Tu as bien fait de venir écrire ici
ta souffrance est réelle, non comprise.
Mais de tout mon parcours ajouté à tous mes deuils depuis très jeune j'en conclu que :
du moment que l'on voit la personne avoir des activités sociales, exprimer des émotions spontanées à certains moments tel le rire, on se dépêche de conclure qu'elle s'est reconstruite malgré l'absence du défunt.
Et je crois aussi que ça arrange bien de ne pas voir la plaie émotionnelle, la souffrance de cette personne.
Il me semble qu'il y a un mécanisme aussi qui fait que l'endeuillé ne se sent pas la force d'exposer publiquement sa souffrance et de prendre le risque émotionnel en étant incompris d'être jugé, pris à parti pour son attitude alors l'endeuillé se censure pour se protéger !
la souffrance qui dure est tabou !
Et plus la personne s'est reconstruite voire dans le veuvage est à nouveau en couple, plus on évite de vouloir accepter, qu'elle a une souffrance qui reste et qu'elle masque pour ne pas s'effondrer dans un état dépressif pire.
Il est de bon ton dans film, reportages, livres, émission
cf
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/lundi-emission-en-direct/ de mettre en avant le côté positif des capacités à un retour de vie classique, investie dans travail, social, familial et voire affectif, dans le but de ne pas décourager ceux qui commencent le parcours et ne pas risquer d'avoir des difficultés en exposant ces souffrances qui durent
alors on nomme avec pudeur ? retenu .. le deuil comme "faire avec"
C'est peut être parce que j'ai côtoyé plusieurs personnes veuves qui avaient pu mettre en route dans la reconstruction une nouvelle vie sentimentale mais qui me confiaient comment elles vivaient leurs souffrances que je dis ça !
Souffrance tabou.
J'ai beaucoup lu et écouté, étudié sur les processus de deuil, parfois c'est bien nommé
https://www.neo-funeraire.com/2020/03/01/quand-le-deuil-se-complique/parfois non.
J'ai précieusement gardé le livre
édité par autrement par l'OCIRP
faut il faire son deuil perdre un être cher et vivre
issu d'un collectif
offert par "dialogue solidarité" au début du groupe de paroles
et j'y avais lu
"une douleur qui va vers la vie se supporte, une douleur sans autre horizon qu'elle même menace d'entrainer vers le fond.
Et de là ma compréhension que me centrer; quel que soient les moyens, sur continuer pour perpétuer sa mémoire, la mémoire du nous qui signe ma non acceptation d'une disparition en le faisant vivre encore malgré l'absence, était ce qui serait le moins douloureux pour moi.
... et pour les autres car je pourrai y mettre des joies acceptées (avec mes petites filles par exemple), des plaisirs culturels, ... et du coup ces autres me voyant vivre avec une apparence "normale" n'auraient plus d'inquiétude pour moi !
les religions et croyances proposent un futur de "retrouvailles" = une non fin
d'autres une continuation transformation des atomes supports en une autre construction nouvelle dans un mouvement perpétuel
car la disparition est inenvisageable me semble t'il !
Donner un sens à notre vie est le plus difficile surtout pour les deuils brutaux, inexpliqués et pour ceux qui n'ont pas d'enfant. Avec humilité je sais que tu es dans le cas le plus compliqué et je vois les aides que j'ai.
Tu as voulu écrire ici c'est très bien, tu trouveras sans doute à faire vivre votre Nous d'une certaine manière l'élan vital s'imposant à toi à faire survivre ce Nous de là tu auras des mécanismes qui feront que tu supporteras la souffrance de manière différente et pourra survivre avec elle.
sois assurée de mon amicale compréhension , bien affectueusement