Bonjour,

Hier soir, je suis allée à la réunion d'accueil des solos06, association dans laquelle des personnes seules, plutôt divorcées ou veuves, se rencontrent. J'avais répondu à Ergé que j'en parlerais, je le fais donc.

Bruno avait fait le louable effort de venir aussi. Ce qui nous a permis de faire connaissance.

Lui et moi avons très vite compris que ce type de réunion n'était pas fait pour nous. Cela n'avait rien à voir avec les personnes présentes, je pense plutôt que, comme dirait Michel Berger :
"où qu'ils aillent, ils sont seuls à la fête,
où qu'ils aillent ils sont seuls dans leur tête..."

La moyenne d'âge était de 60 ans et plus. Nous étions 7 "nouveaux". 2 hommes, 5 femmes. Les membres plus anciens du groupe, une douzaine, nous attendait plus loin pour le pot de l'amitié.

Nous pensions qu'il s'agirait peut-être d'un genre de groupe de soutien, ou d'entraide, dans lequel nous aurions pu, comme sur TDL, parler de nos difficultés à être veufs/veuves, de nos attentes, de nos questionnements, de notre peine...

Mais en vérité, cette association s'apparente à OVS, avec organisation de sorties entre membres, etc... Une moins "grosse machine", comme le disait la coordinatrice, puisque tout le monde (47 membres dans le 06) se connait et se rencontre, aussi, en dehors du site. Cela peut donc convenir à des tas de gens, mais hélas, pas à moi. Ni à Bruno manifestement.

Nous n'avions rien à faire là. Ca ne correspondait pas à notre attente. Des amis pour sortir, finalement, nous en trouverons toujours quelque part. Des amis pour partager notre peine, c'est plus rare et c'est pas par là que nous les rencontrerons. Peut-être faudrait-il plus cibler groupe de paroles chez des psys et là, moi je m'y refuse.... Donc retour à la case départ.... Nous avons attendu poliment que s'écoule la demi-heure réglementaire afin de ne vexer personne, et nous sommes éclipsés discrètement pour aller boire un verre et discuter, comme nous le faisons ici.

Sans être coupés du monde, nous ne faisons plus partie du "même monde".

Sans vouloir ne rencontrer que des veufs ou des veuves, nous avons besoin de rencontrer des gens qui peuvent écouter, entendre et comprendre, autant que faire se peut bien sûr parce que les douleurs de chacun sont différentes. Et parce que nous ne sommes pas tous au même stade du deuil. Mais en tous cas, rencontrer des gens qui savent de quoi nous parlons ensemble, sans mensonge, sans langue de bois, sans jugement. La mort nettoie autour de nous, mais dans nous aussi...

Bon, je suis une sauvage, je le savais. Mais j'ai quand même passé une bonne soirée, grâce au verre de l'amitié que Bruno et moi avons bu en votre honneur à tous.

Cordialement.
M.

Oui, je peux ajouter au post de Bruno qu'hier soir, et pendant toute la soirée, Sandrine et Patrick ont été à l'honneur. Et ils le valent bien !

Et puis, je le cite :
"Nous étions un peu vos ambassadeurs, et si par voisinage, proximité ou autre vous pouvez avoir l'occasion de vous rencontrer, n'hésitez pas à le faire, n'hésitez pas."

Et je l'approuve... C'est un bon conseil. Je crois que rencontrer physiquement des personnes qui vivent la même chose que nous est important. C'est la seule façon que nous ayons de parler de nos morts profondément, autant que nous le souhaitons, et sans lasser ni faire peur...  

Haut les coeurs à tous.
Je vous embrasse.
M.

PS : Merci pour la "vieille" connaissance amie, Bruno... (lol !). Allez, je ne t'en veux pas !!!...  

Bonjour Bruno, Marico et tous les autres. C'était courageux de votre part d'aller à cette réunion, au moins vous avez essayé ! Ma psychothérapeute me propose des groupes de "relaxation". Je ne veux et ne peux pas y aller car je ressent trop le besoin de parler de François et il n'y a qu'avec ma psy et avec vous que je peux me liberer un peu de ma douleur ! je sais que je ne suis pas jugé, je peux pleurer pendant que j'écris et c'est ça qui me fait du bien ! je sais qu'il y a toujours quelqu'un qui vit la meme douleur et qui "m'écoute" et vos réponses me font un bien énorme ! Je ne veux pas faire partie d'un"club de veuves" je suis mariée et je reste mariée ! J'ai dit à ma psy que mon mari est partit en emmenant ma vie, c'est mon ressenti actuel ! je sais qu'il ne voulait pas ça mais c'est ce que je ressent actuellement! bien sur "j'avance", pas le choix, on ne peux pas reculer !!!!!!!mais j'ai parfois l'impression "d'assister" à ma vie et non pas de la vivre, mais je suis souvent les conseils que vous donnez tous et toutes et je vous en remercie. Pour Bruno, Sandrine à l'air tellement douce sur la photo ! elle est peut etre assise sur le meme banc que François sur "l'autre rive!" Bises à tous

Bonsoir à vous

quand j'ai lu ce nouveau fil de discussion, je vous ai envié.
quelle chance de pouvoir se rencontrer d’être enfin regardé(e) écouté(e) compris(e).
Un échange chaleureux vrai et profond!!! tout ce dont à besoin notre pauvre être qui est si malmené en ce moment.
Donner et recevoir sans condition, sans crainte et parler, parler de lui , d'elle, de nous....

Je suis partante j'habite Marseille et le bleu du ciel ne m'aide absolument pas.
Je vous embrasse.
Anne
 

j'habite dans les Ardennes belges, le ciel est tourmenté et le vent est très présent ,un temps qui me convient bien.
C'est dur la vie, elle est belle mais les épreuves parfois sont à la limite du surmontable.
J'ai rencontré un homme qui a perdu sa femme, ça fait 9 mois au début c'était très chouette, on parlait, on se sentait compris, lui il a dérapé il voulait plus, tous les jours,j'ai fait l'erreur de lui donné mon gsm, il m'enfonçait dans son chagrin et dans le mien.
C'était atroce. Il me répétais je ne peux pas vivre sans aimer et être aimer.
J'ai pas besoin de ça, j'ai dû couper les ponts, je réponds plus au tel ni a ses sms.
Je donne un peu il veut tout.
Il s'accroche à moi pour continuer à vivre. C'est lui,ça aurait pu être moi.
Je ne veux pas ça, je ne peux pas . Je n'ai pas de vie stable et je ne suis pas la femme à me laisser emmener. J'ai plus rien à offrir.Pas maintenant.
Je vous fait part de mon vécu, c'est dramatique pour lui et pénible pour moi.
C'est vrai qu'on se livre sans réserve, mais il faut rester sur ses gardes, pour moi c'est une fausse complicité qui peut faire mal.
Au début , c'est chouette mais après. Maintenant, ça c'est mon expérience, rien qu'a en parler je sens venir le mal de tête.
Bien à vous tous.
La louve.