Bonjour Lina,
Ton titre est très accrocheur, Putain d' AVC effectivement.
Je me retrouve en bien des points dans ton parcours.
Ton mari a fait son AVC un jour avant mon conjoint, nous avons donc été frappées à la même période, le samedi pour toi, le dimanche pour moi.
Le mien n'est jamais revenu à lui, ils l'ont quand-même maintenu jusqu'au lendemain bien qu'il ait été déclaré cliniquement mort le jour même. Mort subitement, sans aucun signe avant coureur.
2 ans que je me bats avec mes démons.
C'est difficile, mais on avance, avec des hauts et des bas.
Je me sens beaucoup plus apaisée, je pleure moins, même si les crises me submergent encore.
Je pense que dans notre situation, il faut veiller à bien faire son travail de deuil, ne pas brûler les étapes, être patient et évacuer au maximum ce trop plein de douleurs au moyen de tout ce dont on dispose.
Dans mon cas, j'ai beaucoup évacué par les pleurs, oh oui j'ai trop pleuré, ça contribue certainement à mon apaisement d' aujourd'hui.
J'ai beaucoup parlé,... psy, ....2 bonnes copines qui même si je les saoulais, ne le montraient pas, elles étaient à l' écoute.
.....Des collègues très à l'écoute qui m'ont permis et me permettent encore d' évoquer mon histoire, de parler de lui, sans me juger, bien au contraire, elles participent et donc, je parle encore souvent de mon homme et ça me console.
....J'ai beaucoup écrit, forum et directement à lui au moyen des emails que je lui envoie( je lui ai ouvert un dossier où sont dirigés tous les messages que je lui écris) et je le fais encore, .......et j'ai lu et lis encore beaucoup de témoignages.
Je vis à mon rythme, je ne sors pratiquement que pour aller travailler, j'accepte néanmoins depuis peu de déjeuner avec des amis.
Je m'adapte à ma nouvelle vie, j'aime être chez moi seule, ça ne me dérange pas.
Il y'a quelques mois encore je disais que je n'allais jamais y arriver, aujourd'hui, je pense pouvoir dire que je vais y arriver, différemment certes, n'étant plus la même femme.
Mon homme me manque toujours autant, mais c'est ainsi, je n'y peux rien, j'ai intégré ce fait, et comme je ne suis pas suicidaire (même si cette idée a pu me traverser l'esprit), pas le choix, je vis cette nouvelle vie telle qu'elle se présente à moi, c'est à dire aujourd'hui, sans aucune joie, sans aucune saveur. Chaque chose en son temps, un jour peut-être ?
Tu vois, 2 ans après, tu n'es pas seule dans cet état, le deuil, je pense pouvoir dire que c'est à vie, avec des moments d'accalmie.
Reçois toute ma sympathie