Auteur Sujet: se souvenir sans souffrir  (Lu 17437 fois)

0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

Claudahoa

  • Invité
Re : se souvenir sans souffrir
« Réponse #15 le: 30 mai 2012 à 09:22:22 »
Bonjour Hirondelle,

Ne t'inquiète pas tu l'aimeras toujours autant mais la vie s'inoculera en toi chaque jour avec plus de sérénité ,tout doucement te permettant de redécouvrir avec  douceur chaque printemps entre autre.
Bien sûr il y aura encore et encore des moments de découragement,de profonde tristesse,de manque mais laisse au temps faire son oeuvre...
Plein de douceur
Claudia

m.s.m@free.fr

  • Invité
Re : se souvenir sans souffrir
« Réponse #16 le: 30 mai 2012 à 14:51:49 »
Hirondelle..Quel joli nom ! Il aurait sûrement aimé cela. Deux mois sans lui, c'est tellement difficile et pourtant tu sembles pleine de courage et d'espoir. Plus rien ne sera comme avant et surtout toi tu ne seras jamais plus comme avant. Tu auras des hauts (très peu) et des bas (des gouffres!). Puis, de moins en moins d'amplitude entre les deux. Laisse toi le temps qu'il te faut pour penser à lui, lui parler si ça te fait du bien et pleurer, ça fait aussi du bien. La 1ère année est la plus difficile. J'ai eu le tort de faire "comme si de rien n'était". J'ai pensé que si j'ignorais la douleur, elle me laisserait tranquille. Je l'ai payé cher. Elle est venue réclamer son dû et ne m'a laissée en paix qu'après que je le lui ai donné.
Il faut faire les choses une par une, sans brûler les étapes, et tu dois savoir que c'est grâce à cela que tu te reconstruis.
N'aie pas peur, tu ne l'oublieras jamais, tu l'aimeras différemment, plus intensément, plus sereinement. Et quoiqu’il arrive, il restera l'amour de ta vie.
Je t'embrasse.

QUENOUILLE87

  • Invité
Re : se souvenir sans souffrir
« Réponse #17 le: 30 mai 2012 à 15:13:06 »
Neuf semaines hier, et la douleur est si présente. Moins de bouffées d’angoisse, moins la boule dans la gorge, mais un manque si intense, comme si une partie de moi-même m’avait été enlevée.

Mon patron a osé me demander hier si j’avais « eu le déclic », si ça allait mieux. Les gens ne réalisent vraiment pas ce que peut être notre vie. Deux mois de passés, et il faudrait passer à autre chose pour ne pas les gêner ni les mettre mal à l’aise.

Mais pour moi ces neuf semaines sans lui ont été neuf semaines invivables, sans beaucoup de sommeil, à me nourrir plutôt que manger, à feuilleter les albums photos, à me passer les vidéos pour retrouver sa voix.

J’ai l’impression d’être brisée. Je ne sais pas si je retrouverais un jour ma joie de vivre, l’envie de plaisanter, d’avoir un fou rire comme nous en avions souvent. Je me rappelle le soir, quand nous étions au salon, et que je lui sortais une bêtise, il me lançait un coussin à la tête en riant…

Je ne peux pas l’évoquer sans avoir les larmes qui montent, j’ai tellement envie de recommencer nos conversations. Elles sont maintenant à sens unique.

Comme tu le dis Hirondelle, les roses ont fleuri, les cerises ont mûri, les oiseaux continuent de chanter, les gens continuent de vivre comme avant, tout ça sans lui et il nous faire avec. Seulement, il faut avoir la volonté de le faire, et pour l’instant je n’en ai pas du tout envie, je me force pour chaque chose, pour avoir l’air « d’aller bien » devant les autres, et surtout devant mes enfants. Si elles voient que je vais bien, elles iront mieux elles aussi.

