Bonjour,
Comme Marcel cela fait 5 mois et demi ( le 31 mai et l'enterrement le 4 juin), et je crois qu'au début j'ai plongé dans la suractivité pour fuir la douleur, le sentiment de vide et d'inutilité; je commence à redescendre ; j'ai raisonné en me disant qu'après avoir vécu si proches, il fallait que je prenne ma vie en main ... mais c'est si dur! Je ne sais plus qui a parlé de "la solitude intime"; il faut y faire face...
Contrairement à beaucoup, je n'arrive pas ou très rarement à pleurer, je suis comme bloquée, mais j'ai un "poids" permanent.
j'ai mis la radio en marche dans toutes les pièces de la maison, pour éviter d'être dans le silence (comme la très belle chanson de Cabrel) J'ai voulu faire la forte en me disant" sors seule, débrouille-toi ma fille! apprends à vivre seule!" et suis allée au théâtre, seule, mais c'était trop tôt, le stress de sortir le soir seule, prendre la voiture 25 km, trouver à se garer, voir les gens en couple , échangeant ( et ça ça fait mal) à la sortie et retour. Trop violent, trop dur. Du coup je suis restée 3 jours sans sortir de chez moi, dans ma solitude intime, à penser à lui et à nous ...et cette fois dans le silence. Que faire si ce n'est laisser le temps agir ? J'ai l'impression d'être parfois comme une bête enchaînée à sa douleur, au manque, à l'absence, j'ai des sursauts de rage de m'en sortir, et puis je retombe, épuisée.
Conclusion, il ne faut sans doute pas vouloir aller trop vite, brûler les étapes, si on ne veut pas s'épuiser. Se laisser porter par le courant ?
Voilà où j'en suis actuellement, des petits pas vers une sorte de sagesse
Evoluer doucement ?
Amitiés
Dominique