Auteur Sujet: Se reconstruire: étape du lâcher prise  (Lu 5642 fois)

0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

Caroline3

  • Invité
Se reconstruire: étape du lâcher prise
« le: 21 septembre 2012 à 01:02:51 »
Sur cet espace de discussion, j'ai souvent lu: "Il ne faut pas suivre les étapes, la théorie à la lettre".

Et bien, je ne l'ai pas du tout suivie durant 2 ans, sachant pourtant qu'elle existait, me disant que je ferais le tout à mon rythme, à ma façon, puisque chacun est unique.

Pas d'aide psy, pas de médoc: je-ne-suis-pas-malade. Bon. J'ai quand même ma fierté.

Mais sans certaines balises sûres, comment avancer sans tomber? Sans soutien, sans aide, sans "réseau" et un réseau, c'est au moins 3 personnes... comment rester saine, malgré la mort, malgré la carbonisation de son corps et ses cendres, toujours dans ma maison?

---

Voilà qu'après deux ans, sans plus de soutien que quelques bribes de connaissances au sujet des effets de la mort d'un proche, avec le sentiment que j'avais été abandonnée de mes proches, dès le décès de Lowell avec me fille de 7 ans, je me retrouvais encore plus seule, à pleurer sans cesse, à en vouloir à tout et chacun, à ma famille "qui ont voulu me laisser tranquille" et surtout au boulot, sans aucune "bonne raison".

Puis voir arriver le mur de béton, qui avançait petit à petit, mais sûrement, pour fracasser le peu d'estime qu'il me restait.

Et en public, garder le sourire.

"Tout va bien". Bien sûr! Pourquoi embêter les autres, après 2 ans? Je ne savais même pas qu'il fallait parler de Lowell. Pourquoi parler de ce qui n'existe pas? Plus personne ne me parlait de lui, alors, c'est comme s'il n'avait jamais "été".

---

"Le temps fait bien les choses". C'est ça, et un coup de p. au c. avec ça?

Bref, je suis arrivée et chez le psy et puis ici.

Le psy me disant, deux ans après le décès de Lowell (et un an de thérapie): "Écoute, t'arrêtes ou tu tombes pour de vrai et avec des séquelles". Et ici, Daniel, Yohann, Chriska et Marina et bien d'autres m'ont soutenue avec tant d'amour!!! Je sais... impossible cet amour (!!!), puisqu'on ne se connaît pas. Mais j'ai vraiment senti la compassion, la gentillesse, le soutien dont j'avais besoin "à mort".

Et j'ai pleuré et j'ai pleuré et encore pleuré, tout un été. Je me suis enfin laissée aller: devant plein de feux de bois, dans des campings, en voiture, durant un périple aux States de 7 500 km, seule, dans des motels moches, devant des Burger King et autres horreurs de ce grand pays.

J'ai engueulé Lowell, je l'ai réprimandé, je lui ai parlé doucement, je lui ai demandé des tonnes d'argent, j'ai même prié le ciel qu'il revienne.

Et ça m'a fait un bien fou: 4 mois à accepter que j'avais le droit de m'effondrer et que NON, ça ne durerait pas toute la vie, seulement le temps d'avoir de nouveau l'énergie, le désir de me reconstruire.

Fauré avait dit: "Ça ne dure pas, c'est bon, laisse-toi aller. Et c'est normal. Tu te relèveras. C'est long, mais c'est ainsi".

C'est lui qui m'a soutenu. Et la meudame qui parle dans les 50 vidéos. Elle, je l'aime bien. Belle tête.

---

C'est là où j'en suis, avec des hauts et des bas. Des bas because (encore) mon patron. Sinon, j'aurais été prête à revenir travailler en octobre. C'est grave comme ça m'assomme cette histoire-là! Je me sens coupable en plus... Comment arriver à travailler avec un principal collègue qui est aussi le patron et qui a été d'une vulgarité et d'une méchanceté, tout cela par écrit?

---

Sinon, je regarde mes citrouilles et tomates et fèves pousser. À cette période de l'année, la lumière est particulière: puissante au matin, elle s'étiole durant la journée et redevient de nouveau aveuglante vers seize heures. Dans deux mois, il fera noir à cette heure-là.

Le gel du petit matin est arrivé ce matin... l'automne se sent de partout et surtout, l'hiver avance à grands pas -- j'ai peur des travaux dus à la neige.

