Bonsoir Mary 42,
Ton message me touche au plus profond de moi-même. Je me fais ce reproche depuis bientôt un an. Je ne l'ai pas assez aimé, j'aurais pu l'aimer plus et mieux. Depuis 2 ans nous vivions seuls, et mon mari était devenu beaucoup plus prévenant, attentif et à l'écoute de moi.
Et moi, je me suis conduite comme une enfant gâtée, j'ai reçu son amour, ses attentions finalement comme si c'était tout ce qu'il y a de plus naturel et est-ce que j'ai su les lui rendre ? Toujours pressée le travail, la maison, faire à manger, repasser, les courses. Alors qu'il me disait : arrête de courir, viens t'assoir à côté de moi. Je n'avais jamais le temps. En fait, je n'ai pas su prendre le temps et le lui donner.
Pour me consoler certainement, des fois je me dis que pendant nos 27 années de vie commune, j'ai toujours été là pour lui, je l'ai toujours épaulé, j'ai tout fait pour le bien-être de tous à la maison, c'est quand même de l'amour ça ? S'oublier pour le bien-être de ceux que nous aimons. Je suis sure que tu connais, et c'est tout simplement de l'amour... routinier peut-être, mais c'est quand même de l'amour.
Mais en effet, en repensant à ma vie d'avant, je sais maintenant exactement les mots que j'aurais dû lui dire quand il me parlait de son enfance qui le torturait, des mots d'amour tout simples qui lui auraient fait le plus grand bien. Mais je pense que lorsqu'on est vivant et que tout va bien, on est un peu bête, on ne pense pas de la même manière que lorsqu'on est dévasté par la peine et que nos yeux s'ouvrent.
Aimer au quotidien n'est en fait pas si facile. Ne pas faire ou dire au bon moment, ce n'est pas forcément de l'égoïsme, c'est humain. On croit qu'on a la vie pour faire ou dire. Et parfois on écoute attentivement, parfois d'une oreille seulement. Mais l'important, c'est d'aimer. Et ils nous aimaient telles que nous sommes, avec nos défauts petits ou grands.
Comme nous les aimions. C'est ce qui compte.
Je te souhaite une douce nuit.