Nathalie

HIRONDELLE

  • Invité
Re : se souvenir sans souffrir
« Réponse #18 le: 30 mai 2012 à 16:30:25 »
Chère Nathalie,

J'ai fait comme toi , j'ai souvent essayer de cacher mes larmes à mes filles (30 et 42 ans) mais elles peuvent comprendre et surtout elles en ont besoin pour partager ta douleur. et savoir où tu en es.
Ma fille qui vit tout près de moi(10 kms) éprouve le besoin de m'appeler matin et soir et lorsque je ne vais pas bien, elle le ressent sans que j'en parle . Je sais qu'elle aussi en a besoin malgré une vie de famille bien remplie.
 
Dans les premiers jour après le décés de François,  j'ai refusé de voir seule mes petits-fils de 10 et 13 ans et finalement, j'ai écouté Daniel(Cello59) et ils sont venus passer un week-end à la maison. J'ai découvert avec stupeur qu'avec moi, ils parlaient librement de la maladie et de la mort de leur grand-père adoré ce qu'ils ne faisaient pas avec leurs parents
Depuis ils sont revenus et à chaque fois on a beaucoup parlé de leur "papy". Un jour, j'ai pleuré et le plus jeune m'a dit: " ce n'est pas grave si tu pleures mamy c'est que tu aimes beaucoup papy"

Si tu arrives à donner libre cours à tes émotions avec tes enfants
Neuf semaines hier, et la douleur est si présente. Moins de bouffées d’angoisse, moins la boule dans la gorge, mais un manque si intense, comme si une partie de moi-même m’avait été enlevée.

Mon patron a osé me demander hier si j’avais « eu le déclic », si ça allait mieux. Les gens ne réalisent vraiment pas ce que peut être notre vie. Deux mois de passés, et il faudrait passer à autre chose pour ne pas les gêner ni les mettre mal à l’aise.

Mais pour moi ces neuf semaines sans lui ont été neuf semaines invivables, sans beaucoup de sommeil, à me nourrir plutôt que manger, à feuilleter les albums photos, à me passer les vidéos pour retrouver sa voix.

J’ai l’impression d’être brisée. Je ne sais pas si je retrouverais un jour ma joie de vivre, l’envie de plaisanter, d’avoir un fou rire comme nous en avions souvent. Je me rappelle le soir, quand nous étions au salon, et que je lui sortais une bêtise, il me lançait un coussin à la tête en riant…

Je ne peux pas l’évoquer sans avoir les larmes qui montent, j’ai tellement envie de recommencer nos conversations. Elles sont maintenant à sens unique.

Comme tu le dis Hirondelle, les roses ont fleuri, les cerises ont mûri, les oiseaux continuent de chanter, les gens continuent de vivre comme avant, tout ça sans lui et il nous faire avec. Seulement, il faut avoir la volonté de le faire, et pour l’instant je n’en ai pas du tout envie, je me force pour chaque chose, pour avoir l’air « d’aller bien » devant les autres, et surtout devant mes enfants. Si elles voient que je vais bien, elles iront mieux elles aussi.

Nathalie

, j'espère que tu en ressentiras un peu de sérénité.

je te souhaite beaucoup de courage et une bonne soirée

Hirondelle

je remercie toutes celles qui m'ont si aimablement répondu aujourd'hui

Caroline3

  • Invité
Re : se souvenir sans souffrir
« Réponse #19 le: 30 mai 2012 à 16:43:53 »
Faire comme si de rien n'était... c'est pourtant ce que je fais aussi. Avec presque tous.

Mais à quoi ça servirait d'en parler, de pleurer, de dire "Ça va pas, je suis en deuil (2 ans?), je pense souvent à Lowell (quoique moins, c'est vrai), je lui en veut encore, je lui demande de m'envoyer de l'argent (encore???), je pense souvent qu'il était tellement beau, fier, arrogant, con, drôle. Puis après l'accident, malade...

Je me ferais rabrouer assez rapidement. J'ai aussi tellement de colère! Ma mère n'est jamais venue après le décès, mes deux autres soeurs non plus et mon frère m'a fait parvenir un billet de loto...

Hier, au téléphone ma mère me demandait comment ça allait "Ça va bien maman". Elle sait que je suis en arrêt de travail. Mais elle ne me demandait pas pour moi, mais pour ma fille. "Elle est forte ta fille". Bon, c'est déjà ça de pris.