---

Ma grande de 9 ans va mieux: elle rayonne comme jamais. Elle est tellement heureuse! Elle chante dans un chorale (ce soir!), joue du violon avec un super méthode Suzuki et avec moi, qui la suit au piano. Elle apprend les rudiments du théâtre, passe des auditions... tout ce qu'elle aime. Le soir, au souper, on écoute des vidéos et on lit ensemble.

J'ai le temps de bien m'en occuper et ça lui fait un bien fou. Et moi, je la regarde pousser, comme mes citrouilles hé! Belle, ronde à croquer.

---

À la maison, j'ai stoppé la connexion Internet et on n'a plus la télévision (je suis à la bibliothèque municipale). Me faut économiser. Surout, j'arrive enfin à réaliser quelques travaux obligatoires avant l'arrivée de l'hiver --- corder le bois pour le foyer à combustion lente qui nous chauffera cet hiver, peinturer plusieurs murs de la maison, m'occuper du jardin, installer des gouttières...

---

Par contre, je ne sais pas où j'en suis rendue. Où est-ce que je m'en vais comme ça? L'Afrique me tire de partout, je la sens, je l'espère, elle me manque.

Je suis fatiguée de cette recherche. Je lis et relis des livres sur le "Lâcher prise", sur les thérapies, sur la découverte de soi... et je ne pense qu'au boulot, qui était fait POUR moi...

Enfin, lâcher prise sur mes désirs, mes obsessions et vivre, simplement, avec ce que j'ai en ce moment.

J'y arrive quelques minutes par jours, c'est déjà mieux qu'avant :)

À +

Caro xx

« Modifié: 21 septembre 2012 à 01:37:24 par Caroline3 »

lilas52

  • Invité
Re : Se reconstruire: étape du lâcher prise
« Réponse #1 le: 21 septembre 2012 à 23:22:26 »
Bonsoir Caroline,
Ton post est bien encourageant, il délivre bcp d'espoir. Tu trouveras la force de remettre ton patron à sa place. Tu as pu éviter ce mur de béton, tu trouveras le courage de le gravir. C'est bien si tu arrives à profiter de ces moments de répit, même si ils sont  courts.
Cordialement LILAS.

Hors ligne Marina Saboya

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 657
Re : Se reconstruire: étape du lâcher prise
« Réponse #2 le: 22 septembre 2012 à 04:31:20 »
Bonjour Caroline,

C’est vrai que ton silence était… surprenant. Mais je pensais bien qu’il correspondait à un retour sur le chemin parcouru. Et c’est un bien beau résumé, lucide et sincère que tu nous fais partager là.

Un chemin difficile, d’autant plus difficile que l’émotion était bien enfouie, bien profond, avec des tonnes de mouchoirs dessus et qu’il t’aura fallu faire un sacré ménage avant de la mettre à nue. Et le ménage, on sait que « t’aime pas » !

Oui, pour toi aussi la reconstruction pointe son nez, et d’accord avec Yohann, c’est bien trop précieux pour qu’un c… de mec qui en plus – et surtout – est ton patron, remette tout en question. Il ne mérite vraiment pas que tu te fasses du mouron à cause de lui. Je suis certaine que coté job aussi la situation va s’éclaircir d’elle-même.

C’est doux de t’entendre décrire l’arrivée de l’automne au Canada, on les verrait presque grandir tes citrouilles dans le brouillard du petit matin ! Et Lou, aussi, on l’a voit changer, avec une maman disponible et attentive.

Prends ton temps, Caro, prends ton temps.
Donne-toi encore du temps.
Laisses venir à toi les lendemains qui savent nous apporter aussi des doux moments, d’étonnantes rencontres  et parfois aussi des bonnes surprises.

« Demain, il fera jour », comme dit Scarlett O’Hara dans Autant en emporte le vent, lorsque le situation semble inextricable.

Cette rencontre de Bourges, en novembre… Je n’ai jamais autant regretté que le Canada soit si loin !

@ très vite… tant que la bibliothèque est ouverte !

Marina xxx

PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

Caroline3

  • Invité
Re : Se reconstruire: étape du lâcher prise
« Réponse #3 le: 23 septembre 2012 à 22:40:04 »
Peu de temps pour répondre.

Merci de votre soutien, de votre regard différent, rempli de douceur.

PiMa, il me semble, de mémoire, que Scarlett disait "Demain est un autre jour", mais pas sûre. En tout cas, en anglais, le livre finissait ainsi "Tomorrow is another day".

