Quelques jours de calme et le désespoir, le vide, le manque me terrassent sans prévenir ce matin.
J'ai fait semblant de ne pas les voir arriver. Hier j'ai occupé mon esprit afin de me distraire et de repousser le point d"impact.
Peine perdue.... heure de l'impact 9h56
Le deuil est tellement plus profond et complexe qu'on ne l'imagine avant d'être touché soi-même. Les bouquins du Dr. Fauré expliquent tout, mais "savoir" n'a rien à voir avec "expérimenter".
Tous ces "plus jamais, jusqu'à mon dernier souffle" sont intolérables lorsqu'ils nous rattrapent.
On les enterre profond pour ne pas rajouter de la souffrance à l'insoutenable douleur qui vrille notre âme, mais comme une graine qui fait son travail, un matin ils font surface sans crier gare.
Et là, c'est le gouffre de souffrance qui nous engloutis en nous jetant au visage toutes ces choses qui n'existeront plus jamais.
Plus jamais tu ne me serreras dans tes bras, si fort que j'en pousserai des cris de souris comme tu disais en riant.
Plus jamais je ne sentirai ton corps chaud, lové contre le mien dans notre lit,
Plus jamais tes bras autour de moi, ma tête sur ton torse, tb bouche me susurrant des mots d'Amour,
Plus jamais je n'aurai cette certitude inébranlable d'être aimée incommensurablement et inconditionnellement,
Plus jamais je n'aurai le sentiment d'être protégée et en sécurité
Plus jamais ces partages de chaque instant et cette complicité d'âme à âme
Je ne supporte plus qu'on me dise que "ça ira", que je vais y arriver ou encore que tu vis en moi et qu'avec le temps tout s'apaisera. Je me fous de tout ça!!
La seule chose qui est réelle et sûre aujourd'hui, c'est que tu ne reviendra pas et que le manque de toi sera mon compagnon jusqu'à ce jour béni où je te rejoindrais enfin.
Tout le reste, tous ces mots de réconfort n'ont pour but que de nous empêcher de nous donner la mort, parce que ce n'est pas vraiment bien vu dans notre société.
La réalité du deuil, c'est que tu es condamné à souffrir de l'absence et du manque à perpétuité. Condamné à "jouer à être heureux et souriant" pour ne pas effrayer ceux qui ont été épargnés jusqu'à présent (les bienheureux !)
Franchement il faut être fou pour accepter de vivre ainsi. Ca n'a aucun sens. Non vraiment, je ne vois pas le sens de cette sous vie de douleur. Et je pense que les années à venir ne changeront rien à ce que je ressens maintenant.
J'ai mal à en crever, je suis en manque, je n'ai envie de rien à part toi.
A ceux qui liront ces mots, merci de ne pas commenter pour me dire que ça ira un jour. Je ne cherche pas de réconfort et ici au moins qu'on me laissse le droit d'exprimer ce que je ne peux pas hurler à la face du monde.