crier dans le coussin Stephanie
je comprends que ça n'aide pas
réellement hurler ... oui, ce fut aidant pour moi, j'hurlais dans ma voiture seule ! j'en gardais la douleur à la gorge des jours  ...

prends soin de toi, vacances sous une forme où une autre, comme ton aimé voudrait que tu prennes soin de toi ... seule

bien affectueusement

4 mois sont passés....ce 9 fatidique revient chaque mois, sans surprise.

A l'échelle du monde c'est une poussière de temps, sur mon échelle du manque c'est une éternité. Je ne m'autorise même pas à imaginer les prochaines heures et encore moins les prochaines années sans toi. Je n'y vois qu'un vide intersidéral qui me donne envie de m'isoler loin du monde jusqu'à mon dernier souffle.

J'ai l'impression d'être un vieux vinyle rayé, à répéter sans cesse les mêmes choses: tu me manques infiniment, j'ai hâte de te rejoindre.

Dernièrement je repensais à cette dernière année. Je me suis souvenue de ces rares jours où nous n'étions pas ensemble. Tu partais le matin pour les journées de formation que tu aimais tant. Moi je restais seule à la maison et entre les rdv avec mes clientes, je trouvais le temps long. Chaque minute sans toi n'avait aucun goût, je n'avais envie de rien, je m'ennuyais terriblement. Je me languissais de ton retour et je ne reprenais vie que lorsque tu passais la porte. Ma vie reprenait sens, le bonheur m'envahissait de nouveau.

Je me disais dans ces moments là, que la vie sans toi, ce serait un enfer. Dieu que j'étais loin de la réalité!

En repensant à tout cela maintenant, je me dis que mon âme me préparait subtilement à ce qui allait être ma vie à partir du 9 novembre....sans toi.

Je t'aime mon Amour, incommensurablement, éternellement...

J'ai arrêté de compter les jours depuis bien longtemps. Pas besoin de chiffres pour savoir que je ne t'ai pas touché, que nous n'avons pas eu une véritable conversation depuis une éternité. Heureusement je peux t'entendre tous les jours. J'aime écouter nos conversations sur whatsApp, nos discussions du quotidien, toujours teintées d'humour, de taquineries et de mots d'Amour. Pas un message qui ne se finissait par un "je t'aime mon Amour", "je t'Aime mon petit chat". C'est tellement bon d'entendre ces mots dans ta bouche! Ta voix grave et profonde me réconforte à chaque fois que je l'entends.

Heureusement nous nous retrouvons assez souvent dans mes rêves, ça m'aide à tenir.

J'arrive à fonctionner à peu près, sans réfléchir à demain ça aide beaucoup il est vrai. Et parfois, le gouffre du temps qu'il me reste à vivre avant de te retrouver me submerge. Une autre éternité à passer sans toi, sans raison de vivre, sans te toucher, te parler, t'enlacer.  A quoi bon? Dans quel but? Il y en a un c'est une certitude, mais je dois encore attendre avant de le découvrir.

Je sais que je n'ai pas le choix, que je vais continuer à vivre cette vie sans saveur, en faisant mine que j'en suis satisfaite. Je tente de m'intéresser à mon avenir, mais me projeter sans toi à mes côtés a enlevé tout le charme de nos projets.  Déménager et acheter une nouvelle maison, je le ferais comme prévu. Mais pour l'instant je n'ai pas encore eu le courage d'aller visiter les lieux que nous avions repéré. Me projeter sans toi c'est tellement dur...

Pourtant je ressens le besoin de ne pas traîner ici, dans cette ville où nous ne voulions pas revenir. Je ne m'y sens plus chez moi, tout m'oppresse. J'ai besoin de grands espaces, de forêts à côté de moi et de solitude surtout.  Ici il y a trop de personnes au km².

J'ai toujours été une "sauvage" comme tu disais..... nous étions deux solitaires qui n'étaient heureux qu'ensemble, dans notre bulle d'Amour.

La bulle a éclaté, l'Amour est ancré pour l'éternité....

Bonsoir Stépanie,

je me retrouve beaucoup dans ce que tu dit, notamment le fait d'avancer sans réfléchir à demain.
essayer de passer les jours, les uns après les autres. C'est vrai que ça aide.