Comme elle-même a vécu pire et que "tout va bien pour elle", elle ne peut pas comprendre. Elle ne comprend pas que tous (5) ses enfants sont en colère contre elle. On n'a pas pu exprimer nos émotions quand on était jeune et voilà le résultat...

Enfin, vaste et complexe sujet.

Caro


HIRONDELLE

  • Invité
Re : se souvenir sans souffrir
« Réponse #20 le: 30 mai 2012 à 17:49:49 »
Bonsoir Caroline,

Je pense que chacun fait surtout comme il peut. Pour moi cela s'est avéré efficace mais parce que mes filles sont des adultes mais avec ton "petit bout de chou" je comprends que tu fais comme si de rien n'était ....

j'ai eu la chance d'éléver mes 2 filles avec lui et la plus âgée lui a donné la joie d'être un papy  extraordinaire de tendresse de patience surtout avec l'aîné qui a un léger handicap et  qui a 13 ans

Continue à nous envoyer tes messages de ton lointainQuébec qui a toujours fait rêver mon François et il disait à la retraite on ira etc etc

Très bonne soirée à toi Caroline

Hirondelle

lilas52

  • Invité
Re : se souvenir sans souffrir
« Réponse #21 le: 30 mai 2012 à 23:16:13 »
Bonsoir,
Je suis toute nouvelle sur ce forum. Le hasard a bien fait les choses. J'ai lu vos messages cela me réconforte dans ma peine je me sens moins seule. Je ne réalise pas encore le départ de mon mari le 6 mai 2012, après une longue maladie.
J'entends bien les autres me dire que le temps atténue le chagrin mais vos vécus sont plus réels. Comment faire comprendre ce vide qui nous entoure!!!! Mes enfants voudraient que je déménage et vive à côté de chez eux, mais moi j'ai besoin de me retrouver seule avec son souvenir.  Cela va trop vite, on me demande trop à la fois.


 

cha7829

  • Invité
Re : se souvenir sans souffrir
« Réponse #22 le: 31 mai 2012 à 00:00:08 »
Vas à ton rythme Lila.
Moi non plus je ne veux pas déménager tout de suite (ça fera 7 mois le 1er juin que mon mari est décédé.)
"Le temps fera les choses" !!!! pour moi c'est de la foutaise. Le temps ne fait qu’aggraver les choses, il nous éloigne. Avec le temps, on apprend à vivre sans, mais c'est tout.

Caroline3

  • Invité
Re : se souvenir sans souffrir
« Réponse #23 le: 31 mai 2012 à 00:10:03 »
En fait, c'est ça, mais ce n'est pas tout.

Il y a espoir: que la douleur diminue, que la présence de l'humain partie qu'on qualifie d'extérieure aux premiers temps devienne intérieure, apaisante, douce.

Oui, Lila, va à ton rythme, reste dans tes affaires dans "vos" affaires. Le départ de ton mari est si récent, ta douleur, si vive. C'est exactement comme une blessure sur ton bras: elle est à vive, profonde et elle fait mal. Il faut maintenant y mettre du baume pour qu'elle guérisse. Par contre, la cicatrice restera là pour toujours.

Le temps va être difficile pour la première année, puis la seconde, on comprend que c'est fini, que notre homme ne reviendra pas, et la descente est tout aussi souffrante, mais elle est différente.

J'espère que tu as le temps de regarder les vidéos du site? Le fait d'expliquer, d'utiliser les vrais mots pour les bons moments du deuil sont vraiment efficace pour nos maux. Le processus du deuil, contrairement à ce que l'ont dit a des étapes très précises et même si tu ne les suit pas, elles le feront pour toi :)

Bon courage et si tu le veux, tu peux nous parler de cet homme qui vivait avec toi? C'est important d'en parler, d'en parler et encore, d'en parler. Ici, on ne se fatigue pas comme nos proches ;) qui espèrent que ça passe au plus vite. En fait, c'est beaucoup plus long qu'on ne le croit et c'est non seulement normal, mais sain :)

À plus,

Caroline xx

Caroline3

  • Invité
Re : se souvenir sans souffrir
« Réponse #24 le: 31 mai 2012 à 00:15:09 »
Tu es bien gentille, Hirondelle, de me répondre ainsi, alors que ta douleur est encore si vive... tu peux parler de ton homme si tu veux, raconter des bribes de votre vie?

