Avant la maladie, bien avant... quand on pensait encore qu'on finirait nos jours ensemble il me disait qu' il voudrait que ses cendres soient répandues dans la mer Égée, dans le petit port d'Oia de l'île de Santorin, notre repère secret numéro un. Moi je lui disais non je veux les garder près de moi à côté des cendres de notre premier petit chat et il me regardait avec des grands yeux ébahis en me disant... mais non tu vas pas faire ça !!!!
Et puis la maladie est arrivée... nous n'avons plus jamais parlé de tout ça... juste une fois il m' a dit comme ça, entre la poire et le fromage,... ho pour les cendres tu sais... tu feras comme c'est le mieux pour toi.
Pour la cérémonie religieuse j'ai fait appel à son homme d'église préféré, Denis, le prêtre un peu rebel de chez nous qui dit s'ennuyer quand il est avec des curés. A part Avé Maria, pas de chant religieux, que des musiques qui l'ont accompagné toute sa vie. Devant le cercueil j'ai mis une grande étoile lumineuse, à gauche une très très grande photo de lui en train de jouer de la guitare au milieu de la nature, et à droite du cercueil cette citation de Jean d'Ô "Ce qui éclaire l'existence, c'est l'espérance''
J' avais choisi la Grande Chapelle.... heureusement... elle était pleine à craquer.
Nous avons lu des poèmes, Denis a parlé de lui et puis il est allé toquer à la grande porte céleste vers laquelle il a accompagné mon Coeur Canaille pour qu'il entre dans la lumière.
Nous avons ensuite partagé un buffet et quelques verres de bon vin blanc.
Et puis tout le monde s'en est allé.
Nous avions tous besoin d'un lieu de recueillement alors pour le moment j'ai choisi de mettre les cendres dans une petite tombe cinéraire. C'est un peu comme les tombes normales mais en plus petit.
J'y ai déposé un chat qui veille sur lui en permanence, une lanterne pour y mettre les bougies à l'abris des intempéries, des coeurs, des anges, des étoiles, des dauphins... et je l'ai entièrement couvertes de fleurs que je renouvelle régulièrement.
C'est un très grand cimetière entourée de verdure, on oublie qu'on est en ville. Au milieu il y a un petit lac au bord duquel je vais souvent m'asseoir, ou je reste des heures à observer les mouvements de l'eau, le vol des oiseaux, le passage des nuages, à écouter aussi le clapotis, les crapauds, les corbeaux...et le silence.
J'y passe des heures...pourtant je sais qu'il n'est pas là-bas... enfin... sauf quand j'y suis.
Belle soirée
BEBE
PS. Pour après mon décès je confierai la mission à une personne de confiance d'emmener ses cendres et les miennes et d'aller les répandre dans la mer Égée au petit port d'Oia de l'Île de Santorin en Grèce... là où tout a commencé.