Également, il m'est impossible de me projeter dans l'avenir sans mon épouse, de faire quelques projets que ce soit
Ma grande question du moment est : que vais-je faire pendant mes vacances d'été ? Il m'est impossible d'envisager de passer des vacances sans elle.

Après ma situation est inverse, je vis dans la maison que l'on a fait construire il y a plus de 20 ans. Elle est mon refuge, je m'y sens bien car toutes les pièces portent la marque de ma femme. Pourtant, je me dit qu'un jour, il faudra certainement que je vende cette maison si je veux avancer, mais j'attendrai vraiment d'être prêt (si je le suis un jour).

Amitiés,
Franck

tant sur les vacances que vente de maison regardes les liens dans
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/en-guise-de-table-des-matieres/
tu trouveras des témoignages
lire les autres aide toujours pour soi même si c'est pour faire l'inverse !
prenez soin de vous comme vos aimé.e.s voudraient

25 mars 2004

Ce jour-là je discutait tranquillement avec une amie sur le tchat d'un forum féminin. Pas de Facebook et autres réseaux sociaux à cette époque.

Et puis tu es arrivé par message privé, tout content de me dire que nous habitions la même ville. Moi échaudée par tous les lourdingues qui me harcelaient en général par MP, je t'ai envoyé baladé sans ménagement.

"Et bien merci, bonjour l'accueil!"  a été ta réponse.

A la seconde où je l'ai lue, j'ai ressenti de la culpabilité. Effectivement j'avais été impolie mais peut être que tu n'étais pas un lourdeau comme les autres après-tout?. Prise de remords j'ai engagé la conversation. Toute l'après-midi nous avons échangé. J'ai adoré notre discussion, tu étais drôle et intéressant.  Le lendemain tu étais là, moi aussi et puis tous les jours d'après....

De là, nous n'avons plus jamais cessé de parler,  à l'écrit, au téléphone, par messages vocaux, en face à face.... presque 17 ans aujourd'hui de dialogue....;finalement interrompu par la mort, ce 9 novembre 2020

Tout notre entourage, nos enfants connaissent l'histoire de notre rencontre et tous conviennent que c'est le destin qui a joué son rôle ce jour-là.

J'oscille depuis ce matin entre les larmes et le sourire en repensant à ce jour si précieux. En me rappelant le petit truc qui a germé en moi à la seconde où nous avons commencé à parler.  Cette chose si étrange à laquelle je ne m'attendais pas et toi non plus d'ailleurs: l'Amour avec un grand A, la fusion avec un grand F, la connexion d'Ame avec un grand C.

Deux corps, une Ame qui se sont enfin retrouvés et reconnus instantanément ce 25 mars 2004.

Aujourd'hui 25 mars 2021....je suis amputée de toi, mais remplie de ta passion pour moi à tout jamais.

Je t'aime mon Amour, incommensurablement et éternellement

Quelques jours de calme et le désespoir, le vide, le manque me terrassent sans prévenir ce matin.

J'ai fait semblant de ne pas les voir arriver. Hier j'ai occupé mon esprit afin de me distraire et de repousser le point d"impact.

Peine perdue.... heure de l'impact 9h56

Le deuil est tellement plus profond et complexe qu'on ne l'imagine avant d'être touché soi-même. Les bouquins du Dr. Fauré expliquent tout, mais "savoir" n'a rien à voir avec "expérimenter".

Tous ces "plus jamais, jusqu'à mon dernier souffle" sont intolérables lorsqu'ils nous rattrapent.

On les enterre profond pour ne pas rajouter de la souffrance à l'insoutenable douleur qui vrille notre âme, mais comme une graine qui fait son travail, un matin ils font surface sans crier gare.

Et là, c'est le gouffre de souffrance qui nous engloutis en nous jetant au visage toutes ces choses qui n'existeront plus jamais.

