 2 yaourts de brebis (un peu périmés mais pas trop),
dans un bocal 4 olives qui surnagent depuis un temps indéfini,
dans le bac à légumes une poignée de haricots verts, un peu séchés,  qui tirent vers le jaune ...
1 pot de confiture entamé (ah, mais je n'ai ni pain, ni brioche),
6 œufs.

Bien sûr, dans ma vie "d'avant", quand j'étais une gourmande, quand j'aimais cuisiner, quand j'adorais aller au marché avec mon amoureux, au petit matin, le samedi ... j'aurais pensé à faire quelques courses avant de rentrer. Mais c'était avant. Quand je disais "cuisiner" et non pas "faire à manger".
Alors, quoi manger ce soir ?  Se lancer dans une rapide mini poêlée "huile d'olive, oignon, tomate, olives, haricots verts" accompagnée d'un œuf ?
Ben non, j'ai mangé la tomate ratatinée en regardant le courrier. Nouvelle ouverture du frigo : cuire 2 œufs ça serait bien. Bof... les 2 yaourts peut-être ? Oui, ça sera fait.  Et puis là, en tapotant sur le clavier, quelques amandes.

Et je pense aux grands principes diététiques inculqués à mes enfants, l'amour des belles matières premières, du local, du bio, des séances cuisine ensemble....
Mais je sais aussi, à vous lire, que c'est NORMAL. Nous n'avons plus envie et notre corps ne sait plus toujours nous dire quand c'est le moment de s'alimenter ni quelle quantité serait bonne pour nous. Il est probable que nous avons tous perdu du poids (un peu repris pour certains et j'espère que cela sera mon cas également un jour).

Manger ne me dit rien comme activité. La gourmandise m'a quitté (je n'achète plus de chocolat, c'est tout dire !!!). J'ai, tout comme Qiguan, l'immense chance de devoir faire à manger le soir et le WE pour quelqu'un car ma fille de 17 ans vit avec moi. Je sais que, dans quelques jours, quand elle sera revenue de vacances, j'entendrai à nouveau résonner le "Quand c'est qu'on mange ?" suivi du  "Qu'est-ce qu'on mange ?".
Pour ceux qui sont dans l'obligation de manger seul, je pense à l'idée de Qiguan, que j'ai moi aussi utilisée durant des années : le planning des repas. Il me permettait d'anticiper les courses.
De façon pratique : je divisais une feuille A4 (dans son sens paysage, sa largeur) en 7 colonnes (1 par jour) puis un trait central pour diviser toutes les colonnes en 2 donnait :
- cases du haut, les déjeuners pour chaque jour
- cases du bas, les diners pour chaque jour

Je préparais ce planning pour la semaine à venir, en début de WE, avant d'aller faire les courses. Aucun savoir culinaire particulier pour remplir les cases, on y inscrit du basique qu'on sait faire. L'avantage extraordinaire de ce planning c'est que, s'il demande un peu de cogitation au début (on peut s'aider des recettes dans des revues, de menus sur certains site tel Marmiton...), il permet très vite de ne plus avoir à en faire si on le souhaite... On peut réutiliser le même planning une semaine sur 2 par exemple. Il permet aussi de préparer la liste des courses en fonction de ce que l'on a réellement prévu de manger et, de ce fait, de moins hésiter dans les rayons (et devant le frigo...). Rien n'empêche de ne pas suivre le planning à la lettre... quand on aura retrouvé un peu goût à la cuisine.

Comme le Forum a la fonction "fichiers joints" il est même possible de mutualiser les plannings, ça peut donner des idées de repas quand on est en panne d'inspiration...

Et comme charité bien ordonnée commence par soi même, je m'engage vis à vis de moi-même à restaurer ces plannings dans mon quotidien dès que possible.

Compagnons d'infortunes, ne nous laissons pas dépérir (plus facile à dire qu'à faire,  y compris pour moi), nous avons tant besoin de notre énergie.

Amicales pensées à tous

Viviane






Hors ligne HUB84

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  • Le forum d'entraide durant un deuil
Oui c'est vrai que le repas est vite bâclé, en fonction du contenu du réfrigérateur, plus envi  de faire des efforts pour ce genre de questions, plus envi de plats raffinés c'est tellement futile, inutile, quel intérêt de faire un plat élaboré puisque on ne le partage plus, quel intérêt de faire attention à la nourriture, pour qui, pour plaire à qui, il n'y a plus personne.

Hubert.