Et oui, encore une impression, un sentiment que je partage avec vous.
La complicité d'autrefois, cette complicité qu'on ne peut avoir qu'avec son double, que l'on connait si bien et qui nous connait si bien. Pas besoin de parler, pour se comprendre, envie de parler d'échanger, rire, jouer, reprendre les vieux albums photos...

C'est vraiment dur ce silence que nous impose leur départ (comme toi Marie-Claire, je ne peux pas dire "mort" ou "décès"), départ, parti, comme si il pouvait y avoir un retour possible ou des retrouvailles quelque part.

Depuis de longs mois maintenant, j'ai cette impression que nous ne faisons qu'un avec Pierre, il n'est plus là, près de moi, mais "en moi", je l'ai dit à plusieurs reprises, d'ailleurs. Aussi, quoique je fasse, quoique je dise et même quoique je pense, il est là, et "commente" dans ma tête, me rappelle un souvenir, me "glisse" une réflexion, une blague entre nous... Je dois passer pour une dingue car parfois, je souris toute seule ou parfois les larmes me montent aux yeux comme cela, sans raison... apparente. C'est à la fois doux et parfois lourd car il ne se passe pas une minute sans que je pense à lui, sans que je pense "lui". Et quand mon moral n'est pas au beau, cela me plombe davantage.

Aussi, je n'ai pas vraiment l'impression de solitude et j'agis souvent en fonction de lui.

Ceci dit, avec ce froid polaire, qu'il soit dans ma tête ne me réchauffe pas les pieds! 

Mais quelqu'un m'a dit recemment : Nous n'avons jamais été aussi près du printemps!
Parole de paysan.
Vrai, les jours rallongent, et Pierre me dit : Le froid, c'est nécessaire à la vie, à la nature, cela prépare un beau printemps et un été rayonnant.
On va le croire, hein?

Il me dit aussi que je dois surveiller le niveau de la citerne de gaz et faire rentrer un peu de bois pour la cheminée, et ... , et... oui, ben tout çà, c'était lui qui le faisait! Trop dur, heureusement qu'il est là comme pense-bête!

 

Marina

Bonsoir à tous,

Les souvenirs.. Je me suis fait la même réflexion sur les moments partagés à deux et dont je suis l'unique dépositaire aujourd'hui, mais j'ai encore évoluée.
Il me semblait très utile pour mes enfants et pour m'alléger, qu'un jour je commence à écrire nos souvenirs qui n'appartiennent qu'à nous 2. J'ai d'ailleurs commencé mais cela ne m'a pas plu. Il me semblait le graver dans le marbre (cela évoque forcément le cimetière). Cette sensation d'immobilisme, le fait que mes souvenirs sont plus vivants dans ma tête que sur une feuille de papier.

Maintenant, je pense différement (et demain encore différement surement  ). L'essentiel est ce qu'on vit maintenant, à l'instant t.
Une réflexion s'impose à moi : je ne peux pas me payer le luxe d'être nostalgique ! Sinon, je tombe.

Je suis peut-être en décalage avec beaucoup de monde mais c'est ma façon de vivre le deuil.
Ce que j'ai vécu, je l'ai en moi. Cela fait la femme que je suis. Ma vie appartient  au présent.

Bisous à tous.