Yohann, c'est bien vrai, sans m'en apercevoir, je voudrais que tout se fasse here and now... Tout comme le détachement, le lâcher prise se fait petit à petit, de mini victoires en grande avec un grand V...

Lâcher prise... particulièrement sur mon parcours professionnel. Il faut que j'arrête de me poser tant de questions au sujet de mon avenir, de mes désirs d'accomplissement (autre que de m'occuper de ma fille, ça je ne me pose aucune question). De toute façon, il arrivera bien assez tôt hé... ::) ;D

Des fois, je me sesns vide, sans rien devant moi, qu'une jolie maison à entretenir. Et c'est franchement pas assez.

Enfin, bonne soirée à tous.



Caro xx

Angela

  • Invité
Re : Se reconstruire: étape du lâcher prise
« Réponse #4 le: 24 septembre 2012 à 00:05:41 »
Bonsoir,
Mon psy m'a "lâché" tout récemment, au sortir de notre RDV : "il faut lâcher prise".
Je ne l'ai pas revu depuis.
Pour moi, ça n'a pas de sens.
Lâcher Prise ? Abondonner ? Abandonner tout ce qui s'est passé, et avec, tout l'amour que nous nous sommes donnés mon mari et moi ? Se résigner ? Se résigner à vivre dans la douleur ?
Bref, ce lâcher prise ne me dit rien qui vaille.
En plus, le quotidien exige que je ne m'abandonne pas du tout ! Professionnellement, au moins. Si bien que c'est le we que je m'abandonne complètement ... mais je n'y vois aucun "intérêt", aucun soulagement réel : certes, je me repose un peu plus mais, à côté de ça, le désordre règne dans tous les coins.
Si vous toutes et tous, avez trouvé un peu de sens ou d'utilité au lâcher prise, dites-moi ce que vous en pensez et "comment ça marche".
Merci

Bien tendrement

Angela

Hors ligne Marina Saboya

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 657
Re : Se reconstruire: étape du lâcher prise
« Réponse #5 le: 24 septembre 2012 à 04:32:30 »
Il est certain que « lâcher prise » ne peut se faire à n’importe quel moment de ce si douloureux chemin.
 
Pendant de long mois, des années même, on s’accroche, au contraire, à tout ce qui peut nous rapprocher de lui (elle), le corps tendu, l’esprit bloqué sur la touche « retour en arrière », les muscles au bord de la rupture. Un sportif en compétition. Cet apprentissage de l’absence, de la solitude, de la douleur est si violent qu’il demande une concentration totale et il nous faut aller chercher des ressources de survie au plus profond de nous pour continuer, pour respirer même simplement.

Mais peu à peu, les choses changent, malgré nous, et même contre nous.
Pas envie de penser à autre chose… mais il faut faire les courses, et rentrer du bois pour l’hiver, ou payer les factures, rencontrer les professeurs, habiller les enfants et dès que possible on retourne se réfugier dans la douleur qui semble être la « preuve » de l’Amour qui nous possède entièrement et que nous ne pouvons plus lui donner.
Peu à peu, la vie reprend aussi, parce que notre corps décide même si notre cerveau veut s’éteindre et seulement rester en veilleuse, ne réagir qu’à l’essentiel et toujours garder son chagrin, comme ce vieux tee-shirt qu’il portait pour jardiner et dans lequel on met son nez, pour retrouver le bonheur d’avant… ce qui finalement déclenche une énorme crise de larmes.

C’est à ce moment-là qu’il faut décider si on continue d’avancer coté « vie », ou si l’on finit sa vie coté « mort ».

Ne plus aller chercher la souffrance, éviter ce qui peut blesser et faire mal, affronter la tête haute les anniversaires, les autres couples, accepter de sourire et de rire même, ou de pleurer en public, parce qu’il n’y a pas de honte à pleurer, parler de son Amour lorsque l’on sent que cela est doux, mais le ranger doucement pour « plus tard » lorsque la douleur monte des tripes. Détendre enfin ce corps que l’on a torturé, abandonné, rongé, malmené comme pour réunir les souffrances physique et morale.
Pause.

Lâcher prise.

Admettre que les choses sont ainsi maintenant et qu’il faut « faire avec ». Construire sur le passé, grâce au passé, et distribuer des petites (ou grandes) parts de ce bonheur qui nous a nourri comme on donnerait des gâteaux à des enfants affamés. Le faire fructifier, ce bonheur. Le faire fleurir.

La résilience.

