JUVELINI,

Ta femme a vraiment été géniale jusqu'au bout... Et tes enfants et toi devaient en être bien fiers. Elle doit encore être présente d'ailleurs, soit attentif à tes messages qu'elle pourrait te lancer (je n'y croyais pas quand on m'en a parlé, mais le soir même, j'ai perçu des signes qui étaient troublants...)

es tu entouré ? Car dans ton état de choc et de tristesse, il faut se faire aider d'eux, pour te permettre de ne pas penser aux choses terre à terre et te laisser à ta douleur.
(si tu as des amis qui peuvent par moment te garder les enfants, pour te permettre de t'effondrer comme tu le voudrais).

BEBE a malheureusement raison, sur le fait que l'on soit trop nombreux a vivre la perte de nos conjoints, et dans ces terribles conditions.
Et même si votre histoire n'appartient qu'à vous, c'est toi qui décide de ce que tu veux bien nous faire partager.

N'hésite pas, car on peut te comprendre et t'entourer de toute la tendresse que l'on a au fond de nous.
Ecris nous tout ce qui te passe par le tête

Je te fais une bise de soutien dans ce moment atroce (ne retiens pas tes émotions surtout)

Il faut certainement progresser par étapes .
Tant que les dernières images de nos conjoints ( que ce soient en réa, dans une chambre d'hopital, lit médicalisé à la maison ) sont encore trop présentes c'est difficile . Mon docteur m'a bien expliqué que maintenant les survivants c'est nous ceux qui sont encore là.
C'est un calvaire jerome , nous sommes à la frontière du réel et de l'irréel. Moi aussi j'attend que sacha franchisse la porte de chez nous , et tous les soir je me couche dans mon coté de lit .
Le combat va être long et difficile , mais je pense que je lui doit de reussir , elle nous a montré tellement de courage.
Courage jerome .

oui dur de se retrouver avec des petits , moi aussi le plus petit avait 10 mois lors de ma perte brutale.  je suis la mère (39 ans). Tu es le père, tu n'as peut-être pas encore toutes les "habitudes" qu'avait la maman envers ses enfants. Mais tout se fera naturellement, ais confiance.  Et oui tes enfants te porteront,  ils seront ta ressource, moi avec un petit peu de recul (cela fait environ 16/17 mois je me refuse de compter exactement maintenant) je vois que c'est grâce à eux que la vie continue. Quand je dis la vie continue pour l'instant je ne m'autorise pas trop à vivre (pas vraiment de sorties sociales avec des nouvelles personnes,  pas de sorties le soir car seule j e ne peux pas sans arrêt solliciter une garde et il y a aussi l'école, etc.) mais au moins on se lève, on s'en occupe, on fait les choses comme on peut surtout, une chose après l'autre, on mange, on joue, on se promène, voilà. Je schématise mais pour de si petits c'est çà. Et c'est aussi cela l'essentiel, profiter des choses simples, ne pas chercher à vouloir en faire plus pour satisfaire les enfants je pense. Mon plus grand me dit parfois qu'il s'ennuie et ben je me dis que tant pis ça ne va pas lui faire de mal, il doit apprendre que l'on ne peut pas tout faire dans la vie, je n' ai pas autant d 'énergie que d'autre parent, je lui explique du coup les vraies valeurs de la vie  qui sont pour moi l'amour, la sérénité, la liberté individuelle, le respect de soi, des autres, de la nature et des objets , le travail, que la vie ça n'est pas en enchainement de "vite, vite faire des activités". Du coup je leur apprends à se responsabiliser,  se laver, à devenir autonomes, à mettre la table, ex . aider maman à plier le linge, ranger etc ils adorent, ils ont 2 et 5 ans. Enfin je m'égare complètement là. Mais tu vois ce forum sert à cela, à s'aider et à aider les autres, et en aidant les autres maintenant je m'aide moi-même.  Je ne t'ai pas parlé du deuil en lui-même mais je laisse les autres s'en charger. Il y a suffisamment de nourriture à ce sujet ici.

Bonjour, oui lire différents post, cela aide à se rendre compte que nous sommes "normaux" et que notre douleur est partagée par d'autres mais cela n'enlève en rien la notre ni son intensité.
Venir ici m'aide à "évacuer" mon trop plein, bien souvent je fais des fautes d'écriture car je suis en larmes, mais tant pis, je sais que je suis comprise.
Nicole