Bonjour. Tout d’abord je tiens à vous dire que votre souffrance, bien que je ne connaisse pas le temps depuis lequel votre compagnon est parti, n’a pas à engendrer de culpabilité, de honte ou même de questionnement. PERSONNE n’a le droit de vous dire que la mort de votre amoureux n’explique pas tout dans votre comportement : SI, elle explique tout, et bien plus encore. La perte de l’être aimé, de la moitié comme on dit si justement, est mésestimée dans notre société. Comparée à tort à la perte d’un enfant dont je ne peux imaginer l’ampleur, elle doit être, je pense, considérée à part. J’ai perdu l’homme, l’amour de ma vie, il y a 3 ans et bientôt 5 mois. Il avait 56 ans, moi 54, nous étions tellement heureux, mariés depuis 34 ans, avions changé de vie depuis 6 ans comme nous en rêvions depuis toujours et étions si bien...Il est parti brutalement, d’une crise cardiaque, un matin de septembre plein de soleil, comme ça, sans signe avant coureur car toujours en pleine forme, à vivre à 200 %, à rire, à m’aimer ...Décrire l’horreur, la dévastation, de désespoir, c’est juste impossible. Vous seule peut être pouvez vous le faire car vous l’avez vécu, comme moi ...Personne ne peut vous aider, ne peut vous comprendre, sauf à avoir partagé la même épreuve. Tout cela pour vous dire qu’aujourd’hui, 40 mois après, je cherche encore un peu de compréhension, de réconfort sur des forums comme celui ci ou j’ai l’impression de pouvoir dire sans me cacher que j’ai toujours mal, que la notion de bonheur ne m’est plus familière et qu’elle ne le sera plus jamais je pense. Même mes enfants, qui ont perdu leur père qu’ils aimaient plus que tout, ne peuvent m’aider. Leur souffrance, bien que légitime, n’est pas comparable à la mienne, dont je préserve jalousement la particularité. Ce bide, qui paradoxalement empli tout mon corps, est indescriptible et on se sent effectivement très seule. Ne vous laissez pas enlever ce droit à exprimer votre souffrance, ne laissez pas les autres, quels qu’ils soient, juger de votre droit à le dire. Un proche, un ami doit vous écouter, sans vous juger, ni même vous conseiller, juste absorber votre chagrin, vous permettre de l’exprimer....Rien que cela peut faire du bien, aider à avancer. Parce qu’il faut avancer si on choisit de (sur)vivre, mais à son rythme, comme vous le décidez, vous et personne d’autre. Je suis à votre disposition si vous voulez parler, juste parler