Caro xx


HIRONDELLE

  • Invité
Re : se souvenir sans souffrir
« Réponse #25 le: 31 mai 2012 à 08:41:24 »
bonjour ou bonsoir Caroline,(avec le décalage horaire, je ne sais plus)

L'intitulé de ce fil, c'est SE SOUVENIR SANS SOUFFRIR alors je vais vous raconter un peu mon homme

c'est déjà un long parcours ensemble 43 ans de vie commune :  2 filles et 2 petits-fils.
il était idéaliste et ce qui le caractérise c'est "la recherche chez les autres du meilleur, jamais négatif, il aimait les jeux de mots et tournait souvent les choses en dérision et même pendant son calvaire qui a duré 7 mois
nos parcours professionnels ont été à rebondissement mais le principal a été de créer un élevage de chèvres et faire le fromage, travail très dur jalonné d'embûches mais passionnant. c'était le rêve e sa vie. Sa foi dans la nature était inébranlable  ;la nature reprendrait ses droits (pollution, destruction par la main de l'homme etc)
Le sourire, la main tendue toujours et affectueux et très protecteur avec sa famille. Il s'est occupé de ses parents jusqu'à leur décés, il y a peu de temps
je ne veux pas l'idéaliser mais c'était lui; heureusement il avait quelques défauts sans eux il ne serait pas humain

il disait que la réussite de sa vie c'était sa famille ayant loupé sa vie matérielle
il aimait jouer de la guitaire et il avait un vrai oeil de dessinateur , il aimait la pêche en mer et les marches en montagne

Je mesure que c'était un,homme rare et que je ne  me consolerais jamais de l'avoir perdu mais je mesure la CHANCE que j'ai eu de l'avoir connu à 16 ans

Voilà Caroline un peu de lui un peu de nous ......................

Je suis tombée sur ce forum " par hasard" et je n'ai pas à le regretter bien au contraire

je fais la bise aux filles !

bonn journée à tous

Hirondelle

Chris-ka

  • Invité
Re : se souvenir sans souffrir
« Réponse #26 le: 31 mai 2012 à 12:28:41 »
Merci Hirondelle d'avoir partagé avec nous les souvenirs "heureux" qu'il te reste aujourd'hui de ton Amour.

A nos yeux, ils restent uniques ...

Amicalement,
Karine

sofyoan

  • Invité
Re : se souvenir sans souffrir
« Réponse #27 le: 31 mai 2012 à 15:03:41 »
Violent retour en arriere aujourd'hui. Je commence a ranger le bureau en perspective du demenagement, et là au fond d'un tiroir, les cartes, les petits mots ecrits par Yoann pour noel, pour les anniversaires. des "je t'aime" ecrits de sa main...le bonheur en ce temps là, une autre vie!!! oulala , ça faisait des semaines que je n'avais pas été aussi mal. Ce matin à la crèche, une maman m'avait trouvée "lumineuse", je me demande ce qu'elle dirait maintenant
pourquoi tant d'epreuves dans une seule vie

sofi

Claudahoa

  • Invité
Re : se souvenir sans souffrir
« Réponse #28 le: 31 mai 2012 à 19:07:16 »
Bonjour Sofi,

Oui pourquoi tant de souffrance dans une vie mais tu as connu tant de bonheur avec ton mari merveilleux qu'il ne peut pas ne pas t'accompagner dans ton cheminement.Tu es pleine d'humanité et il ne peut te lâcher dans ton si beau projet.

Tendrement
Claudia

sofyoan

  • Invité
Re : se souvenir sans souffrir
« Réponse #29 le: 31 mai 2012 à 19:16:06 »
merci Claudia d'essayer de me remonter le moral. Toi si presente, avec toujours un mot pour reconforter les autres. saches aussi que ta Loulou doit etre fiere de toi¨!
je t'embrasse tendrement

sofi