Chrisam,
Je suis d'accord avec Pascale, il nous faut voir la vie d'une autre façon !
je suis d'accord avec toi, la vie est insupportable sans mon coeur.
Pourtant, il me faut bien avancer, ne serait-ce que pour son souvenir, pour son fils, mon "fils de coeur" comme je viens de trouver l'expression qui, je trouve, s'applique bien à la situation.
Moi aussi, j'ai demandé qu'il vienne me chercher, je voulais le suivre et ce, dès le début de sa maladie. Ce à quoi il se mettait en colère et se mettait à pleurer pour me dire "non pas toi, ma chérie à moi".
Pour ces quelques mots, pour son courage au long de ces mois de plus en plus difficiles à vivre, lui qui aimait tant bouger, bricoler, jardiner, qui était réduit à dormir toute la journée en raison des médicaments suffisamment forts pour tenter de casser la douleur, pour son amour et sa tendresse de plus en plus fusionnelle à la mienne,
je me dis que je ne peux pas lui faire "ça" !
même si je me dis que je veux "terminer" ce qu'il n'a pas eu le temps de faire dans notre maison, dans notre pied à terre, auprès de son fils qui était tout pour lui, et qu'ensuite, et bien, quand ma tâche sera terminée, on verra bien dans quel état d'esprit je serai !
Cela risque de me prendre quelques années car je n'ai pas la fortune des Rotchild et que je ne joue pas au loto !
Le jour du départ, lorsque j'ai vu partir le cercueil dans la fournaise, j'ai craqué et là j'ai voulu le joindre, traverser cette vitre qui s'est très vite opacifiée. C'est un de mes beaux-frères qui m'a retenue, je tombais à terre en hurlant !
Tu vois, moi aussi, je peux craquer.
Je craque encore et encore, seule maintenant, souvent sous la douche car l'eau lave mes larmes mieux que n'importe qui !
Mais il est vrai que j'ai encore et encore l'impression de me battre, contre moi-même, contre la vie qui m'a ravit celui que j'aime, qui me laisse seule face aux intempéries quotidiennes....
Il nous faut pourtant continuer, pour eux, pour nous, pour ceux qui restent.
Avec leur amour en nous,
Avec leur présence à nos côtés, que l'on peut ressentir si on se laisse faire.
Lâcher prise, ce n'est pas qu'accepter l'inacceptable, c'est aussi se laisser faire pour que la paix nous envahisse.
Et si ce n'est pas encore la paix, une certaine douceur qui ne peut venir que de l'autre côté du chemin.
cette douceur qui m'aide, en ce qui me concerne, et qui fait que d'un seul coup, j'ai très chaud en moi.
toute ma douceur de ce soir et ma quiétude mise mal ces derniers temps, t'accompagnent.
Catherine
"coeur"
"tenir, toujours tenir !"