L’autre choix, c’est celui de beaucoup de nos aïeules, porter les vêtements sombres, sans fard et sans colifichets, afficher son veuvage sur un visage pâle et fermé, vivre dans le passé, fuir le monde et devenir aigrie du bonheur des autres, traîner sa vie comme un ventre stérile, une bouche inutile, garder pour soi ce que d’autres n’ont pas, sentir le chagrin et … la naphtaline. Et souffrir encore plus de l’éloignement de ceux qui se sont lassés, autour. Être et rester une victime et ne pas comprendre que le monde ne s’habille pas lui aussi de noir.

Voilà Angela, en ce qui me concerne ce que veut dire le « lâcher prise ».
J’ai souffert l’enfer.
Je me suis vautrée dans la douleur.
J’ai abandonné l’idée d’être vivante.
Et puis, il ne m’a pas laissé faire, il m’a secoué, m’a guidé, m’a amené vers la vie. Et je l’ai suivi, sans honte, sans avoir le sentiment de le trahir, de trahir les 30 merveilleuses années de vie ensemble, de bonheur. Lui qui n'était plus vivant m'a ramené à la vie.

Aujourd’hui, j’ai encore beaucoup de chemin à faire mais j’ai choisi.
Je n’oublie rien, tout est clair et précis, mes souvenirs sont intacts et quand je peux, je « réveille » mon entourage en parlant de lui, anecdotes, photos, réflexions, ou même en portant ce tee-shirt qu'il mettait si souvent pour jardiner, oui, le même tee-shirt, mais c’est avec plaisir, comme un "doudou" rassurant. Il est présent quotidiennement parmi les miens, et à tout instant pour moi, partout où je suis, partout où je vais.
Cà marche comme cela, pour moi.

Marina

PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

Blandine

  • Invité
Re : Se reconstruire: étape du lâcher prise
« Réponse #6 le: 24 septembre 2012 à 14:26:28 »
Bonjour Angela,
Ta réaction sur le lâcher prise m'interpelle car pendant des années je l'ai cherché !!! Je viens donc témoigner après Marina de ce que ce terme a trouvé de concret en moi :

C’est un sujet sur lequel je m’étais déjà penchée depuis longtemps avant le décès de Michel ; pour moi, je sentais que je devais trouver le moyen de m'en rapproché car j’avais tendance à prendre des responsabilités qui n’étaient pas les miennes, un besoin (relatif) de contrôler ou plutôt maîtriser les évènements ou les conséquences d’évènements, à me mêler parfois de choses qui ne me concernaient pas, à vouloir aider des personnes qui ne souhaitaient pas l’être ou qui n’attendaient rien de moi… (ex. je voyais des touristes en train de chercher leur chemin sur un plan, j’allais au-devant d’eux pour proposer mon aide et je n’aurais pas aimé qu’on me le fasse !) et finalement j’avais réussi au fil du temps à me détacher de quelques « mauvaises habitudes » comme ça. Et je dois dire que les relations avec moi-même et les autres étaient devenues plus simples, plus fluides, plus nettes (avec Michel aussi d'ailleurs) : chacun avait sa place et son périmètre de responsabilités bien clairs.
J’avais retenu de la « prière de la sérénité » des  alcooliques anonymes, ce qui me paraissait essentiel pour moi pour m’aider à avancer : admettre qu’il y a  des choses que je ne peux changer, changer les choses que je peux changer et arriver à bien faire la différence entre les 2.

