Bonjours Valou. Je suis du fond du cœur avec toi en ce début de deuil, je sais combien cette absence brutale est traumatisante. C'est une souffrance qui n'est vraiment comparable à aucune autre, ça marque un tournant dans la vie d'une personne, que peu de personnes extérieures peuvent comprendre. Les petites phrases toutes faites, parfois avec les meilleures intentions du monde, d'autres fois même pas (le monde peut être cruel, nous ne pouvons qu'en prendre conscience avec cette terrible èpreuve), ne nous sont d'aucune utilité, au contraire. Ici tu n'en trouveras aucune, nous savons tous ce qu'est exactement le deuil. Tu peux nous parler autant que tu en èprouveras le besoin.
J'ai moi-même perdu mon compagnon, avec qui j'ètais très fusionnelle, le 2 mai 2015. Comme pour toi, cette perte a été brutale moins puisqu'il est parti après avoir été dans le coma pendant une semaine), suite à une chute dans ses escaliers. C'ètait totalement inattendu, inconcevable pour moi et, outre cette incommensurable détresse, je me souviens d'une sensation de profonde stupèfaction qui ne m'a jamais tout-à-fait quittée. Ma consolation est de savoir qu'il n'a pas souffert-ou alors très furtivement-et qu'il est parti en paix, au moment où nous nous aimions le plus. Je sais que c'est très difficile de se dire ce genre de chose parce-qu'en même temps ça parait d'autant plus injuste, mais c'est à lui que je dois penser avant tout. J'espère qu'(avec le temps tu parviendras à voire les choses sous cet angle.
Je peux témoigner que peu à peu, la souffrance implacable, à la limite du supportable s'adoucit, qu'insensiblement, puis de plus en plus, les beaux souvenirs prennent le pas sur "le pire". Ca ne se fait pas du jour au lendemain, tu t'en doute bien, ce cheminement demande beaucoup de patience et de ténacité, c'est un combat quotidien, avec ses hauts et ses bas (j'en ai toujours périodiquement, même s'ils ne sont plus majoritaires, ils peuvent survenir n'importe quand, particulièrement quand je me heurte à l'incompréhension, parfois à la méchanceté gratuite d'autrui). J'ai cependant pus, un pas après l'autre, trouver une sérénité intèrieure la plupart du temps. Il est toujours dans mon cœur, dans chacune de mes pensées, toujours là en arrière-plan, omniprésent, mais avec beaucoup de douceur. Continuer à vivre-et vivre le mieux possible...quand on ne m'en empêche pas
, parce-que je sais que c'est ce qu'il aurait voulu, et que c'est la meilleure façon d'honorer sa mémoire.
N'écoute surtout pas les imbécilités que tu ne manqueras pas d'entendre encore, ces personnes ne méritent pas que tu souffres encore plus à cause d'elles. Nous, nous te comprenons, et personne ne s'avisera de minimiser ta douleur.