Plus jamais tu ne me serreras dans tes bras, si fort que j'en pousserai des cris de souris comme tu disais en riant.
Plus jamais je ne sentirai ton corps chaud, lové contre le mien dans notre lit,
Plus jamais tes bras autour de moi, ma tête sur ton torse, tb bouche me susurrant des mots d'Amour,
Plus jamais je n'aurai cette certitude inébranlable d'être aimée incommensurablement et inconditionnellement,
Plus jamais je n'aurai le sentiment d'être protégée et en sécurité
Plus jamais ces partages de chaque instant et cette complicité d'âme à âme

Je ne supporte plus qu'on me dise que "ça ira", que je vais y arriver ou encore que tu vis en moi et qu'avec le temps tout s'apaisera. Je me fous de tout ça!!

La seule chose qui est réelle et sûre aujourd'hui, c'est que tu ne reviendra pas et que le manque de toi sera mon compagnon jusqu'à ce jour béni où je te rejoindrais enfin.

Tout le reste, tous ces mots de réconfort n'ont pour but que de nous empêcher de nous donner la mort, parce que ce n'est pas vraiment bien vu dans notre société.

La réalité du deuil, c'est que tu es condamné à souffrir de l'absence et du manque à perpétuité.  Condamné à "jouer à  être heureux et souriant" pour ne pas effrayer ceux qui ont été épargnés jusqu'à présent (les bienheureux !)

Franchement il faut être fou pour accepter de vivre ainsi. Ca n'a aucun sens. Non vraiment, je ne vois pas le sens de cette sous vie de douleur. Et je pense que les années à venir ne changeront rien à ce que je ressens maintenant.

J'ai mal à en crever, je suis en manque, je n'ai envie de rien à part toi.

A ceux qui liront ces mots, merci de ne pas commenter pour me dire que ça ira un jour.  Je ne cherche pas de réconfort et ici au moins qu'on me laissse  le droit d'exprimer ce que je ne peux pas hurler à la face du monde.

Nous avons tous et toutes , ici , été projetés sur un chemin que nous ne pouvions imaginé.
Comment imaginer cette douleur, cet arrachement , ce vide.
Je viens de passer le cap des deux ans et je me laisse toujours porter dans ma petite coquille de noix dans cette tempête qui fait rage en moi.
Alors pour moi c’est un pas après l’autre  car le plus jamais, je ne l’accepte toujours pas.
Tendres pensées à tous nos amoureux et amoureuses

Malome, Lili44, Meije05, merci à vous trois pour votre présence, vos mots, votre compréhension. Cet endroit est tellement précieux  pour moi désormais.

La semaine dernière j'ai fait une séance d'EMDR pour m'aider à éliminer mon syndrome de Stress post traumatique lié à cette terrible fin de journée du 9 novembre 2020. Les flashs back devenaient trop nombreux pour continuer ainsi, je n'y arrivais plus.  Depuis je n'en ai pas eu un seul, c'est un progrès.

Par contre aujourd'hui j'ai eu des flashs back d'un tout autre genre: me voilà transportée en une fraction de seconde dans un des innombrables moments de tendresse et de bonheur avec mon Amour.  Je ne m'y attendais pas, je suis restée prostrée sous le choc.

J'ai l'impression que depuis 4 mois je n'avançais qu'avec les images de son départ en tête et tout le reste était relégué au second plan. Mais depuis ma séance d'EMDR le champ est libre pour laisser remonter nos 17 ans de bonheur. 

A première vue ça peut sembler formidable, mais en réalité ça m'a vraiment fait plus de mal que de bien. Parce que replonger de manière aussi réelle dans notre bonheur,  revivre cette scène comme si j'y étais, sentir son corps, ses lèvres sur les miennes, entendre ses mots avec cette voix si particulière, n'a fait que raviver la blessure du manque.

10  secondes de bonheur immense et intense, suivi d'un coup de poignard en plein coeur lorsque mon cerveau a réalisé que "plus jamais" cela n'arrivera. Ce pu*** de "plus jamais", encore lui, qui arrive presque à me faire vriller l'âme.

Avant je redoutais de repenser aux images de son départ et maintenant j'ai presque peur des souvenirs heureux. Quelle folie, surtout quand tu as conscience qu'il n'y a que des souvenirs heureux au creux de ta mémoire.

Ne devient-on pas dingue à force de trop souffrir? J'avoue que je me pose sérieusement la question...