Bonjour à toutes et tous,

Mon époux est décédé le 29 février 2020, il était le cinquième à quitter ce monde parmi mes proches en l’espace d’à peine 2 ans. Ce fut pour moi le deuil le plus difficile, qui venait anéantir tous mes efforts pour affronter la douleur accumulée sur les mois précédents. Confinée chez moi comme des millions de personnes lors de la première vague Covid, j’ai fréquenté quotidiennement ce forum où j’ai été aidée. Néanmoins, avant la fin de ma « première année de deuil », j’ai éprouvé le besoin de quitter le forum, de me confronter à moi-même, à ma souffrance, à ma douleur, dans ce qui m’est propre, dans la solitude et le silence. Aujourd’hui, je suis veuve, j’en ai accepté la réalité, j’en ai accepté les conditions et j’ai aussi accepté de ne pas me sentir « faite » pour envisager une autre vie que celle-là. Le plus important pour moi, sûrement, est de sentir que le souvenir de mon conjoint est  quotidiennement présent, que les moments heureux sont toujours aussi vivants dans ma mémoire que s’il était toujours à mes côtés. Je ne demande rien de plus, cela suffit à me donner la sensation d’une certaine forme de sérénité, et même si, bien sûr, j’ai éprouvé beaucoup de colère et de sentiment d’injustice car il est décédé d’un cancer fulgurant, peu de temps après avoir fêté ses 59 ans, je remercie la vie de m’avoir permis de le rencontrer et de m’avoir permis de vivre 15 années de bonheur, ce que certains ou certaines n’ont jamais eu le bonheur d’expérimenter. Comme vous toutes et tous ici, ou la plupart en tous cas, j’ai cru que je pourrais pas continuer à vivre sans lui, mais aussi sans ma mère, mon oncle, mon cousin et une amie de coeur, tous morts à quelques jours, semaines ou mois d’intervalle les uns les autres.
En publiant ce message, je ne viens pas chercher de soutien, je n’en ai plus vraiment besoin, mais je voulais apporter un message d’espoir à celles et ceux qui entament cette difficile période qu’est le deuil. Une façon pour moi de remercier celles et ceux qui, au moment où je me connectais chaque jour en début d’année 2020, m’ont apporté leur soutien et leurs témoignages positifs et encourageants.
Je vous souhaite une année 2022 la moins difficile possible…
Bien à vous.

Cathy

Merci pscar 13, moi aussi je suis heureuse de te lire. Pour ce qui me concerne, j’avais quitté le forum peu de temps avant qu’il ne soit envahi à ce point de messages indésirables, et ce n’est pas la raison essentielle qui m’a amenée à « me rejoindre moi-même dans ma souffrance ». Je pense que lors de mes premières inscription et participation au forum, j’avais présagé de mes forces, et que je ne pouvais tout simplement pas supporter toutes les souffrances exprimées, qui faisaient écho à la mienne sans pouvoir l’apaiser. Il m’était également peu aidant d’essayer de me raccrocher à des conseils et/ou croyances qui ne me correspondaient pas, même si je suis convaincue que pour certains, c’est salutaire, et j’en suis heureuse pour ces personnes-là. Pour ma part, je reste sur l’idée que nous sommes toutes et tous différents et uniques, que ce soit dans l’épreuve du deuil ou plus généralement dans notre perception de notre « réalité », quelle qu’elle soit. C’est pourquoi je ne me hasarderai pas à te donner des conseils, des avis, des suggestions, des incitations à croire, ne pas croire, etc. Je me limiterai à te souhaiter simplement et sincèrement que cette « habitude par la force des choses à la solitude » te mène tôt ou tard vers la sérénité et/ou l’apaisement, en tous cas vers quelque chose de moins douloureux, plus supportable… Et je te renouvelle mes remerciements car tu as fait partie des personnes qui m’ont apporté écoute et soutien.
Bien à toi.

Cathy

Pscar13,

Francis Cabrel parle des « partis pour rester », quant à nous, toi tu es resté après le départ de ton épouse,  moi je suis restée après le départ de mon époux. Finalement, partir ou rester n’est un choix pour personne, on fait avec ce qui se présente, les mourants avec leur mort, les vivants avec leur deuil…

En toute amitié, je me permettrai un petit trait d’humour : tu te décris comme un vieux con aigri (et alors ? Est-ce grave?). Ignorant ta couleur de cheveux (ou ta calvitie subie ou choisie, et là non plus, rien de grave!), tu aurais pu écrire « un vieux con et gris »). Désolée mais l’humour fait partie de ma panoplie pour lutter contre la tristesse, et quand je délire de la sorte, j’imagine les réparties de mon époux avec qui nous avons beaucoup, beaucoup, beaucoup ri et avec qui, étonnamment, je continue à rire (ou sourire) dans des petits moments comme ça… Et j’espère que tu ne m’en voudras pas…

Cathy

 

Il y a quelques
années, je n’aurais jamais pu imaginer l’idée même « d’acceptation » du deuil, et pourtant, lentement mais
sûrement, même avec des relents de tristesse (que j’accepte aussi…), on avance vers la fin de sa propre
vie. Alors au final, pourquoi se faire du souci puisqu’on connaît la fin ?

merci pour ton message
espérant qu'il en aide plus d'un.e ici

Merci à vous qiguan et Mariemo33 pour vos messages. Toutes et tous, si nous sommes ici sur ce forum, de façon plus ou moins active, c'est bien évidemment parce que nous avons été ou sommes encore touché(e)s, affecté(e)s, parfois presque "détruits" par un ou des deuils qui paraissent insurmontables. Mais même si l'on ne peut y croire au début et même parfois pendant longtemps, très longtemps, il faut faire confiance en la nature humaine : nous avons des ressources intérieures qui, au moment où on s'y attend le moins, se mettent en marche, "l'air de rien", pour remonter en surface et... vivre autrement...
Prenez soin de vous.

Merci à toi également Pscar13. Je vois que la musique continue à t'accompagner, j'apprécie... Bonne continuation et prend soin de toi. Amicalement.