Est-ce que ce travail préalable m’avait aidé ? En tout cas, lors du décès de Michel, le lâcher prise s’est fait tout seul car mon mental, mon cerveau ne fonctionnait plus pendant plusieurs mois, en tout cas, il n’était pas celui qui dirige : c’étaient mes sensations physiques et mes émotions qui me guidaient dans ma « survie » ; en fait, je ne pouvais pas faire autrement pendant les premiers mois. Mais lâcher prise ne voulait en aucun cas dire oublier  (oh non), ne pas travailler, ne pas refuser d’aller dîner avec des amis ou accepter de le faire… c’est difficile à expliquer : je crois que je m’autorisais à vivre le moment présent avec ce qui se présentait à moi, la souffrance était là tout le temps et c’était souvent des larmes qui se présentaient mais parfois aussi une courte très courte accalmie. En même temps, j’avais prévenu mon entourage personnel et professionnel que je ne savais pas du tout comment j’allais vivre tout ça puisque ce n’est pas moi qui décidait ;  je faisais avec ce que j’étais, avec les fluctuations d’humeur imprévisibles du moment… J’ai eu la chance d’avoir des gens compréhensifs autour de moi, qui ne savaient pas quoi dire ou faire, qui ont été maladroits souvent mais qui pour autant m’ont laissé la liberté totale de mes mouvements, de mes émotions et de mes choix.
Voilà ce qu’a été pour moi le lâcher prise. Quand mon cerveau s’est remis à fonctionner (je me souviens avoir dit à ma psy « ça y est, je redeviens intelligente » !), le mental a parfois pris le dessus et là j’ai senti que j’étais moins « juste » qu’avant, donc pour moi « lâcher prise »,  c’est agir et être en cohérence avec mes ressentis, mes émotions qui seuls sont légitimes et auxquels j’accorde toute mon attention pour être moi-même et faire mes choix/prendre mes décisions avec la situation telle qu’elle est (si je ne peux pas agir pour la changer et c’est le cas sur le sujet qui nous réunit sur ce forum : nous ne pouvons malheureusement pas changer l’origine de nos souffrances, mais nous pouvons vivre cette traversée du deuil en tenant compte de ce qui nous convient le mieux)
J’espère que ce témoignage, peut-être trop long ,j’en conviens, pourra t’apporter un éclaircissement et surtout un peu de sérénité (un pas vers le lâcher prise ?)
Avec toute mon affection
Blandine

Caroline3

  • Invité
Re : Se reconstruire: étape du lâcher prise
« Réponse #7 le: 25 septembre 2012 à 22:12:31 »
Bonsoir Angela,

Lâcher prise... tellement difficile de comprendre si on ne l'a pas vécu une première fois, tout comme le vélo, c'est une sorte d'équilibre.

Le lâcher prise ça se passe dans mon corps. Non pas que je laisse tomber, mais je décide consciemment de ne plus être obsédée par une idée, une situation, en vacant à autre chose.

Et je garde espoir que ça se règle. Bien sûr, ça ne fera pas revenir sur terre un homme que j'ai fait incinérer... mais j'espère toujours qu'il vienne vivre en moi, pour me solidifier, pour faire en sorte que je me sente moins seule, pour me sentir épaulée réellement.

C'est simpliste, mais c'est ainsi que je le vis.

(J'apprécie beaucoup vos réponses, Marina et Blandine, c'est un autre son de cloche. Je laisse la fenêtre ouverte pour lire tout ça dans le calme, ce soir. Merci d'avoir pris le temps de répondre :) )

mamita

  • Invité
Re : Se reconstruire: étape du lâcher prise
« Réponse #8 le: 25 septembre 2012 à 22:29:49 »
Bonsoir,

Je chemine dans cette difficile étape du lâcher-prise et je vous remercie de tout ce que vous avez écrit Blandine, Marina et Caroline, cela m'aide à avancer, et j'ajouterai, qu'avec le temps j'ai compris que pour lâcher-prise il faut surtout beaucoup d'humilité !

A toutes encore merci,

A bientôt

Marithé

Angela

  • Invité
Re : Se reconstruire: étape du lâcher prise
« Réponse #9 le: 30 septembre 2012 à 21:09:32 »
Désolée de mon retour tardif ...
Je me suis juste "écroulée dans l'escalier".
Cet escalier, c'est ce à quoi ressemble mon chemin. J'ai gravis de toutes petites marches. Et puis, je suis partie à la renverse et je me retrouve tout en bas ...
Bref ... J'ai lâché la rampe, plutôt que lâcher-prise.
Merci à vous de vos messages qui donnent du sens à ce "lâcher-prise". Je ne suis pas sûre d'en être capable.
Je sais que je ne peux pas remonter le temps et vivre comme je l'aurais voulu les derniers instants. Je sais bien. Ce n'est pas du théâtre, la vie. Impossible de rejouter la scène. Et comparer la vie à un jeu !!! ...
Je ne m'attends plus à le retrouver à la maison, le soir en rentrant.
J'ai des pensées douces lorsque je me remémore certains souvenirs ...
Et pourtant, que ces bras me manquent !
Plus je t'enlace, plus j'aime t'enlacer ...
Et ne plus penser à ce qui fait mal, aujourd'hui, pour moi, ce serait une trahison.
Pourtant, d'autant plus en vous lisant, je sens que je dois passer par ce lâcher-prise ... tout en m'interrogeant sur le "comment faire" dans ce quotidien qui me happe et qui me contraint de faire comme si tout allait bien, sans respect aucun pour mes sentiments profonds.

Bien tendrement

Angela